CHAPITRE X
CAL
Quelqu'un me hurle quelque chose aux oreilles… Les mots finissent par traverser je ne sais quelle couche d'incompréhension pour atteindre mon cerveau.
— Ils sont encore vivants ! Cal… Monsieur de Ter, faites quelque chose, ils sont encore vivants. Elle a respiré tout à l'heure !
Giuse, Nela… Giuse… Giuse !
J'ai hurlé !
Frénétiquement je dégaine mon sabre et frappe comme un sourd sur les barreaux de bois pour m'ouvrir un passage…
Qu'est-ce qui sent aussi mauvais, bon Dieu ?
— Regardez, elle a bougé le pied…
Le passage est suffisant, je pénètre, glissant dans je ne sais quelles immondices…
Il est rouge. Des pieds à la tête il est entièrement rouge ! Le dernier stade de la maladie…
Oh ! non… Non !
Le retrouver pour qu'il meure dans mes bras, ce n'est pas possible. Rien ne peut être aussi cruel, aussi injuste…
J'essaie désespérément de reprendre mon sang-froid. Et puis les indices finissent par me sauter aux yeux. Les joues creuses, les doigts tendus, mous, la position du corps. Il est dans le coma…
Il faut… il faut… Mon esprit lutte pour ne pas se laisser aller. Je sais ce que tout ça veut dire. C'est la fin… Je vois mal, maintenant, ma vue se brouille… on dirait… Machinalement je frotte mes yeux et mes doigts enregistrent une sensation humide.
Combien de temps ? Depuis combien de temps je tiens la main de Giuse comme ça ?
Une grande lassitude m'est tombée sur les épaules. Je suis vaincu… Comme autrefois avec Cassy…
Et je ne sais même plus où est sa tombe. Je ne veux pas de ça pour Giuse… Je veux… Oui, c'est ça, c'est ce qu'il aurait désiré… chez nous, là-haut…
Je le soulève dans mes bras. Dieu ! qu'il est léger ! En sortant je remarque Kil. Lui aussi tient un corps dans ses bras : Nela…
Des antlis, il me faut des antlis. Il y en a plusieurs par là. Je prends le plus grand par les rênes et il se laisse faire. Péniblement je hisse Giuse, notant que Kil fait de même avec Nela.
Voilà… Je dois le retenir pour qu'il ne glisse pas de l'encolure. Giuse…
Je talonne.
La plate-forme ? Où l'ont-ils cachée ? Et où sont Lou et les autres ? Il faut faire vite. Je veux qu'il meure sur notre planète. Je l'enterrerai de mes mains… sur la Bleue.
L'antli avance au galop de chasse, suivi de celui de Kil avec Nela.
Je les mettrai côte à côte. Ceux que j'ai aimés…
Une troupe de cavaliers arrive dans notre direction. Quand ils sont plus près je distingue Siz, devant les autres, qui harcèle son antli.
Ils m'entourent.
— La plate-forme ?
Siz a un geste du bras :
— Vers l'est, à vingt minutes.
— HI n'a encore rien trouvé ? je demande âprement.
Siz secoue la tête.
— Non.
Je me tourne vers Kil.
— Retourne chez ton Seigneur. Laisse Nela ici. Il n'y a plus rien à faire, Kil. Dis à Chak que je pars…
— Monsieur…, j'aurais voulu faire quelque chose…
— Je sais, Kil, je sais, allez, va maintenant. Merci de ton amitié. Tu recevras un message de moi bientôt.
Il incline la tête et remet le corps de Nela à Siz.
La plate-forme. On allonge Giuse et Nela sur le sol à côté de moi et je m'installe aux commandes. J'ai l'impression que les joues de Giuse se creusent de plus en plus ! Je me baisse pour prendre ses pouls pendant que Siz et Lou prennent place.
On ne sent presque plus rien. Tous ses organes sont bloqués… C'est le coma final…
Sans savoir ce que font mes mains je mets l'engin en marche.
— Lou, dis à HI de balancer mon Dijar en orbite pour nous ramasser, je décolle.
Au moment où la plate-forme quitte le sol je songe qu'en plein jour il va y avoir des témoins. Je mets toute la gomme au ras du sol.
Mach 4 en accélération… Je lève la boule de pilotage et la plate-forme grimpe à la verticale, ajoutant son élan à l'accélération anti-G.
Le système de compensation hurle sous l'effort que je lui impose, poussant de l'air à très haute pression pour aider notre corps à supporter l'accélération. En quelques secondes on est sorti de l'atmosphère planétaire.
Et brusquement la mécanique lâche… Un hurleur se met en marche. Mes yeux reviennent au tableau de bord… le voyant d'alerte du compensateur est au rouge. J'ai trop demande de la plate-forme et on va…
Ça y est… on est sorti en apesanteur ! Tout vole dans la cabine. Je ne m'étais pas attaché et j'ai oublié de brancher les liens magnétiques d'urgence ; moralité, j'ai été projeté vers le plafond brutalement. Ma tête a heurté la bulle transparente et je m'assomme…
Lou ! Son visage est… Ah oui ! Le choc, l'apesanteur ! Je porte la main à mon crâne.
— Ça va ? fait la voix inquiète de Lou.
— Oui. Douloureux, mais ça va. Mon Dieu… Giuse ?
Je viens de penser à Giuse et Nela. Je les ai allongés tout à l'heure, sans les attacher…
— Ils n'ont rien, on les a attrapés au vol, avec Siz.
Mon regard revient au tableau de bord. La lampe d'alerte clignote toujours. Et sa voisine est au rouge aussi. Le système d'accommodation des commandes. Ça, c'est plus ennuyeux. Le pilotage va être délicat sans peaufinage des stimulations pour contrôler les évolutions. Pas dangereux, mais délicat. Il faut se mettre en orbite stabilisée et ce sera le Dijar qui manœuvrera pour nous happer.
Je commence une longue série de pulsions pour stopper d'abord les mouvements anormaux de la plateforme, puis je m'escrime tant bien que mal à la mettre sur une orbite stable. Ça me prend une bonne demi-heure.
Ça va maintenant. Je coupe le branchement de la boule de pilotage pour ne pas risquer de la heurter malencontreusement et nous relancer n'importe où. Puis je passe derrière où Siz et Lou retiennent les corps de Giuse et Nela.
Je me penche sur Giuse pour voir comment il a supporté tout ça.
Ça va, il n'a pas plus…
Ce n'est… Frénétiquement je tire de la ceinture de Lou un poignard et égratigne la peau supérieure des doigts de Giuse.
Devant mes yeux les doigts se rétractent ! Mais il…
Je me penche et claque des mains à son oreille droite… Une imperceptible crispation apparaît à sa joue.
— Il est en train de sortir du coma ! je murmure d'une voix blanche. Bon Dieu ! où en est HI ?
— Le Dijar nous suit, il est prêt à nous prendre.
— Vite, Giuse est sorti du coma ! Il faut qu'il soit examiné d'urgence.
Et Nela ? Pas la peine de me pencher sur elle, je vois d'ici qu'elle aussi est en train de sortir du coma. Du moins du coma profond, ou je ne sais quoi…
Dix minutes plus tard on est dans le logement d'éjection du Dijar et le sas extérieur s'est refermé. Rapidement j'ouvre le sas de notre plate-forme anti-G et sors devant les androïdes qui portent les corps. Ici la pesanteur est bonne et je marche en tête vers le bloc médical pour que le cerveau analyse la situation exacte.
Voilà, on y est. Ils les allongent sur les deux tables et commencent à placer les contacts sur leurs corps. Je jette un coup d'œil à Giuse. Dieu, que c'est impressionnant de le voir comme ça, avec ses joues creuses, si creuses…
Machinalement je reviens à la table et prends ses pouls. Pratiquement plus rien !
Mais ce n'est pas possible, tout à l'heure…
— Siz, ton poignard !
Je griffe les doigts de la pointe… rien !
Les branchements sont terminés et le cerveau médical est entré en fonction. J'ai branché les haut-parleurs et j'entends s'égrener les résultats de l'examen. Dramatiques !
— Pouls filant, annonce enfin la voix métallique. Le malade s'éteint.
Bon Dieu ! mais pourquoi ? Tout à l'heure il remontait à la surface. Que s'est-il passé ? Pourquoi…
Que s'est-il passé pour que le mal revienne aussi vite ?
Désespérément mon cerveau cherche, fait le tableau médical… Je ne trouve pas ! Pourtant il y a une raison. Elle doit me crever les yeux, mais je ne cherche pas dans la bonne direction ! Et il est en train de mourir, parce que je ne suis pas capable de comprendre…
Voyons, voyons… Je passe mes mains sur mon visage.
— Que s'est-il passé, enfin merde ! je fais à voix haute.
— À quel moment ? demande Lou. Après ou avant la panne de la compensation ?
La pa… L'apesanteur ! C'est à partir de là que le mieux est apparu !
— Lou, je crie, que l'on mette le Dijar en apesanteur, immédiatement, me fous des conséquences ! Cerveau, je lance pour celui du bloc médical, soutiens leur cœur. Il faut qu'ils tiennent encore vingt minutes !
Le plancher bouge sous mes pieds et brusquement tout vole. Le Dijar est en apesanteur. Sans me préoccuper du reste je me retiens à la table fixée au sol. Je scrute le visage de Giuse.
Les minutes passent. Je ne sais qui a branché un décompteur de temps, les minutes sont annoncées régulièrement…
Je sais que c'est une affaire de minutes. J'ai demandé vingt minutes et la chimie des Loys est assez parfaite pour réaliser cela. Mais vingt minutes seulement. Je sais très bien qu'il n'y aura aucun répit et qu'on ne pourra pas refaire une injection. C'est la dernière chance !
— Seize minutes, annonce la voix du décompteur.
Le poignard me glisse des mains quand je le demande à Lou. Mais il ne s'éloigne pas très vite, en apesanteur, et je tends le bras pour le rattraper.
Les doigts… ils ont bougé. Ça marche ! C'était bien ça ! Je fais le même test à Nela… Elle aussi réagit.
Maintenant la voix du bloc annonce que les paramètres des testeurs remontent. Le cœur a accéléré… Ils reviennent à la vie.
*
Depuis une heure je surveille le visage de Giuse. Il a déjà plus de couleurs. Pourtant l'amélioration est ralentie maintenant. Coma léger ou perte de conscience d'origine inconnue ? Je sens confusément que l'explication ressort d'un domaine que HI n'a pas imaginé.
Je me décide.
— Examens complets, je commande. Tout le corps.
Il y en a pour deux heures, je le sais. Inutile de rester là, la tension est trop forte, je vais finir par craquer. Il faut que j'aille manger quelque chose et me détendre.
*
Je suis en train de boire un café dans le carré quand la voix de l'ordinateur de bord se fait entendre :
— Le bloc médical communique que des parasites ont été découverts dans le sang des malades.
— Des parasi…
Qu'est-ce que ça veut dire ?
— Ils semblent endormis, à l'heure actuelle, mais encore vivants. Il en existe des quantités importantes au niveau du cerveau et du cœur ainsi que dans les principaux organes, à un degré moindre.
Des parasites ! C'étaient des parasites…
— Communiquez tous les résultats à HI. Qu'il me fasse un rapport dès qu'il aura des conclusions, je lance.
Je reprends la pipette qui me permet de boire le café dans le récipient étanche. Ainsi l'apesanteur plonge les parasites dans un état second qui annihile leurs effets. Et la pesanteur revenue les ramène à la vie. Je me demande si on n'a pas ramené cette saloperie de l'espace. De notre planète ? Il faut que je branche HI là-dessus. Mais non… puisque ça date d'avant !
Dans le bloc ils dorment maintenant. On leur injecte des sérums pour alimenter un peu leurs corps. Ils sont tellement maigres… Il faut que j'aille dormir. Je me sens épuisé tout d'un coup.
*
— Cal, réveille-toi.
La voix m'atteint, très loin. Puis une main me secoue.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— HI a les résultats, fait Lou en souriant gentiment.
— Eh bien ! qu'il parle ! Le circuit d'ambiance est branché… Non ?
Dieu, que j'ai mauvais caractère. Je dois être insupportable, même pour un androïde…
— Un Module a apporté des échantillons de sang à la Base, brusquement la voix de HI fait dans ma cabine. Ce sont bien des parasites, biologiquement simples. Ils agissent par paralysie des organes, y compris le cerveau, par accumulation dans le sang et les tissus. Il s'agit d'éléments vivants, sensibles chimiquement. Et leur destruction ne pose aucun problème pour un Vahussi.
— Comment ça un Vahussi ? je demande, inquiet d'un seul coup.
— Les tests sont indiscutables, le sang vahussi se débarrasse naturellement de ces parasites pour peu que le taux d'acide du corps soit un peu plus élevé que la normale. Il les évacue comme des déchets… En revanche, le sang humain, même aidé d'un acide ou de substances acides, ne les tue pas entièrement et ils se reproduisent.
— Mais enfin c'est fou, tu m'avais dit que nos sangs étaient comparables ?
— Ils le sont puisque tu as eu des enfants avec une femme vahussie. Mais votre sang paraît… faible, pourrait-on dire. C'est inexplicable chimiquement !
— Alors Giuse ?
— Il n'y a qu'une solution : le laver de son sang. Le vider entièrement et lui donner un sang non contaminé. Il sera probablement obligatoire de faire l'opération plusieurs fois. La chance veut que vous soyez tous deux du groupe O négatif.
— Oui, c'est normal… Oh ! laisse, ça n'a pas d'importance.
Inutile de lui expliquer qu'autrefois, sur Terre, on groupait les enfants, dans les classes, par similitude sanguine et complémentarité des caractères. La trouvaille d'un politicien en mal de publicité. En tout cas c'est comme ça qu'on est devenus amis, à l'école !
— Alors, ta solution ?
— Il faudra trente, peut-être quarante, litres d'un sang parfait. Tu pourras le fournir, si tu acceptes, mais ce sera très long. Tu devras être dans une forme parfaite et je ne pourrai te prélever qu'un litre à chaque fois. Il y en a pour des mois.
— Il tiendra pendant ce temps ?
— Vous devrez être en hibernation tous les deux. Mais il n'y a aucune difficulté technique.
— En hibernation ? Alors il n'y aura guère de différence avec les autres fois, après un voyage…
Il ne fait aucun commentaire.
— Bon, alors commence le processus pour le mettre en hibernation, j'ai encore quelques bricoles à régler et tu t'occuperas de moi. Je veux que tu prennes le cerveau de ce bloc sous ton contrôle direct. Je suppose que nous devrons rester en apesanteur ?
— Oui.
— Donc dans ce Dijar. Alors fais-le conduire autour de notre planète, qu'on la voie à notre réveil… Pour Nela pas de problèmes ?
— Aucun, les plantes de Vaha fournissent tout le nécessaire pour augmenter l'acidité et guérir n'importe quel malade. J'ai réalisé une décoction satisfaisante…
Le roi de la décoction, HI !
— … Elle conviendra parfaitement pour l'enfant. Tu devras penser à me laisser aussi des instructions pour lui.
— O.K. !
Je vais dans le poste de pilotage, silencieux et vide. C'est là que j'aime réfléchir, dans la pénombre, devant la quantité de voyants lumineux des tableaux de contrôle. La lumière de veille laisse des tas de coins noirs. C'est une atmosphère qui me convient, me stimule. Je peux envisager l'avenir en paix.
C'est curieux combien j'aime retrouver ce siège de premier pilote. Un sentiment d'autant plus idiot qu'il est certainement identique à l'autre !
Bon, d'abord… il faudra que Lou et Salvo redescendent sur Vaha. Ils reconduiront l'enfant chez ses parents à la ferme.
Dieu, que ça me paraît loin.
Ensuite… je leur donnerai une lettre pour Chak. J'aimerais lui demander de donner l'île à Nela. Pour le décider je lui ferai porter une cassette de pierres, diamants et émeraudes. Il aura besoin de fonds pour rebâtir son pays. Au fond ils pourront ramener Nela en même temps. Impossible de la garder ici. Le décalage dans le temps, ce n'est pas un cadeau.
Dommage que ça se soit terminé de cette façon, j'aurais aimé vivre quelque temps avec elle, à Palar. Décidément mes amours sont bien difficiles…
Oh ! et puis ils ramèneront aussi le prisonnier noir. J'allais l'oublier celui-là !
J'aimerais que Kil ne laisse pas tomber Nela. Il faudra que je concocte un truc. Peut-être une lettre à chacun, lui demandant d'aider l'autre ? De toute façon je leur ferai également donner quelques pierres. Tiens, ce serait une bonne idée que Kil aille porter lui-même la recette de la décoction d'herbes de HI aux religieux. Ce serait chouette s'ils pouvaient en retirer assez de prestige pour amener les malades dans leurs monastères. Des hôpitaux-monastères, oui, ce serait bien, je trouve.
Tout ça je vais le laisser sur une cassette d'enregistrement, mais les instructions qui nous concernent directement je préfère les donner à HI moi-même.
— HI, tu m'écoutes ?
— Bien sûr.
— Hé oui ! « bien sûr », mais j'aime le demander… Allez, enregistre ce que je vais te dire. Tu vas accélérer la fabrication des cent androïdes que je t'ai déjà commandés. Dans la banque d'expérience que tu leur donneras je veux que tu glisses déjà le contenu de celles des Robots-Vahussis, de manière à ce qu'ils me connaissent un peu et sachent ce que nous avons réalisé ensemble. Ce qui ne veut pas dire que tu enlèves celles des Robots-Vahussis. Ceux-là, tu les utiliseras pour les travaux que je vais te commander maintenant. Et ensuite ils s'occuperont de la Base, elle fait trop vide. Que ces androïdes soient prêts à notre réveil, hein ? J'y tiens absolument. O.K. ?
— Entendu.
— Maintenant les super-Modules. D'après les premières études, de Giuse – je les ai trouvées – les Dijars seront trop petits pour en emporter plusieurs sans empiéter démesurément sur les installations internes, ateliers, etc. D'autant que je veux absolument que les Dijars puissent emporter quatre super-Modules et une douzaine de plates-formes anti-G. Donc la seule solution est de mettre en chantier des super-Dijars !
Il me semble entendre un bruit dans le système acoustique, mais ça s'arrête. HI émet des borborygmes, maintenant ? Faut dire que cette fois encore je lui laisse du pain sur la planche.
— Tu trouveras les idées conductrices sur une cassette que j'enregistrerai tout à l'heure. En gros je veux des engins beaucoup plus grands… Tiens, c'est marrant ça : des engins gros et grands ! Dans les trois cent cinquante mètres sur cent de diamètre, tu vois ?
— Les Loys avaient découvert que ces engins sont très gênants en atmosphère planétaire. Ils sont trop bruyants et nécessitent des sols particulièrement durs pour les soutenir en se posant.
— Mais il n'est pas nécessaire qu'ils se posent ! On peut les laisser dans l'espace et s'y rendre en super-Module. Pendant que j'y pense, tu construiras tout ça dans le vide, une fois la Base terminée. Et puis… tiens j'aimerais que tu donnes une banque de technicien spatial aux Robots-Vahussis, ils serviront d'équipage aux super-Dijars. Ce sera leur dernière banque. Avec les cent androïdes quelle puissance potentielle ! Il nous faut deux super-Dijars, un pour Giuse et un pour moi, hein ? Eh bien, je pense que tu n'auras pas le temps de t'ennuyer… Comme d'habitude tu nous réveilles dans cinq siècles, sauf si quelque chose s'est produit avant.
Un petit silence, je vais lui demander s'il m'a bien entendu quand il parle :
— Et pour le petit déjeuner ce sera quoi ? dit-il avant de couper.
Alors ça… première fois que je me fais chambrer par un ordinateur !
FIN