27

 

 

Le visage de l’assassin se dessinait peu à peu.

Des rais de lumière entraient en biais par les hautes fenêtres de la bibliothèque d’Elseneur tandis que le soleil se hissait à son zénith.

L’adjudant Bollart avait rejoint Guy et Faustine parmi les milliers de livres et écoutait religieusement l’écrivain. Il lui avait demandé de lui faire un exposé de ce qu’il comprenait de ce tueur atypique.

— Il est puissant, donc on peut envisager qu’il travaille dehors, dans les champs ou les forêts, un agriculteur ou un bûcheron, par exemple. Mais ceci ne doit pas être considéré comme une liste exhaustive.

Bollart prit la parole :

— Si je résume, c’est un brun, solitaire, vivant certainement seul, en tout cas sans entraves, ce qui lui permet d’accomplir ses forfaits la nuit ; il déteste les femmes, porte des chaussures à larges semelles, est costaud et exerce un métier indépendant ou avec des horaires souples.

— Il travaille en extérieur, rappela Guy. Ses chaussures et sa carrure peuvent en attester.

— Si j’élargis mes recherches jusqu’à Magny-en-Vexin et Mantes, cela peut faire des centaines de candidats !

— Il connaît très bien la région, il savait où frapper. C’est un gars des environs. Les Lornan vivaient à deux kilomètres de Saint-Cyr, et les Lemaire à La Goulée, près de Vétheuil, c’est tout proche également. Attaquer deux fois à si peu de distance, c’est un risque énorme. Après le massacre des Lornan, les gens par ici se sont méfiés, ils sont devenus plus prudents. S’il avait traversé la Seine pour s’en prendre à une famille là-bas, nous ne serions même pas au courant. Il pourrait continuer ainsi pendant longtemps. Or, il concentre ses crimes dans une zone restreinte. Parce qu’elle le rassure. Parce qu’il en a besoin pour agir vite. Parce qu’il vit dans la région. C’est comme ça qu’il repère ses proies. C’est pour ça qu’il sait où aller. Cherchez d’abord à Saint-Cyr, Vétheuil et Chérence, ainsi que dans les hameaux autour de ces trois villages.

L’adjudant Bollart notait ces précieuses informations dans un petit carnet souple. Il hocha vivement la tête.

— Dites, vous êtes tout de même un drôle de personnage vous-même ! s’étonna-t-il. Comment… comment est-ce que vous faites pour déduire tout cela si vite ?

— Et vous, adjudant, comment opérez-vous d’habitude pour arrêter un criminel ?

— J’ai été formé à cela ! Je cherche des témoignages, des indices. Et surtout à qui profite le plus le crime ! Puis j’interroge, je recoupe, je recroise, je confronte et j’obtiens des aveux. Les interrogatoires, c’est ma spécialité. Mais d’habitude, dans un crime, il y a un lien direct entre la victime et le coupable ! Même les meurtres les plus abominables ne sont pas aussi… sordides que ceux du… comment l’appelez-vous déjà ?

— Le Croquemitaine.

— Oui. Ça lui va bien. Là, dans cette affaire, c’est comme si… s’il frappait au hasard ! Pour moi, c’est un fou !

— Bien au contraire. Il est malin. Au moins dans ce qu’il fait : tuer. Il en a besoin pour survivre, pour se reconstruire, n’oubliez pas que vous traquez un homme qui ne pense pas comme vous, qui n’a pas les mêmes plaisirs que vous, ni les mêmes peurs. L’enfant qu’il était a été détraqué lors de ses apprentissages basiques. Et ses valeurs n’ont rien de comparable aux nôtres.

— Je reste interloqué par votre manière de procéder.

— Les faits me parlent. Les actes ont du sens, toujours. C’est mon métier que de le pister, de faire surgir le sens des faits, et donc de comprendre, de remonter peu à peu jusqu’à la personnalité de l’auteur de ces faits. Un bon romancier doit être capable de disséquer une personnalité, de se projeter dans la tête d’un autre. Sinon comment écrire sur un marin si on n’a jamais été marin soi-même, ou sur un homme politique, ou sur une femme si on est un homme, ou sur un assassin ? Le romancier doit être une éponge, absorber tout ce qui passe entre les êtres humains, être capable d’une empathie énorme, d’un bon sens de l’analyse et d’une imagination logique qui vient combler les trous avec pertinence.

Bollart siffla d’admiration.

— Et moi qui croyais que le romancier ne devait qu’être doué dans le style ! En tout cas merci, cela m’aide. Je vous avoue que si je fais appel à une autre brigade, voire à mes supérieurs, ce sera considéré comme un aveu de faiblesse ! Et il y a une vie au-dessus d’adjudant !

Le gendarme attrapa son bicorne et rangea son carnet dans une poche de sa veste.

— En tout cas merci pour votre aide, répéta-t-il. Et n’oubliez pas : personne n’en parle à personne ! La dernière chose que je veux c’est voir débarquer les journalistes de Mantes, ou pire : de Paris, tant que je n’aurai pas coincé le Croquemi… Cet assassin ! À bientôt !

Guy nota une forme de dégoût, sinon de superstition, à prononcer le nom du Croquemitaine.

Le gendarme s’élança d’un pas pressé dans l’escalier à vis qui s’enfonçait vers le rez-de-chaussée, au centre de l’immense pièce lambrissée.

Une fois seuls, Faustine et Guy se toisèrent.

Ce fut elle qui brisa le silence la première :

— J’ai cru ne plus jamais vous revoir.

— J’ai la carne bien épaisse. On ne transperce pas mon cœur comme ça ! répondit Guy avec un soupçon d’émotion pour la première fois depuis son retour.

— Je m’en étais rendu compte, répliqua Faustine, pensive.

Nouveau silence.

— Je suis désolé si je vous ai causé de l’angoisse, dit-il sur un ton un peu plus doux.

L’écrivain se leva et vint s’agenouiller devant Faustine.

— J’ai assisté à la mise à mort de tous ces gens, cette nuit, chuchota-t-il. Et je n’ai rien pu faire. Trop de morts. J’ai besoin de revivre. J’ai besoin de desceller mon cœur de cette fange où il est tombé pendant qu’ils mouraient.

— Vous n’y êtes pour rien.

— Mais en étant plus malin que lui, je peux peut-être l’arrêter avant qu’il ne recommence.

Guy attrapa la main de Faustine.

— Je ne peux accepter qu’il tue une autre famille.

Ses mâchoires roulaient sous la peau de ses joues, se contractaient nerveusement.

— Pour cela, j’ignore si je peux vous aider, mais pour ce qui est de sentir la vie…

Elle se pencha et déposa un baiser tiède sur ses lèvres.

Elle guetta une réaction dans le regard de Guy, qui demeurait impassible, comme médusé. Alors elle alla chercher une réponse une nouvelle fois sur ses lèvres.

Sa langue chaude pénétra Guy et vint caresser la sienne.

La main de l’écrivain serra celle de la jeune femme, qui continua son baiser, lentement. Son autre main vint se perdre dans les cheveux de cet homme si singulier.

Puis elle se dégagea et recula dans son fauteuil.

Guy se releva et retourna s’asseoir.

Un profond soupir lui souleva la poitrine, comme si le souffle de la vie revenait enfin en lui.

Il leva les yeux vers Faustine.

— À deux, nous pouvons le trouver, dit-il.

— Alors guidez-moi. Comme ce matin, mettez-moi sur les bons rails, et je vous dirai ce qu’il m’inspire.

Guy parcourut brièvement ses notes jetées en vrac sur des pages posées à même le bureau. Il sortit également d’une poche l’étui à cigare qui contenait le cheveu et le poil ainsi que la bille ressemblant à un œil monstrueux et les posa au milieu des papiers.

— La bille est-elle importante ? demanda Faustine.

— Symbolique. Il n’y en avait pas chez les Lemaire. Ce n’est pas un artifice qui le rassure, ni un rituel, rien qu’un moyen d’attirer toute l’attention sur le centre de l’homme. Une bille hier, des assiettes pleines de sang aujourd’hui. Il est dans la symbolique.

— Je comprends.

— Sur son portrait général, je pense que nous en avons fait le tour tout à l’heure avec l’adjudant Bollart. Maintenant, il y a autre chose. Trop de choses, j’ai l’impression d’en oublier. Il faut démêler tout ce qui fait sens, pour mettre en évidence les éléments essentiels qui nous conduiront à ce qu’il est réellement. À sa personnalité.

— Par quoi voulez-vous commencer ?

— Le plus important : les victimes. Pourquoi elles ?

— Parce que ce sont des familles et qu’elles n’ont pas eu de chance, dit Faustine en haussant les épaules.

— Il y a des centaines de familles dans la région. Je doute qu’il prenne la première venue pour lui donner corps, ce serait un manque de perfection, pour lui qui a le souci du détail. Son fantasme a mûri pendant des années, lorsqu’il passe à l’acte, il doit le faire avec des cibles qui lui plaisent, je pense même qu’il les connaît bien, qu’il les a observées longuement.

— Les deux fermes sont isolées.

— Premier point. Il veut de la tranquillité. Mais c’est juste un élément pratique. L’isolement lui permet d’agir plus facilement, mais il ne concerne pas ces familles en elles-mêmes. Quoi d’autre ?

— Elles se ressemblent : plusieurs enfants dont une grande adolescente.

— En effet. Et un garçon plus jeune dans les deux cas. Voilà qui peut être intéressant. Le garçon le symboliserait, c’était manifestement le cas avec Louis Lornan, le tueur n’a pas pu le mettre en scène, sa mort l’a même dérangé, pourrait-on croire à la manière dont il avait à moitié caché le corps sous les draps.

— Pourtant Médéric Lemaire a été égorgé comme les autres. Et mis en scène.

Guy acquiesça d’un air songeur.

— Parce que cette fois, le Croquemitaine s’incorpore directement au tableau, proposa-t-il après un instant. Il s’est dressé un couvert. Donc le garçon ne le représente plus, il est déjà présent.

— Ça peut impliquer que sa prochaine cible ne comportera pas nécessairement de garçon plus jeune.

— Sauf s’il a d’abord repéré plusieurs familles potentielles et que son fantasme évolue avec ses crimes. Il y a autre chose, de plus concret. Un détail m’a interpellé tout à l’heure. Les chambres.

— Je ne les ai pas vues, qu’ont-elles de particulier ?

— Eh bien leur existence ! Nous ne sommes pas dans des maisons bourgeoises, ni récentes. Ce sont deux fermes, anciennes. L’usage d’avoir chacun sa chambre privée, son intimité préservée, est tout récent, n’est-ce pas ?

— Les livres et les journaux en parlent depuis… vingt ans tout de même !

— Oui, mais dans les habitations plus modestes, en particulier à la campagne, ça n’entre dans les mœurs que depuis peu. Je sais que tous les nouveaux corons qui sont construits désormais dans le Nord en sont pourvus, c’est devenu un moyen de se faire de la réclame, de se faire bien voir, pour les compagnies minières. Mais ici, les fermiers n’ont pas tous dû faire les travaux d’aménagement. Les habitudes sont tenaces, plus encore à la campagne que dans les villes. Néanmoins, aussi bien les Lornan que les Lemaire disposaient de chambres individuelles. Et c’est un élément important dans la technique du Croquemitaine. Il intervient de nuit, il neutralise ses victimes une par une, profitant qu’elles sont isolées dans leur chambre pour ne pas réveiller les autres. Je ne suis pas sûr qu’il pourrait maîtriser tout le monde si elles dormaient dans une pièce commune.

— Vous pensez qu’il a choisi ces deux familles parce qu’elles ont des chambres individuelles ? demanda Faustine, dubitative.

— Je trouve la coïncidence troublante. Cela impliquerait cependant qu’il connaît les lieux. Qui donc feriez-vous monter à l’étage chez vous ?

— Personne ! Sauf obligation.

— Le personnel de maison, mais ces deux familles n’en avaient pas.

— Et s’il s’introduisait dans les maisons la nuit pour visiter les lieux pendant le sommeil des occupants ?

Guy croisa les bras et fit la moue.

— En effet, c’est une option plausible. Mais très risquée. Il pourrait se faire surprendre, finit-il par dire.

— Sinon, la fille aînée aurait une bonne raison de faire monter quelqu’un à l’insu de ses parents.

Guy fronça les sourcils.

— Un soupirant ?

— Lucile et Pélagie ont sensiblement le même âge. Une période où on commence à penser amour et futur mari ! Le Croquemitaine pourrait être un garçon qui les désirait.

Guy n’était pas convaincu.

— S’il les fréquente et qu’elles le font monter dans leur chambre, répondit-il, il n’aurait aucune raison de vouloir les tuer ensuite. Au contraire, elles le libéreraient de sa frustration en agissant ainsi, enfin je pense.

— Guy, les garçons sont des frustes impatients, peut-être l’ont-elles fait monter pour jouer, pour se découvrir, mais que ça n’a pas été assez loin pour lui. Et qu’il est donc revenu pour les prendre complètement.

— Possible, avoua Guy sans y croire. (Il était sur une autre piste.) Ce sont de vieilles fermes, disais-je. Et les chambres ont été créées récemment. Par qui ?

— Le père de famille y aura passé du temps. Les fermiers sont bricoleurs, ils font en général tout eux-mêmes.

— Et si justement, cette fois-ci, ils avaient fait venir un artisan ? Pour le confort de leur famille.

Faustine avait compris.

— Le Croquemitaine pourrait être un maçon, un artisan ou un homme à tout faire.

— Une profession qui ouvre les portes des maisons, qui vous fait rencontrer tout le monde, qui demande d’être costaud, de travailler avec de gros godillots. Une profession de solitaire, où on peut aménager ses horaires un peu comme on l’entend. Qui vous permet d’être parfois au milieu de familles pendant que vous êtes à l’œuvre, d’assister à leur quotidien, de les observer.

— Et s’il était l’un de ces appareilleurs qui installent l’électricité ou le gaz ?

— Il n’y avait ni l’un ni l’autre dans les deux familles.

— Nous pouvons donc déduire que le Croquemitaine choisit ces familles pour leurs chambres individuelles.

— « Choisir » est le bon terme. Il y a un autre détail qui m’interpelle : l’absence d’animaux de compagnie.

— Chats ou chiens ?

— Des chiens surtout. Les enfants en raffolent, ces deux familles avaient bien assez d’espace pour des chiens et c’est le genre d’animal que tous les fermiers ont chez eux. De bons compagnons et des gardiens fidèles. Le Croquemitaine choisit des familles avec plusieurs enfants, fille adolescente et jeune garçon, des chambres individuelles, et pas de chien pour venir le perturber dans son approche. Avec tout cela, nous devrions pouvoir confronter nos déductions aux faits.

Guy s’empara de sa canne et de son chapeau.

— Où allez-vous ?

— Nous allons poser quelques questions, Faustine, venez. Je serais curieux de savoir qui a fait les travaux chez les Lornan et les Lemaire. Nous allons pouvoir poursuivre ce que j’avais commencé avec le garde champêtre : faire concorder un visage avec tous ces faits.

Faustine accourut aussitôt.

— N’est-ce pas imprudent que d’aller sillonner les rues où traîne le Croquemitaine en posant des questions à tout le monde ?

— Il m’a déclaré la guerre, Faustine.

— Justement !

— Il a peut-être une force de frappe supérieure, mais je suis meilleur stratège que lui.

— Guy, lui dit-elle en lui prenant le bras pour le ralentir, il a l’avantage du terrain et de la surprise, n’est-ce pas un peu beaucoup pour attaquer de front ?

L’écrivain hésita.

— Rappelez-vous, insista la jeune femme, il porte un masque, ça peut-être n’importe qui. Nous ne pouvons faire confiance à personne.

Guy désigna alors son visage tuméfié et violacé.

— Il m’a fait mon propre masque. C’est désormais un affrontement équilibré.

Sur quoi, il dévala les marches à toute vitesse.

Guy ne pouvait être raisonné. Il fonçait, une énergie pure.

Une énergie luttant contre ce qu’il considérait être l’incarnation du Mal.

Faustine demeura indécise au sommet de l’escalier en colimaçon.

Elle se demandait s’il était judicieux de se montrer au milieu d’un champ de bataille.

Pourtant, en entendant la porte claquer, elle se précipita à la suite de son ami.

 

Le Requiem Des Abysses
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