19

 

 

Laissons Aalis et Zacharias à leur intime conversation et suivons Andreas Saint-Loup qui, après une journée fort chargée, sort de son apothicairerie et s’enfonce dans les rues obscures de la capitale.

Contrairement à la plupart de ses contemporains, l’homme se rendait rarement le soir dans les tavernes du faubourg mais, quand il le faisait, alors il traversait la Seine et allait de l’autre côté de la Cité pour fréquenter, au bas de la rue des Mathurins-Saint-Jacques, La Mule, un établissement réputé, tenu au cœur du quartier étudiant par l’un des frères de la famille Allegret, qui gouvernait depuis longtemps la confrérie des marchands de vin. L’Apothicaire en appréciait le calme relatif, bien que quelques écoliers de l’Université y eussent établi l’un de leurs points de ralliement – du moins ceux que le manque d’argent ne poussait pas à marcher jusqu’aux auberges situées hors des remparts, où le vin n’était pas taxé – et ce soir-là il choisit donc d’y trouver un peu de divertissement pour oublier ces contrariétés qui, comme on le sait, l’avaient assailli depuis la veille. Le départ de son apprenti Jehan, la pièce oubliée, le tableau effacé, et maintenant cette dispute avec l’abbé… Cela faisait beaucoup, même pour un homme aussi serein.

Ici, on servait aux gosiers des chalands un vin français, issu des vignes plantées sur les coteaux du fleuve parisien, et qui oncques n’était coupé à l’eau, comme cela se faisait trop souvent à d’autres enseignes, malgré les vérifications régulières des jaugeurs. On discutait, on se disputait, on se moquait de l’évêque ou du roi, on chantait parfois, et des chansons grivoises, on jouait aux dés, aux billes, aux échecs, mais surtout on buvait ; on buvait beaucoup. Le long trajet qu’Andreas devait accomplir pour rentrer chez lui après la fermeture lui laissait au reste le loisir de dégriser quelque peu, surtout quand il se perdait en chemin, ce qui n’était pas rare.

Le prix du vin, annoncé chaque jour par les crieurs dans les rues de Paris, n’avait cessé d’augmenter au cours des dernières années, ce qui avait eu pour résultat de réduire sensiblement la fréquentation du lieu et d’en trier la clientèle. Les mauvais payeurs étaient dépouillés de leurs vêtements et jetés au dehors par les garçons du maître, et l’on en voyait souvent, en plein hiver, courir cul nu dans la neige sous les rires goguenards des habitants du quartier.

La grand’salle, parfumée par l’odeur des graisses venues de la cuisine, de la soupe et de la sueur, était enfumée dès la nuit tombée. Les teintes rouges et vertes du mobilier dansaient à la lueur des bougies et de l’âtre, et au milieu du brouhaha et des disputes on entendait ici et là le claquement des dés qui roulaient sur les tables et le tintement des gobels que l’on entrechoquait pour porter une santé aux viticulteurs, au maître des lieux ou aux nouveaux venus de la Faculté.

Spectateur muet de toute cette agitation, se tenant la tête comme un homme qui craint que celle-ci n’explose sous le flot des pensées qui y affluent, Andreas peinait, malgré le vin, à oublier ces deux faits inexplicables dont il avait été le malheureux témoin en son propre domicile. Son espoir était d’établir un lien entre ces deux mystères – comme ils lui étaient apparus le même jour – de trouver une accointance entre cette pièce vide et ce tiers de tableau effacé afin que, de ces deux éléments distincts, il pût tracer une seule et même énigme, de ces deux objets un seul paradigme. Confrontant les indices de l’un et de l’autre, il nourrissait l’espoir de déduire une explication générale, ou au moins plusieurs possibles, afin d’en choisir la meilleure.

Une chose était indéniable, la mémoire devait jouer un rôle important dans la singularité de ces deux anomalies. Mais alors qu’il s’efforçait de concevoir quelque hypothèse, il voyait son esprit s’envoler rapidement vers des suppositions bien trop farfelues pour l’homme de science. Sous l’effet de l’alcool, toutefois, il accepta de décortiquer la chose assez librement et traça, mentalement, les prémisses d’un axiome.

 

A – Le mystère de la pièce oubliée :

I. Cette pièce à mi-étage est venue soudain à ma connaissance, comme apparue de nulle part, et elle est inoccupée.

II. Pourtant, elle est bien là, comme en ont témoigné Jehan et Marguerite, encore qu’aucun des deux ne fût certain de l’avoir déjà vue auparavant.

III. Hypothèse : si cette pièce est là, c’est sans doute qu’elle a eu quelque utilité, et même qu’elle doit avoir été précédemment occupée, quand bien même personne ne s’en souvient.

IV. En admettant l’hypothèse III, reste à savoir par qui cette pièce a donc été jadis occupée.

B – Le mystère du tableau effacé :

I. La partie droite du tableau est vide,

II. Pourtant, le peintre a pris la peine d’inclure cet espace dans sa représentation, et ce ne peut être fortuit.

III. Hypothèse : le tableau étant un portrait, quelqu’un a dû ou devrait s’y trouver à mes côtés.

IV. En admettant l’hypothèse III, reste à savoir qui manque sur le tableau.

C – Conclusion :

Étant entendu que le raisonnement repose sur deux affirmations hypothétiques, lesquelles sont largement favorisées par une ivresse naissante, le lien entre ces deux mystères est donc, peut-être, une seule et même personne. Trouver qui a occupé la pièce vide et qui eût dû se trouver près de moi sur ce tableau pourrait permettre, éventuellement, de résoudre d’un seul coup, et avec parcimonie, ces deux énigmes distinctes.

 

Le double mystère se serait alors résumé à un individu. Un mystérieux individu. Un homme dont l’évidence échappait à la mémoire de l’Apothicaire. Un homme… ou une femme.

Andreas poussa un soupir et rit de sa propre fantaisie. La seule pensée ne pouvait suffire à trouver la bonne déduction car, comme le disait si bien l’Admirable docteur, aucun discours ne peut donner la certitude, tout repose sur l’expérience. Il lui faudrait donc trouver des indices plus concrets, des preuves. Il manquait trop d’éléments à Andreas pour établir la moindre hypothèse satisfaisante et, par les arcanes d’une étrange mise en abyme, tout était donc affaire de manque. De vide. D’absence.

Chercher une personne qui n’existe pas, n’est-ce point là le fardeau de tout homme, du jour de sa naissance jusqu’à celui de son trépas ? Qui un père absent, qui une mère perdue, qui le frère ou la sœur qu’il n’a jamais eus, qui un ami véritable, un amour, une âme sœur qui jamais ne trahisse, s’unisse pleinement à soi pour ne former plus qu’un et combler ce vide originel qui fait nos solitudes et qui frappe l’enfant à l’instant même qu’il quitte l’utérus maternel ? Un être d’entière communion qui rassemble ce qui est épars, fasse siennes nos peurs et nos turpitudes pour nous aider à confronter la mélancolie profonde que fait naître, pour peu qu’on daigne l’interroger, le grand inconnu, le grand mystère de la vie ? Ce besoin d’amour et de fraternité qui étreint même le plus vil des hommes n’est-il pas la preuve de notre inextinguible quête d’un Autre qui nous fasse oublier que nous ne sommes qu’un ? Et l’amour charnel, encore, qui anime tant les hommes, n’est-il pas et un désir de pénétrer l’Autre pour s’unir à lui et un dessein d’enfanter, par cet acte, un autre soi ? Et quand bien même on ne la trouve jamais vraiment, on continue, pourtant, de chercher jusqu’au dernier instant cette personne qui n’existe pas, comme la promesse d’un antidote qui saurait panser toutes les plaies de l’existence.

Alors qu’il en était à son troisième abreuvon, Andreas remarqua du coin de l’œil un garçon qu’il n’avait jamais vu ici auparavant et qui semblait complètement dépassé par sa tâche ; une nouvelle recrue, sans doute. Le pauvre bougre était la cible des railleries des autres servants de La Mule comme de sa clientèle, chaque fois qu’il renversait un plat ou qu’il se trompait de table. Ici, on ne mâchait pas ses mots : il fut affublé d’une fort créative série de sobriquets, tant et si bien qu’Andreas se demanda si maître Allegret n’avait pas embauché ce nicodème davantage pour la comédie que pour sa capacité à servir.

C’était un jeune homme de quatorze à seize ans, grand, svelte, avec de courts cheveux roux et frisés, un visage anguleux, et il y avait dans toute sa personne cet air inquiet et d’appréhension particulier aux hommes habitués depuis leur enfance à essuyer les moqueries de leur entourage. Il se déplaçait maladroitement, comme s’il était gêné par ses longues cannes et qu’il ne sût jamais que faire de ses bras.

Un peu plus tard dans la soirée, Andreas, las de cogiter seul, était en train de jouer aux échecs avec un copiste de Saint-Jacques-de-la-Boucherie quand les malheurs du nouveau servant prirent une tournure plus dramatique encore. Comme, avec cette maladresse dont plusieurs fois déjà il avait donné la preuve, il s’était trompé en apportant un mauvais plat à l’un des clients habitués de La Mule, un bourgeois, celui-ci s’emporta et l’insulta en criant si haut que toute l’assemblée se tourna vers le jeune homme et éclata de rire, le couvrant de nouveaux sarcasmes sans que personne prît sa défense, pas même maître Allegret qui, au lieu de cela, vint s’excuser et renvoya le garçon en cuisine.

Quelques instants plus tard, le servant revint tout penaud, avec le bon plat cette fois, et renouvela ses excuses au bourgeois.

Andreas, qui était le seul à n’avoir point ri, fit un signe au garçon qui, la tête baissée, vint alors jusqu’à sa table.

— Comment t’appelles-tu ?

— Robin.

Le jeune homme, comme abattu par les humiliations qu’il endurait depuis l’ouverture de la taverne, avait les joues rouges et ses yeux étaient rivés sur le plateau d’échecs disposé devant l’Apothicaire.

— Dis-moi, Robin, crois-tu que tu serais capable de m’apporter un gobel de vin d’Argenteuil ?

— Oui, murmura-t-il. Oui, je crois.

— Tu crois ?

— Oui.

— Alors va, mon garçon. Je te promets de ne pas crier si tu te trompes, et si tu ne te trompes pas, je te promets une petite pièce.

Le rouquin, sans relever la tête – craignant sans doute de croiser les regards moqueurs qui se posaient encore sur lui – partit d’un pas preste vers le cellier.

— Quel bon Samaritain vous faites, maître Saint-Loup ! lança le copiste sur le ton de l’ironie tout en déplaçant une pièce sur l’échiquier.

— Vous n’y êtes pas, cher ami ! Il s’agit seulement pour moi de faire une expérience sur le conditionnement de la mémoire. Je veux démontrer que l’esprit se fixe mieux à la promesse d’une récompense.

— Passionnant, sans doute. Mais vous feriez mieux de fixer votre esprit à vous sur cette partie d’échecs, je suis sur le point de venir à bout de vos défenses.

— Vraiment ? répondit l’Apothicaire sans même regarder le plateau qui les séparait.

— Allons, ne soyez pas mauvais perdant, Andreas ! J’ai pris presque toutes vos pièces maîtresses, il ne vous reste qu’une tour et ce fou, qui est en outre fort mal placé. J’imagine mal comment vous pouvez vous sortir de ce mauvais pas.

— Que ce fou soit mal placé ne fait aucun doute, mais encore faudrait-il savoir pour qui, murmura Andreas comme s’il se parlait à lui-même.

Au même instant, le jeune Robin revint avec un gobel qu’il posa précautionneusement sur la table. L’Apothicaire le porta à son nez, renifla et reconnut sans peine le cépage. Il se rembrunit et se tourna vers le garçon d’un air perplexe.

— C’est un vin de Passy, jeune homme.

— Je… oui. N’est-ce pas ce que vous aviez demandé ?

Le copiste qui faisait face à Andreas partit aussitôt d’un rire gras et sonore.

— Saint-Loup ! Je crois que votre petite expérience a échoué ! Il est des esprits que rien ne conditionne, pas même la promesse d’une pièce !

L’Apothicaire, lui, dévisagea longuement le rouquin comme s’il avait devant lui un prodige de la nature. Il semblait n’avoir pas envisagé la possibilité d’une nouvelle erreur du garçon et la chose le déconcertait.

— Dis-moi, Robin, à quoi as-tu pensé, entre notre table et le cellier ?

— Pardon ?

— À quoi pensais-tu, quand tu es allé chercher mon vin ?

Le jeune homme resta silencieux, certain que, cette fois, il avait fait la maladresse de trop et qu’il allait se faire renvoyer par maître Allegret.

— Allons, réponds, je t’en prie. Dis-moi ce à quoi tu pensais.

— Eh bien, maître… Je pensais… Je pensais que votre partenaire de jeu ne devait surtout pas prendre votre cavalier.

Andreas écarquilla les yeux. Le garçon, lui, posa un rapide regard sur l’échiquier.

— Mais je vois qu’il l’a fait…

— Qu’est-ce que tu racontes, vilain ? coupa le copiste, hilare. Je suis sur le point d’écraser notre bon apothicaire !

— Robin, veux-tu bien expliquer à mon adversaire pourquoi, en effet, il a scellé son sort en prenant mon cavalier ?

Mais le jeune homme redevint silencieux. De l’autre côté de la table, le visage du copiste commençait à trahir le doute qui le gagnait lentement. Andreas sortit un denier de sa bourse et le posa lentement sur la table.

— Cette pièce que je t’ai promise, et dont ta mégarde t’a privé, elle est à toi de nouveau si tu peux me dire combien de coups il me faut pour, immanquablement, faire un mat et moucher ce présomptueux copiste.

Robin regarda la pièce. Il hésita, ses yeux faisant des allers et retours entre le visage du copiste et celui de l’Apothicaire. Puis, finalement, il se décida. En désignant les cases de l’échiquier du bout de l’index, il énonça la marche à suivre :

— Le fou ici.

— En C4 ?

— Je ne connais pas le nom des cases, avoua le servant. Puis la tour là.

— En D1.

— Oui. Échec et mat en deux coups, annonça le jeune homme timidement, comme s’il était embarrassé d’avoir trouvé la solution.

Andreas regarda l’échiquier, hocha la tête avec un sourire admiratif, puis tendit le denier promis au rouquin.

— Tu es bien meilleur joueur d’échecs qu’apprenti tavernier, mon garçon. Tu sais lire ?

— Un peu.

— Eh bien, à ta place, j’irais relire la parabole des talents. Va, je dirai de bonnes choses à ton sujet au maître Allegret.

— Merci, répondit le garçon avant de disparaître, son denier serré dans le creux de la main.

Le copiste, blafard, resta muet un instant avant de jeter un regard suspicieux à son adversaire.

— Vous lui avez soufflé le coup, Saint-Loup ?

— Pas du tout ! se défendit l’Apothicaire. Pour tout vous dire, je n’avais trouvé qu’un mat en trois coups, pas en deux. Ce jeune homme est très doué. Et vous me devez la prochaine rasade !

Le copiste acquiesça à contrecœur.

— Il n’empêche que votre expérience sur la mémoire a échoué, dit-il, mauvais perdant.

— Il faut croire que ce jeune homme est davantage intéressé par les problèmes de logique que par le gain. C’est tout à son honneur.

— En tout cas, il ne fera pas carrière ici.

Quand, après trois ou quatre autres gobels, l’Apothicaire décida qu’il était temps qu’il aille se mettre au lit, il salua son partenaire – contre lequel il n’avait pas perdu une seule partie – et s’extirpa au dehors.

Il découvrit alors un homme qui, à quatre pattes, était en train de dégobiller tripes et boyaux sur la chaussée enneigée.

Andreas reconnut d’emblée le bourgeois qui, à l’intérieur, avait vertement insulté le jeune servant, plus tôt dans la soirée. En d’autres circonstances, la scène ne l’eût pas intrigué outre mesure – vomir au sortir d’une taverne était après tout une récréation fort courante – mais ce client habitué de La Mule avait la réputation de ne boire point, et l’alcool ne pouvait donc pas être une explication satisfaisante à ce spectacle désolant. Indice supplémentaire : les bruits qui sortaient à présent de l’arrière-train du pauvre homme laissaient deviner qu’il allait bientôt se vider, malgré lui, par un autre orifice.

Andreas ne fut pas long à élaborer quelque résolution à cette énigme-là. Un sourire aux lèvres, laissant ce bourgeois détestable à sa purgation, il fit le tour du bâtiment et entra dans la cour de La Mule, depuis laquelle on livrait les cuisines. La porte, malgré le froid, était entrouverte pour permettre à la fumée et aux odeurs de quitter plus rapidement la pièce.

Quand, après avoir attendu assez longtemps, Andreas aperçut enfin la chevelure rousse du jeune servant qui passait là, il se glissa à l’intérieur, l’attrapa par l’épaule et le fit sortir dans la cour. Le garçon, terrorisé, tremblait de la tête jusques aux pieds.

— Qu’est-ce que tu as fait à ce bourgeois pour qu’il défèque et vomisse ainsi sur la chaussée ? demanda vivement l’Apothicaire sur le ton de la menace.

— Je… Je n’ai rien fait, maître, se défendit le jeune homme alors que les larmes montaient déjà à ses paupières.

— Tu n’es pas aussi malin que je le croyais, Robin : ton méfait sera vite découvert, il n’y a pas besoin d’être capitaine du guet pour deviner qui a empoisonné ce fâcheux rouspéteur. Toutefois, si tu as de la chance, ton maître sera trop ivre pour faire le rapprochement. Allons, dis-moi ce que tu lui as fait et je promets de ne pas te dénoncer.

Robin, du bout des lèvres, passa piteusement aux aveux.

— Je lui ai mis de la coloquinte…

Andreas, qui tenait toujours le jeune homme par le col, pencha la tête d’un air intrigué.

— De la coloquinte ?

— Oui. Le maître Allegret fait de l’huile avec des graines de coloquinte. J’ai récupéré une racine et je l’ai broyée dans le plat.

— Et comment savais-tu que les racines de coloquinte avaient un tel effet ?

Le jeune homme haussa les épaules.

— Je connais un peu les plantes…

— Comment ?

— Mon père est cultivateur et il compte plusieurs herboristes parmi ses clients. Quand j’étais petit, je me cachais chez eux pour les regarder faire…

Andreas relâcha enfin le garçon.

— Les herboristes sont des imbéciles. Tu sais ça ?

Robin ne répondit pas. Il tremblait toujours.

L’Apothicaire le dévisagea plus longuement encore qu’il ne l’avait fait plus tôt, dans la grand’salle, quand le jeune homme avait fait la démonstration étonnante de son intelligence des échecs. Puis, d’une voix qui se fit plus accorte :

— Pourquoi travailles-tu ici ?

— Mon père fournit maître Allegret en légumes. Celui-ci m’a pris à son service pour lui faire plaisir. Je vous en supplie, ne lui dites rien ! Je me ferais renvoyer et mon père ne le supporterait pas. Je ne suis bon à rien.

Andreas réfléchit, jaugea le jeune homme avant de lui poser, d’un air sévère, sa dernière question :

— Bien. Dis-moi, Robin, où se trouve ton père, et j’irai demain lui proposer un arrangement pour te sortir de ce mauvais pas.

L'Apothicaire
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