Épilogue
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Robin fut réveillé par les premiers rayons du soleil qui étaient entrés par la fenêtre de la petite chambre. Confus, il lui fallut quelque instant pour se souvenir de l’endroit où il se trouvait : ils avaient tant voyagé ! Et puis cela lui revint : Étampes, l’hôpital Saint-Antoine, Magdala.
Il tourna lentement la tête et regarda Aalis, qui dormait près de lui. Elle avait l’air si serein, si tranquille ! Et elle était si belle, avec son visage fin et doux, son nez gracieux, ses fossettes, ses sourcils délicats qui, par moments, se soulevaient un peu dans son sommeil. Sa longue chevelure châtaine courait sur ses épaules dénudées et leur faisait une couverture de soie. Il resta ainsi un fort long moment, à savourer la douceur de cette figure endormie, à admirer les courbes de cette femme qui, cette nuit, lui avait fait l’amour.
Lentement, la jeune fille se réveilla, et l’émeraude de ses yeux apparut comme pour achever, d’une dernière touche de couleur, ce si joli tableau.
En le voyant qui était là, à la regarder, Aalis eut un premier geste de recul, d’incompréhension puis, retrouvant à son tour ses esprits, elle sourit et s’étira comme le font les félins.
Robin passa sa main dans ses cheveux et lui caressa le visage.
— Je t’aime, murmura-t-il.
Elle poussa un soupir de contentement, puis, s’appuyant sur son coude, elle se glissa vers lui, se blottit dans ses bras et l’embrassa longuement.
Ils étaient restés un long moment dans cette tendre paresse quand, enfin, ils se décidèrent à se lever.
Ensemble, ils s’habillèrent, rassemblèrent leurs affaires et descendirent au réfectoire de l’hôpital Saint-Antoine pour prendre un déjeuner.
Après avoir salué le père Gineste, ils sortirent du bâtiment, traversèrent la ville et prirent chacun leur cheval, au relais d’Étampes.
Paris n’était plus loin. Ils y seraient le lendemain.
Quant à Andreas… Eh bien, Andreas, ils l’avaient oublié.
FIN