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C’est à la tombée du soir que nous retrouvons Andreas Saint-Loup qui, vêtu comme un moine, entre dans la ville d’Orléans, le visage plongé dans l’ombre d’une ample capuche.

Ayant mémorisé, on se doute avec quelle aisance, le trajet qu’il devait accomplir pour rejoindre l’église Saint-Aignan, l’Apothicaire traversa la ville sans même relever la tête, les mains enfoncées dans les manches de sa bure à la manière d’un pénitent. En chemin il croisa trois soldats qui interrogeaient un commerçant et qui ne le virent point passer. Accélérant le pas, il s’engouffra dans les ruelles étroites qui menaient à la bâtisse religieuse, dont il fit le tour par le sud, pénétrant dans la crypte par l’un des corridors situés dans les bas-côtés de l’église supérieure.

La grotte, creusée dans la pierre blanche d’Orléans, était éclairée par la lueur orange de rangées de cierges. Il y avait là, bien sûr, quelques pèlerins venus se recueillir devant les reliques de saint Aignan, évêque et saint patron de la ville, qu’il défendit en l’an 451 contre les attaques d’Attila, roi des Huns.

Andreas, faisant mine de prier lui aussi, passa lentement devant le martyrium – que l’on pouvait contempler à travers quatre ouvertures dans un mur – puis gagna l’ombre des piliers du déambulatoire, dont les chapiteaux étaient décorés de peintures colorées. À l’abri des regards, il se faufila alors de l’autre côté de la chapelle souterraine.

La crypte Saint-Aignan, en ce temps-là, était un vrai dédale de piliers, d’arches et d’alcôves, héritage des nombreuses constructions et reconstructions successives qu’elle avait connues. Colin avait expliqué à l’Apothicaire dans quelle partie du souterrain devait, a priori, se trouver le passage qui menait à la commanderie templière, mais il n’avait pu être plus précis. Aussi, après avoir rapidement inspecté ce côté-là de la crypte et constaté qu’il n’y discernait aucune porte ou ouverture, Andreas revint sur ses pas, le front soucieux. Derrière lui, il entendait l’écho des prières et des génuflexions des fidèles.

Comment, sans véritable piste, trouver ce passage ? Et si Colin s’était trompé ? Si ce n’était qu’une vieille légende, et que de passage il n’y avait point ?

Cette partie de la crypte manquait cruellement de lumière, mais Andreas ne pouvait allumer une torche, de peur de se faire remarquer. Il avait déjà pris beaucoup de risques en s’isolant ici. Aussi, s’il ne pouvait fouiller davantage les lieux de ses propres mains, il lui fallait donc les fouiller par l’esprit, les passer au crible de la sagacité.

La sagacité, avons-nous dit ? La chose, sans doute, semblera bien vague au lecteur. Par quel miracle l’Apothicaire pouvait-il trouver un passage qu’il ne connaissait pas ?

C’est qu’Andreas n’était pas dépourvu, non plus, d’imagination, et ce soir-là il lui en fallut user plusieurs fois, comme nous allons le voir.

La commanderie Saint-Marc se trouvait au sud-est de la ville, il était ainsi fort probable que le passage se trouvât lui aussi dans cette direction. Dans un premier temps, Saint-Loup pouvait, de ce fait, limiter géographiquement ses recherches. Il se souvint alors de la phrase qu’il avait dite, lui-même, à Jacques de Molay qui, dans la prison du Temple, s’était demandé comment l’Apothicaire avait fait pour le voir quand leurs cellules étaient séparées par un mur : « Parfois, il suffit de monter un peu le niveau de son regard pour voir mieux ce qu’il se passe sur la terre. » En conséquence, il leva les yeux vers le plafond de la crypte et y chercha un indice qui pût révéler l’existence d’un passage au sud-est : une variation dans les voûtes, une asymétrie… Mais, après une longue inspection, il ne trouva rien. Il grimaça et se remit à tourner en rond, jusqu’à ce que, soudain, un sourire déformât les traits de son long visage.

Une maxime d’Anaxagore venait de résonner dans sa tête : Le visible ouvre nos regards sur l’invisible.

Alors Andreas retourna parmi les pèlerins, devant le martyrium, et s’agenouilla près des reliques du saint, avec force mimiques pieuses, tout en murmurant une prière dont le sarcasme, certainement, échappa bien plus à ses voisins qu’il n’échappera au lecteur : « Ô, vous, vénérables reliques de saint Aignan, messagères d’espérance, par le saint ombilic de Marie, par la sainte tunique du Christ et Son saint prépuce, conduisez dans la divine lumière le misérable pèlerin plongé dans les ténèbres. » Puis, se relevant, il se saisit discrètement de l’un des nombreux cierges allumés là par les voyageurs pénitents et, d’un pas exagérément solennel, retourna vers le sud-est de la crypte comme s’il se fut trouvé dans une procession, tenant entre ses mains la petite bougie. Les yeux rivés sur icelle, il refit alors le trajet qu’il avait effectué plus tôt, mais avec une grande lenteur, cette fois, et beaucoup de précaution.

Soudain, le « miracle » qu’il avait appelé de ses vœux se produisit : la flamme se mit à vaciller, soufflée par un invisible courant d’air.

L’Apothicaire pinça la mèche du cierge entre ses doigts avec un air satisfait et se dirigea tout droit vers l’alcôve devant lui. Camouflé par la pénombre, il se retourna pour s’assurer que personne ne regardait dans cette direction, puis se glissa à l’intérieur de l’abri creusé dans la pierre. Tout au fond, dissimulée par une haute stalle, il découvrit enfin une ouverture, dans laquelle il se faufila sans faire de bruit.

Béni sois-tu, Anaxagore.

Tout en songeant que son sort, ces derniers jours, semblait étroitement lié au monde souterrain, et y trouvant, immanquablement, quelque analogie avec l’allégorie de la caverne de la République de Platon, il avança dans l’obscurité et attendit d’être suffisamment loin de la crypte pour rallumer sa bougie, car ici la lumière était connaissance.

Certes, il était bienheureux d’avoir su trouver ce secret passage, mais il ne voulait pas se réjouir trop vite : après tout, sinon cette ancienne rumeur colportée par Colin, rien ne prouvait que ce corridor menât bien à la commanderie Saint-Marc, et quand bien même ce serait le cas, encore faudrait-il y entrer et délivrer Robin ; le plus dur restait à faire.

Toutefois, après une longue marche, des inscriptions sur les murs vinrent appuyer la thèse du charpentier. En premier – ou en dernier si l’on considérait que le point de départ était l’autre bout du tunnel – on avait gravé sur le mur le début d’un psaume biblique, Non nobis Domine, non nobis, sed Nomini Tuo da Gloriam, qu’Andreas reconnut pour être la devise des Templiers. Plus loin, le dessin de deux chevaliers partageant un même cheval et portant sur leur tunique la longue croix pattée. Plus loin encore, un texte avait été inscrit dans la pierre, et qui commençait ainsi : « Nos parlons primierement a tous ceaus qui mesprient segre lor propres uolentes et desirent o pur coraige seruir de cheualerie au souuuerain roy… » En bas de cet incipit avait été tracé l’abraxas panthée, sceau de l’ordre du Temple.

L’Apothicaire reprit sa marche avec enthousiasme ; il était bien sur la bonne voie. Le couloir qui, de plus en plus obscur et froid, s’était enfoncé sous la terre, commençait enfin à remonter.

Soudain, alors qu’il avançait péniblement à la seule lueur de sa fragile bougie, Andreas entendit au loin un cri étouffé. Puis un autre. Aussitôt, il tressaillit, puis resta comme pétrifié. Quelqu’un hurlait sous des coups de fouet, et il fut presque certain d’avoir reconnu la voix de Robin. Alors, le cœur empli de colère et d’effroi, il se mit à courir.

La flamme de la bougie s’éteignit dès les premiers pas de sa course, mais Andreas ne s’arrêta pas pour autant. Les mains collées aux parois pour se guider dans l’obscurité, il continua de fouler la terre humide du souterrain, et ce faisant il s’approcha des cris, dont la force et l’intensité étaient de plus en plus odieuses.

Bientôt, il lui sembla apercevoir un filet de lumière devant lui, et dès lors il s’arrêta. Le souffle court, les mains tremblantes, il chercha le briquet à sa ceinture et ralluma la petite bougie. Il porta la flamme au-dessus de sa tête et découvrit, à quelques pas à peine, que le passage souterrain se terminait par un mur : une porte sans poignée, sans gond, taillée dans un seul bloc de granit sur les bords duquel passait un tout petit trait de lumière. À première vue, c’était une voie sans issue. Peut-être avait-on définitivement muré le passage.

De l’autre côté, il entendait à présent clairement les claquements du fouet, suivis chacun d’un nouveau cri strident. Andreas serra la mâchoire. Il aurait voulu hurler, demander grâce pour son apprenti, mais c’eût été un mauvais calcul : il ne devait pas se faire repérer. Enfin, les coups s’arrêtèrent. Il y eut un moment de silence, puis un nouveau cri, beaucoup plus fort celui-là, et qui se termina en un râle. Et le silence à nouveau.

Du bout des doigts, Andreas éprouva le bloc de granit devant lui. Frénétiquement, il chercha un moyen de l’ouvrir. Il essaya de le pousser, de le faire glisser, mais c’était une tentative ridicule, la chose était bien trop lourde pour être mue par un seul homme et il abandonna rapidement.

S’efforçant de retrouver le flegme qu’on lui connaît, il inspira profondément et analysa la situation. Se pouvait-il que Robin se trouvât juste de l’autre côté de ce mur ? La proximité des cris semblait l’indiquer. Mais quelle probabilité y avait-il pour que le souterrain, comme par hasard, débouchât précisément sur la pièce où l’on avait enfermé son apprenti ? Andreas se souvint alors de l’hypothèse de Colin : le passage, ultime sortie de secours pour les templiers de cette commanderie, devait se trouver dans la salle la plus éloignée de la porte principale. Que Guillaume Humbert eût choisi d’y retenir Robin n’était donc pas si étonnant que cela. Andreas eût volontiers parlé d’un formidable coup de chance si la possibilité d’ouvrir cette lourde porte lui avait paru crédible.

Mais il ne pouvait abandonner. Après tout, le bloc n’était pas scellé : aucun ciment sur ses arêtes. Peut-être le couloir n’avait-il point été muré, mais seulement fermé à l’aide d’un mécanisme secret, invisible, pour en garantir la discrétion. L’Apothicaire promena méticuleusement la flamme de sa bougie tout autour du bloc de granit, dans l’espoir d’y trouver quelque indice, mais son œil chercha en vain autre chose que la seule surface lisse de la pierre. Il n’y avait rien là. Cet examen infructueux achevé, Andreas songea que, en toute logique, puisque ce couloir servait à fuir, le mécanisme d’ouverture devait se trouver de l’autre côté. Du côté de Robin, où, au reste, il n’y avait plus eu aucun bruit depuis ce dernier cri terrible.

L’Apothicaire s’approcha du mur et colla son oreille contre la pierre. Il attendit un long moment mais n’entendit rien, sinon peut-être un souffle léger qui eût pu être celui d’un courant d’air, celui-là même qui avait fait vaciller sa bougie dans la crypte Saint-Aignan. Et puis soudain, il perçut un petit bruit métallique, distant. Celui d’une chaîne que l’on traîne un peu par terre. Les doigts d’Andreas se crispèrent sur la pierre.

— Robin ? murmura-t-il en approchant sa bouche de l’étroite fente qui longeait le bloc de granit.

Rien. Alors, plus fort :

— Robin, tu m’entends ?

Mais aucune réponse ne vint rompre ce silence inquiétant.

— C’est Andreas ! dit l’Apothicaire, tout haut cette fois, surpris lui-même par le déraillement qu’avait occasionné dans sa voix, sans doute, une sorte d’inavouable sanglot, inavouable en tout cas pour un homme de cette composition.

Mais alors qu’il n’y croyait plus, il lui sembla entendre un râle de l’autre côté de la paroi.

— Robin ? répéta-t-il, fébrile.

— Maître ? lui adressa en retour la voix de l’apprenti, chétive et néanmoins pleine d’un soudain réconfort.

Andreas, retrouvant lui aussi tout son espoir, se redressa d’un coup, puis, la bouche collée à la pierre :

— Oui ! Je suis là, mon garçon ! Tu es seul ?

— Oui, répondit Robin, dont la faiblesse dans le ton n’était probablement pas due à la seule épaisseur du mur, mais plus certainement à son état. Ils sont partis. Où êtes-vous ?

— Je suis là, derrière le mur ! répliqua Andreas en frappant trois petits coups sur la pierre. Il y a un passage secret !

Un nouveau bruit de chaîne retentit de l’autre côté, puis des coups contre le mur.

— Ici ? demanda l’apprenti en sondant la paroi à son tour.

— Non. Par ici ! répondit l’Apothicaire en cognant de nouveau, et alors Robin trouva exactement l’endroit du mur derrière lequel il se tenait et, tels deux enfants qui, d’une pièce à l’autre, se parlent tout bas pendant la nuit, maître et apprenti purent converser, émus, à travers le mur.

— Comment… Comment m’avez-vous trouvé ? balbutia le jeune homme, dont la voix était plus proche à présent et qui, de toute évidence, pleurait.

— C’est une longue histoire ! Je te la raconterai quand je t’aurai sorti de là, mon garçon. Est-ce que tu vois une poignée de ton côté ? Une serrure ? Un levier ? Quelque chose pour ouvrir ?

— Non, maître, répondit le rouquin. Il n’y a rien, sinon ce mur.

— Et pourtant il y a sûrement un moyen de l’ouvrir !

— Ouvrir un mur ?

— Oui ! Il doit y avoir un mécanisme caché quelque part ! Cherche !

Et Robin chercha, mais en vain.

— Peut-être ailleurs dans la pièce ! insista Andreas. Regarde autour de…

Mais il fut interrompu par la soudaine alerte de son apprenti :

— Ils reviennent ! Oh ! maître ! Ils reviennent !

— N’aie crainte, je reste là !

— J’ai si peur, maître ! J’ai si peur de parler ! Je ne peux plus endurer ces…

Il ne termina point sa phrase.

L'Apothicaire
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