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Prenant le trousseau de clefs à sa taille, le frère bibliothécaire traversa la pièce et ouvrit l’une des petites niches où il conservait les ouvrages les plus précieux. Il en sortit un codex sur parchemin qui semblait très ancien et le posa délicatement sur un pupitre.
— Ce codex est très précieux, expliqua-t-il d’une voix grave et profonde, aussi je vous demande de le manipuler avec la plus grande précaution. C’est le manuscrit original de l’Itinerarium Egeriae[51], qui date du début du Ve siècle et, à ma connaissance, il n’en existe qu’une seule copie, laquelle a d’ailleurs été réalisée ici même il y a plus de deux cents ans par un copiste de l’abbaye du Mont-Cassin. Le nom de l’auteur n’est pas mentionné sur ces pages, mais nous savons maintenant, grâce aux historiens qui sont venus ici l’étudier, qu’il s’agissait d’une femme, une Galicienne érudite qui s’appelait Égérie et qui fit en l’an 380 un pèlerinage en Terre sainte, qu’elle raconta ensuite dans ce récit en latin, rédigé à Constantinople. Vous y trouverez des informations sur ces lieux avant la construction du monastère, ainsi que sur le Buisson.
— Merci beaucoup, frère bibliothécaire !
Le caloyer hocha la tête et retourna à son bureau.
Andreas adressa à son apprenti un sourire enthousiaste : c’était exactement le genre de documents qu’ils cherchaient. Il était antérieur à l’édification du couvent – et donc au déplacement du Buisson – et avec un peu de chance l’auteur y donnait quelque information précise sur la position de celui-ci. Partant, ils parcoururent ensemble, et frénétiquement, les premiers chapitres de ce récit de voyage, où était relatée la visite du Sinaï. Égérie y racontait ses séjours dans les établissements du monachisme oriental qui, en ce temps, étaient fort nombreux sur la péninsule. Elle consacrait en particulier plusieurs chapitres au mont Sinaï, sur lequel se réunissaient donc déjà des moines avant même la construction du monastère. Le passage concerné commençait ainsi :
« Interea ambulantes peruenimus ad quendam locum, ubi se tamen montes illi, inter quos ibamus, aperiebant et faciebant uallem infinitam, ingens, planissima et ualde pulchram, et trans uallem apparebat mons sanctus Dei Syna[52] ».
Sur la page suivante apparaissait la première mention du Buisson ardent :
« Haec ergo uallis ipsa est, in cuius capite ille locus est, ubi sanctus Moyses cum pasceret pecora soceri sui, iterum locutus est ei Deus de rubo in igne[53] ».
Andreas, enthousiaste, serra vigoureusement le bras de son apprenti. Ce texte leur apprenait au moins une chose : le Buisson existait déjà plus d’un siècle avant la construction du monastère. Mais cela ne donnait aucune indication plus précise sur sa situation, seulement qu’il était « à la tête » de cette vallée…
Avec passion, ils poursuivirent leur lecture, pressés l’un contre l’autre, suivant fébrilement chaque ligne du bout du doigt. Égérie racontait ensuite son ascension du mont, puis, enfin, huit pages plus loin, elle livrait un chapitre entier sur le Buisson ardent !
Soudain, Andreas lança une petite exclamation de joie qui fit pousser un soupir d’agacement au frère bibliothécaire, de l’autre côté de la salle. La phrase qu’il venait de lire donnait assurément la réponse qu’ils espéraient tant !
« Hic est autem rubus, quem superius dixi, de quo locutus est Dominus Moysi in igne, qui est in eo loco, ubi monasteria[54] sunt plurima et ecclesia in capite uallis ipsius. Ante ipsam autem ecclesiam hortus est gratissimus habens aquam optimam abundantem, in quo horto ipse rubus est[55] ».
— Le jardin ! lança Andreas à voix basse. Comment n’y avons-nous pas songé plus tôt ? In quo horto ipse rubus est ! Où donc un buisson pourrait-il être, sinon dans un jardin ?
— Allons-y ! répondit Robin, aussi excité que son maître.
En essayant de cacher autant que possible leur impatience, ils rendirent le codex avec un « merci » à l’unisson au frère bibliothécaire qui, perplexe, les regarda partir côte à côte d’un pas preste.
— Aalis ! s’exclama Robin quand ils furent dehors. Nous devons d’abord trouver Aalis. Nous ne pouvons pas y aller sans elle.
— Oui, tu as raison, mon garçon. Mais où est donc cette petite girouette ?
Le troisième moine auquel ils posèrent la question leur annonça que la jeune fille était allée au jardin. Andreas et Robin échangèrent un regard perplexe : les avait-elle précédés ?
— Cette petite m’étonnera toujours, murmura l’Apothicaire.
Robin se contenta de sourire.
— Pourriez-vous nous y conduire ?
— Bien sûr, mais n’oubliez pas que vous devez quitter le monastère avant la tombée du soir ; notre règle est formelle.
— Nous l’avons promis à l’higoumène, confirma Andreas.
Lors, le caloyer les guida vers un bâtiment au nord-ouest du monastère, dans lequel il ouvrit une petite porte de fer, fermée à clef, puis, leur tendant une lampe à huile :
— Suivez le souterrain et vous arriverez dans les jardins. Avant la tombée du soir, présentez-vous devant la muraille par laquelle vous êtes entrés et par laquelle vous devrez alors sortir. Bonne visite !
Les deux compagnons, de plus en plus excités, se succédèrent à l’intérieur de ce corridor en pente douce, s’éclairant à l’aide de la lampe et faisant de grandes enjambées pour aller au plus vite.
— Encore un souterrain ! ne put s’empêcher de faire remarquer Andreas.
Bientôt, ils ressortirent au-dehors, et ils étaient de l’autre côté de l’enceinte, au beau milieu de cette incroyable oasis, et ce fut comme s’ils s’étaient transportés dans un autre monde.
Les jardins, entourés de murs de pierres sèches, s’étalaient avec splendeur sur plusieurs terrasses successives où étaient, dans un alignement rigoureux, des plantations d’oliviers, de poiriers, de citronniers, d’orangers et de moult vignes. En marchant parmi ces plantes aux couleurs resplendissantes, Andreas et Robin, perplexes, furent assaillis par la sensation de fraîcheur qui se dégageait du système d’irrigation imaginé avec ingéniosité par les moines et du petit ruisseau qui traversait l’endroit. Le clapotis incongru de l’eau était un enchantement au milieu de ces arides montagnes, comme l’étaient le parfum et l’ombrage délicieux qu’offraient les arbres aux marcheurs.
Envahis par un sentiment de paix et de sérénité, les deux compagnons cheminèrent sans rien dire, avalant ici un fruit qu’ils arrachaient à un arbre, là de petites pistaches rondes de Mésopotamie.
Le travail que les moines fournissaient ici depuis des siècles forçait l’admiration : il avait fallu faire venir d’Égypte, à dos de dromadaire, une quantité impressionnante de terre végétale, prise au bord du Nil, et l’étendre patiemment sur le granit, à une assez grande épaisseur pour que les racines des arbres pussent s’y enfoncer. Chaque jour, il fallait soigner ce jardin pour l’élever et le conserver malgré la rigueur du climat, et les caloyers y récoltaient assez de fruits pour assurer quelque ressource à la communauté en les revendant aux marchés du Caire, et assez de raisins pour en tirer un vin respectable.
— Je ne vois pas Aalis, dit finalement Robin avec une note d’inquiétude, après un long moment de silence.
— Il y a un bâtiment là-bas, fit remarquer l’Apothicaire en tendant le doigt du côté du cimetière qu’ils avaient aperçu le jour de leur arrivée dans la vallée. Allons voir.
Après avoir gravi plusieurs marches qui permettaient de passer d’une terrasse à une autre, ils arrivèrent devant cet austère bâtiment de granit, rectangulaire, qui n’avait aucune fenêtre et n’était pas très haut, quoique massif.
— Qu’est-ce que c’est ? demanda Robin.
— C’est un ossuaire, répondit Andreas. J’ai lu quelques lignes à son sujet dans la bibliothèque.
— Vous croyez qu’Aalis est dedans ?
— Elle est capable de tout. Entrons !
Lors ils pénétrèrent dans ce grand caveau, au centre duquel on accédait après avoir descendu un petit escalier, car il était enfoncé dans le sol. L’air y était sensiblement plus frais que dehors et il se dégageait des lieux une atmosphère lugubre qui contrastait grandement avec la gaieté radieuse des jardins.
Robin, qui semblait préférer rester derrière son maître, frissonna.
Les parois étaient tout entières couvertes d’une déconcertante quantité d’ossements, entassés avec un ordre méticuleux – les membres le long des murs latéraux, les têtes dans le fond – et d’une manière qui faisait des motifs à la fois sinistres et élégants. Il y avait là les restes des anciens ermites du Sinaï que l’on avait trouvés dans les cavernes et les cellules abandonnées parmi les montagnes, ainsi que ceux des moines décédés depuis lors dans le couvent. Certaines mains étaient encore couvertes d’une peau noircie, et Robin, oppressé, s’attendait à tout moment à en voir bouger une qui lui sautât à la gorge et l’étranglât…
Entre les ossements, on pouvait aussi distinguer ici et là de sordides instruments de pénitence, fouets de flagellation aux lanières agrémentées de morceaux de fer, ceintures ou couronnes munies d’épines dirigées vers l’intérieur, tous ces terribles ustensiles par lesquels les moines pratiquaient leurs mortifications corporelles pour expier les voluptés charnelles, l’infâme passion de l’impureté, et qui faisaient maintenant partie de ce décor morbide.
Mais ce qui glaça véritablement le sang de l’apprenti se trouvait au bout de la pièce : c’était un personnage momifié, vêtu de blanc, la tête couverte d’un bonnet de drap d’argent, qui était assis sur un trône de pierre et semblait dévisager les vivants, les juger tel un souverain revenu du pays des morts.
— Sortons d’ici ! murmura Robin. Vous voyez bien qu’elle n’est pas là !
— Allons, allons… Ce ne sont que des os, répliqua Andreas en souriant. Tu n’as aucune raison d’avoir peur.
— Parce que la mort ne vous fait pas peur, à vous, peut-être ? Je commence à vous connaître, Andreas, et je sais bien qu’elle vous obsède !
— Ce n’est pas de mourir qui me fait peur, mon garçon, c’est de cesser de vivre.
— Je ne vois pas bien la différence !
— La mort, pour moi, n’est pas un état, et je ne peux redouter de la vivre, puisqu’elle ne se vit pas.
— Vous êtes bien sûr de vous ! Et d’ailleurs, êtes-vous bien certain, en cet instant même, d’être vivant ?
Andreas, surpris, haussa les sourcils.
— C’est la question la plus intelligente que tu m’aies jamais posée, mon garçon. Je ne suis pas sûr d’avoir encore beaucoup de choses à t’apprendre.
Il s’avança et, fermant le poing, il cogna trois fois du bout des phalanges sur un crâne de l’ossuaire.
— Ce dont je suis certain, en revanche, c’est que ce moine-là est bel et bien mort. Ça sonne creux.
— Maître ! s’indigna Robin. Vous ne changerez donc jamais !
— J’ai bien peur que si. Allons, sortons d’ici, petit homme, je vois que ces miroirs de nos avenirs communs te mettent mal à l’aise. Regarde, il y a une deuxième porte de ce côté-là. Peut-être ne sommes-nous qu’au purgatoire et que la lumière que nous apercevons là-haut est celle du jardin d’Éden.
Robin ne se le fit pas dire deux fois et passa le premier dans le couloir qui remontait au dehors, au nord de l’ossuaire. Une fois en haut des marches, il s’immobilisa.
— Maître, si c’est le jardin d’Éden, il ressemble tristement à un cimetière.
En effet, ils étaient à présent au milieu de cet immense champ de cyprès parmi lesquels s’élevaient d’innombrables tombes, à perte de vue, certaines fort anciennes, d’autres plus récentes. Le soleil commençait à descendre derrière les montagnes, et le monde se teintait de ces couleurs roses qui annoncent ici la venue du soir. Bientôt, ils allaient devoir quitter le monastère, comme ils l’avaient promis. Ils n’avaient plus de temps à perdre.
— Espérons que l’un de ces cyprès soit l’Arbre de la connaissance, plaisanta Andreas, mais en disant cela il ne put s’empêcher de penser au gnosticisme et à son étymologie, et se dit alors que sa plaisanterie n’était peut-être pas si drôle que cela.
— Espérons surtout que nous y trouverons Aalis !
Ils avancèrent lentement au milieu du cimetière, découvrant ici et là les noms des religieux enterrés, les dates de leur naissance et celles de leur mort et, soudain, Robin poussa un cri qui fit sursauter son maître.
— Regardez ! dit-il, livide.
Andreas s’approcha et découvrit ce qui avait fait glapir son apprenti.
À quelques pas de là, au pied de l’un de ces grands arbres, se dressait une magnifique statuette inachevée, dont on reconnaissait aisément qu’elle était de la main de la jeune Occitane, et c’était à ce jour sa plus belle pièce. Avec une grande finesse, elle figurait un moissonneur coupant les blés avec une faux, et rappelait le dessin que Robin lui avait fait faire sur la façade du palais de Gelmírez à Compostelle.
— Mais c’est un messonnier ! murmura Andreas. Comme c’est mignon : je crois que notre petite te prépare un cadeau !
Éparpillés autour de la sculpture, parmi les copeaux de bois, les outils de la jeune fille avaient été laissés à l’abandon.
— Il lui est arrivé quelque chose ! s’exclama Robin, affolé, et alors il se mit à courir en criant le nom de la jeune fille.
Andreas s’efforça de le suivre et appela Aalis à son tour, serpentant entre les arbres et les tombes, se laissant gagner lui aussi peu à peu par l’inquiétude, jusqu’à ce que, soudain, une voix retentisse plus à l’est ; et c’était celle de la jeune fille.
— Robin ! criait-elle. Par ici !
Maître et apprenti obliquèrent vers l’orient et trouvèrent rapidement Aalis, qui était à genoux devant une sépulture, dans la partie culminante du cimetière, et qui semblait très agitée.
— Qu’est-ce que tu fais là ? demanda Robin, presque sur le ton du reproche.
— C’est… C’est incroyable !
— Quoi donc ? demanda Andreas.
— Là… Là… Sur la tombe ! J’ai vu… J’ai vu une flamme !
L’Apothicaire, affaissant brusquement les épaules d’un air dépité, poussa un long soupir et commença à ricaner.
— Ne vous moquez pas, Andreas ! Je vous jure que j’ai vu une flamme qui courait partout autour de la tombe ! Une flamme bleutée ! Et quand elle passait ici sur les herbes et les buissons, elle… elle ne les faisait pas se consumer… comme… comme la flamme sur le Buisson ardent dans la Bible !
— Cela s’appelle un feu follet, misérable sotte, et la chose est connue depuis la nuit des temps ! On en voit souvent dans les cimetières, et les imbéciles de ton acabit les prennent pour des âmes en peine, quand ce n’est qu’un phénomène de physique pure. Ce sont des vapeurs qui s’élèvent des corps en putréfaction, rien de plus, rien de miraculeux ou de surnaturel, pas plus que les feux de Saint-Elme que l’on voit parfois sur les mâts des bateaux.
— Peut-être… Mais la tombe…
— Et bien ?
— La tombe, regardez !
— Quoi ?
— Comme par hasard, c’est la seule qui ne porte pas de nom !
Andreas fit une moue désabusée, mais se pencha tout de même sur la pierre tombale. En effet, elle ne portait aucune inscription.
— Maître, intervint Robin par-dessus son épaule, vous pensez que…
— Je pense que l’inscription s’est effacée avec le temps, voilà tout.
— La surface est parfaitement lisse, maître, et… Il est vrai que cette tombe ne ressemble à aucune autre, ni par sa matière, qui est bien plus blanche, ni par sa forme, qui est bien plus large.
— Robin, diabolique que tu es, tu ne vois que ce que tu veux voir !
— Et vous, maître, vous ne voyez les choses que sous le spectre de votre éternel scepticisme !
— Le scepticisme est le moteur de la connaissance !
— Il est souvent l’ennemi du progrès !
— Tu es un imbécile !
— Vous êtes un acariâtre !
— Bigot !
— Impie !
— Inculte !
— Vaniteux !
Pendant que les deux hommes se disputaient, Aalis était allée chercher un solide bâton avec lequel elle essayait maintenant de faire levier pour soulever la pierre tombale.
Andreas interrompit aussitôt le flot de ses injures et la dévisagea, médusé.
— Mais que fais-tu, petite idiote ?
La jeune fille ne répondit pas, et Robin, les joues rouges de colère, s’écarta pour trouver un bâton à son tour et lui prêter main-forte.
— Ah ! bravo ! s’exclama Andreas. Notre petit dévot est maintenant devenu un profanateur !
— Aidez-nous, ou taisez-vous ! répliqua l’apprenti.
L’Apothicaire croisa les bras d’un air moqueur.
— Quel magnifique spectacle ! dit-il en les observant tous les deux qui s’agitaient autour de la tombe comme deux cambrioleurs.
Lors, il entendit au loin l’écho de plusieurs voix. Faisant quelques pas en arrière, il se hissa sur la pointe des pieds et aperçut, de l’autre côté de l’ossuaire, deux moines qui erraient dans les jardins. À leur façon d’inspecter partout autour d’eux, on pouvait supposer qu’ils les cherchaient, sans doute pour les inviter à quitter le monastère, comme le soir approchait vitement.
— On vient ! dit-il en retournant auprès des deux jeunes gens.
— Maître ! C’est notre dernière chance ! Allez ! Pour une fois ! Avec tout ce que nous avons vu, toutes ces choses incroyables dont nous avons été témoins, faites preuve d’un peu de…
— Par pitié ! le coupa Andreas. Ne prononce pas le mot « foi » !
— Alors faites au moins preuve d’un peu de confiance ! Aidez-nous !
Andreas secoua la tête, puis, blasé, vint à leur secours. Le garçon avait raison sur un point : si ridicule fût-elle, c’était leur dernière chance de trouver ici quelque chose.
— Tu n’as donc pas vu assez de squelettes dans cet ossuaire, grinça-t-il tout en tirant de toutes ses forces sur la pierre tombale.
Petit à petit, sous leurs efforts conjugués, la plaque de granit commença à bouger. Concentrant leur action du même côté, ils parvinrent à la soulever un peu, puis un peu plus, puis encore plus, et soudain elle se libéra du sol. Des petits morceaux de terre sèche tombèrent dans le gouffre en produisant des crépitements. Lors, ils se mirent tous trois au même bout et poussèrent ensemble ce couvercle de pierre, et il était si lourd qu’ils eurent bien du mal à le déplacer, et puis enfin il céda, et alors on vit apparaître l’ouverture dans le sol.
Andreas se redressa d’un coup, comme s’il eût été frappé par la foudre.
— Ce… Ce n’est pas possible, balbutia-t-il les yeux écarquillés et les lèvres tremblantes.
Comme lui, les deux autres restèrent bouche bée.
Car voilà : à l’endroit où eût dû se trouver quelque sarcophage, un escalier descendait dans la roche.
Un vieil escalier de pierre, caché sous une tombe !