19

— Je ne comprends pas qu’ils aient opéré aussi longtemps en toute impunité, dit Ptahhotep, debout près de l’enclos, en secouant la tête. Les gardes des cimetières sont-ils à ce point aveugles ?

— Menna était leur officier supérieur, expliqua Bak en regardant son père par-dessus l’encolure de Défenseur, dont il peignait la longue crinière. Pas un instant ils ne l’ont soupçonné. Ainsi qu’un d’entre eux me l’a dit, comment auraient-ils imaginé qu’il soit coupable du crime précis qu’il était censé empêcher ?

— Au moins, ils auraient dû être plus vigilants, reprocha Amonked, près du père de Bak. Ils n’ont pas su défendre les lois du pays et satisfaire les exigences de Maât ; cet échec est impardonnable.

À côté de la chaise de l’intendant d’Amon, les porteurs étaient assis sous le sycomore, dans la clarté déclinante du soir. Malgré l’approche de la nuit, leur maître ne semblait pas pressé de partir.

Bak songea aux gardes avec lesquels il avait discuté avant de quitter le Djeser Djeserou. Assis sur leurs talons tout autour de lui, à l’ombre de leur cabane, ils étaient anéantis à l’idée d’avoir manqué à leur devoir et redoutaient les conséquences de leur faute.

— Ils méritent une punition, bien sûr, mais je ne serais pas trop dur envers eux, intendant. Hormis Pached, qui n’avait pas le temps de leur donner des instructions, personne n’était là pour les guider.

— Je suppose qu’il y a eu bien plus de profanations que nous ne l’imaginons, dont maintes avec la complicité d’un ou deux gardes, dit pensivement Pached. Pensez un peu à cette tentation ! Marcher jour après jour parmi les tombes en imaginant de fabuleux trésors sous leurs pieds.

Bak prit une poignée de crins et entreprit de démêler un nœud. Défenseur hennit doucement, pourtant il était sûr de ne pas lui faire mal.

— Pas même les prêtres n’échappent à la tentation. Kaemouaset m’a raconté une histoire si épouvantable qu’elle en ferait friser la barbe de cérémonie de notre souveraine.

Ptahhotep se déplaça pour mieux surveiller Kasaya, qui étalait une fine couche d’onguent sur les brûlures de Victoire.

— Païri et Houmaï ont-ils tout avoué avant de… ?

Il regarda d’un air interrogateur son fils et Amonked, qui ne lui avaient pas encore relaté exactement ce qui s’était passé.

— Avant d’absorber le poison ? acheva Bak. Non, mais ils en ont dit assez pour confirmer nos suppositions.

— Moi, je ne me serais pas donné la mort comme ça, déclara Kasaya en relevant la tête. J’aurais essayé de fuir, car je préférerais prendre une flèche dans le dos que de m’empoisonner.

Hori, perché sur le mur, mesurait une longueur de lin contre son bras. Au moyen d’un couteau aiguisé, il la coupa et la tendit au Medjai en lui demandant d’un ton méprisant :

— Comment auraient-ils pu s’enfuir ? Ils étaient cernés par les gardes royaux.

Kasaya foudroya son ami des yeux.

— Si Menna connaissait bien les pistes du désert, les pêcheurs aussi. Rappelle-toi qu’ils jouaient ensemble dans leur enfance et chassaient tous les trois lorsqu’ils étaient adolescents.

— À mon tour de te rafraîchir la mémoire ! répliqua Hori. Les gardes leur ont entravé les poignets et les chevilles avec de gros liens de cuir. Ensuite, au lieu de rester comme prévu sur la piste au-dessus du Djeser Djeserou, ils les ont conduits dans le village des ouvriers où ils les ont gardés prisonniers.

— Ils ont capturé ces deux-là en haut de la falaise avant qu’ils aient pu causer d’autres dégâts, lui opposa Kasaya, défendant les gardes plus pour le plaisir de discuter que par réelle conviction. Pouvaient-ils se douter que le pire de la bande allait se précipiter dans leurs bras ?

Bak se demanda comment il parviendrait à supporter ces chamailleries encore un mois, le temps que Thouti et les autres arrivent de Bouhen et qu’ils poursuivent ensemble le voyage vers Mennoufer. Il n’était pas parti depuis longtemps, mais tous lui manquaient déjà : Neboua, Imsiba, Noferi, ses Medjai – oui, chacun d’entre eux.

— Je sais que tu dois retourner dans la cité, dit-il à Amonked, mais, auparavant, veux-tu partager avec nous une jarre de vin pour fêter la disparition de l’esprit malin ?

 

Tandis que les trois hommes marchaient vers la maison, Ptahhotep demanda :

— Pourquoi les ouvriers sont-ils montés sur la terrasse ? Quelqu’un leur avait-il appris que tu pourchassais l’esprit malin au bord de la falaise ?

— Oui : Pached, répondit Bak, souriant malgré lui. Comme moi, sitôt qu’il vit Menna courir, il fut certain de sa culpabilité. Je l’avais averti de ne pas révéler l’identité de ce misérable, mais il ne put s’en empêcher. Comment l’en blâmer ? Aurais-je été capable de garder le silence, à sa place, après avoir vu mes ouvriers mourir ou rester estropiés – après avoir assisté à la destruction du projet le plus important de ma vie, par un individu malfaisant, déterminé à nuire ?

 

— Maintenant, racontez-moi tout depuis le commencement. Et dépêchez-vous ! s’exclama Ptahhotep, son sourire démentant sa feinte impatience. Voulez-vous que l’épouse d’Amonked envoie des serviteurs en pleine nuit, de peur qu’il ait été attaqué par des bandits ?

L’intendant d’Amon, qui était assis près du médecin sur un tabouret bas, sous le portique, ne parut guère troublé par cette possibilité. Il expliqua :

— Menna était le cousin de Païri et d’Houmaï. D’après le maire de la rive occidentale de Ouaset, les pêcheurs pillaient des tombes depuis qu’ils étaient enfants. Menna allait avec eux aussi souvent qu’il le pouvait.

Amonked but une gorgée de vin d’un rouge intense, qui fleurait le raisin frais, et claqua ses lèvres avec approbation.

— Un oncle qui habitait dans un des villages voisins se servait d’eux pour ramper dans les passages étroits.

— À la mort de l’oncle, ils ont continué à leur compte, continua Bak en s’asseyant sur le sol de terre à côté de son père. Grâce à ses années d’instruction, ils savaient quels types de tombeau renfermaient des pièces de valeur, et comment les repérer. Ils trouvaient bien assez de trésors pour être satisfaits, mais comme leur marché était local, ils devaient briser et fondre tous ces objets précieux pour récupérer l’or. Cela diminuait considérablement leurs profits.

— Les très belles pièces auraient éveillé la méfiance dans tout le pays de Kemet, convint Ptahhotep. Surtout proposées par de modestes pêcheurs.

Amonked prit un petit poisson salé dans un bol à ses pieds. Traqueur, étendu tout près, ouvrit un œil mais dédaigna les mets posés de manière si tentante devant lui.

— Ils auraient pu gagner leur vie honnêtement sur le fleuve, toutefois ils ont choisi de défier la déesse Maât. Pourquoi ont-ils préféré une voie si périlleuse ? Cela me dépasse.

— On pourrait en dire autant de Menna, remarqua Bak. Il avait appris à lire et à écrire, et était entré dans l’armée à un âge précoce. Tout concourait à ce qu’il mène une vie intègre, pourtant il se lança dans une quête éperdue des richesses.

— Peut-être avaient-ils cela dans le sang, observa le médecin, songeur.

— On ne peut être sûr de rien, bien entendu, toutefois Menna aurait pu tourner le dos à cette existence criminelle si le dieu Seth n’avait soufflé d’autres idées à son cœur.

Amonked s’interrompit pour déguster une gorgée de vin, puis ajouta :

— En tant que scribe, il accompagna plusieurs émissaires dans diverses cités-États à l’est de la Grande Verte. Là-bas, il rencontra des gens qui désiraient posséder des objets appartenant à des nobles ou à des membres de la famille royale de Kemet.

— Des clients potentiels, commenta Ptahhotep.

Hochant la tête, Bak poursuivit :

— Voici environ six ans, il revint à Ouaset. Il fut d’abord affecté à la garnison, où il exerça dans le bureau des scribes du commandant. À nouveau, Seth daigna lui sourire. Sa première tâche consista à classer de vieux papyrus et à les porter aux Archives afin qu’ils y soient conservés. Il discerna immédiatement les possibilités qui s’offraient à lui et s’insinua dans les bonnes grâces du chef archiviste. En peu de temps, il apprit à mener des recherches et reçut toute latitude pour ce faire.

Ptahhotep prit une grosse jarre cylindrique au long col fin et remplit leurs bols.

— Ainsi, il disposait des mêmes documents que Kaemouaset et Hori.

— Et de bien d’autres encore, soupira Amonked avec tristesse. Nous ignorons combien de rouleaux il a détruits.

— Un homme capable d’un tel acte…

Bak posa la main sur l’épaule de son père pour l’apaiser. Le médecin serra les lèvres.

— Grâce à un document qu’il trouva il y a un peu plus de quatre ans, ils définirent l’emplacement d’une sépulture royale, le but ultime de tout pilleur de tombes au pays de Kemet. C’était la demeure d’éternité de Neferou, Grande Épouse royale de Nebhepetrê Mentouhotep, située dans la vallée où l’on construit à présent le Djeser Djeserou.

Bak lança un coup d’œil vers Hori et Kasaya qui s’approchaient de la maison dans l’obscurité grandissante, interrompant l’appel d’un oiseau de nuit.

— Le sépulcre avait été profané et son contenu volé ou détruit, toutefois ils découvrirent quelques bijoux dans une niche secrète. Des pièces d’une très grande valeur. Ils n’étaient jamais entrés dans un tombeau royal auparavant, et cela attisa leur cupidité.

— Les bijoux que nous avons trouvés à Bouhen provenaient de la tombe de Neferou, précisa Hori.

Il se laissa tomber près du chien pour lui frotter vigoureusement le crâne avec la jointure de ses phalanges, jusqu’à ce qu’un grondement sourd le dissuade de poursuivre un traitement aussi rude. Il ôta vivement sa main.

— En ce temps-là, la vallée était un lieu de solitude, dit Amonked, faisant passer à l’aide d’un peu de vin le poisson qu’il venait de savourer. Pensant que le tombeau de Neferou était de bon augure et présageait d’autres trésors aux alentours du temple, ils creusèrent et creusèrent encore. Ils trouvèrent et pillèrent plusieurs sépultures dans la vallée et dans les collines environnantes, mais aucune n’était royale. D’après ceux qui l’ont interrogé, Houmaï avait pu entrer et sortir de ces tombeaux en plein jour, sans que personne ne le sache. Il s’en est vanté devant eux.

— Soudain, Senenmout s’empara de la vallée, dit Bak en souriant. Il la revendiqua pour Hatchepsout, qui annonça son projet d’y construire son temple funéraire. On étudia le terrain, on posa les roches de fondation. On bâtit des cabanes d’ouvriers et non seulement on édifiait un temple durant la journée, mais on y restait la nuit.

— Dès cette époque, ils avaient commencé à utiliser des cruches de miel pour faire sortir les bijoux de Kemet. Et ils avaient appris à les vendre avec parcimonie, afin d’accroître leur valeur en maintenant l’offre inférieure à la demande.

Contemplant l’abri calciné au bout de l’enclos, Bak se représenta avec jubilation les trois complices, debout au bord de la falaise, regardant les ouvriers s’affairer sur le chantier telles des fourmis.

— Imagines-tu leur fureur, père, en comprenant qu’ils avaient fait monter la demande, mais avaient perdu leur meilleure source de bijoux précieux ? Pire encore, Menna trouva un papyrus qui mentionnait six tombes d’Ornements royaux – les plus précieuses beautés du harem –, situées quelque part dans le temple de Mentouhotep. Des tombes qui, si elles étaient découvertes intactes, livreraient des pièces d’orfèvrerie inestimables. Ses cousins et lui brûlaient de les trouver, de faire main basse sur leurs merveilles, mais ils n’avaient aucun prétexte pour se rendre dans la vallée et inspecter le sol du sanctuaire en ruine.

— Une fois encore, un dieu plein de malice intervint… Seth, j’en jurerais, déclara Amonked.

— Il y a trois ans, Menna apprit que l’officier assurant la protection des cimetières devait être remplacé. Comme avec le chef archiviste, il s’attira l’amitié du fonctionnaire chargé de lui désigner un successeur. Il fut nommé.

— Est-ce alors qu’ils eurent l’idée d’inventer un esprit malin ? interrogea Kasaya, dont les doigts conservaient l’odeur âcre de l’onguent, en s’asseyant à côté d’Hori.

— Oui, peu après. S’ils voulaient trouver ces tombes, les ouvriers devaient rester à l’écart du vieux temple. Ils ne pouvaient agir en plein jour, mais pendant les heures dangereuses de la nuit, où rôdent les bêtes féroces et les ombres des défunts… Ma foi, y avait-il un meilleur moyen d’effrayer les bâtisseurs ?

— Cette idée était un trait de génie, estima Ptahhotep.

— Tu connais la suite, dit Bak. Les accidents, les blessés, les morts. On ne saura jamais lequel des trois infligea le plus de mal, mais Houmaï a avoué qu’ils contrefaisaient tous l’esprit malin et provoquaient les accidents. Il a confirmé mon hypothèse qu’Imen jouait un moindre rôle, et servait avant tout de guetteur. À coup sûr, Menna était le chef ; il réfléchissait et dressait les plans, mais tous étaient coupables.

— Menna a-t-il pillé la tombe la nuit où j’étais censé la garder ? demanda Kasaya. Ou a-t-il pu s’approprier les bracelets à un autre moment ?

— Qui sait ? répondit Bak avec un haussement d’épaules. Il est resté seul dans le sépulcre le temps que Kaemouaset en sorte et que les maçons descendent pour murer la chambre funéraire. Il a pu les dérober alors, sans que personne ne le sache.

— Et Montou ? interrogea Hori en agitant un petit poisson sous la truffe indifférente de Traqueur.

— Houmaï avait jeté la cruche brisée dans un monceau de gravats, au Djeser Djeserou, pensant qu’elle disparaîtrait pour toujours. Je suppose que Montou la trouva parmi les éclats de poterie qu’Ani avait ramassés pour lui. Il reconnut le dessin d’abeille – la propriété des pêcheurs n’était pas loin du domaine de son épouse – et il conçut l’idée de démasquer ceux qui se faisaient passer pour l’esprit malin. Au lieu de cela, Menna le surprit alors qu’il se cachait, et l’assassinat.

— Est-ce Menna qui incendia l’écurie alors que tu te trouvais à l’intérieur avec les chevaux ? demanda Ptahhotep avec amertume.

— Je ne peux l’affirmer. Je sais en revanche que c’est lui qui déclencha le glissement de terrain au-dessus du mur de soutènement sud.

Bak défit le nœud qui retenait un carré de lin à sa ceinture, en écarta les coins et le tendit pour que tous puissent voir. Sous la lumière tremblotante apparurent des dizaines de perles et d’amulettes aux couleurs indistinctes. Du bout du doigt, il en sépara deux du reste : l’une et l’autre étaient de minuscules perches en malachite.

— Son collier s’est rompu pendant que nous nous battions. J’ai ramassé tout cela après sa mort.

— Était-il à bord du bateau de pêche quand ses cousins ont renversé ma barque et tenté de nous tuer ?

— Non. L’idée venait de Païri, répondit Bak, qui se rembrunit en se rappelant cette nuit-là. Je pense que c’est seulement moi qu’il visait. Tu as eu la malchance de te trouver à mes côtés.

Un long silence s’ensuivit, qui fut brisé par Ptahhotep.

— Et les objets précieux qu’ils avaient accumulés pendant des années ? En a-t-on retrouvé quelques-uns ?

Bak renoua les coins de l’étoffe pour protéger son contenu et posa le petit paquet à côté de lui.

— Maïherperi a envoyé des hommes fouiller la maison des pêcheurs pendant que nous attendions Menna au Djeser Djeserou. Ils ont découvert vingt-trois pièces, dont un petit nombre provient du tombeau de Neferou, le reste de sépultures de courtisans. Toutes attendaient d’être écoulées hors de Kemet.

— De superbes objets, qui font honneur au bon goût de nos ancêtres, intervint Amonked.

— Et devine un peu où ils les cachaient ?

Hori, un sourire radieux aux lèvres et la voix surexcitée, était beaucoup trop impatient de répondre à sa propre question pour attendre une proposition.

— Dans une vieille ruche vide, au milieu d’autres occupées par les abeilles !

Un grand papillon de nuit vola vers la flamme d’une torche plantée dans la terre, assez loin du portique pour tenir les insectes volants à distance. Un bref grésillement signala sa triste fin. Bak entendit un léger bruit de sabots dans l’enclos, tandis que le cri d’un chacal provoquait les aboiements de tous les chiens des environs. Les oreilles dressées, Traqueur ne broncha pas, mais se contenta d’identifier ses voisins de la gent canine. Un petit feu brûlait sous le sycomore, et l’on distinguait à travers la nuit les voix basses des porteurs attendant Amonked. L’odeur des mets qu’ils avaient partagés – des pigeons braisés et des oignons un peu trop frits – persistait dans l’air et rappelait à Bak la nécessité de rebâtir l’abri dans l’enclos. Les ouvriers du Djeser Djeserou avaient proposé avec un empressement touchant de fabriquer des briques et de construire une écurie digne de ce nom pour l’homme qui avait risqué sa vie afin de sauver la leur.

Hori déposa de petits os dans un plat et se lécha les doigts.

— Maintenant que nous avons trouvé les tombes des princesses…

— Des Ornements royaux, lui rappela Bak avec un sourire.

Le scribe ignora cette rectification.

— Va-t-on les ouvrir afin que les prêtres puissent en inspecter le contenu ? Et nous, est-ce qu’on pourra le voir ?

— Peut-être qu’elles ont été profanées il y a très longtemps et qu’elles sont vides, à présent, remarqua Kasaya.

Amonked se resservit de la volaille.

— Elles sont en sécurité ainsi, et je ne vois aucune raison de les dégager. Je recommanderai à ma cousine de les laisser intactes.

 

Sous le portique, Bak et son père regardaient Amonked et ses porteurs s’éloigner sur le sentier au clair de lune, par-delà l’enclos. Hori et Kasaya faisaient route avec eux et les quitteraient au bord du fleuve, où chacun regagnerait la maison de ses parents. Tandis que leurs silhouettes s’estompaient dans le noir, Bak dégagea la torche du sol, la posa et jeta du sable sur la flamme languissante. Il se sentait las et aspirait à s’allonger sur sa natte. Néanmoins, il éprouvait une profonde satisfaction. Il avait accompli sa tâche et pouvait se distraire à sa guise. Ses chevaux avaient besoin d’exercice. L’esquif de son père lui faisait signe. Même aider les ouvriers à rebâtir l’abri serait une agréable occupation.

Tout en rassemblant les assiettes et les bols, Ptahhotep l’interrogea :

— On n’a pas dit un mot au sujet de Senenmout, mon fils. T’a-t-il parlé ? T’a-t-il félicité ?

Bak éclata de rire.

— Il a quitté le Djeser Djeserou à l’instant où Menna est tombé dans le vide. Le temps que j’arrive au temple, il était sans doute déjà sur le fleuve, en train d’embarquer pour passer sur l’autre rive.

— Le porc !

— Père ! dit Bak, le prenant par les épaules en souriant. J’ai obtenu une récompense suffisante en regardant le visage des ouvriers, lorsqu’ils m’ont exprimé leur soulagement d’être affranchis de la terreur.

— À coup sûr, Amonked dira à notre souveraine que tu mérites l’or de la vaillance.

Bak ne répondit pas. Tout au fond de son cœur, il savait qu’il ne recevrait jamais de mouche d’or aussi longtemps que Maakarê Hatchepsout resterait sur le trône.

 

 

 

FIN



[1] Haute-Nubie. (N.d.T.)

[2] Région de Syrie. (N.d.T.)

[3] Populations d'Anatolie vaincues par les Hittites. (N.d.T.)

[4] Mentouhotep Ier. (N.d.T.)

[5] Basse-Nubie. (N.d.T.)

[6] Touthmosis III. (N.d.T.)

[7] Voir Sous l'œil d'Horus, 10/18, n°3557. (N.d.T.)

[8] Titre donné à des personnages de haut rang, officiant au sommet de la hiérarchie d'un culte dû à un dieu. (N.d.T.)

[9] Aménophis Ier. (N.d.T.)

[10] Fondatrice de la XVIIIe dynastie avec son époux Ahmosis Ier, elle fut divinisée et considérée comme leur protectrice par les ouvriers des tombes royales. (N.d.T.)

[11] La Vallée des Rois. (N.d.T.)

[12] Touthmosis Ier. (N.d.T.)

[13] Esna. (N.d.T.)

[14] Mort reconnu innocent de toute mauvaise action durant sa vie. (N.d.T.)

[15] Grande fête annuelle qui avait lieu à Thèbes pendant les crues du Nil, en l'honneur d'Amon. (N.d.T.)

[16] La Phénicie. (N.d.T.)

[17] La Crête. (N.d.T.)

[18] Lors de cette fête annuelle, où la statue d'Amon traversait le Nil pour se rendre dans les temples funéraires des rois, les Thébains honoraient leurs morts en festoyant dans la nécropole. (N.d.T.)

Le souffle de Seth
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