8

 

Quand Delbec ouvrit la porte, Marianne était engoncée sous la couverture. Les yeux défoncés par les manques en tout genre, celui de sommeil en particulier.

— Bonjour, mademoiselle de Gréville ! Bien dormi ?

— Oui, surveillante.

Pas dormi, en fait. Pas même une seconde. Nuit écarlate. Mais inutile de l’avouer. L’auxi de service posa le plateau sur la table et adressa un clin d’œil à Marianne. C’était une femme à la peau d’ébène, aux rondeurs maternelles rassurantes. Une Mama africaine à la démarche chaloupée et à l’étincelante dentition.

Mais Marianne ne pouvait plus lui sourire depuis qu’elle la savait dedans pour avoir excisé des dizaines de petites filles. Vraiment dégueulasse. Elle trouva tout de même la force de lui dire merci. Juste une question de politesse. Ou de solidarité. Elle payait puisqu’elle était là.

— Surveillante ? Le chef m’a dit hier que j’avais un parloir cet après-midi... Vous savez qui c’est ?

— Ah non, aucune idée... Vous verrez bien !

— Vous pouvez pas vous renseigner ?

— Je vais essayer, mademoiselle.

— Merci, surveillante.

Le couple aux hanches généreuses la laissa à son petit-déjeuner. Un bol de chicorée, un morceau de pain et une petite plaquette de beurre. Pas de quoi bien démarrer la journée ! Elle se souvenait avec envie du goût des croissants, des pains au chocolat, des brioches au beurre. De la confiture d’abricots et de l’orange pressée. Du miel crémeux qui se dissout dans le café.

Son estomac risquait de finir dans le bol, elle ne put rien avaler.

Son briquet dansait entre ses doigts. Je peux m’en accorder une ce matin. Ouais, je peux. Je l’ai bien méritée... Trois minutes de répit où chaque seconde comptait. S’en mettre plein les poumons, ne pas en gâcher une miette. Jusqu’au filtre.

Après un brin de toilette, elle s’attela au ménage de la piaule. Un berlingot de Javel, une éponge, une crème à récurer. Cadeaux de l’administration. Tout fut décapé du sol au plafond.

Bon, elle revient quand Delbec ?

Le ménage était fini, les microbes éradiqués. Ça serait cool de pouvoir éliminer le manque à coup d’eau de Javel !

Elle entreprit ensuite de se laver les cheveux sous le robinet du lavabo. Manœuvre périlleuse. Nez écrasé sur la porcelaine, eau froide qui dégoulinait jusque dans son dos. De quoi choper la mort ! Furtive inspection devant le miroir ébréché. Yeux un peu cernés, teint carrément vieux papier. Coiffure façon hérisson qui se rebiffe. Un coup de peigne édenté, dommage que je n’aie pas de maquillage.

Dans le casier, elle contempla tristement la maigre pile de vêtements propres. Garde-robe impressionnante gracieusement offerte par l’Armée du Salut. De quoi hésiter longtemps devant la psyché imaginaire ! Elle opta pour un jean déchiré aux genoux, vachement tendance, un pull en coton beige. Les couleurs claires, ça sied parfaitement à mes cheveux noirs ! Le réveil lui rappela qu’il n’était même pas onze heures du matin. Elle retourna sur son lit, lorgnant au passage son paquet de fumer-tue devenu inoffensif. Tu vois, tu y arrives.

Qu’est-ce que je vais foutre jusqu’à quatorze heures ? Il reste un roman sur la table. Pas bien épais, mais ça devrait m’occuper l’esprit et les mains jusqu’à l’heure du rendez-vous. Rendez-vous... Rien qu’à prononcer ce mot du bout des lèvres, Marianne frissonna autant de plaisir que d’angoisse.

Si seulement je pouvais me calmer... Daniel me le paiera !

Je me serais bien fait une séance décollage vertical. Version Ariane 5, direction les étoiles. Ça m’aurait détendue.

Ça y est, les filles partent en promenade. Les portes s’ouvrent, le troupeau s’agglutine dans le couloir. La surveillante aboie comme le chien de berger après ses brebis. Et moi, je reste là. Tout ça parce que j’ai allumé une gardienne. Et une détenue, aussi. Et puis un flic et un vieux. Et une fliquette enceinte... Vrai que ça fait beaucoup si on additionne. Mais j’ai toujours détesté les maths.

Plus un bruit dans le couloir, l’étage pour elle toute seule.

Le paquet de cigarettes continuait de la narguer. Elle attrapa le livre, l’ouvrit sans même regarder le titre ou le nom de l’auteur. Concentre-toi ! Elle lut les premières lignes.

« 8 mai – Quelle journée admirable ! J’ai passé toute la matinée étendu sur l’herbe, devant ma maison, sous l’énorme platane qui la couvre, l’abrite et l’ombrage tout entière... »

Il a de la chance celui-là ! Moi aussi, je m’étendrais bien sur l’herbe, à l’ombre d’un platane. Devant MA maison, en plus ! Je vais pas y arriver... Elle referma le livre. Le Horla, Guy de Maupassant. Un noble, comme moi ! Sauf que lui, il avait sa baraque, son platane. Et qu’il pouvait passer des heures étendu sur l’herbe. À glandouiller au milieu des jonquilles.

Elle plaça une chaise sous la fenêtre ouverte, grimpa dessus. À défaut de platane, elle voyait le toit du bâtiment d’en face, un morceau de clôture en barbelés. Le mirador et le surveillant armé d’un fusil d’assaut qui devait s’ennuyer autant qu’elle. Une légère brise polluée lui chatouilla les narines. Le brouhaha qui montait de la cour lui écorcha les oreilles. L’attente était interminable...

 

***

 

13 h 30 – Cellule 119

 

Delbec n’était pas revenue, bien sûr.

Qu’est-ce qu’elle fait ? Elle m’a oubliée ou quoi ?

Marianne se jeta soudain sur son paquet de Camel, en alluma une sans hésiter. À cet instant, c’était primordial. Cas de force majeur. Sauf que c’était l’avant-dernière du paquet. Elle se força à rester assise, brasser de l’air aurait pu consumer la cigarette encore plus vite. À peine le mégot écrasé, elle fonça vers le lavabo, s’examina dans le miroir. Ses cheveux ne voulaient pas se calmer, eux non plus. Et puis elle aurait dû dormir, cette nuit. Pas jolie à regarder. Mais qu’est-ce qui me prend, bon sang ! Rien à foutre d’avoir la gueule à l’envers ! C’est pas le Prince Charmant qui va débouler au parloir ! Et même... Je l’emmerde ! Je sais pas encore qui, mais je l’emmerde !

Sur ces belles paroles, la serrure sonna l’alerte et Delbec se présenta, aussi essoufflée qu’un bœuf  qui vient de labourer dix hectares.

— Dépêchez-vous mademoiselle, nous sommes en retard !

— VOUS êtes en retard ! Rectifia Marianne avec humeur. Vous avez pu savoir qui vient me voir ?

— Je n’ai pas eu le temps, qu’est-ce que vous croyez ! Comment avait-elle pu même l’espérer ? Elle glissa au passage son paquet moribond dans sa poche. Delbec arma les menottes.

— C’est vraiment indispensable, surveillante ? demanda Marianne.

La gardienne la dévisagea avec un étonnement aussi large que ses hanches. Marianne leva les yeux au ciel et se retourna. Pas un brin de psychologie, la Monique !

— Vous auriez pu faire une exception ! Bougonna-t-elle. Pour une fois que j’ai une visite ! Je vais pas vous sauter dessus...

Elles se mirent en marche. Delbec essuya son front avec un Kleenex déjà mouillé.

— Là n’est pas le problème, mademoiselle. Vous le savez aussi bien que moi, pas de sortie de cellule sans les menottes. Si vous n’aviez pas...

— Je sais ! Coupa Marianne d’un ton excédé. Je ne dois m’en prendre qu’à moi-même ! Je connais la chanson !

— Alors, pas la peine que je vous la chante.

Marianne se rendait pour la première fois à l’étage des parloirs. Elle fut soumise à une fouille en règle, avec franchissement du portique détecteur de métaux qui, bien sûr, s’affola au passage des menottes. Vraiment idiote cette machine ! Enfin, elles arrivèrent devant la petite salle où attendait son mystérieux visiteur. Marianne inspira à fond, elle ne pouvait même pas se recoiffer, les poignets toujours attachés. Monique poussa la porte, Marianne passa devant.

Là, elle s’arrêta, face à trois hommes.

Delbec ôta les pinces à sa prisonnière qui fixait froidement les inconnus, puis s’éclipsa en rappelant tout de même le règlement.

— Vous avez une heure. Si quelque chose ne va pas, un de mes collègues est dans le couloir, n’hésitez pas à l’appeler. Vous avez l’interphone, là...

— Merci madame, répondit l’un des hommes avec un sourire poli. Tout ira bien.

La porte claqua dans le dos de Marianne qui n’avait pas remué un cil. Elle frottait juste machinalement son poignet douloureux tout en les regardant. Celui qui avait remercié Delbec prit la parole.

— Bonjour, Marianne.

— On se connaît ? répliqua-t-elle sèchement.

— Non ! Mais...

— Alors pourquoi vous permettez-vous de m’appeler par mon prénom ?

Coup de blizzard. Un des hommes toussa machinalement comme pour combler le silence glacé.

— Voulez-vous vous asseoir, mademoiselle ?

— Pour quoi faire ?

— Parler. C’est ce que nous sommes venus faire.

Marianne esquissa un sourire amer.

— Ça sent la flicaille, ici ! Pas vrai ?

— Pas faux.

— Je le savais ! Rien qu’à voir vos tronches ! Dans ce cas, vous vous êtes dérangés pour rien, j’ai que dalle à vous dire. Alors si vous voulez bien m’excuser, j’ai un emploi du temps hyper chargé...

— C’est nous qui avons des choses à vous dire... Vous avez juste à nous écouter.

Elle hésita. Curieuse de savoir ce que voulaient ces trois policiers. Et puis, l’un d’eux avait des cigarettes dans la poche de sa chemise. Il y avait peut-être là le moyen de récupérer quelques munitions.

Ils s’installèrent tous les quatre, elle face aux trois autres. Ça lui rappelait un peu le commissariat, le tribunal, les interrogatoires. Elle avait les nerfs à fleur de peau.

— Je veux bien vous écouter si vous me rendez un petit service, fit-elle avec aplomb. J’ai plus de clopes. Vous en avez ?

L’homme, qui devait être le chef, regarda son collègue qui sortit à regret les Marlboro de sa poche. Des fortes, heureusement. Il en proposa une à Marianne.

— C’est le paquet que je veux, précisa-t-elle.

— Vous savez très bien qu’on n’a pas le droit de vous remettre quoi que ce soit.

— J’en ai un vide dans ma poche, je vais faire le transfert.

Le chef hocha la tête. Marianne mit les Marlboro dans l’emballage Camel, en alluma une puis renvoya le paquet à son malheureux propriétaire, un petit sourire narquois en guise de merci.

— Alors, qu’est-ce qui vous amène dans cet endroit charmant ?

— On pourrait peut-être se présenter... Je suis Franck et voici Laurent et Philippe.

— Ça, c’est des présentations ! D’habitude, les flics, ils donnent d’abord leur grade et après, leur nom ! Du style, commissaire Machin-chose, lieutenant Trucmuche !

— Eh bien, nous en resterons aux prénoms, répondit Franck.

Ça sentait le traquenard à plein nez. De plus en plus intéressant... Marianne les dévisagea tour à tour. À peine quelques secondes pour les jauger. Franck, quadragénaire bon chic bon genre, plutôt beau gosse, chemise impeccable et teint hâlé ; pas un cheveu ne dépassait. Très accro à son apparence. Ambitieux, mégalo même. Et des yeux étonnants. D’un vert profond, comme deux émeraudes. Avec un soupçon d’ocre autour de la pupille.

Laurent, quelques années de plus, pas du tout le même style. Plus décontracté, beaucoup moins soigné. Assez banal, ni vraiment moche, ni vraiment beau. Pas rasé, mal coiffé. Et il fumait des Marlboro. Un type qui aimait son boulot, qui ne vivait que pour ça. Le dernier, Philippe, le plus jeune des trois. La trentaine, à tout casser. Jean, polo, bien propre sur lui. Visage agréable, muscles entretenus : un sportif. Mais là, il était un peu inquiet. Intimidé, même. Elle avait forgé son intime conviction, jury à elle toute seule. Juste en les observant quelques secondes. Un jeu comme un autre. Trois flics pour elle toute seule, d’élite en plus. Officiers, probablement. Ça, c’était un autre jeu qui pouvait se révéler amusant.

Franck reprit la parole. À croire que les autres étaient muets. Ou juste là pour la figuration.

— Comment trouvez-vous la prison ? demanda-t-il en souriant.

Marianne en avala la fumée de travers.

— C’est une blague ? Y a une caméra cachée ou c’est pour un sondage ? !

— Non. Vous vous sentez bien ici ?

— Je rêve ! Tu me cherches ? C’est ça ?

Philippe écarquilla les yeux devant ce tutoiement intempestif. Mais Franck demeurait imperturbable.

— Bon, j’en conclus que vous n’y êtes pas heureuse, lança-t-il avec son insupportable sourire.

Marianne se leva, envoyant sa chaise par terre.

— Allez vous faire voir ! Et merci pour les clopes !

Elle se dirigea vers l’interphone pour appeler un gardien mais Franck continua.

— Ça vous dirait de sortir d’ici ?

Marianne stoppa net. Comme si elle venait de heurter une vitre invisible. Un peu sonnée.

Ne l’écoute pas ! Fais pas attention, tu sais bien que c’est impossible... ! Elle fit volte-face, le regard menaçant.

— Vous avez un drôle d’humour, Franck...

— Je ne plaisante pas. Mais si vous ne voulez pas entendre la suite, nous pouvons en rester là...

— Asseyez-vous, nous serons mieux pour discuter, dit doucement Philippe en ramassant la chaise.

Pourquoi j’obéirais ? Sortir d’ici ? Impossible. Du bluff, Marianne ! Pourtant, elle consentit à reprendre position en face d’eux. Attirée par le chant des sirènes.

— Je disais donc que nous sommes venus vous proposer de quitter cette prison.

— C’est quoi, le piège ?

— Pas de piège. Juste certaines conditions. Vous devez passer un contrat avec nous.

— Expliquez-vous.

— C’est très simple. Nous organisons votre sortie, vous remplissez votre part du marché et vous êtes libre...

Son cœur jouait à saute-mouton.

— C’est quoi, ma part de marché ?

— Ça, je ne peux pas vous le dire, répondit Franck en souriant.

— Ben voyons, tu m’étonnes ! Quand je disais que c’était un piège !

— Pas du tout ! Mais vous comprendrez que je ne peux rien vous révéler sans savoir si vous acceptez le contrat. Car si, ensuite, vous refusez, vous saurez des choses confidentielles... Et vous deviendriez... Comment dire... gênante.

— Gênante ? ! Vous seriez obligé de me descendre, c’est ça ?

— Aucun risque ! assura-t-il. Parce que je ne vous dévoilerai rien.

Elle alluma une deuxième cigarette sous le regard un peu envieux de Laurent. Elle tremblait légèrement. Le manque, sans doute.

— Comment voulez-vous que j’accepte sans rien savoir ? lança-t-elle d’un ton agressif.

— Suffit de voir ce à quoi vous êtes prête pour sortir d’ici...

— Je sors comment ?

— Nous organisons votre évasion...

Elle eut un petit rire. Puis elle se leva avant de passer derrière eux.

— Mon évasion, hein ? Vous me prenez vraiment pour la dernière des connes, pas vrai ?

— Absolument pas... Loin de là !

— Ah oui ? Je m’évade, je remplis la mission, je me retrouve avec tous les flics de France aux trousses, et là, retour à la case départ ! Sauf que j’en prends plein la tête ! Je l’avoue, votre proposition est terriblement alléchante !

— Non. Nous vous fournirons de faux papiers, une nouvelle identité et de quoi partir à l’autre bout du monde... D’ailleurs, vous serez obligée de quitter le pays, ça fait partie du contrat.

Elle piétina son mégot sur le carrelage indifférent. Ses nerfs n’allaient pas tarder à lâcher. Elle hésitait entre lui sauter à la gorge ou dire banco !

C’est un piège, Marianne. Un piège grossier, en plus.

— J’ai des chances de sortir vivante de cette mission ?

— Oui. Je ne vous cache pas que ce sera dangereux. Cependant, on vous a choisie car l’on vous croit capable de réussir. Nous avons bien étudié votre dossier...

— Combien de chances de m’en tirer ?

— Je l’ignore. J’ai toujours été nul en probabilités !

Elle les transperça du regard l’un après l’autre. Debout, les mains posées bien à plat sur la table.

— Et qui me prouve qu’ensuite j’aurai la possibilité de me casser où je veux ? C’est écrit où ?

— Nulle part. C’est juste un contrat... oral.

— Une parole de flic ? ! Alors là, je suis vachement rassurée ! Surtout que les poulets, ils m’adorent depuis que j’ai descendu deux des leurs ! Pas vrai ?

Franck perdit un peu de son flegme. Son visage accusa le coup.

— J’ai jamais dit qu’on vous adorait... Mais on a besoin de vous et vous avez besoin de nous...

— J’ai besoin de personne !

— Vraiment ? Rappelez-moi combien d’années il vous reste à tirer ? !

Là, elle plia les coudes et se pencha vers lui, la mine teigneuse.

— Si tu continues à me chercher, je vais pas tarder à m’énerver. On t’a pas expliqué ce qui se passe quand je m’énerve ? T’as dû sauter des pages dans mon dossier...

— Tu crois que tu nous impressionnes ? Balança soudain le dénommé Laurent.

— Tiens ! Il parle, celui-là ?

— Calmez-vous, pria Franck. Je suis certain que notre proposition vous intéresse...

— Votre proposition, c’est du flan ! Un attrape-couillon ! Vous pensez que la taule m’a déglingué le cerveau ou quoi ?

— Non, il l’était déjà avant ! Ricana Laurent en souriant. Marianne soupira. La rage commençait à lui chatouiller les poings.

— Toi, t’as envie de repartir les pieds devant ! Je peux faire ça pour toi, si tu insistes...

— Hou ! Y a une petite gonzesse qui veut me sauter dessus, les gars ! Au secours !

— Ça suffit ! Coupa Franck. On va laisser Marianne réfléchir...

— Vous perdez votre temps ! J’suis pas cinglée !

— Vous n’avez rien à perdre, conclut Franck en se levant. Vous avez même tout à y gagner... Nous reviendrons dans une semaine.

Il appuya sur l’interphone et, une minute après, un surveillant ouvrit la porte. Ils disparurent rapidement mais Marianne ne remonta pas en cellule. Il fallait encore subir la fouille réglementaire, encore plus dure qu’à l’aller. Supporter que la gardienne lui passe la main dans les cheveux, derrière et dans les oreilles. Se dévêtir, une fois encore. Être inspectée sous toutes les coutures, visitée de fond en comble. Marianne se contenait pour ne pas exploser. Enfin, la matonne la jugea vierge de tout soupçon et la ramena à l’étage.

Une fois seule, elle exprima sa rage sans retenue. Coups de pied dans les murs, la porte. Putains de flics !

Un peu apaisée, les doigts et les orteils douloureux, elle se laissa tomber sur son matelas, savoura une de ses prises de guerre. Et s’ils disaient vrai ? Si ce n’était pas un piège ? Si c’était ma chance ? Tu délires Marianne ! Ils se serviront de toi pour un truc bien dégueulasse et puis ils te ramèneront en taule... Ou alors ils te logeront une balle dans la tête. Tu as bien fait de ne pas les écouter, de ne pas sembler intéressée...

Le 15 h 16 s’aventura le long de la prison, elle ferma les yeux.

Jamais, tu ne sortiras d’ici. Jamais.

Pourquoi je les ai tués ?

Meurtres pour rédemption
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