[3376] . . . . . . . . . . Quem fratribus ipse
Discedens, clypeum defensoremque dedisti.
Cependant la nomination (IV cons. Honor., 432) ne fut point publique, et peut en conséquence paraître douteuse (III cons. Honor., 142), cunetos discedere.... jubet. Zozime et Suidas donnent également à Stilichon et à Rufin le titre de επιτροποι, tuteurs ou procurateurs.
[3377] La loi romaine distingue deux minorités : l’une cesse à l’âge de quatorze ans, et l’autre à vingt-cinq. La première était sujette à obéir personnellement à un tuteur ou gardien de la personne ; l’autre n’avait qu’un curateur ou sauvegarde de la fortune (Heinec., Antiq. rom. ad jurisp. pertin., l. I, tit. 22, 23, p. 218-232), mais ces idées légales ne furent jamais adoptées exactement dans la constitution d’une monarchie élective.
[3378] Voyez Claudien (I cons. Stilich., I, 188-242) ; mais il faut qu’il se décide à accorder plus de quinze jours pour aller et revenir de Milan à Leyde, et de Leyde à Milan.
[3379] Premier cons. Stilich., 2, 88-94. Non seulement les habillements et les diadèmes du défunt empereur, mais ses casques, cuirasses, épées, baudriers, etc., étaient tous enrichis de perles, de diamants et d’émeraudes.
[3380] . . . . . . . . . . . . . . . Tantoque remoto,
Principe, mutatas orbis non sensit habenas.
Ce bel éloge (I cons. Stilich., I, 149) peut être justifié par les craintes de l’empereur mourant (de Bell. Gildon., 292-301), et par la paix et le bon ordre qui régnèrent après sa mort (I cons. Stilich., I, 150-168).
[3381] La marche de Stilichon et la mort de Rufin sont décrites par Claudien (in Rufin., l. II, 101-,453), Zozime (l. V, p. 296, 297), Sozomène (l. VIII, c. 1), Philostorgius, (l. XI, c. 3, et Godefroy, p. 441), et la Chronique de Marcellin.
[3382] La dissection de Rufin, dont Claudien s’acquitte avec le sang-froid barbare d’un anatomiste (in Rufin., II, 405-415), est aussi rapportée par Zozime et saint Jérôme (t. I, p. 26).
[3383] Le païen Zozime fait mention du sanctuaire et du pèlerinage. La sœur de Rufin, Sylvania, qui passa sa vie à Jérusalem, est célèbre dans l’histoire monastique. 1° La studieuse vierge avait, lu avec attention et plusieurs fois les Commentaires de la Bible, Origène, saint Grégoire, saint Basile, etc., jusqu’au nombre de cinq millions de lignes ; 2° à l’âge de soixante ans, elle pouvait se vanter de n’avoir jamais lavé ses mains, son visage, ni aucune partie de son corps, excepté le bout de ses doigts pour recevoir la communion. Voyez Vitæ Patrum, p. 779-977.
[3384] Voyez le superbe exorde de sa satire contre Rufin, que le sceptique Bayle a soigneusement discutée, Dictionnaire critique, RUFIN, note e.
[3385] Voyez Cod. Théodos., L IX, tit. 42, leg. 14, 15. Les nouveaux ministres voulaient, dans l’inconséquence de leur avarice, se saisir des dépouilles de leurs prédécesseurs, et pourvoir en même temps, pour l’avenir, à leur propre sûreté.
[3386] Voyez Claudien (I cons. Stilich., l. I, 275-292-296 ; l. II, 83) ; et Zozime. (l. V, p, 302).
[3387] Le consulat de l’eunuque Eutrope fait faire à Claudien une réflexion sur l’avilissement de la nation :
. . . . . . . . . Plaudentem cerne senatum,
Et Byzantinos proceres, Graiosque Quirites.
O patribus plebes, ô digni consule patres !
Les premiers symptômes de jalousie et de schisme entre l’ancienne et la nouvelle Rome, entre les Grecs et les Latins, méritent l’attention d’un observateur.
[3388] Claudien peut avoir exagéré les vices de Gildon ; mais son extraction mauresque, ses actions connues et les plaintes de saint Augustin, justifient en quelque façon les invectives du poète Baronius (Ann. ecclés., A. D. 398, n° 35-56) a traité de la révolte de l’Afrique avec autant d’intelligence que d’érudition.
[3389] Instat territilis vivis, morientibus hœres,
Virginibus raptor, thalamis obscœnus adulter.
Nulla quies : oritur prœda cessante libido,
Divitibusque dies, et nox metuenda maritis.
. . . . . . . . . . Mauris clarissima quœque
Fastidita datur . . . . . . . . . .
Baronius condamne l’incontinence de Gildon avec d’autant plus de sévérité, que sa femme et sa fille étaient des exemples de chasteté. Les empereurs sévirent, par une de leurs lois, contre les adultères des soldats africains.
[3390] Inque tuam sortem numerosas transtulit orbes.
Claudien (de Bell. Gildon., 232-324) a parlé avec une circonspection politique des intrigues de la cour de Byzance, rapportées aussi par Zozime (l. V, p. 302).
[3391] Symmaque a décrit les formes judiciaires du sénat ; et Claudien (I cons. Stilich., l. I, 325, etc.) semble être animé de l’esprit d’un Romain.
[3392] Claudien emploie éloquemment les plaintes de Symmaque dans un discours de la divinité tutélaire de Rome, devant le trône de Jupiter. De Bell. Gildon, 28-128.
[3393] Voyez Claudien, in Eutrop., l. I, 401, etc. ; I consul. Stilich., l. I, 306), etc. ; II cons. Stilich., 91, etc.
[3394] Il était d’un âgé mûr, puisqu’il avait précédemment servi (A. D., 373) contre son frère Firmus (Ammien, XXIX, 5). Claudien, qui connaissait l’esprit de la cour de Milan, appuie plus sur les torts de Mascezel que sur son mérite (de Bell. Gildon., 389-414). Cette guerre mauresque n’était digne ni d’Honorius ni de Stilichon, etc.
[3395] Claudien, de Bell. Gildon, 415-423. La nouvelle discipline leur permettait de se servir indifféremment des noms de legio, cohors, manipulus. Voyez la Notitia imperii, s. 38-40.
[3396] Orose (l. VII, c. 36, p. 565) met dans ce récit l’expression du doute (ut aiunt), ce qui est peu conforme au δυναμεις αδρας de Zozime (l. V, p. 303). Cependant Claudien, après un peu de déclamation relative aux soldats de Cadmus, avoue naïvement que Stilichon n’envoya qu’une faible armée, de peur que le rebelle ne prît la fuite, ne timere timeas (I cons. Stilich., l. L, 314, etc.).
[3397] Claudien, Rutil. Numatian. Itiner., I, 439-448. Ensuite (515-526) il fait mention d’un pieux insensé dans l’île de Gorgone. Choqué de ces remarques profanes, le commentateur Barthius appelle Rutilius et ses complices rabiosi canes diaboli. Tillemont (Mém. ecclés., t. XII, p. 471) observe, avec plus de modération, que le poète incrédule donne un éloge en croyant faire une satire.
[3398] Orose, l. VII, c. 36, p. 564. Saint Augustin fait l’éloge de deux de ces saints sauvages de l’île des Chèvres (epist. 81) apud Tillemont, Mém. ecclés., t. XIII, p. 317 ; et Baronius, Annal. ecclés., A.. D. 398, n° 51.
[3399] Ici se termine le premier livre de la guerre de Gildon. Le reste du poème de Claudien a été perdu, et nous ignorons où et comment l’armée a abordé en Afrique.
[3400] Orose est le seul garant de la vérité de ce récit, Claudien (I cons. Stilich., l. I, p. 345-355) donne un grand détail de la présomption de Gildon et de la multitude de Barbares qu’il avait sous ses drapeaux.
[3401] Saint Ambroise, mort environ un an auparavant, révéla, dans une vision, le temps et le lieu de la victoire. Mascezel raconta depuis son rêve à saint Paulin, premier biographe du saint, et par qui il peut facilement être venu à la connaissance d’Orose.
[3402] Zozime (V, p. 303.) suppose un combat opiniâtre ; mais le récit d’Orose parait contenir un fait réel, déguisé sous l’apparence d’un miracle.
[3403] Tabraca était située entre les deux Hippone. (Cellarius, t. II, part. II, p. 112 ; d’Anville, t. III, p. 84.) Orose a nommé clairement le champ de bataille ; mais notre ignorance ne nous permet pas d’en fixer la situation précise.
[3404] La mort de Gildon est rapportée par Claudien (I cons. Stilich., v. 35), et par Zozime et Orose, ses meilleurs interprètes.
[3405] Claudien (II cons. Stilich., 99-119) donne les détails de leur procès. Tremuit quos Africa nuper, cernunt rostra reos ; et il applaudit au rétablissement de l’ancienne constitution. C’est ici qu’il place cette sentence si familière aux partisans du despotisme :
. . . . . . . . . . Nunquam libertas gratior extat
Quam sub rege pio . . . . . . . . . .
Mais la liberté qui dépend de la piété d’un roi n’en mérite pas le nom.
[3406] Voyez le Code Théodosien, l. IX, tit. 39, leg. 3 ; tit. 40, leg. 19.
[3407] Stilichon, qui prétendait avoir eu également part aux victoires de Théodose et à celles de son fils, assure, en particulier, que l’Afrique fut recouvrée par la sagesse de ses conseils. Voyez l’inscription citée par Baronius.
[3408] J’ai adouci le récit de Zozime, qui, rendu dans toute sa simplicité, paraîtrait presque incroyable (l. v, p. 303). Orose voue le général à une damnation éternelle (p. 538), pour avoir violé les droits sacrés du sanctuaire.
[3409] Claudien, en qualité de poète lauréat, composa avec soin un épithalame sérieux de trois cent quarante vers, outre quelques vers fescennins fort gais, qui furent chantés sur un ton plus libre la première nuit du mariage.
[3410] . . . . . . . . . . Calet obvius ire
Jam princeps, tardumque cupit discedere solem.
Nobilis haud alius sonipes.
De Nuptiis Honor. et Mariœ, 287 ; et plus librement dans les vers fescennins, 112-126 :
Dices, ô quoties ! hoc mihi dulcius
Quam flavos decies vincere Sarmatas.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Tum victor madido prosilias toro,
Nocturni referens vulnera prælii.
[3411] Voyez. Zozime, l. V, p. 333.
[3412] Procope, de Bell. Goth., l. I, c. 2. J’ai peint la conduite générale d’Honorius, sans adopter le conte singulier et très peu probable que fait l’historien grec.
[3413] Les leçons de Théodose, ou plutôt de Claudien (IV cons. Honor., 214-418), pourraient faire un excellent traité d’éducation pour le prince futur d’une nation grande et libre. Il était fort au-dessus d’Honorius et de ses sujets dégénérés.
[3414] Claudien parle clairement de la révolte des Goths et du blocus de Constantinople (in Rufin, l. II., 7-100) ; Zozime (l. V, p. 292) ; et Jornandès (de Reb. getic., c. 29).
[3415] . . . . . . . . . . Alii per terga ferocis
Danubii solidata ruunt ; expertaque remis
Fragunt stagna rotis.
Claudien et Ovide amusent, souvent leur imagination â varier, par une opposition continuelle, les métaphores tirées des propriétés de l’eau liquide et de la glace solide. Ils ont dépensé beaucoup de faux bel esprit dans ce facile exercice.
[3416] Saint Jérôme, t. I, p 26. Il tâche de consoler son ami Héliodore, évêque d’Altinum, de la perte de son neveu Népotien, par une récapitulation curieuse de tous les malheurs publics et particuliers de ces temps. Tillemont, Mém. ecclés., t. XII, p. 200, etc.
[3417] Baltha ou Bold, origo mirifica, dit Jornandès, c. 29. Cette race illustre fut longtemps célèbre en France, dans la province gothique de Septimanie ou Languedoc (sous la dénomination corrompue de Baux) ; et une branché de cette famille forma depuis un établissement dans le royaume de Naples. Grotius, in Prolegom., ad Hist.. Gothic., p. 53. Les seigneurs de Baux, près d’Arles, et de soixante-dix terres qui en relevaient, étaient indépendants des comtes de Provence. Longuerue, Description de la France, t. I, p. 357.
[3418] Zozime (l. V, p. 293-295) est le meilleur guide pour la conquête de la Grèce ; mais les passages et les allusions de Claudien sont autant de traits de lumière pour l’histoire.
[3419] Comparez Hérodote (VII, c. 176) et Tite-Live (XXXVI, 15). Ce passage étroit, qui défendait la Grèce, a probablement été élargi successivement par chacun des conquérants qui l’ont envahi.
[3420] Il passa, dit Eunape (in Vit. Philosoph., p. 93 ; édit. Commelin) 1596) à travers le détroit des Thermopyles.
[3421] Pour me conformer à saint Jérôme et à Claudien, j’ai chargé un peu le récit de Zozime, qui cherche à adoucir les calamités de la Grèce.
Nec fera Cecropias traxissent vincula matres.
Synèse (epist. 156, p. 272, édit. de Petau) observe qu’Athènes, dont il impute les malheurs à l’avarice du proconsul, était plus fameuse alors par son commerce de miel que par ses écoles de philosophie.
[3422] . . . . . . . . . . Vallata mari Scironia rupes,
Et duo continuo connectens æquora muro
Isthmos.
Claudien, de Bell. getico, 188. Pausanias a décrit les rochers Scironiens (l. I, c. 44, p. 107, édit. Kuhn.) ; et nos voyageurs modernes, Wheeler (p. 436) et Chandler (p. 298) en ont aussi donné une description. Adrien rendit la route praticable pour deux voitures de front.
[3423] Claudien (in Rufin., l. II, 186, et de Bell. getic., 611, etc.) peint vaguement, mais avec force, cette scène de dévastation.
[3424] Τρις μακαρες Δαναοι και τετρακις, etc. Ces superbes vers d’Homère (Odyssée, l. V, 306) furent transcrits par un des jeunes captifs de Corinthe ; et les larmes de Mummius peuvent servir à prouver que si le grossier conquérant ignorait la valeur d’une peinture originale, il n’en possédait pas moins la véritable source du bon goût un cœur bien veillant. Plutarque, Symposiac., l. IX, t. II, p. 737, édit. Wechel.
[3425] Homère parle sans cesse de la patience exemplaire des femmes captives, qui livrèrent leurs charmes et donnèrent même leurs cœurs aux meurtriers de leurs frères, de leurs pères, etc. Racine a représenté avec une délicatesse admirable une passion semblable dans le caractère d’Ériphile éprise d’Achille.
[3426] Plutarque (in Pyrrho, t. II, p. 471, édition, Brian.) donne la réponse littérale dans l’idiome laconique. Pyrrhus attaqua Sparte avec vingt-cinq mille hommes d’infanterie, deux mille chevaux et vingt-quatre éléphants ; et la défense de cette ville sans fortifications fait un bel éloge des lois de Lycurgue, même au dernier période de leur décadence.
[3427] Tel peut-être qu’Homère l’a si noblement représenté, Iliade, XX, 164.
[3428] Eunape (in Vit. Philosoph., p. 90-93) donne à entendre qu’une troupe de moines trahit la Grèce et suivit l’armée des Goths.
[3429] Pour la guerre de Stilichon en Grèce, comparez le récit fidèle de Zozime (l. V, p. 295, 296) avec le récit adulateur, mais curieux et détaillé, de Claudien (I cons. Stilich., l. I, 172-186 ; IV cons. Honor., 459-487). Comme l’événement ne fut pas glorieux, il est habilement laissé dans l’ombre.
[3430] Les troupes qui traversaient l’Elide quittaient leurs armes. Cette sécurité enrichit les Eléens, qui s’adonnaient à l’agriculture. Les richesses amenèrent l’orgueil ; ils dédaignèrent leurs privilèges et en furent punis. Polybe leur conseille de retourner dans leur cercle magique. Voyez un discours savant et judicieux que M. West a mis en tête de sa traduction de Pindare.
[3431] Claudien (in. IV cons. Honor., 480) fait allusion à ce fait sans nommer l’Alphée. I cons. Stilich., l. I, 185.
Et Alpheus geticis augustus acervis
Tardior ad siculos etiamnum pergit amores.
Je supposerais cependant plutôt le Pénée, dont le cours faible roule dans un lit vaste et profond à travers l’Élide, et se jette dans la mer au-dessous de Cyllène. Il avait été joint à l’Alphée pour nettoyer les étables d’Augias. Cellarius., t. I, p. 760 ; Voyages de Chandler, p. 286.
[3432] Strabon, l. VII, p. 517 ; Pline, Hist. natur., IV, 3 ; Wheeler, p. 308 ; Chandler, p. 275. Ils mesurèrent de différents points l’intervalle des deux côtes.
[3433] Synèse passa trois ans (A. D. 397-400) à Constantinople, comme député de Cyrène à l’empereur Arcadius. Il lui présenta une couronne d’or, et prononça devant lui ce discours instructif, de Regno (p. 1-32, édit, de Petau, 1612). Le philosophe fut fait évêque de Ptolémaïs (A. D. 410), et mourut à peu près en 430. Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XII, p. 499-554, 683-685.
[3434] Synèse, de Regno, p. 21-26.
[3435] . . . . . . . . . . . Qui fœdera rumpit
Ditatur : qui servat, eget vastator Achivœ
Gentis, et Epirum nuper populatus inultam,
Præsidet Illyrrico : jam, quos obsedit, amicos
Ingreditur muros ; illis responsa dœturus
Quorum conjugibus potitur, natosque permit.
Claudien, in Eutrop., l. II, 212. Alaric applaudit à sa propre politique (de Bell. get., 533-543) dans l’usage qu’il fit de son autorité en Illyrie.
[3436] Jornandès, c. 29, p. 651. L’historien des Goths ajoute avec une énergie qui lui est peu ordinaire : Cum suis déliberans, suasit suo labore quœrere regna, quam alienis per otium subjacere.
[3437] . . . Discors odiisque anceps civilibus orbis
Non suavis tutata diu, diem fœdera fallax
Ludit, et alternœ perjuria venditat aulæ.
CLAUD., de Bell. getic., 565.
[3438] Alpibus Italiœ ruptis penetrabis ad Urbem. Cette prédiction authentique fut annoncée par Alaric ou au moins par Claudien (de Bell. getico, 547) sept ans avant l’événement ; mais comme elle ne fut pas accomplie à l’époque qu’on avait imprudemment fixée, les traducteurs se sont sauvés à l’aide d’un sens ambigu.
[3439] Nos meilleurs matériaux sont neuf, cent soixante-dix vers de Claudien, dans le poème de Bell. getico, et au commencement de celui qui célèbre-le sixième consulat d’Honorius. Zozime garde le plus profond silence, et nous sommes réduits aux parcelles que nous pouvons tirer d’Orose et des Chroniques.
[3440] Malgré les fortes erreurs de Jornandès, qui confond les différentes guerres d’Alaric en Italie (c. 29), sa date du consulat de Stilichon et d’Aurélien mérite confiance. Il est certain d’après Claudien (voyez Tillemont, Hist. des Emp., t. V, p. 804), que la bataille de Pollentia se donna A. D. 403 ; mais nous ne pouvons pas aisément remplir l’intervalle.
[3441] Tantum Romanœ urbis judicium fugis, ut magis obsidionem barbaricam, quam pacatœ urbis judicium velis sustinere. Saint Jérôme, t. II, p. 239. Rufin sentit son danger personnel. La ville paisible où on voulait l’attirer était échauffée par la furieuse Marcella et le reste de la faction de saint Jérôme.
[3442] Jovien, l’ennemi des jeûnes et dit célibat, qui fut persécuté et insulté par le violent saint Jérôme. Remarques de Jortin, vol. XV, p. 104, etc. Voyez l’édit original de sort bannissement dans le Code de Théodose, l. XVI, tit. 5, leg. 43.
[3443] Cette épigramme (de Sene Veronensi, qui suburbium nusquam egressus est) est une des premières et des plus agréables compositions de Claudien. L’imitation de Cowley (édit. de Hurd, vol. II, p. 41) présente quelques traits heureux et naturels ; mais elle est fort inférieure au tableau original, qui est évidemment fait d’après nature.
[3444] Il voit près de sa demeure un bois né en même temps que lui, et en chérit les vieux arbres, ses contemporains. Cowley.
Dans ce passage, Cowley est peut-être supérieur à son original ; et le poète anglais, qui était un bon botaniste, a déguisé les chênes sous une dénomination plus générale.
[3445] Claudien, de Bell. getic., 199-266. Il peut paraître prolixe ; mais la terreur et la superstition occupaient une place considérable dans l’imagination des Italiens.
[3446] D’après le passage de saint Paulin, produit par Baronius (Annal. ecclés., A. D. 443, n° 51), il paraît évident que l’alarme s’était répandue, dans toute l’Italie, jusqu’à Nole en Campanie, où ce célèbre pénitent avait fixé sa résidente.
[3447] Solus erat Stilichon, etc. Tel est l’éloge exclusif qu’en fait Claudien, sans daigner excepter l’empereur. (De Bell. get., 267.) Combien ne fallait-il pas qu’Honorius fût méprisé, même dans sa propre cour !
[3448] L’aspect du pays et la hardiesse de Stilichon sont supérieurement décrits, de Bell. getic., 340-363.
[3449] Venit et extremis Regio prætenta Britannis,
Quœ Scoto dai frena truci.
De Bell. get., 416.
Cependant la marche la plus rapide d’Edimbourg ou de Newcastle à Milan aurait demandé plus de temps que Claudien ne semble en accorder pour toute la durée de la guerre des Goths.
[3450] Tout voyageur doit se rappeler l’aspect de la Lombardie (voyez Fontenelle, t. V, p. 279), qui est si souvent tourmentée par les crues abondantes et irrégulières des eaux. Les Autrichiens devant Gênes campèrent dans le lit de la Polcevera qui était à sec. Ne sarebbe, dit Muratori, mai passato per mente a que’ buoni Allemanni, che quel picciolo torrente potesse, per cosi dire in un instante, cangiarsi in un terribil gigante. Annal. d’Ital., t. XVI, p. 443, Milan, 1753, édit. in-8°.
[3451] Claudien n’éclaircit pas bien cette question, où était Honorius lui-même ? Cependant la fuite est prouvée par la poursuite ; et mes opinions sur la guerre des Goths sont justifiées par les critiques italiens, Sigonius, (t. I, part. 2, p. 369, de Imper. occid., l. X) et Muratori (Annali d’Italia, t. IV, p. 45).
[3452] On peut trouver une des routes dans les Itinéraires, p. 98-228-294, avec les notes de Wesseling. Asti était située à quelques milles sur la droite.
[3453] Asta ou Asti, colonie romaine, est à présent la capitale d’un très beau comté, qui passa dans le seizième siècle aux ducs de Savoie. Leandro Alberti, Descrizione d’ltalia, p. 382.
[3454] Nec me timor impulit ullus. Il pouvait tenir ce langage orgueilleux à Rome l’année suivante, lorsqu’il était à cinq cents milles de la scène du danger (VI cons. Honor., 449).
[3455] Hanc ego vel victor regno, vel morte tenebo
Victus, humum.
Les harangues (de Bell. get., 479-549) du Nestor et de l’Achille des Goths sont énergiques, parfaitement adaptées à leurs caractères et aux circonstances, et non moins fidèles peut-être que celles de Tite-Live.
[3456] Orose (l. VII, C. 37), est irrité de L’impiété des Romains, qui attaquèrent de si pieux chrétiens le dimanche de Pâques. On offrait cependant alors des prières à la chasse de saint Thomas d’Edesse, pour obtenir la destruction du brigand arien. Voyez Tillemont (Hist. des Emp., t. V, p. 529), qui cite une homélie attribuée mal à propos à saint Chrysostome.
[3457] Les vestiges de Pollentia se trouvent à vingt-cinq milles au sud-est de Turin. Urbs, dans les mêmes environs, était une maison de chasse des rois de Lombardie, où se trouvait une rivière du même nom, qui justifia la prédiction : Penetrabis ad Urbem. Cluv., Italia. antiqua., t. I, p. 83-85.
[3458] Orose cherche, par des expressions ambiguës, à faire entendre que les Romains furent vaincus : Pugnantes vicimus, victores victi sumus. Prosper (in Chron.) en fait une bataille sanglante et douteuse mais les écrivains des Goths, Cassiodore (in Chron.) et Jornandès (de Rebus get., c. 29), prétendent à une victoire décisive.
[3459] Demens Ausonidum gemmata monilia matrum,
Romanasque alta formulas cervice petebat.
De Bell. get., 627.
[3460] Claudien (de Bell. getic., 580-647) et Prudence (in Symmach., l. II, 694-719) célèbrent sans ambiguïté la victoire des Romains à Pollentia. Ils sont, poètes et parties ; cependant les témoins les plus suspects méritent quelque confiance quand ils sont retenus par la notoriété récente des faits.
[3461] La péroraison de Claudien est énergique et élégante ; mais il faut entendre l’identité du champ de bataille des Cimbres et de celui des Goths (de même que le Philippi de Virgile, Georgic., I, 490), selon la géographie vague et peu certaine des poètes. Verceil et Pollentia sont à soixante milles l’une de l’autre, et la distance est encore plus grande si les Cimbres furent vaincus dans la vaste et stérile plaine de Vérone. Maffei, Verona illustrata, part. I, p. 54-62.
[3462] Il est indispensable de suivre Claudien et Prudence avec circonspection, pour réduire l’exagération, et extraire de ces poètes le sens historique.
[3463] Et, gravant en airain ses frêles avantages,
De mes États conquis enchaîner les images.
Cet usage d’exposer en triomphe les images des rois et des provinces, était très familier aux Romains. Le buste de Mithridate, haut de douze pieds, était d’or massif. Freinshem, Supplément de Tite-Live, c. III, 47.
[3464] La guerre gothique et le sixième consulat d’Honorius lient ensemble assez obscurément les défaites et la retraite d’Alaric.
[3465] Taceo de Alarico... sæpe victo, sœpè concluso, semperque dimisso. Orose, l. VII, c. 37, p. 567. Claudien (VI cons. Honor., 320) tire le rideau en présentant une fort belle image.
[3466] Le reste du poème de Claudien, sur le sixième consulat d’Honorius, donne la description du voyage, du triomphe et des jeux, 330-660.
[3467] Voyez l’inscription dans l’histoire des anciens Germains par Mascou (VIII, 12). Les expressions sont positives et imprudentes : Getarum nationem in omne œvum domitam, etc.
[3468] Sur l’horrible, mais curieux sujet des gladiateurs, consultez les deux livres des Saturnales de Lipse, qui, en qualité d’antiquaire, est disposé à excuser les usages de l’antiquité, t. III, p. 483-545.
[3469] Codex. Theodos., l. XV, tit. 12, leg. 1. Le Commentaire de Godefroy offre une grande abondance de matériaux (t. V, p. 396) pour l’histoire des gladiateurs.
[3470] Voyez la péroraison de Prudence (in Symmach., l. II, 1121-1131), qui avait sans doute lu la satire éloquente de Lactance (Div. Instit., l. VI, c. 20). Les apologistes chrétiens n’ont pas épargné les jeux sanglants qui faisaient partie des fêtes religieuses du paganisme.
[3471] Théodoret, l. V, c. 2.6. J’aurais grand plaisir à croire l’histoire de saint Télémaque ; cependant on n’a point élevé d’autel au seul moine qui soit mort martyr de la cause de l’humanité.
[3472] Crudele gladiatorum spectaculum et inhumanum nonnullis videri solet : et haud scio an ita sit, ut nunc fit. Cicéron, Tusculan., II, 17. Il blâme légèrement l’abus, et défend chaudement l’usage de ces spectacles : Oculis nulla poterat esse fortior contra dolorem et mortem disciplina. Sénèque (epist. 7) montre la sensibilité d’un homme.
[3473] Cette description de Ravenne est tirée de Strabon (l. V, p. 327), Pline (III, 20), Étienne de Byzance (sub voce Ραβεννα, p. 651, édit. Berkel.), Claudien (in VI cons. Honor., 494, etc.), Sidonius Apollinaris (l. I, epist. 5, 8), Jornandès (de Rebus getic., c. 29), Procope (de Bell. goth., l. I, c. 1, p. 309, édit. Louvre) et Cluvier (Ital antiq., t. I, p. 301-307.). Il me manque cependant encore un antiquaire local et une bonne carte topographique.
[3474] Martial (Epig. III, 56, 57) plaisante sur le tour que lui joua un fripon, en lui vendant du vin pour de l’eau ; mais il assure très sérieusement qu’une bonne citerne est plus précieuse à Ravenne qu’une bonne vigne. Sidonius se plaint de ce que la ville manque de fontaines et d’aqueducs, et compte au nombre de ses incommodités locales le défaut d’eau douce, le coassement des grenouilles et les piqûres des insectes, etc.
[3475] La fable de Théodore et d’Honoria, que Dryden a tirée de Boccace et traitée si supérieurement (Giornata III, Nov. 8), se passait dans le bois de Chiassi, corruption du mot classis, qui désignait la station navale ou le port, qui avec la route ou le faubourg intermédiaire, la Via Cæsaris, composait la triple cité de Ravenne.
[3476] Depuis l’année 404, les dates du Code Théodosien sont toujours de Constantinople ou de Ravenne. Voyez Godefroy, Chronologie des Lois, t. I, p. 148, etc.
[3477] Voyez M. de Guignes, Hist. des Huns, t. I, p. 179-189 ; t. II, p. 295, 334-338.
[3478] Procope (de Bell. Vandal., l. I, c. 3, p. 182) a fait mention d’une émigration des Palus-Méotides, qu’il attribua à une famine ; mais ses idées sur l’histoire ancienne sont étrangement obscurcies par l’erreur et par l’ignorance.
[3479] Zozime (l. V, p. 331) se sert de la qualification générale de nations au-delà du Danube et du Rhin. Leurs situations géographiques, et par conséquent leurs noms, sont faciles à deviner, même par les diverses épithètes que leur donne dans l’occasion chaque auteur ancien.
[3480] Le nom de Rhadagaste était celui d’une divinité locale des Obotrites (dans le Mecklenbourg). Un héros pouvait prendre le nom de sa divinité tutélaire ; mais il n’est pas probable que les Barbares adorassent un héros malheureux. Voyez Mascou, Hist. des Germains, VIII, 14.
[3481] Olympiadore (apud Photium, p. 180) se sert du mot grec όπτιματοι, qui ne donne pas une idée claire. J’imagine que cette troupe était composée de princes, de nobles et de leurs fidèles compagnons, des chevaliers et de leurs écuyers, comme on aurait pu les dénommer quelques siècles plus tard.
[3482] Tacite, de Moribus Germanorum, c. 37.
[3483] . . . . . . . . . . Cujus agendi
Spectator vel causa fui.
Claudien, VI cons. Honor., 439. Tel est le modeste langage d’Honorius en parlant de la guerre des Goths, qu’il avait vue d’un peu plus près.
[3484] Zozime (p. 331) transporte la guerre et la victoire de Stilichon au-delà du Danube ; étrange erreur qu’on répare d’une manière bien bizarre et bien imparfaite en lisant Αρυον pour Ιστρον. (Tillemont, Hist. des Emper., t. V, p. 807.) Nous sommes forcé, en bonne politique, de nous servir de Zozime, quoique nous ne lui accordions ni estime ni confiance.
[3485] Cod. Theod., l. VII, tit. 13, leg. 16 La date de cette loi (A. D. 406, mai 18) m’apprend, comme à Godefroy (t. II, p. 687), la véritable époque de l’invasion de Radagaise. Tillemont, Pagi et Muratori, préfèrent l’année précédente ; mais il faut considérer ce qu’ils doivent de respect et de civilité à saint Paulin de Nole.
[3486] Peu de temps après que les Gaulois se furent emparés de Rome le sénat leva dix légions, trois mille hommes de cavalerie, et quarante mille hommes d’infanterie, effort que la capitale n’aurait pu faire du temps d’Auguste. (Tite-Live, VII, 25). Ce fait peut étonner un antiquaire ; mais Montesquieu en explique clairement la raison.
[3487] Machiavel a expliqué, au moins en philosophe, l’origine de Florence, que les bénéfices du commerce firent insensiblement descendre des rochers de Fæsule aux bords de l’Arno. (Hist. Florent., t. I, l. II, p. 36. Londres, 1747.) Les triumvirs envoyèrent une colonie à Florence, qui, sous le règne de Tibère (Tacite, Annal., I, 79), méritait le nom et la réputation d’une ville florissante. Voyez Cluvier, Ital. antiq., l. I, p. 507, etc.
[3488] Cependant le Jupiter de Radagaise, qui adorait Thor et Wodin, était fort différent des Jupiter Olympique ou Capitolin. Le caractère conciliant du polythéisme pouvait s’accommoder de toutes ces divinités différentes ; mais les véritables Romains abhorraient les sacrifices humains de la Gaule et de la Germanie.
[3489] Paulin (in Vita Ambrosii, c. 50) raconte cette histoire, qu’il tient de Pansophia, pieuse matrone de Florence. Cependant l’archevêque cessa bientôt de se mêler des affaires de ce monde, et ne devint jamais un saint populaire.
[3490] Saint Augustin (de Civ. Dei, V, 23) ; Orose (l. VII, c. 37, p. 567-571). Les deux amis écrivaient en Afrique dix ou douze ans après la victoire, et leur autorité est implicitement suivie par Isidore de Séville (in Chron., p. 713, éd. Grot.). Combien de faits intéressants Orose aurait pu insérer dans l’espace qu’il remplit de pieuses absurdités !
[3491] Franguntur montes, planumque per ardua Cœsar
Ducil opus : pandit fossas, turritaque summis
Disponit castella jugis, magnoque recessu
Amplezus fines : saltus nemorosaque tesqua
Et sylvas, vastaque feras indagine claudit.
Cependant le simple récit de la vérité (César, de Bell. civ., III, 44) est fort au-dessus des amplifications de Lucain (Pharsale, l. IV, 29-63).
[3492] Les expressions d’Orose, In arido et aspero montis jugo, In unum et parvum verticem, ne conviennent guère au camp d’une grande armée ; mais le quartier général de Radagaise pouvait être placé à Fæsule ou Fiesole, à trois milles de Florence, et devait être environné par les fortifications des Romains comme le reste de l’armée.
[3493] Voyez Zozime (l. V, p. 331) et les Chroniques de Prosper et de Marcellin.
[3494] Olympiodore (apud Photium, p. 180) emploie l’expression de προσητάιρίσατο, qui semble annoncer une alliance solide et amicale, et rendrait Stilichon encore plus coupable. Le paulisper detentus, deinde interfectus, d’Orose, est déjà suffisamment odieux.
[3495] Orose, dévotement barbare, sacrifie le roi et le peuple, Agag et les Amalécites, sans le moindre mouvement de compassion. Le sanguinaire auteur du crime me paraît moins odieux que l’écrivain qui l’approuve dans le calme de la réflexion.
[3496] Et la muse de Claudien, qu’était-elle devenue ? dormait-elle, ou avait-elle été mal récompensée ? Il me semble que le septième consulat d’Honorius (A. D. 407) aurait pu fournir le sujet d’un beau poème. Avant qu’on eût découvert qu’il n’était plus, possible de sauver l’État, Stilichon, après Romulus, Camille et Marius, aurait pu être justement surnommé le quatrième fondateur de Rome.
[3497] Un passage lumineux des Chroniques de Prosper, In tres partes, per diversos principes, divisus exercitus, réduit un peu le miracle, et lie ensemble l’histoire de l’Italie, de la Gaule et de la Germanie.
[3498] Orose et saint Jérôme l’accusent d’avoir suscité l’invasion : Excitatæ a Stilichone gentes, etc. Leur intention était sans doute d’ajouter indirectement. Il sauva l’Italie en sacrifiant la Gaule.
[3499] Le comte du Buat assure que l’invasion de la Gaule se fit par les deux tiers restant de l’armée de Radagaise. Voyez l’Histoire ancienne des peuples de l’Europe, t. VII, p. 87-121. Paris, 1772 ; ouvrage savant que je n’ai eu l’avantage de lire que dans l’année 1777. Dès 1771, j’ai trouvé la même idée dans une ébauche de la présente histoire, et depuis dans Mascou (VIII, c 5) ; un pareil concert de sentiment sans communication peut donner quelque poids à notre commune opinion.
[3500] . . . . . . . . . . Provincia missos
Expellet citius, fasces, quam Francia reges
Quos dederis.
Claudien (I cons. Stilich., l. I, 2-35, etc.) est clair et satisfaisant. Ces rois des Francs sont inconnus à saint Grégoire de Tours ; mais l’auteur des Gesta Francorum parle de Sunno et de Marcomir, et nomme le dernier comme le père de Pharamond (t. II, p. 543). Il semble avoir écrit d’après de bons guides qu’il ne comprenait pas.
[3501] Voyez Zozime (l. VI, p. 377.), Orose (l. VII, c. 40, p. 576) et les Chroniques. Saint Grégoire de Tours (l. II, c. 9, p. 165, dans le second volume des historiens de France) a conservé un fragment précieux de Renatus Profuturus Frigeridus, dont les trois noms annoncent un chrétien, un sujet romain et un demi-barbare.
[3502] Claudien (I cons. Stilich., l. I, 221, et t. II, 186) fait le tableau de la paix et du bonheur des frontières de la Gaule. L’abbé Dubos (Hist. crit., etc., t. I, p. 174) voudrait substituer Alba (un cuisseau inconnu des Ardennes) au lieu d’Albis, et appuie sur les dangers que les troupeaux de la Gaule auraient couru en paissant au-delà de l’Elbe. La remarque est passablement ridicule. En style poétique, l’Elbe ou la forêt Hercynienne signifient tous les bois ou rivières de la Germanie. Claudien n’est pas de force à supporter le rigoureux examen de nos antiquaires.
[3503] . . . . . . . . . . . . . . Geminasque viator
Cum videat ripas, quœ sit romana requirat.
[3504] Saint Jérôme, t. I, p. 93. Voyez le premier volume des historiens de France, p. 777-782 ; les extraits exacts du poème de Providentiâ divinâ, et Salvien. Le poète anonyme était lui-même captif avec son évêque et ses concitoyens.
[3505] La doctrine de Pélage, qui fut discutée pour la première fois A. D. 405, fut aussi condamnée, dans l’espace de dix ans, à Rome et à Carthage, Saint Augustin combattit et triompha ; mais l’Eglise grecque favorisa son adversaire ; et, ce qui est assez particulier, le peuple ne prit aucune part à une dispute qu’il ne comprenait pas.
[3506] Voyez les Mémoires de Guillaume du Bellay, l. VI.
[3507] Claudien, I cons. Stilich., t. II, 250. On suppose que les Ecossais, alors fixés en Irlande, firent une invasion par mer, et occultèrent toute la côte occidentale de l’île de la Bretagne ; on peut accorder quelque confiance même à Nennius et aux traditions irlandaises. (Histoire d’Angleterre, par Carte, vol. I, p. 169 ; Histoire des Bretons, par Whitaker, p. 99.) Les soixante-six Vies de saint Patrice, qui existaient dans le neuvième siècle, devaient contenir autant de milliers de mensonges. Cependant nous pouvons croire que, dans une de ces excursions des Irlandais, le futur apôtre fut emmené captif. Usher, Antiq. ecclés. Britan., p. 431 ; et Tillemont, Mém. ecclés., t. XVI, p. 456-782, etc.
[3508] Les usurpateurs bretons sont cités par Zozime (l. VI, p. 371-375) ; Orose (l. VII, c. 40, p. 576, 577) Olympiodore (apud Photium, p. 180, 181) ; les historiens ecclésiastiques et les Chroniques. Les Latins ne parlent point de Marcus.
[3509] Cum in Constantino inconstantiam... execrarentur. Sidonius Apollinaris, l. V, epist. 9, p. 139, edit. secund. Sirmond. Cependant Sidonius a pu être tenté de saisir l’occasion de ce jeu de mots pour noircir un prince qui avait dégradé son grand-père.
[3510] Babaudœ est le nom que Zozime leur donne ; peut-être en méritaient-ils un moins odieux. Voyez Dubos (Histoire critique, t. I, p. 203) et cette Histoire ; nous aurons encore occasion d’en parler.
[3511] Vernianus, Didyme, Théodose et Lagodius, qui dans nos cours modernes seraient décorés du titre de princes du sang, n’étaient distingués ni par le rang ni par les privilèges au-dessus de leurs concitoyens.
[3512] Ces Honoriani ou Honoriaci consistaient en deux ban, des d’Ecossais ou Attacotti, deux de Maures, deux de Marcomans, les Victores, les Ascarii et les Gallicani. Notit. imperii, sect. 38, édit. Lab. Ils faisaient partie des cinquante-cinq auxilia Palatina, et sont proprement dénommés εν τα αυλη ταξεις par Zozime, l. VI, p. 374.
[3513] . . . . . . . . . . . . . . . Comitatur euntem
Pallor, et atra Fames ; et saucia lividus ora
Luctus ; et inferni stridentes amine Morbi.
CLAUD., in VI cons. Honor., 321, etc.
[3514] Le comte du Buat a examiné ces obscures transactions (Hist. des Peuples de l’Europe, t. VII, c. 3-8, p. 69-206), et sa laborieuse exactitude peut Fatiguer quelquefois un lecteur superficiel.
[3515] Voyez Zozime, l. V, p. 334, 335. Il suspend son récit peu satisfaisant, pour raconter la fable d’Œmone et du vaisseau Argo, qui fut traîné sur terre depuis le lieu où est située cette ville, jusqu’à la mer Adriatique. Sozomène (l. VIII, c. 25 ; l. IX, c. 4) et Socrate (l. VII, c. 10) jettent une faible lumière ; et Orose (l. VII, c. 38, p. 571) est horriblement partial.
[3516] Zozime, l. V, p. 338-339. Il répète les expressions de Lampadius dans la langue où elles furent prononcées : Non est ista pax, sed pactio servitutis ; et ensuite il les traduit en grec, pour la commodité de ses lecteurs.
[3517] Il venait de la côte de l’Euxin, et exerçait un emploi distingué. Ses actions justifient le caractère que prend plaisir à lui attribuer Zozime (l. V, 340). Saint Augustin révérait la piété d’Olympius, qu’il appelle un vrai fils de l’Église. (Baron., Annal. ecclés., A. D. 408, n° 19, etc. ; Tillemont, Mém. ecclés., t. XIII, p. 467, 468.) Mais les louanges que le saint d’Afrique prostitue si mal à propos, venaient peut-être autant de son ignorance que de son adulation.
[3518] Zozime, l. V, p. 338, 339 ; Sozomène, l. IX, c. 4. Stilichon, pour détourner Honorius de cette vaine entreprise, offrit de faire lui-même le voyage de Constantinople. L’empire d’Orient n’aurait point obéi, et il n’était pas en état d’en faire la conquête.
[3519] Zozime (l. V, p. 336-345) a très longuement ; mais très obscurément raconté la disgrâce et la mort de Stilichon. Olympiodore (apud Photium, p. 177), Orose (l. VII, c. 38, p. 571, 572), Sozomène (l. IX, c. 4) et Philostorgius (l. XI, c. 3 ; l. XII, c. 2) y suppléent un peu dans leurs différents passages.
[3520] Zozime, l. V, p. 333. Le mariage d’un prince chrétien avec deux sœurs scandalise Tillemont (Hist. des Emper., t. V, p. 557), qui prétend que le pape Innocent Ier aurait dû faire quelque démarche relative à une dispense ou à une opposition.
[3521] Zozime parle honorablement de deux de ses amis (l. V, p. 3116), Pierre, chef de l’école des notaires, et le grand chambellan Decuterius. Stilichon s’était assuré un appui dans la chambre à coucher de l’empereur ; et il est étonnant que sous un prince faible cet appui ne l’ait point sauvé.
[3522] Orose (l. VII, c. 38, p. 571, 572) semble copier les manifestes faux et violents que la nouvelle administration répandait dans les provinces.
[3523] Voyez Cod. Theod., l. VII, tit. 16 t ; l. IX, tit. 42, leg. 22. Stilichon est désigné, par le nom de prœdo publicus, qui employait ses richesses ad omnem ditandam, inquietandamque Barbariem.
[3524] Saint Augustin lui-même est satisfait des lois promulguées par Stilichon contre les hérétiques et les idolâtres, lesquelles existent encore dans le code. Il s’adresse à Olympius, seulement pour en obtenir la confirmation. Baronius, Annal. ecclés., A. D. 408, n° 19.
[3525] Zozime, l. V, p. 351. Nous pouvons observer, comme une preuve du mauvais goût de ce siècle, la bizarre magnificence avec laquelle on décorait alors les statues.
[3526] Voyez Rutilius Numatianus (Itiner., l. II, p. 41-60), à qui l’enthousiasme religieux avait dicté quelques vers élégants et expressifs. Stilichon dépouilla aussi les portes du Capitole des lames d’or dont elles étaient ornées, et lut une sentence prophétique gravée à la place qu’elles recouvraient (Zozime, l. V, p. 352). Ces histoires sont ridicules ; cependant l’accusation d’impiété, portée par Zozime, donne du poids à l’éloge qu’il accorde ensuite à regret aux vertus de ce ministre.
[3527] Aux noces d’Orphée (la comparaison est modeste), toutes les parties de la nature animée contribuèrent de quelques dons ; et les dieux eux-mêmes enrichirent leur favori. Claudien n’avait ni troupeaux, ni vignes, ni oliviers ; l’opulente héritière possédait tous ces biens ; mais il porta en Afrique une lettre de recommandation de la part de Sérène, sa Junon, et il devint heureux. Epist. 2, ad Serenam.
[3528] Claudien a pour cet honneur la sensibilité d’un homme qui le mérite (in præfat. Bell. get.). L’inscription sur marbre fut trouvée à Rome dans le quinzième siècle, et dans la maison de Pomponius Lætus. La statue d’un poète infiniment supérieur à Claudien a dû être élevée durant sa vie par des hommes de lettres, ses compatriotes et ses contemporains ; c’était un noble projet.
[3529] Voyez Épigramme 30 :
Mallius indulget somno noctesque diesque :
Insomnis Pharius sacra, profana, rapit.
Omnibus, hoc, Italœ gentes, exposcite votis,
Mallius ut vigilet, dormiat ut Pharius.
Adrien était un Pharien (d’Alexandrie). Voyez sa vie dans Godefroy (Cod. Theod., t. VI, p. 364). Mallius ne dormait pas toujours ; il a composé des dialogues écrits avec élégance, sur les systèmes grecs de la philosophie naturelle. Claudien, in Mall. Theod. consul., 61-112.
[3530] Voyez la première épître de Claudien. Elle trahit cependant la répugnance qu’il voudrait cacher. L’ironie et l’indignation semblent percer dans quelques passages.
[3531] La vanité nationale en a fait un Florentin ou un Espagnol ; mais la première épître de Claudien atteste qu’il est né à Alexandrie. Fabricius, Bibl. lat., t. III, p. 192-202, édit. Ernesti.
[3532] Ses premiers vers latins furent composés sous le consulat de Probinus (A. D. 395).
Romanos bibimus primum, te consule, fontes,
Et latiœ cessit Thalia graia togœ.
Outre ses épigrammes qui existent encore, le poète latin a composé en grec les antiquités de Tarse, d’Anazarbe, de Béryte et de Nicée, etc. Il est plus aisé de remplacer la perte d’une belle poésie que celle d’une histoire authentique.
[3533] Strada (Prolusion, V, VI) le place en concurrence avec Lucrèce, Virgile, Ovide, Lucain et Stace. Balthasar Castiglione est son grand admirateur. Ses partisans sont très nombreux et fort passionnés ; cependant les critiques sévères lui reprochent une profusion de fleurs exotiques et trop abondantes pour le dialecte latin.
[3534] Zozime est le seul qui rende compte des évènements qui se passèrent depuis la mort de Stilichon jusqu’à l’arrivée d’Alaric aux portes de Rome (l. V, p. 347-350).
[3535] L’expression de Zozime est forte et vive, καταφρονησιν εμποιησαι τοις πολεμιοις αρχοντας ; cela suffisait pour exciter le mépris des Barbares.
[3536] Eos qui catholicæ sectæ sunt inimici, intra palatium militare prohibemus. Nullus nobis sit aliqua ratione conjunctus, qui a nobis fide et religione discordat. Cod. Theod., l. XVI, tit. 5, leg. 42 ; et le Commentaire de Godefroy, t. VI, p. 164. On donna à cette loi la plus grande extension, et elle fut exécutée à la rigueur. Zozime, l. V, p. 364.
[3537] Addison (voyez ses ouvrages, vol. II, p. 54, édit. Baskerville) a donné une description très pittoresque de la route qui traverse l’Apennin. Les Goths ne s’amusèrent point à admirer les beautés de cette perspective ; mais ils virent avec satisfaction que le passage étroit pratiqué dans le rocher par Vespasien, et connu sous le nom de Saxa intercisa, était tout à fait abandonné, Cluvier, Italia antiq., t. I, p. 618.
[3538] Hinc alti Clitumni greges, et maxima taures
Victima sœpe tuo perfusi flumine sacro,
Romanos ad templa Deum duxere triumphos.
Outre Virgile, la plupart des poètes latins, Properce, Lucain, Silius Italicus, Claudien, etc., dont les passages sont rapportés dans Cluvier et dans Addison, ont célébré les victimes triomphales du Clitumne.
[3539] Le voyage d’Honorius, qui fit le même trajet, nous a fourni quelques détails sur la marche d’Alaric. Voyez Claudien, in VI cons. Honor., 494-522. La distance mesurée entre Ravenne et Rome était de deux cent cinquante-quatre milles romains. Itinerar., Wesseling, p. 126.
[3540] Tite-Live (l. XXVI, c. 7, 8, 9, 10, 11) décrit la marche et la retraite d’Annibal, et rend le lecteur spectateur en quelque sorte de cette scène intéressante.
[3541] Cynéas, le ministre de Pyrrhus, se sentit de cette comparaison au retour de l’ambassade durant laquelle il avait soigneusement étudié les mœurs et la discipline des Romains. Voyez Plutarque, in Pyrrho, t. II, p. 459.
[3542] Dans les trois census qui furent faits du peuple romain vers le temps de la seconde guerre punique, on trouva les nombres dont voici le détail (voyez Tite-Live, Epitomé, l. XX ; Hist., l. XXVII, 36 ; XXIX, 37), deux cent soixante-dix mille deux cent treize, cent trente-sept mille cent huit, deux cent quatorze mille. La diminution considérable qui se trouvé dans le second, et l’augmentation du troisième, ont paru si extraordinaires, que, malgré le témoignage unanime des manuscrits, plusieurs critiques ont soupçonné quelque erreur dans le texte de Tite-Live. Voyez Drakenborch, ad XXVII, 36 ; et Beaufort, Républ. romain., t. I, p. 325. Ils ne considéraient pas que le second census ne comprenait que ce qui, se trouvait dans Rome, et que le nombre de citoyens était diminué non seulement par la mort, mais aussi par l’absence d’un grand nombre de soldats. Tite-Live affirme que dans le troisième census les légions furent comptées, et que le dénombrement en fut fait par des commissaires particuliers. Du nombre que porte la liste, il faut toujours déduire un douzième d’hommes au-dessus de soixante ans, et incapables de porter les armes. Voyez Population de la France, p. 72.
[3543] Tite-Live considère ces deux incidents comme les effets du hasard et du courage ; mais je soupçonne qu’ils furent conduits tous deux par l’admirable politique du sénat.
[3544] Voyez saint Jérôme, tome I, p. 169, 170, ad Eustochium. Il donne à Paula le titre de Graechorum stirps, soboles Scipionum ; Pauli hœres ; cujus vocabulum trahit ; Martiœ Papyriæ, matris Africani, vera et germana propago. Cette description particulière suppose un titre plus solide que le surnom de Jules, que Toxotius partageait avec mille familles des provinces, de l’Occident. Voyez l’Index de Tacite, des Inscriptions de Gruter, etc.
[3545] Tacite (Annal., III, 55) affirme qu’entre la bataille d’Actium et le règne de Vespasien, le sénat se remplit peu à peu de nouvelles familles des villes municipales et des colonies de l’Italie.
[3546] Nec quisquam procerum tentet (lices rare vetusto
Floreat, et claro cingatur Roma senatu)
Se jactare parem ; sed prima sede relicta
Aucheniis, de jure lices certare secundo.
CLAUD., in Prob. et Olybrii Coss., 18.
Un tel hommage rendu au nom obscur des Auchenii, a fort étonné les critiques ; mais ils conviennent tous que quel que soit le véritable texte, on ne peut appliquer le sens de Claudien qu’à la famille des Aniciens.
[3547] La plus ancienne date relative aux Aniciens dans les Annales de Pighius, est celle de M. Anicius Gallus, Trib. Pl. A. U. C. 506 ; un autre tribun, Q. Anicius, A. U. C. 508, est distingué par le surnom de Prænestinus. Tite-Live (XIV, 43) place les Aniciens au-dessous des familles illustres de Rome.
[3548] Tite-Live, XLIV, 30-31 ; XLV, 3, 26, 43. Il apprécie avec impartialité le mérite d’Anicius, et observe que la gloire du triomphe de l’Illyrie fut obscurcie par celui de la Macédoine, qui venait de le précéder.
[3549] Les dates des trois consulats sont A. U. C. 593, 818, 967 ; les deux derniers sous les règnes de Néron et de Caracalla. Le second de ces consuls ne se distingua que par ses infâmes flatteries. Tacite, Annal., XV, 76. Mais les maisons nobles admettent sans répugnance dans leur généalogie la bassesse et même le crime, pourvu qu’ils puissent servir à en démontrer l’ancienneté.
[3550] Dans le sixième siècle, un ministre d’un roi goth d’Italie (Cassiodore, Variar., l. X, ep. 10-12) parle avec le plus grand respect de la noblesse des Aniciens.
[3551] . . . . . . . . . . . . . . . Fixus in omnes
Cognatos procedit honos ; quemcumque requiras
Hac de stirpe virum, certum est de consule nasci.
Per fasces numerantur avi, semperque renata
Nobilitate virent : et prolem fata sequuntur.
Claudien, in Prob. et Olyb. cons., 125 etc. Les Anniens, dont le nom semble s’être confondu dans celui des Aniciens, furent illustrés par plusieurs consulats, depuis le temps de Vespasien, jusqu’au quatrième siècle.
[3552] Le titre de premier des sénateurs chrétiens paraît justifié par l’autorité de Prudence (in Symmach., I, 553) et par l’éloignement des païens pour la famille Anicienne. Voyez Tillemont, Hist. des Emp., t. IV, p. 183 ; V, p 44 ; Baronius, Annal., A. D. 312, n° 78 ; A. D. 322, n° 2.
[3553] Probus..... claritudine generis, et potentia, et opum magnitudine, cognitus orbi romano, per quem universum pene patrimonia sparsa possedit, juste an secus non judicioli est nostri. (Ammien Marcellin, XVII, 11.) Ses enfants et sa veuve lui élevèrent dans le Vatican un superbe mausolée, qui fut démoli du temps du pape Nicolas V, pour faire place à la nouvelle église de Saint-Pierre. Baronius, qui déplore la destruction de ce monument chrétien, en a conservé avec soin les bas-reliefs et les inscriptions. Voyez Annal. ecclés., A. D. 395, n° 5-17.
[3554] Deux satrapes persans firent le voyage de Milan et de Rome, pour entendre saint Ambroise et voir Probus. (Paulin, in Vit. S. Ambros.) Claudien (in consul. Probin. et Olybr., 30-60) semble manquer de termes pour décrire la gloire de Probus.
[3555] Voyez le poème de Claudien adressé aux deux jeunes consuls.
[3556] Secundinius le manichéen (ap. Baron., Annal. ecclés., A. D. 390, n° 34.
[3557] Voyez Nardini, Roma antica, p. 89, 498, 500.
[3558] Quid loquar inclusas inter laquearia sylvas ;
Vernula quœ vario carmine ludit avis ?
Claudien, Rutil. Numatian. Itinerar. ver., 3. Le poète vivait dans le temps de l’invasion des Goths. Un palais médiocre aurait couvert le bien de Cincinnatus, qui ne contenait que quatre acres. (Val. Maxime, IV, 4.) In laxitatem ruris excurrunt, dit Sénèque, epist. 114. Voyez la note judicieuse de M. Hume dans ses Essais, vol. I, p. 562, dernière édition, in-8°.
[3559] On trouve cette curieuse description de Rome au temps d’Honorius, dans un fragment de l’historien Olympiodore, apud Photium, p. 197.
[3560] Les fils d’Alypius, de Symmaque et de Maxime, dépensèrent durant le temps de leur préture douze ou vingt ou quarante centenaires, ou cent livres pesant d’or. Voyez Olympiodore, apud Phot, p. 197. Cette estimation populaire laisse quelque latitude ; mais il est assez difficile d’expliquer une loi du Code de Théodose (l. VI, leg. 5), qui fixe la dépense du premier préteur à vingt-cinq mille folles, celle du second à vingt mille ; et celle du troisième à quinze mille. Le nom de follis (voyez Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XXVIII, p. 727) s’appliquait également à une bourse de cent vingt-cinq pièces d’argent, et à une petite monnaie de cuivre de la valeur de la deux mille six cent vingt-cinquième partie de cette bourse. Dans le premier sens, les vingt-cinq mille folles auraient été égales à cent cinquante mille livres sterling ; dans le dernier, elles n’en auraient valu que cinq ou six. Le premier serait extravagant, et le second ridicule. Il faut qu’il ait existé quelque valeur moyenne, désignée aussi sous le nom de folles, dont il serait question ici ; mais l’ambiguïté est une faute inexcusable dans l’expression d’une loi.
[3561] Nicopolis..... in Actiaco littore sita possessionis vestræ nunc pars vel maxima est. S. Jérôme, in Præfat. Comment. ad epist. ad. Titum, t. IX, p. 243. M. de Tillemont suppose assez étrangement qu’elle faisait partie de la succession d’Agamemnon. Mém. ecclés., t, XI, p. 85.
[3562] Sénèque, epist. 89. Son discours est dans le’ genre déclamatoire ; nais il était difficile de trouver des expressions qui pussent exagérer l’avarice et le luxe des Romains. Le philosophe n’a pas lui-même été exempt du reproche, s’il est vrai que la rentrée de quadragenties, ce qui excédait la somme de trois cent mille livres sterling, et qu’il exigea rigoureusement de ceux auxquels il les avait prêtés à gros intérêt, excita une révolte en Bretagne. (Dion Cassius, l. LXII, p. 1003). Selon la conjecture de Gale (dans son Itinéraire d’Antonin in Britann., p. 92), le même Faustinus possédait un domaine dans la province de Suffolk près Bury, et un autre dans le royaume de Naples.
[3563] Volusius, riche sénateur (Tacite, Annal., III, 30), préférait toujours pour fermiers ceux qui étaient nés sur ses terres. Columelle, qui adopta de lui cette maxime, raisonne très pertinemment sur ce sujet. De Re rustica, l. I, c. 7, p. 408, édit. Gesner, Leipzig, 1735.
[3564] Valois (ad Ammien, XIV, 6) a prouvé, par le témoignage de saint Chrysostome et de saint Augustin, qu’il était défendu aux sénateurs de prêter leur argent à usure. Cependant il paraît, par le Code Théodosien (voyez Godefroy, ad l. II, tit. 33, t. I, p. 230-289), qu’il leur était permis de prendre six pour cent, ou une moitié de l’intérêt légal ; et ce qu’il y a de particulier, c’est que cette permission fut accordée aux jeunes sénateurs.
[3565] Pline, Hist. nat., XXXIII, 50. Il fixe la masse d’argent à quatre mille trois cent quatre-vingts livres, que Tite-Live porte jusqu’à cent mille vingt-trois livres (XXX, 45). La première estimation paraît fort au-dessous d’une ville opulente ; et la seconde est beaucoup trop considérable pour le buffet d’un particulier.
[3566] Le savant Arbuthnot (Tableau des anc. mon., etc., p. 153) a observé plaisamment, et je crois avec vérité, qu’Auguste n’avait ni vitres à ses croisées, ni chemise sur le corps. Dans le bas-empire, l’usage du linge et du verre devint un peu plus commun.
[3567] Il convient que j’avertisse des changements que j’ai pris la liberté de faire au texte d’Ammien : 1° j’ai fondu ensemble le sixième chapitre du quatorzième livre et le quatrième chapitre du vingt-huitième ; 2° j’ai donné un peu d’ordre et de liaison aux matériaux épars ; 3° j’ai adouci quelques hyperboles extravagantes, et supprimé quelques unes des superfluités de l’original ; 3° j’ai développé des observations qui n’étaient qu’indiquées. En admettant ces licences, on trouvera une version, non pas littérale, mais exacte et fidèle.
[3568] Claudien, qui semble avoir lu l’histoire d’Ammien, parle de cette grande révolution d’un ton beaucoup moins flatteur.
Postquam jura ferox in se communia Cæsar
Transtulit ; et lapsi mores, desuetaque priscis
Artibus, in gremium pacis servile recessi.
De Bell. gildonico, 49.
[3569] Les recherches les plus exactes des antiquaires ont été insuffisantes pour vérifier ces noms extraordinaires. Je suis persuadé, qu’ils ont été inventés par l’historien lui-même, pour éviter toute application de satire personnelle. Toujours est-il vrai que les Romains, longtemps désignés par un seul nom, vinrent par degrés à adopter l’usage d’ajouter à leur nom propre quatre, cinq et même jusqu’à sept pompeux surnoms, comme, par exemple, Marcus-Mœcius-Mæmmius-Furius-Balburius-Cæcilianus-Placidus. Voyez Noris Cenotaph. Pisan, Dissert. IV, p. 438.
[3570] Les carrucœ, ou voitures des Romains, étaient souvent d’argent massif, ciselé ou gravé. Les harnais des mules ou des chevaux étaient embossés d’or. Cette magnificence continua depuis le règne de Néron jusqu’à celui d’Honorius ; et la voie Appienne fut couverte de magnifiques équipages qui allèrent à la rencontre de sainte Mélanie quand elle revint à Rome, six ans avant le siège des Goths. (Sénèque, epist. 87 ; Pline, Hist. natur., XXXVIII, 49 ; Paulin. Nolan. apud Baron, Annal. ecclés., A. D. 397, n° 5.) Cependant le faste est bien remplacé par la commodité, et un carrosse uni, suspendu sur de bons ressorts, vaut infiniment mieux que les charrettes d’argent ou d’or de l’antiquité, portant à plomb sur l’essieu, et ordinairement sans aucun préservatif contre les injures de l’air.
[3571] M. de Valois à découvert dans une homélie d’Asterius, évêque d’Amasée (ad Ammien, XIV, 6), que c’était une mode nouvelle de représenter en broderie des ours, des loups, des lions et des tigres, des bois et des parties de chasse ; et que les élégants plus dévots y substituaient la figure ou la légende de leur saint favori.
[3572] Voyez les Lettres de Pline, I, 6. Trois énormes sangliers furent attirés et pris dans les filets, sans distraire le chasseur philosophe de son étude.
[3573] Le changement du mot Averne, de sinistre signification, qui se trouve dans Ammien, est de peu de conséquence. Les deux lac Averne et Lucrin se communiquaient, et ce fut de ces deux lacs qu’au moyen des prodigieux môles d’Agrippa, fut fait le port Julien, dont l’étroite entrée donnait dans le golfe de Pouzzoles. Virgile, qui demeurait sur les lieux, a décrit (Géorgiques, II, 161) cet ouvrage au moment de son exécution. Ses commentateurs, principalement Cartrou, ont tiré beaucoup de lumières de Strabon, de Suétone et de Dion. Des tremblements de terre et des volcans ont changé la face du pays, et le mont Nuovo a pris depuis 1538 la place du lac Lucrin. Voyez Camillo Pellegrino, Discorsi della Campania Felice, p. 239-244, etc. ; Antonii Sanfelicii Campania, p. 13-88.
[3574] Les regna Cumana et Puteolana ; loca cœtero qui valde expetenda, interpellantium autem multitudine penè fugienda. Cicéron, ad Atticus, XVI, 17.
[3575] L’expression proverbiale d’obscurité cimmérienne a été originairement empruntée d’une description d’Homère (onzième livre de l’Odyssée), qu’il applique à une contrée fabuleuse sur les rives éloignées de l’Océan. Voyez Erasmi Adagia, dans ses Œuvres, t. II, p. 53, édit. de Leyde.
[3576] Sénèque (épit. 123), rapporte trois circonstances curieuses relativement aux voyages des Romains. 1° Ils étaient précédés d’une troupe de cavalerie numide, qui annonçait un grand seigneur par une nuée de poussière. 2° On chargeait sur des mules non seulement les vases précieux, mais encore la fragile vaisselle de cristal et de murra. Le savant traducteur français de Sénèque (t. III, p. 402-422) a presque démontré que murra signifiait des porcelaines de la Chine et du Japon. 3° On enduisait d’une espèce d’onguent les belles figures des jeunes esclaves, pour les mettre à l’abri des effets du soleil ou du grand froid.
[3577] Distributio solemniam sportularum. Les sportulæ ou sportellæ étaient de petits paniers qui étaient supposés contenir une certaine quantité de mets chauds, de la valeur de cent quadrantes, ou environ douze sous et demi. On les rangeait avec ostentation dans la première salle, et on les distribuait à la foule affamée ou servile qui assiégeait la porte. Les satires de Juvénal et les épigrammes de Martial font souvent, mention de cette coutume peu délicate. Voyez aussi Suétone, in Claude, c. 21 ; in Néron, c. 16 ; in Domitien, c. 4-7. Ces paniers de nourriture furent ensuite convertis en larges pièces d’or et d’argent monnayées ou de vaisselles, qui, étaient réciproquement données et acceptées par les citoyens du premier rang (voyez Symmaque, epist. IV, 55 ; IX, 124 ; et Miscell., p. 256), dans les occasions solennelles de mariages ou de consulats, etc.
[3578] En latin glis et loir en français, Ce petit animal habite dans les bois, et paraît privé de mouvement dans les froids rigoureux. Voyez Pline, Hist. nat., t. VIII, p. 82 ; Buffon, Hist. nat., t. VII, p. 158 ; et l’Abrégé de Pennant sur les quadrupèdes, p. 289. On s’occupait dans les maisons de campagne d’élever et d’engraisser une grande quantité de glires ou loirs, et on en faisait un article d’économie très lucratif (Varron, de Re rustica, III, 15). Ce mets fût plus recherché dans les tables somptueuses, depuis la défense ridicule des censeurs. On assure qu’on en fait encore grand cas aujourd’hui à Rome, et que les princes de la maison des Colonnes en font souvent des présents. Voyez Brottier, le dernier éditeur de Pline, tome II, page 558, apud Barbou, 1779.
[3579] Ce jeu, dont le nom peut être traduit par la dénomination plus familière de trictrac, était le passe-temps favori des plus graves Romains, et le vieux jurisconsulte Mutius Scævola avait la réputation de le jouer très savamment. On le nommait ludus duodecim scriptorum, en raison des douze scripta ou lignes qui partageaient également l’alveolus ou la table. On plaçait régulièrement les deux armées, l’une blanche et l’autre noire, sur cette table, et chaque armée consistait en quinze soldats ou calculi, que l’on remuait conformément aux règles du jeu et aux chances des tesseræ ou dés. Le docteur Hyde, qui détaille soigneusement l’histoire et les variations du nerdiludium, nom tiré de la langue persane, depuis l’Irlande jusqu’à Japon, prodigue sur ce sujet peu important un torrent d’érudition classique et orientale. Voyez Syntagma Dissert., t. II, p. 217-405.
[3580] Marius Maximus, homo omnium verbosissimus, qui et mythistoricis se voluminibus implicavit. Vopiscus, in Hist. August., p. 242. Il a écrit la vie des empereurs depuis Trajan jusqu’à Alexandre-Sévère. Voyez Gérard Vossius, de Hist. latin, t. II, c. 3, dans ses Œuvres, vol. IV, p. 57.
[3581] Il y a probablement de l’exagération dans cette satire. Les Saturnales de Macrobe et les Epîtres de saint Jérôme prouvent d’une manière incontestable qu’un grand nombre de Romains, des deux sexes et du premier rang, cultivaient la littérature classique et la théologie chrétienne.
[3582] Macrobe, l’ami de ces nobles Romains, considère les étoiles comme la cause, ou au moins comme l’indice certain des événements futurs. De Somn. Scip., l. I, c. 19, page 68.
[3583] L’histoire de Tite-Live (voyez particulièrement VI, 36) parle sans cesse des extorsions des riches et de la misère des débiteurs indigents. La triste histoire d’un brave et vieux soldat (Denys d’Halicarnasse, l. VI, c. 26, p. 347, édit. Hudson ; et Tite-Live, II, 23) doit s’être répétée fréquemment dans ces premiers temps dont on fait mal à propos l’éloge.
[3584] Non esse in civitate dua millia hominum qui rem haberent. Cicéron, Offic., II, 21 ; Comment. Paul. Manut. in édit. Grœv. Philippe, tribun du peuple, inséra ce dénombrement vague dans son discours, A. U. C. 649 ; et son objet, ainsi que celui des Gracques (voyez Plutarque), était de déplorer et peut-être d’exagérer la misère du peuple.
[3585] Voyez la troisième satire (60-125) de Juvénal, qui se plaint avec indignation,
. . . . . Quamvis quota porno fecis Achæi !
Jampridem Syrus in Tiberim defluxit Orontes ;
Et linguam et mores, etc.
Sénèque tâche de consoler sa mère, en lui faisant observer que presque tous les hommes passent leur vie dans l’exil, et lui rappelle que la plupart des habitants de Rome ne sont point nés dans cette capitale. Voyez Consolation ad Helv., c. 6.
[3586] On trouve dans le quatorzième livre du code de Théodose presque tout ce qui a rapport au pain, au porc salé, à l’huile et au vin, etc. Il traite particulièrement de la police des grandes villes. Voyez surtout les tit. 3, 4, 15, 16, 17, 24. Il parait inutile de transcrire les témoignages secondaires qui se trouvent dans le commentateur Godefroy. D’après cette loi de Théodose, qui apprécie en argent la ration militaire, une pièce d’or (onze schellings) était la valeur de quatre-vingts livres de porc salé, ou de quatre-vingts livres d’huile, ou de douze modii ou mesures de sel. Cod. Theod, l. VIII, tit. 4, leg. 17. Cette évaluation, comparée à une autre de soixante-dix livres de porc salé pour une amphora (Cod. Theod, l. XIV, tit. 4, leg. 4), fixe le prix du vin à environ seize pence la bouteille.
[3587] L’auteur anonyme de la Description du monde (p. 14, t. III, Geograph, minor, Hudson), observe que la Lucanie dans son latin barbare, regio optima, et ipsa omnibus abundans, et lardum multum foras emittit. Propter quod est ire montibus, cujus escam animalium variam, etc.
[3588] Voyez Novell. ad calcem, Cod. Theod. D. Valent., l. I, tit. 15. Cette loi fut publiée à Rome, A. D. 442, le 29 du mois de juin.
[3589] Suétone, in Auguste, c. 42. La plus forte débauche qu’on ait vu faire à cet empereur de son vin favori de Rhétie, n’excéda jamais un sextarius ou demi-pinte. Id., c. 77. Torrentius, ad loc., et les Tables d’Arbuthnot, p. 86.
[3590] Son dessein était de planter des vignes tout le long de la côte d’Etrurie. (Vopiscus, in Hist. August., p. 225), les tristes, incultes et malsaines maremme de la Toscane moderne.
[3591] Olympiodore, apud Phot, p. 197.
[3592] Sénèque (epist. 56) compare les bains de Scipion l’Africain dans sa maison de campagne à Liternum avec la magnificence toujours croissante des bains publics de Rome, longtemps avant l’établissement des bains superbes de Caracalla et de Dioclétien. Le quadrant qu’on payait pour y entrer était la quatrième partie de l’as, à peu près la huitième du penny anglais.
[3593] Ammien (l, XIV, c. 6 ; et l. XXVII, c. 4), après avoir décrit le luxe et l’orgueil des nobles romains, déclame avec la même indignation contre les vices et l’extravagance du peuple.
[3594] Juvénal, Satire XI, 191, etc. Les expressions de l’historien Ammien ne sont ni moins fortes ni moins animées que celles du poète satirique ; et l’un et l’autre peignaient d’après nature. Le nombre de spectateurs que le Cirque pouvait contenir est tiré des Notitiœ de la ville. Les différences que l’on y rencontre prouvent qu’elles ne se copiaient pas ; et ce nombre paraît incroyable, même lorsque l’on considère que, dans ces occasions, tous les habitants de la campagne accouraient en foule dans la capitale.
[3595] Ils composaient à la vérité quelquefois des pièces originales.
. . . . . . . . . . . . . . . Vestigia græca
Ausi descrere et celebrare domestica facta.
Horace, epist. ad Pison, 285 ; et la savante et obscure note de Dacier, qui aurait pu accorder le nom de tragédies au Brutus et au Decius de Pacuvius, ou au Caton de Maternus. L’Octavie attribuée à un des Sénèque existe encore, et ne donne pas grande opinion de la tragédie romaine.
[3596] Du temps de Pline et de Quintilien, un poète tragique était réduit à la triste ressource de louer une grande salle pour y lire sa pièce à l’assemblée qu’il y avait invitée. Voyez Dialog. de Orationibus, c. 9-11 ; et Pline, epist. VII, 17.
[3597] Voyez le dialogue de Lucien, intitulé de Saltatione, t. II, p. 265-317, édit. Reitz. Les pantomimes obtinrent le nom honorable de χειροσοφοι, et on exigeait qu’ils eussent une teinture de tous les arts et de toutes les sciences. Burette (dans les Mém. de l’Acad. des Inscript., t. I, p. 127, etc.) a donné une histoire abrégée de l’art des pantomimes.
[3598] Ammien, l. XIV, c. 6. Il se plaint de ce que les rues de Rome sont pleines de filles qui auraient pu donner des enfants à l’État, et, qui n’ont d’autre occupation que celle de friser leurs cheveux ; et jactari volubilibus gyris, dum exprimunt innumera simulacra, quœ finxere, fabulœ theatrales.
[3599] Lipse (t. III, p. 423, de Magnitudine romana, l. III, c. 3) et Isaac Vossius (Observat. Var., p 26-34) adoptent l’étrange idée de quatre, huit et même quatorze millions d’habitants à Rome, M. Hume, dans ses Essais (volume I, p. 450-457), montre, avec une raison et un bon sens de scepticisme, admirable, une disposition secrète à rabaisser la population des anciens temps.
[3600] Olympiodore, apud Phot., p. 197. Voyez Fabricius, Bibl. græc., t. IX, p. 400.
[3601] In ea autem majestate urbis et civium infinita frequentia innumerabiles habitationes opus est explicare. Ergo cum recipere non possit area planata tantam multitudinem ad habitandum in urbe, ad auxilium altitudinis aedificiorum res ipsa coegit devenire. Vitruve, II, 8. Ce passage, dont je suis redevable à Vossius, est clair, important et remarquable.
[3602] Les témoignages successifs de Pline, Aristide, Claudien, Rutilius, etc., prouvent que ces édits prohibitifs ne suffirent point pour arrêter l’abus. Voyez Lipse, de Magnitudine romana.
[3603] Lisez la troisième satire entière, mais particulièrement 166, 223, etc. La description de la foule entassée dans une insula ou auberge (voyez Pétrone, c. 95, 97) justifie les complaintes de Juvénal ; et Heineccus (Hist. jur. rom., c. 4, p. 181), dont l’autorité n’est pas récusable, nous apprend que, du temps d’Auguste, les différents cœnacula ou appartements d’une insula produisaient ordinairement un revenu de quarante mille sesterces, entre trois et quatre cents livres sterling. (Pandect., l. XIX, tit. II, n° 30), somme qui prouve à la fois la grande étendue des bâtiments publics, et le prix élève des logements qu’ils renfermaient.
[3604] Ce nombre total est composé de mille sept cent quatre-vingts domus ou maisons principales, et quarante-six mille six cent deux insulæ ou habitations du peuple (voyez Nardini, Roma antica, l. III, p. 88) ; et ce dénombrement est justifié par la conformité des textes des différentes Notitiœ. Nardini, l. VIII, p. 498-500.
[3605] Lisez les Recherches de M. de Messance, écrivain exact, sur la population, p. 175-187. Il assigne à Paris, d’après des calculs sûrs ou probables, vingt-trois mille cinq cent soixante-cinq maisons, soixante et onze mille cent quatorze familles, et cinq cent soixante-seize mille six cent trente habitants.
[3606] Ce calcul ne diffère pas beaucoup de celui que M. Brottier, dernier éditeur de Tacite (t. II p. 380), a fait d’après les mêmes principes, quoiqu’il semble prétendre une précision qui n’est ni possible ni fort importante.
[3607] Relativement aux événements du premier siège de Rome, que l’on confond souvent avec le second et avec le troisième, voyez Zozime, l. V, p. 35-354 ; Sozomène, l. IX, c. 6 ; Olympiodore, apud Phot, p. 180 ; Philostorgius, l. XII, c. 3 ; et Godefroy, Dissert., p. 467-475.
[3608] La mère de Lœta portait le nom de Pissumena. On ignore le pays, la famille et le nom de son père. Ducange, Fam. byzant., p. 59.
[3609] Ad nefandos cibos crupit esurientium rabies, et sua invicem membra laniarunt, dum mater non parcit lactenti infantiœ ; et recipit utero, quem paulo ante effuderat. Saint Jérôme, ad Principiam, t. I, p. 121. On raconte les mêmes horreurs du siége de Jérusalem et de celui de Paris. Relativement au dernier, comparez le dixième livre de la Henriade avec le Journal de Henri IV, t. I, p. 47-83 ; et vous observerez qu’un simple récit de ces faits est infiniment plus pathétique que les descriptions les plus recherchées d’un poème épique.
[3610] Zozime (l. V, p. 355, 356) parle de ces cérémonies comme un Grec qui n’avait aucune connaissance des superstitions romaines ou toscanes. Je soupçonne qu’elles consistaient en deux parties, l’une secrète et l’autre publique. La première était probablement une imitation des enchantements au moyen desquels Numa avait fait descendre Jupiter et, son tonnerre sur le mont Aventin,
. . . Quid agani laqueis, quœ carmina dicant
Quaque trahant superis sedibus arte Jovem,
Scire nefas homini.
Les ancilia ou boucliers de Mars, les pignora imperiï que l’on portait en procession aux calendes de mars, tiraient leur origine de cet événement mystérieux. (Ovide, Fastes, III, 259-398.) Le dessein était probablement de rétablir cette ancienne fête que Théodose avait supprimée. En ce cas-là, nous retrouvons une date chronologique (le 1er mars A. D. 409) que l’on n’a point encore remarquée.
[3611] Sozomène (l. IX, c. 6) insinue que cette expérience fut tentée sans succès ; mais il ne parle point d’Innocent et Tillemont (Mém. ecclés., tome X, p. 645) est décidé de ne point croire qu’un pape ait été capable de cette complaisance impie.
[3612] Le poivre était l’ingrédient favori de la cuisine la plus recherchée des- Romains ; et la meilleure espèce se vendait communément quinze deniers, ou environ dix schellings la livre. Voyez Pline, Hist. nat., XII, 14. On l’apportait des Indes, et le même pays, la côte de Malabar, en fournit toujours très abondamment ; mais le commerce et la navigation ont multiplié la quantité et diminué le prix. Voyez, Hist. polit. et philos., etc., t. I, p. 457.
[3613] Ce chef des Goths est nommé par Jornandès et par Isidore, Athaulphe ; par Zozime et Orose, Ataulphe ; et par Olympiodore, Adoulphe. Je me suis servi du nom célèbre d’Adolphe, autorisé ici par l’usage des Suédois, frères ou fils des anciens Goths.
[3614] Le traité entre Alaric et les Romains, etc., est tiré de Zozime, l. V, p. 354, 355, 358, 359, 362, 363. Ce que nous savons des circonstances qui l’accompagnèrent n’est pas assez considérable, et assez intéressant pour exiger d’autre citation.
[3615] Zozime, l. V, p. 367, 368, 369.
[3616] Zozime, l. V, p. 360, 361, 362. L’évêque évita, en restant à Ravenne, les calamités qui menaçaient la ville. Orose, l. VII, c. 39, p. 573.
[3617] Relativement aux aventures d’Olympius et de ses successeurs au ministère, voyez Zozime, l. V, p. 363, 365, 366 ; et Olympiodore, ap. Phot., 180, 181.
[3618] Zozime (l. V, p. 364) raconte cette circonstance avec une satisfaction visible, et célèbre le caractère de Gennerid comme le dernier qui fit honneur au paganisme expirant. Le concile de Carthage n’était pas de cette opinion lorsqu’il députa quatre évêques à la cour de Ravenne pour se plaindre d’une loi nouvellement publiée qui exigeait que toutes les conversions au christianisme fussent libres et volontaires. Voyez Baronius, Annal. ecclésiastiques, A. D. 409, n° 12 ; A. D. 410, n° 47, 48.
[3619] Zozime, I. V, p. 367, 368, 369. Cet usage de jurer par la tête, la vie, la sûreté ou le génie du souverain, était très ancien en Égypte et en Scythie. (Genèse, XLII, 15.) L’adulation le fit bientôt passer chez les Césars ; et Tertullien se plaint de ce que, dans son temps, ce serment était le seul pour lequel les Romains affectassent de conserver du respect. Voyez l’élégante Dissertation de l’abbé Massieu sur les serments de l’antiquité, Mém. de. l’Acad. des Inscript., t. I, p. 208, 209.
[3620] Zozime, l. V, p. 368, 369. J’ai adouci les expressions d’Alaric, qui s’étend trop pompeusement sur l’histoire de Rome.
[3621] Voyez Suétone, in Claude, c. 20 ; Dion Cassius, l. LX, 949, édit. Reimar ; la vive description de Juvénal, satire XII, 75, etc. Dans le seizième siècle, tandis que les restes du port d’Auguste étaient encore visibles, les antiquaires en esquissèrent le plan (voyez d’Anville, Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XXX, p. 198) ; et déclarèrent avec enthousiasme que tous les monarques de l’Europe réunis ne parviendraient point à exécuter un pareil ouvrage. Bergier, Hist. des grands chemins des Romains, t. II, p. 356.
[3622] Ostia tiberina. (Voyez Chivier, Italia antiqua, t. III, p. 870-879.) Les deux bouches du Tibre étaient séparées par l’île sacrée, triangle équilatéral dont les côtés étaient évalués à environ deux milles. La colonie d’Ostie était placée immédiatement au-delà du bras gauche ou méridional de la rivière et le port au-delà du bras droit au septentrional ; et la distance entre leurs restes, selon la carte de Cingolani, est d’un peu plus de deux milles. Du temps de Strabon, le sable et la vase avaient presque bouché le port d’Ostie ; le progrès de cette même cause a augmenté l’étendue de l’île sainte, et insensiblement Ostie et le port se sont trouvés à une distance considérable du rivage. Les canaux à sec, fiumi morti, et les vastes marais, stagno di Ponente, di Levante, marquent les retraites de la rivière et les efforts de la mer. Consultez sur l’état de cette plage triste et solitaire, l’excellente carte de l’État ecclésiastique, par les mathématiciens de Benoît XIV, une vue de l’état présent de l’Agro romano, en six feuilles, par Cingolani, qui contient cent treize mille huit cent dix-neuf rubbia, environ cinq cent soixante-dix mille acres ; et la grande carte topographique d’Ameti, en huit feuillés.
[3623] Dès le troisième siècle (Lardner, Crédibilité de l’Évangile, part 2, vol. III, p. 89-82), ou du moins dès le quatrième (Carol. à sancto Paulo, Notit. ecclés., p. 47), le port de Rome était devenu une ville épiscopale, qui a été démolie, à ce qu’il paraît, dans le neuvième siècle, par le pape Grégoire IV, au temps des incursions des Arabes. Elle se trouve aujourd’hui réduite à une auberge, une église, et une maison ou palais de l’évêque, qui est un des six cardinaux de l’Eglise romaine. Voyez Eschinard, Descrizione di Roma et dell Agro romano, p. 328.
[3624] Relativement à l’élévation d’Attale, consultez Zozime, l. VI, p. 377-380 ; Sozomène, l. 9, c. 8, 9. Olympiodore, apud. Phot., p. 180, 181 ; Philostorgius, l. XII, c. 3 ; et Godefroy, Dissertat., p. 470.
[3625] Nous pouvons admettre le témoignage de Sozomène relativement au baptême arien d’Attale, et celui de Philostorgius relativement à son éducation païenne. La joie visible de Zozime et le mécontentement qu’il impute à la famille Anicienne, ne font pas présumer favorablement du christianisme du nouvel empereur.
[3626] Il porta l’insolence jusqu’à déclarer qu’il ferait mutiler Honorius avant de l’envoyer en exil ; mais cette assertion de Zozime est contredite par le témoignage plus impartial d’Olympiodore. Il impute cette proposition odieuse à la bassesse et peut-être à la perfidie de Jovius, et assure qu’elle fût absolument rejetée par Attale.
[3627] Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 2.
[3628] Voyez la cause et les circonstances de la chute d’Attale, dans Zozime, l. VI, p. 380-383 ; Sozomène, l. IX, c. 8 ; Philostorgius, l. XII, c. 3. Les deux amnisties (Cod. Theod., l. IX, tit. 38, leg. II, 12) qui furent publiées le 12 février et le 8 d’août, A. D. 410, sont évidemment relatives à cet usurpateur.
[3629] In hoc, Alaricus ; imperatore facto, infecto, refecto ac defecto..... mimum risit, et ludum spectavit imperii. Orose, l. VII, c. 42, p. 582.
[3630] Zozime, l. VI, p. 384 ; Sozomène, l. IX, c. 9 ; Philostorgius, l. XII, c. 3. Dans cet endroit, le texte de Zozime se trouve mutilé ; et nous avons perdu le reste de son sixième et dernier livre qui finissait par le sac de Rome. Quoique cet historien puisse être accusé de partialité et de crédulité, nous ne nous en voyons point privé sans quelque regret.
[3631] Adest Alaricus, trepidam Romam obsidet, turbat, irrumpit. Orose, l. VII, c. 39, p. 573. Il raconte en sept mots ce grand événement ; mais il remplit des pages entières de la dévotion des Goths. J’ai tiré d’une histoire invraisemblable de Procope, les circonstances qui m’ont paru avoir quelque air de probabilité. (Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 2.) Il suppose que la ville fut prise tandis que les sénateurs dormaient après leur dîner ; mais saint Jérôme, dont le témoignage a beaucoup d’autorité, assure, avec plus de vraisemblance, que ce fut dans la nuit : Nocte Moab capta est ; nocte cecidit murus ejus. Tome I, page 121, ad Principiam.
[3632] Orose (l. VII, c. 39, p. 573-576) applaudit à la piété des Goths chrétiens, sans paraître réfléchir que le plus grand nombre était de la secte d’Arius. Jornandès (c. 30, p. 653) et Isidore de Séville (Chron., p. 714, édit. Grot.), qui étaient fort attachés au parti des Goths, ont répété et embelli ces histoires édifiantes. Selon Isidore, on entendit dire à Alaric lui-même qu’il faisait la guerre aux Romains et non pas aux saints apôtres : tel était le style du septième siècle. Deux cents ans plus tôt, le mérite et la gloire étaient attribués au Christ et non pas à ses apôtres.
[3633] Voyez saint Augustin, de Civit. Dei, l. I, c. 16. Il cite les exemples de Troie, de Syracuse et de Tarente.
[3634] Saint Jérôme, t. I, p. 121, ad Principiam. Il applique au sac de Rome les expressions énergiques de Virgile :
Quis cladem illius noctis, quis funera fando,
Explicet ? etc.
Procope (l. I, c. 2) affirme que les Goths massacrèrent un grand nombre de Romains. Saint Augustin (de Civit. Dei, l. I, c. 12, 13) offre aux chrétiens des motifs de consolation pour la mort de ceux dont les cadavres, multa corpora, restèrent sans sépulture, in tanta strage. Baronius a tiré des écrits des différents pères de l’Église quelques lumières sur le pillage de Rome. Annal. ecclés., A. D. 410, n° 16-44.
[3635] Sozomène, l. IX, c. 10. Saint Augustin (de Civ. Dei, c. 17) assure que quelques vierges ou matrones se donnèrent la mort pour éviter d’être violées ; et quoiqu’il admire leur courage, ses opinions théologiques le forcent â blâmer leur présomptueuse imprudente. Peut-être le bon évêque d’Hippone crut-il trop facilement à des actes d’héroïsme qu’il blâmait avec trop de sévérité. Les vingt vierges, supposé qu’elles aient existées, qui se jetèrent dans l’Elbe lorsque Magdebourg fut pris d’assaut, ont été multipliées au nombre de douze cents. Voyez l’Hist. de Gustave-Adolphe, par Harte, v. I, p. 308.
[3636] Voyez saint Augustin, de Civit. Dei, l. I, c. 16-18. Il traite ce sujet avec beaucoup d’attention, et après avoir admis qu’il ne peut point y avoir de crime sans consentement, il ajoute : Sed quia non solutra quod ad dolorem, verum etiam quod ad libidinem pertinet, in corpore alieno perpetrari potest, quicquid tale factum fuerit, etsi retentam constantissimo animo pudicitiam non excutit, pudorem tamen incutit, ne credatur factum cum mentis etiam voluntate, quod fieri fortasse sine carnis aliqua voluptate non potuit. Dans le chapitre 18 il fait quelques distinctions curieuses entre la virginité morale et la virginité physique.
[3637] Marcella, Romaine également distinguée par son rang, par son âge et par sa piété, fut renversée à terre et inhumainement battue et fouettée : Cæsam fustibus flagellisque, etc. Saint Jérôme, tome I, p, 121, ad Principiam. (Voyez saint Augustin, de Civ. Dei, l. I, c. 10.) Le moderne Sacco di Roma, p. 208, donne une idée des différentes tortures que l’on faisait souffrir aux prisonniers pour découvrir leurs trésors.
[3638] L’historien Salluste, qui pratiquait utilement les vices qu’il a censurés avec éloquence, employa les dépouilles de la Numidie à embellir son palais et ses jardins sur le mont Quirinal. L’endroit où il était situé est occupé aujourd’hui par l’église de Sainte-Susanne, séparée par une seule rue des bains de Dioclétien, et peu éloignée de la porte Salarienne. Voyez Nardini, Roma antica, p. 192, 193 ; et le grand Plan de Rome moderne, par Nolli.
[3639] Les expressions de Procope sont claires et modérées, de Bell. vandal, l. I, c. 2. La Chronique de Marcellin paiâ4t s’exprimer trop fortement, partem urbis Romœ cremavit ; et les expressions de Philostorgius, εν ερειπιοις δε της πολεος κειμένης (l. XII, c. 3), donnent une idée fausse et exagérée. Bargæus a composé une Dissertation particulière pour prouver que les édifices de Rome ne furent point détruits par les Goths et par les Vandales.
[3640] Orose, l. II, c. 19, p. 143. Il semblerait désapprouver toutes sortes de statues ; vel Deum vel hominem mentiuntur. Elles représentaient les rois d’Albe et de Rome depuis Enée, les Romains qui s’étaient illustrés par les armes ou par les arts et les Césars qu’on avait mis au rang des dieux. Le nom de Forum, dont il se sert, est un peu équivoque, puisqu’il en existait cinq principaux ; mais comme ils étaient tous contigus les uns aux autres dans la plaine qui est environnée par les monts Capitolin, Quirinal, Esquilin et Palatin, on peut les regarder comme ne faisant qu’un seul forum. Voyez la Roma antiqua, de Donat, p. 162-201 ; et la Roma antica de Nardini, p. 212-273. La première est plus utile pour les anciennes descriptions, et la seconde pour la topographie actuelle.
[3641] Orose (l. II, c. 19, p. 142) compare la cruauté des Gaulois à la clémence des Goths. Ibi vix quemquam inventum senatorem, qui vel absens evaserit ; hic vix quemquam requiri, qui forte ut latens perierit. Mais cette antithèse a un air de recherche qui ne ressemble point à la vérité ; et Socrate (l. VII, c. 10) affirme, peut-être tout aussi faussement, qu’un grand nombre de sénateurs furent massacrés après avoir souffert les plus cruelles tortures.
[3642] Multi christiani in captivitatem ducti sunt (saint Augustin, de Civit. Dei, l. I, c. 14) ; et les chrétiens ne furent pas plus maltraités que les autres.
[3643] Voyez Heineccius, Antiq. juris roman, t. I, p.96.
[3644] Appendix, Cod. Theod., XVI ; in Sirmond, opera, t. I, p. 135. Cet édit fut publié le 11 décembre, A. D. 408, et annonce plus de sagesse qu’on ne pouvait en attendre des ministres d’Honorius.
[3645] Rutilius, in Itiner., l. I, 325. L’île est connue aujourd’hui sous le nom de Giglio. Voyez Cluvier, Ital. antiq., l. II, p. 502.