CHAPITRE VII
Le groupe de T’nek travaillait maintenant au débroussaillage dans les forêts de « buissons noirs ». Ces arbustes de quatre ou cinq mètres de hauteur, au feuillage et à l’écorce sombres, aux épines longues et dures, formaient d’impénétrables fourrés, aussi bien dans les résineux que dans les feuillus. Impénétrables, sauf pour les reptiles, les rongeurs, les petits fauves du genre renard. Et pour les syges… Pour rendre les incursions des syges dans le centre du domaine plus difficiles, sinon impossibles, il fallait faire reculer les buissons noirs.
Et ces fourrés s’étendaient sur des milliers d’hectares dans la vallée de l’Emm, la rivière qui traversait de part en part le comté d’Huparlac, et sur le plateau d’Ursulaka, qui séparait le domaine de Jeberberen de la Forêt Fermée des Mille Collines, le pays des syges. Par endroits, l’avancée des buissons noirs permettait aux syges de pénétrer jusqu’au bord du domaine. Les serfs maudissaient le Prince élu Jawal Gor qui avait interdit de mettre le feu à la forêt. Les vors ou seigneurs des domaines et comtés appelaient le Prince « meneor des syges ». Ils l’avaient néanmoins élu à son poste et ils continueraient de voter pour lui. Ils n’avaient pas le choix. Il fallait un homme de bien pour commander l’armée de justice du Nejernoey. S’ils avaient désigné un des leurs – un loup – il aurait immédiatement asservi tous les autres, grâce à la puissance de son armée. Un seul vor refusait d’obéir à la loi du Grand Meneor : le Seigneur Ugi. Il recrutait sa propre armée pour aller attaquer les syges au cœur même des Mille Collines.
Quant aux serfs de Jeberberen, ils affrontaient avec leurs mains, leur corps et quelques pauvres outils les terribles buissons noirs qu’on brûlait allègrement autrefois. Leurs gilets et leurs chaussures de cuir les protégeaient mal des épines acérées. Et il n’y en avait pas pour tout le monde… Les lourdes machines à vapeur qui étaient censées faire le plus gros du travail écrasaient les fourrés sans les détruire. Il fallait passer derrière elles et cela valait à peine mieux que d’attaquer les buissons avec les haches et les croissants. Les anges gardiens, les chefs de groupe et les contremaîtres ardents n’avaient aucune peine à exaspérer le ressentiment des serfs : « – Chaque fois qu’une épine vous rentre dans la viande, pensez : vive le Prince élu ! »
« — On jurerait que le Prince élu veut la mort des serfs. Beaucoup d’entre vous vont rester dans les buissons noirs, racaille ! »
« — Au temps de l’ancien Meneor, on donnait un coup de briquet et on s’asseyait pour regarder courir le feu ! »
« – Ces buissons noirs, ça brûle comme de la paille… »
Le travail était si dur que la discipline se relâchait un peu. Quand les hommes faisaient une pause et bavardaient en buvant quelques gorgées à leur gourde, T’nek et ses aides n’intervenaient pas. Ou seulement si la pause leur semblait un peu trop longue… Serge avait réussi, après plusieurs heures de manœuvre, à se rapprocher de Marino. L’Italien vida dans sa bouche les dernières gouttes d’eau de sa gourde. Puis il regarda le récipient vide d’un air frustré. Serge lui tendit sa propre gourde qui était encore à moitié pleine.
— Merci, Goer de la Terre ! Ça sera une honnête compensation pour les vingt coups de fouet qu’un salopard m’a donnés ce matin à ta place !
Serge avait finalement refusé la proposition de son camarade. Mais celui-ci, pour lui forcer la main, s’était quand même fait punir. En vain. Serge n’avait pas cédé. Marino lui en voulait un peu. Il but le quart de l’eau qui restait dans la gourde et la rendit en rigolant.
— De toute façon, les coups de fouet, ça durcit le cuir des bons serfs. Et Thorbar sait s’il est utile d’avoir la peau dure quand on fait ce boulot !
Les deux hommes, comme la plupart de leurs compagnons, avaient le visage, les mains et même les jambes, sous leur pantalon en lambeaux, striés de déchirures et tachés de sang frais. L’Italien ajouta dans sa langue :
— Attention, mon vieux ! T’nek t’as à l’œil. Heureusement, les prêtres ont emmené la fille que tu devais l’aider à tuer : ça te donne un sursis. Mais la campagne contre le Prince élu, c’est mauvais pour toi.
— Je n’ai rien à voir avec le Prince élu.
— Ton nom ressemble un peu trop au sien. Ça peut t’aider ou te causer du tort, suivant le cas. Méfie-toi… Aujourd’hui, tu as encore tué un renardeau, hein ? Tu as une chance insolente !
— Je l’ai donné à la banque de nourriture.
— Tu as bien fait. Mais une chose que T’nek peut décider facilement, c’est de t’exclure de la banque… J’ai entendu dire qu’un juge auxiliaire, un oboajin, va passer à Jeberberen pour une inspection. Alors, on ne risque pas grand-chose en ce moment. Mais après son départ, il faudra être extrêmement prudent. Tu m’as compris ?
Serge hocha la tête. Il but une gorgée à sa gourde et regarda le contremaître Nuum qui s’approchait en gesticulant et en criant. La pause prenait fin.
— Marino, est-ce que tu as vu Sophie ?
L’Italien ramassa lentement le croissant à long manche qui servait à élaguer les gros buissons et à couper les petits.
— Non, je ne l’ai pas vue, ta ragazza ! Tu crois que j’ai mes entrées au château ? J’y ai quelques amis, c’est tout. Je sais qu’elle travaille au sous-sol. Tout ce qu’il y a de plus dur. Mais ça vaut mieux que le bordel !
— Elle est serve ?
— Et comment !
Les deux hommes se remirent au travail. Numm, d’un claquement de fouet, repoussa Serge à sa place normale, devant un fourré encore plus compact que les autres, vers le milieu du chantier. Des ajoncs et des genêts se mêlaient aux buissons et formaient une espèce de jungle, si épaisse et si sombre que les serfs craignaient d’y trouver un nid de syges. Maintenant, un cal épais protégeait les paumes de Serge, serrées sur le manche lisse du croissant. Mais tous ses muscles de son corps étaient douloureux. Il leva la tête vers le soleil, encore haut sur l’horizon, du côté du château. Il restait au moins une heure de travail. Le groupe T’nek se trouvait à deux heures de marche du centre de Jeberberen et devait quitter la forêt avant la nuit pour ne pas risquer d’être rejoint par les syges. Monser Kibb, maître défenseur du domaine, avait décidé de défricher jusqu’à quatre heures de marche du côté du plateau. Cela promettait pour les serfs des journées de quinze ou seize heures. Du moins pendant l’été… « On dirait que le Prince élu veut notre mort ! »
— Je suis sûr qu’il y a des syges dans ce fourré ! dit un Patient du nom de Mattnog, un humanoïde à la peau blanc verdâtre, qui transpirait beaucoup et semblait toujours sur le point de mourir de soif.
Serge haussa les épaules, ce qui devenait chaque soir un geste douloureux, et il continua d’abattre buissons et genêts ; Il aurait bien aimé voir un syge et il ne pensait pas au danger. Il ne pensait qu’à Sophie.
Par quel miracle Sophie était-elle à Jeberberen ? Le mot avait un sens très fort dans un monde régenté par les envoyés de Dieu et dans l’attente angoissée du jugement dernier. Même si l’on ne croyait pas tout à fait au pacte fabuleux entre Dieu et les Boaras… Pour Serge, la question signifiait en réalité : « Par quel genre de miracle à la portée des Boaras et de leurs séides une Sophie – qui n’est peut-être pas la mienne – m’a-t-elle rejoint au cœur du Nejernoey ? » Il songeait à une manipulation temporelle ou à la création d’un clone… Une explication plus simple lui était venue à l’esprit : « Si elle avait changé d’idée au dernier moment ? Si elle avait alors demandé aux porteurs d’âme de l’emmener sur la planète du jugement, à condition qu’il ne fût pas trop tard ? » Mais comment aurait-elle pu arriver à jeberberen ? Serge se sentait coupable. Il avait mérité sa peine.
Son juge lui avait dit qu’il avait commis une faute en n’incitant pas sa compagne à partir avec lui. À cause de cela peut-être, il ne voulait pas penser qu’elle avait fini par le suivre. Il rejeta l’explication simple. Il se plut à imaginer une extraordinaire machination ourdie contre lui – ou d’une certaine façon pour lui – dans un but inconnu et peut-être incompréhensible. Une machination dans laquelle sa quasi-homonymie avec le Prince élu jouait un rôle aussi important que l’arrivée de Sophie à Jeberberen. Et il rêvait d’un brusque retournement de la destinée. Il avait sans doute présumé de ses forces. Il ne supporterait pas dix ans de servage à Huparlac. Il trahirait peut-être les siens pour devenir un Ardent puis un sous-ange, un servile valet des maîtres de Jeberberen. Et s’il y avait un jugement dernier, la note serait lourde. Ou bien il se révolterait, rejoindrait les rangs des Mordants et, tôt ou tard, se ferait tuer. Il mourrait sous le fouet des anges ou sous la dent des syges. À moins que les Boaras, les dieux ou n’importe quelle entité supérieure n’aient décidé de se servir de lui d’une autre façon… Alors, un espoir lui venait. Il oubliait quelques instants la dureté de son travail. Il ne sentait plus les piqûres des buissons ni la brûlure du bois lisse dans ses paumes, ni les crampes dans ses muscles noués.
Il rêvait à un nouveau destin.
Le soir, un prêtre de Thorbar passa dans les cabanes pour annoncer la venue prochaine d’un juge auxiliaire itinérant.
Thorbar n’était pas un dieu, mais un prophète du jugement qui, sans être un Boara, avait été élevé par Dieu au rang des Boaras. Ou quelque chose comme ça… Ses prêtres chantaient en son nom la louange du Dieu unique qui avait délégué une part de sa puissance aux Boaras.
— Se non è vero, è bene trovato ! souffla Marino à Serge.
Mais Serge se classait plutôt parmi les croyants. Il ne releva pas le blasphème.
Pourtant, l’idée se fraya un chemin insidieux dans son esprit.
Les prêtres étaient naturellement intégrés au système de Shiraboam. Ils avaient un rôle modérateur. Ils essayaient de consoler les serfs et de rappeler leurs maîtres et leurs gardiens à plus de mesure ou de bon sens. Ils dépendaient d’un cardinal qui n’était autre que le Prince élu. Leur action s’inspirait de la sienne.
— Pourquoi ne peut-on mettre le feu aux buissons ? demandèrent quelques serfs au petit homme fluet, perdu dans son vaste habit sacerdotal, pourpre et roux, comme une graine avortée dans une cosse de pois des forêts.
Le petit homme répondit calmement que la forêt appartenait à Dieu et que le feu était une invention du diable, à manier avec d’extrêmes précautions… Son sourire qui flottait dans la lueur tremblante des torches de résine disait que nul n’était obligé de le croire. Comme tous les autres oboaris, les prêtres de Thorbar attendaient le jugement décennal. Ils ne portaient pas la responsabilité du système.
D’autres questions fusaient. Aucune ne semblait intéressante à Serge qui préférait se taire. Les prêtres le faisaient penser aux aumôniers qui visitaient les prisons, dans son pays. Sauf qu’ils étaient eux-mêmes des prisonniers sur parole. Quant au juge itinérant qu’on attendait, il ressemblait au juge d’application des peines. D’après les explications du prêtre, son pouvoir était mince. Les serfs devaient modérer leurs espérances, car ils risquaient d’être très déçus.
Le petit homme avait l’air inquiet. Il s’exprimait mal en nejerien. Il cherchait ses mots et ne finissait pas ses phrases. Serge comprit qu’il essayait de mettre en garde discrètement ceux qui auraient été tentés de se plaindre de leur sort au juge.
— Si l’un d’entre vous se croit victime d’une grave injustice, il ferait mieux de m’en parler d’abord. Et n’oubliez pas que vous avez choisi de venir ici pour expier en vue du jugement dernier !
— Croyez-vous au jugement dernier, mon père ? demanda le Mordant Ar’xl.
— Et vous, mon fils ?
— Euh, oui. Si je n’y croyais pas, je ne serais pas ici. Mais je suis peut-être un imbécile.
Il y eut tant de rires dans la cabane que les flammes des torches vacillèrent. Ar’xl était sûrement le serf le plus intelligent de tout le village du Loup-gris. Même les Ardents qui le détestaient et le craignaient un peu devaient en convenir.
— Je suis peut-être un imbécile, oui ! Il n’y a peut-être ni Dieu ni jugement dernier. Et toute cette affaire est un coup monté pour se payer des esclaves !
L’assemblée lança un « Oh ! » de doute et d’horreur. Serge observa le prêtre qu’une torche éclairait de pleine face. Le petit homme souriait. Impossible de définir son expression, dans la lumière trouble, sur sa face grisâtre toute mangée de boucles rousses. Quant à Ar’xl, il ressemblait tellement à son compatriote l’Ardent T’nek qu’on ne pouvait pas ne pas songer à une complicité entre eux, même s’ils paraissaient s’opposer violemment. Il éclata de rire et demanda au prêtre :
— Vous avez déjà vu un Boara, mon père ?
— Jamais, répondit le prêtre. Comme vous tous, j’ai entendu le juge parler dans ma tête, en descendant la tour. Mais Thorbar m’a promis que je verrai les Boaras au jugement dernier !
— Ah ! Thorbar vous parle ?
— Bien sûr, mon fils.
— Et si les Boaras étaient des imposteurs ?
Un grand silence se fit. « Mais il est devenu fou ! » pensa Serge. Ar’xl prenait des risques terribles. Sans doute n’avait-il pas trouvé d’autre moyen de réveiller les serfs et de les inciter à la révolte. Les Patients devenaient de plus en plus dociles et amorphes. D’un autre côté, les Ardents gagnaient du terrain. Les Mordants se sentaient obligés de porter un grand coup à leurs adversaires.
Serge décida d’aider Ar’xl en attirant l’attention sur lui-même et en prenant une part du blâme qui allait fatalement retomber sur l’humanoïde. Il n’hésita qu’une seconde. Une idée folle lui avait traversé l’esprit. Il l’exprima à haute voix dans le silence qui se prolongeait. Au péril de sa vie.
— Mon père, je me fous des Boaras. Mais je veux rencontrer le Cardinal Prince élu !
Le silence devint d’un coup plus oppressant. Les serfs retenaient leur souffle. Serge eut l’impression que la fumée s’épaississait brusquement : les porteurs de torches avaient baissé les bras sans s’en rendre compte. Une grimace tordait le visage du prêtre. « Une grimace de peur, se dit Serge. J’ai touché un endroit qui fait mal ! » Mais la peur était contagieuse et commençait à l’envahir.
Le prêtre, enfin, se tourna vers lui et parla d’une voix pâteuse :
— Pourquoi veux-tu voir le Cardinal Prince, mon fils ?
— Mon nom ressemble au sien. Je m’appelle Goer et je suis de la Terre.
— Goer de la Terre, répéta le prêtre sur un ton pensif. Et tu crois que ça suffit pour avoir une audience ?
— Je vous demande de transmettre ma demande.
— Oublie ça.
— Non !
— C’est une folie !
Le prêtre sortit de la cabane, accompagné par les porteurs de torches. Le vent charriait quelques gouttes de pluie. Des nuages violacés couraient dans le ciel sombre, cachant presque complètement les deux petites lunes, Suva et Suvi. Lummo, la grosse lune rouge, était absente. À un kilomètre vers le nord, se dressait la masse cubique du château de Jeberberen, avec ses nombreuses fenêtres illuminées. Des éclairs colorés fusaient d’une ligne de baies, à mi-hauteur de la façade. Un instant, le vent apporta l’écho d’une valse joyeuse. On racontait dans les cabanes que les plus belles fêtes du château s’achevaient par des sacrifices humains.
Serge sentit une mortelle tristesse lui serrer la poitrine et l’étouffer. Si les Boaras étaient des imposteurs et le jugement un moyen inventé par les maîtres de Shiroboam pour se procurer des esclaves, tous les serfs du Nejernoey n’avaient plus qu’à se révolter et marcher à la mort pour échapper au désespoir. Mais Ar’xl ne croyait pas lui-même à son hypothèse.
Et Serge gardait au fond de l’âme cette folle certitude : le jugement dernier existait.
Un ange gardien fit claquer son fouet. Les serfs rentrèrent précipitamment dans la cabane. Marino s’approcha de Serge et lui serra le bras.
— Tu essaies de te suicider ou quoi ?
Il avait parlé en italien. Serge répondit en français.
— Je ne sais pas. Je suis à bout.
— Dix ans, c’est long.
— Je n’attendrai pas dix ans. Ni même un an !
— Alors, je te propose de partir cette nuit. On peut sortir assez facilement de la cabane et du village. Ils ne prennent aucune précaution pour empêcher les évasions. Les syges sont censés monter la garde.
— Partir pour aller où ?
— Dans la forêt.
— Et les syges ?
— Tu en as vu ? Non. Moi non plus. À mon avis, ces bestioles n’existent pas. Pas plus que les Boaras et le jugement dernier. Nous prouverons qu’on peut survivre dans la forêt. Et quand nous aurons vaincu la peur des syges, nous organiserons la révolte des serfs. À Jeberberen et ailleurs. J’ai caché un sac de provisions, un couteau et une hache. Il faut tenter le coup cette nuit !
— Non, répondit Serge. Je ne veux pas partir. Ni cette nuit ni plus tard.
— Tu as peur ?
— Peut-être. Je crois que les syges existent et qu’ils sont aussi dangereux qu’on nous l’a dit. Je crois que tout est vrai… Je ne sais pourquoi, mais je le crois. Et puis je ne veux pas m’éloigner du château à cause de Sophie.
— Nous la ferons évader. Elle nous rejoindra dans la forêt.
— Non. Nous devons d’abord essayer d’en savoir plus sur les syges. Je veux parler au juge auxiliaire. Et au Cardinal Prince, s’il m’accorde une audience !
— Il ne t’accordera rien du tout. Tu es fou !
— Je crois que tout ce qu’on nous a raconté est vrai. Si je ne le croyais pas, je ne pourrais plus vivre.
— Je vais partir seul.
— Bonne chance !
Serge sentit une paix mystérieuse descendre en lui. La peur s’évanouit. Il était prêt à lutter ; mais la fuite dans la forêt n’était pas un bon moyen. Si Marino échappait aux anges gardiens, il mourrait sous la dent des syges. « Mais qu’importe ! Il arrivera seulement un peu plus tôt que les autres au jugement dernier ! »
L’Italien regagna sa place. « Comment va-t-il faire pour sortir de la cabane verrouillée à l’extérieur ? » Au fond, Serge préférait ne pas le savoir. Il s’attendait à un interrogatoire extrêmement rude pour le lendemain matin. Malgré cela, il s’endormit quelques minutes après s’être couché sur sa paillasse.