[2837] Ος τις εντολην πληρων τω σφων αρχοντι. Ces mots obscurs et équivoques peuvent avoir rapport à saint Athanase, qui se trouvait incontestablement, et sans rivaux, le premier des prêtres chrétiens. Libanius, de ulcisc. Jul. Nece, c. 5, p. 149 ; La Bletterie, Hist. de Jov., t. I, p.179.
[2838] L’orateur Fabricius (Biblioth. græc., t. VII, p. 145-179) jette des soupçons, demande une enquête, et insinue qu’on pourra obtenir des preuves. Il attribue les succès des Huns au criminel oubli qui a laissé la mort de Julien sans vengeance.
[2839] Aux funérailles de Vespasien, le comédien qui jouait le rôle de cet empereur économe, demanda avec inquiétude combien coûterait sa sépulture ; et lorsqu’on lui eut répondu quatre-vingt mille livres (centies) : Donnez-moi, dit-il, la dixième partie de cette somme, et jetez mon corps dans le Tibre. Suétone, in Vespasien, c. 19, avec les notes de Casaubon et de Gronovius.
[2840] Saint Grégoire (Orat. 4, p. 119, 120) compare cette ignominie et ce ridicule prétendus, aux honneurs que reçut Constance au moment de ses funérailles, où un chœur d’anges chanta ses louanges sur le mont Taurus.
[2841] Quinte-Curce, l. III, c. 4. On a souvent critiqué le luxe de ses descriptions ; ruais l’historien pouvait décrira une rivière dont les eaux avaient manqué d’être si funestes à Alexandre.
[2842] Libanius, Orat. parental., c. 156, p. 377. Il convient cependant, avec reconnaissance, de la libéralité des deux frères du sang royal, qui décorèrent le tombeau de Julien. De ulcisc. Jul. Nece, c. 7, p. 152.
[2843] Cujus suprema et cineres, si quis tunc justè consuleret, non Cydnus videre deberet, quamvis gratissimus amuis et liquidus : sed ad perpetuandam gloriam rectè factorum præterlambere Tiberis, intersecans urbem æternam, divorumque veterum monumenta prœstringens. Ammien, XXV, 10.
[2844] Les médailles de Jovien sont ornées de victoires, de couronnes de laurier et d’ennemis captifs. (Ducange, Famil. byzantin., p. 52.) La flatterie ressemble au suicide extravagant qui se déchire de ses propres mains.
[2845] Jovien rendit à l’Église τον αρχαιον κοσμον, expression forte et intelligible. (Philostorgius, l. VIII, c. 5 ; Dissertat. de Godefroy, p. 329 ; Sozomène, l. VI, c. 3.) La nouvelle loi, qui condamnait le rapt ou le mariage des religieuses (Cod. Théod., l. IX, tit. XXV, leg. 2), est exagérée par Sozomène, qui suppose qu’un regard amoureux, l’adultère du cœur, était puni de mort par le législateur évangélique.
[2846] Comparez Socrate, l. III, c. 25, et Philostorgius, l. VIII, c. 6, avec les Dissertations de Godefroy, p. 330.
[2847] Le mot céleste exprime faiblement l’adulation impie et extravagante de Jovien vis-à-vis d’Athanase, την προς τον Θεον των ολων ομοιωσεως. (Voyez la lettre originale dans saint Athanase, t. II, p. 33.) Saint Grégoire de Nazianze (Orat. XXI, p. 392) célèbre l’amitié mutuelle de Jovien et de saint Athanase. Ce furent les moines d’Égypte qui conseillèrent au primat de faire le voyage. Tillemont, Mém. ecclés., t VIII, p. 221.
[2848] Saint Athanase est peint avec esprit par La Bletterie, à l’occasion de son séjour à la cour d’Antioche. (Histoire de Jovien, t. I, p. 121-148.) Cet historien traduit les conférences singulières et authentiques de l’empereur avec le primat d’Égypte et les députés des ariens. L’abbé n’est pas satisfait des plaisanteries grossières de Jovien ; mais il regarde comme une justice sa partialité, pour saint Athanase.
[2849] La date de sa mort est incertaine. (Tillemont, Mém. ecclés., t. VIII, p. 719-723.) Mais la date A. D. 373, mai 2, celle qui s’accorde le mieux avec la raison et avec l’histoire, est constatée par l’histoire authentique de sa vie. Maffei, Osservazioni letterarie, t. III, p. 81.
[2850] Voyez les Observations de Valois et de Jortin (Remarques sur l’Hist. ecclés., v. 4, p. 38) sur la lettre originale de saint Athanase, conservée par Théodoret (l. IV, c. 3). Dans quelques-uns des manuscrits, cette promesse indiscrète est supprimée, peut-être par des catholiques jaloux de la réputation prophétique de leur chef.
[2851] Saint Athanase (apud Théodoret, l. IV, c. 3) exagère le nombre des orthodoxes qui composaient, dit-il, le monde entier : cette assertion s’est trouvée véritable trente ou quarante ans après.
[2852] Socrate (l. III, c. 24), saint Grégoire de Nazianze (Orat. IV, p. 131) et Libanius (Orat. parental., c. 148, p. 369) expriment les sentiments qu’éprouvaient alors leurs factions respectives.
[2853] Themistius, Orat. V, p. 63-71, édit. Hardouin, Paris., 1684. L’abbé de La Bletterie remarque judicieusement (Hist. de Jovien, t. I, p. 199) que Sozomène a omis de parler de la tolérance générale, et que Themistius a passé sous silence l’établissement de la religion catholique. Chacun d’eux a rejeté ce qui lui était désagréable, et supprimé la partie de l’édit qu’il regardait comme moins honorable pour l’empereur Jovien.
[2854] Οι δε Αντιοχεις ουκ ηδεως διεκειντο προς αυτον . αλλ’ επεσκωπτον αυτον ωδαις και παρωδιαις και τοις καλουμενοις φαμωσοις. (famosis libellis.) Jean d’Antioche, in excerpta Vales., p. 845. Les libelles d’Antioche peuvent être admis sur le moindre témoignage.
[2855] Comparez Ammien (XXV, 10), qui omet le nom des Bataves, avec Zozime (l. III, p. 197), qui transporte la révolte de Reims à Sirmium.
[2856] Quos capita scholarum ordo castrensis appellat. Ammien, XXV, 10 ; et Valois, ad locum.
[2857] Cujus vagitus, pertinaciter reluctantis, ne in curuli, sella veheretur ex more, id quod inox accidit, protendebat. Auguste et ses successeurs sollicitèrent respectueusement une dispense d’âge pour les fils ou les neveux qu’ils élevèrent au consulat ; mais la chaise curule du premier Brutus n’avait jamais été profanée par un enfant.
[2858] L’Itinéraire d’Antonin place Dadastana à cent vingt-cinq milles romains de Nicée, et à cent dix-sept d’Ancyre. (Itinéraire de Wesseling, p. 142.) Le Pèlerin de Bordeaux, en omettant quelques postes, réduit la distance entière de deux cent quarante-deux à cent quatre-vingt et un milles. Wesseling, p. 571.
[2859] Voyez Ammien (XXV, 10) ; Eutrope (X, 18), qui pouvait être aussi présent ; saint Jérôme (tom. I, p. 26, ad Heliodorum) ; Orose (VIII, 31) ; Sozomène (l. VI, c. 6) ; Zozime (l. III, p. 197-198) ; et Zonare (t. II, l. XIII, p. 28-29). Nous ne pouvons nous attendre à ce qu’ils s’accordent parfaitement sur tous les points, et nous ne nous arrêterons pas à discuter les différences légères qui peuvent se trouver entre eux.
[2860] Ammien, dérogeant à sa candeur et à son bon sens ordinaires, compare la mort du débonnaire Jovien à celle du second Africain, qui excita la crainte et le ressentiment de la faction populaire.
[2861] Saint Chrysostome, t. I, p. 336-344, édit. Montfaucon. L’orateur chrétien essaie de consoler une veuve par l’exemple des illustres infortunés. Il observe que neuf empereurs qui avaient régné de son temps, en y comprenant Gallus, Constantin et Constance, étaient les seuls qui eussent terminé leur vie par une mort naturelle. De telles consolations n’ont jamais eu le pouvoir de sécher une seule larme.
[2862] Dix jours paraissent à peine suffisants pour la marche et pour l’élection ; mais on peut observer, 1° que les généraux avaient le droit de se servir des postes publique pour eux, pour leur suite et pour leurs commissions ; 2° que les troupes, pour le soulagement des villes, marchaient en plusieurs divisions, et que l’avant-garde pouvait être arrivée à Nicée, tandis que l’arrière-garde était encore à Ancyre.
[2863] Ammien, XXVI, 1 ; Zozime, l. III, p. 198 ; Philostorgius, l. VIII, c. 8 ; et Godefroy, Dissert., p. 334. Philostorgius, qui semble avoir rassemblé des détails curieux et authentiques, attribue le choix de Valentinien au préfet Salluste, au maître générai Arinthæus, à Dagalaiphus, comte des domestiques, et au patricien Datianus, dont les pressantes recommandations eurent, de la ville d’Ancyre où ils étaient, une grande influence sur l’élection.
[2864] Ammien, XXX, 7-9, et Victor le Jeune, ont donné le portrait de Valentinien, qui précède naturellement et éclaircit l’histoire de son règne.
[2865] A Antioche, ayant été obligé d’accompagner Julien au temple, il frappa un prêtre qui voulut le purifier avec l’eau lustrale. (Sozomène, l. VI, c. 6 ; Théodoret ; l. III, c. 15.) Cette espèce de défi public pouvait convenir à Valentinien ; mais elle ôte toute vraisemblance à ce qu’on a dit de l’indigne délation du philosophe Maxime, qui supposerait un délit plus secret. Zozime, l. IV, p. 200-201.
[2866] Socrate (l. IV), Sozomène (l. VI, c. 6) et Philostorgius (l. VIII, c. 7, avec les Dissertations de Godefroy., p. 293), disent que ce pardon fut précédé d’un exil à Mélitène ou en Thébaïde : le premier est possible.
[2867] Ammien, dans une digression longue, parce qu’elle est déplacée (XXVI, 1, et Valois, ad locum) suppose assez légèrement qu’il comprend une question astronomique à laquelle ses lecteurs n’entendent rien. Censorin (de Die natali, c. 20) et Macrobe (Saturnales, l. I, c. 12-16) traitent ce sujet avec plus de sens et de jugement. La dénomination de bissextile, qui marque l’année funeste, est dérivée de la répétition du sixième jour des calendes de mars. Saint August., ad januarium, epist. 119.
[2868] Le premier discours de Valentinien est abondant dans Ammien (XXVI, 2), concis et sentencieux dans Philostorgius (l. VIII, c. 8).
[2869] Si tuos amas, imperator optime, habes fratrem. Si rempublicam, quœre quem vestias (Ammien, XXVI, 4). Dans le partage de l’empire, Valentinien conserva pour lui ce sincère conseiller, c. 6.
[2870] In suburbano, Ammien, XXVI, 4. Le fameux Hebdomon ou Champ-de-Mars était à sept stades ou sept milles de Constantinople. Voyez Valois et son frère ad loc., et Ducange, Const., l. II, p. 140, 141, 172, 173.
[2871] Participem quidem legitimum potestatis ; sed modum apparitoris morigerum, ut progrediens aperiet textus. Ammien, XXVI, 4.
[2872] Malgré l’autorité de Zonare, de Suidas et de la Chronique de Paschal, M. de Tillemont (Hist. des Empereurs, t. X, p. 671) a bien envie de révoquer en doute des histoires si avantageuses pour un païen.
[2873] Eunape célèbre et exagère les souffrances de Maxime, p. 82, 83. Cependant il convient que ce sophiste ou magicien, favori coupable de Julien et ennemi personnel de Valentinien, en fut quitte pour le paiement d’une légère amende.
[2874] L’accusation vague d’une réforme générale (Zozime, l. IV, p. 201) est réfutée par Tillemont, t. V, p. 21.
[2875] Ammien, XXVI, 5.
[2876] Ammien dit en termes vagues : Subagrestis ingenii, nec bellicis, nec liberalibus studiis eruditus (Ammien, XXVI, 14). L’orateur Themistius, avec l’impertinente vanité d’un Grec, désire, dit-il, pour la première fois, de pouvoir parler la langue latine ; parce qu’elle est l’idiome de son souverain. Orat. 6, p. 71.
[2877] Le degré incertain d’alliance ou de consanguinité est exprimé par ανεψιος, cognatus, consobrinus. Voyez Valois, ad Ammien, XXIII, 3. La mère de Procope pouvait être sœur de Basilina et du comte Julien, la nièce et l’oncle de l’apostat. Ducange, Fam. byzant., p. 49.
[2878] Ammien, XXIII, XXVI, 6. Il raconte ce fait en hésitant : Susurravit obscurior fama ; nemo enim dicti auctor exstitit verus. C’est au moins une preuve que Procope était païen. Cependant sa religion ne semble avoir eu aucune influence ou favorable ou contraire à ses prétentions.
[2879] Il prit pour retraite la maison de campagne d’Eunomius l’hérétique, dans l’absence et sans le consentement du maître, qui n’en fut pas même instruit, et qui échappa cependant avec peiné à une sentence de mort. Il fut banni dans la partie la plus reculée de la Mauritanie. Philostorgius, l. IX, c. 5-8 ; et Godefroy, Dissert., p. 369-378.
[2880] Hormisdœ maturo juveni, Hormisdæ regalis illius filio, potestatem proconsulis detulit ; et civiliæ, more veterum, et bella, recturo. (Ammien, XXVI, 8.) Le prince de Perse s’en tira honorablement, et fut rétabli (A. D. 380) dans le même office de proconsul de la Bithynie. (Tillemont, Histoire des Empereurs, t. V, p. 204.) J’ignore si la race de Sassan se perpétua. Je trouve (A. D. 514) un pape du nom d’Hormisdas ; mais il était né à Frusino, en Italie. Pagi, Brev. pontific., p. 247.
[2881] La jeune rebelle fut ensuite mariée à l’empereur Gratien ; mais elle mourut peu de temps après, sans laisser d’enfant. Voyez Ducange, Fam. byzant., p. 48-59.
[2882] Sequimini, culminis summi prosapiam, dit Procope, qui affectait de mépriser la naissance obscure et l’élévation fortuite du Pannonien parvenu. Ammien, XXVII, 7.
[2883] Et dedignatus hominem superare certamine despicabilem, autoritatis et celsi fiduciâ corporis, ipsis hostibus jussit, suum vincire rectorem : atque, ita turmarum antesignanus umbratilis comprensus suorum manibus. Saint Basile célèbre la force et la beauté d’Arinthæus, nouvel Hercule, et il supposé que Dieu l’avait crée comme un modèle inimitable de la perfection humaine. Les peintres ni les sculpteurs ne parvinrent point à attraper sa ressemblance, et les historiens paraissaient fabuleux lorsqu’ils racontaient ses exploits. Ammien, XXVI, et Valois, ad locum.
[2884] Ammien place le champ de bataille en Lycie, et Zozime à Thyatire, ce qui fait une différence de cent cinquante milles Mais Thyatire alluitur Lyco (Pline, Hist. nat., V, 31 ; Cellarius, Géogr. antiq., tom. II, p. 79), et les copistes ont pu convertir une petite rivière en une grande province.
[2885] Les aventures, l’usurpation et la chute de Procope, sont racontées en ordre par Ammien (XXVI, 6, 7, 8, 9, 10) ; et par Zozime (l. IV, p. 203-210). Ils servent à s’éclaircir mutuellement, et se trouvent rarement en contradiction. Themistius (Orat. 7, p. 91, 92) ajoute quelques louanges serviles, et Eunape quelques satires malignes (p. 83, 84).
[2886] Libanius, de ulcisc. Julian. Nece, c. 9, p. 158, 159. Le philosophe déplore la frénésie publique ; mais il n’attaque point après leur mort la justice des empereurs.
[2887] Les jurisconsultes anglais et français de notre siècle croient à la théorie, mais nient la pratique de la magie. (Denisart, Recueil des Décisions de jurisprudence, au mot sorcier, t. IV, p. 553 ; Comment. de Blackstone, vol. IV, p. 60.) Comme la saine raison devance ou surpasse toujours la sagesse publique, le président de Montesquieu (Esprit des Lois, l. XII, c. 5-6) rejette tout à fait l’existence de la magie.
[2888] Voyez les Œuvres de Bayle t. III, p. 567-539. Le sceptique de Rotterdam déploie à ce sujet, selon son ordinaire, un singulier mélange de vivacité, d’esprit et de connaissances mal liées.
[2889] Les païens distinguaient la bonne et la mauvaise magie par les dénominations de théurgique et de gœtique (Hist. de l’Acad., etc., t. VII, p. 25). Mais ils n’auraient pu défendre cette distinction obscure contre la logique serrée de Bayle. Dans le système des juifs et des chrétiens, tous les démons sont des esprits infernaux, et tout commerce avec eux est un crime digne de mort et de damnation éternelle.
[2890] La Canidia d’Horace (Carm., l. V, Od. 5, avec les notes de Dacier, et les explications de Sanadon) est une magicienne connue. L’Erictho de Lucain (Pharsale, VI, 430-830) est ennuyeuse et même dégoûtante, mais quelquefois sublime. Elle reproche aux Furies leur délai, et les menace, avec des expressions effrayantes par leur obscurité, de les appeler par leurs véritables noms, de faire connaître sous ses traits véritables l’infernale et mystérieuse. Hécate, et d’invoquer les puissances secrètes qui habitent au-dessous des enfers.
[2891] Genus hominum potentibus infidum, sperantibus fallax, quod in civitate nostrâ et vetabitur semper et retinebitur. (Tacite, Hist., I, 22.) Voyez saint Augustin, de Civit. Dei, l. VIII ; c. 19 ; et le Code de Théod., l. XI, tit. XVI, avec les Commentaires de Godefroy.
[2892] Une consultation criminelle causa la persécution d’Antioche. On rangea les vingt-quatre lettres de l’alphabet autour d’un trépied magique, et un grand anneau placé dans le centre désigna, en balançant, les quatre lettres Θ. Ε. Ο. Δ. Théodore fut exécuté (ainsi, que beaucoup d’autres à qui pouvaient appartenir les syllabes fatales). Théodose réussit. Lardner (Témoign. des païens, V. IV, p. 353 à 372) a examiné très minutieusement ce fait obscur du règne de Valens.
[2893] Limus ut hic durescit, et hæc ut cera liquescit
Uno eodenzque igni. Virgile, Bucoliques, VIII, 80.
Devovit absentes, simulacraque cerea figit. Ovide, Epist. Hypsib. ad Jason, 91.
Ces enchantements ridicules peuvent avoir affecté l’imagination et augmenté la maladie de Germanicus. Tacite, Ann., II, 69.
[2894] Voyez Heineccius, Antiq. jur. rom., t. II, p. 353 ; et Code de Théodose, l. IX, tit. 7, et les Commentaires de Godefroy.
[2895] Ammien (XXVIII, 1, XXIX, 1, 2), et Zozime (l. IV, p. 216-218) décrivent et exagèrent probablement la cruelle persécution de Rome et d’Antioche. On accusa de magie le philosophe Maxime avec une apparence de justice (Eunape, in Vit. Sophist., p. 88, 89) ; et le jeune Chrysostome se crut perdu pour avoir trouvé par hasard un de ces livres proscrits. Tillemont, Hist. des Empereurs, t. V, p. 340.
[2896] Consultez les six derniers livres d’Ammien, et plus particulièrement les portraits des deux frères (XXX, 8, 9 ; XXXI, 14). Tillemont a recueilli, dans tous les écrivains de l’antiquité, ce qui s’est dit de leurs vertus et de leurs vices (t. V, p. 12-18, 127-133).
[2897] Victor le Jeune assure qu’il était valde timidus. Cependant à la tête des armées il se comporta comme presque tout homme l’aurait fait, d’une manière honorable. Le même historien ajoute que sa colère n’était point dangereuse ; mais Ammien observe, avec plus de bonne foi et de jugement, incidentia crimina ad contemptam vel lœsam principis amplitudinem trahens, in sanguinem, sœviebat.
[2898] Cura esset ad acerbitatem naturœ colore propensior..... pœnas per ignes augebat et gladios. Ammien, XXX, 8 ; XXVII, 7.
[2899] J’ai rejeté sur les ministres de Valens le reproche d’avarice qu’on lui fait personnellement ; cette passion semble plus naturelle aux ministres qu’aux souverains, en qui l’avarice doit s’éteindre par la possession de tout.
[2900] Il prononçait quelquefois une sentence de mort du ton de la plaisanterie : Abi, comes, et muta ei caput, qui sibi mutari provinciam cupit. Un enfant qui avait lâché trop tôt un lévrier, un armurier qui avait poli une cuirasse, et l’avait rendue trop légère de quelques grains, relativement au poids convenu, etc., furent les victimes de sa cruauté.
[2901] Les innocents de Milan étaient un agent et trois appariteurs, que Valentinien fit exécuter pour avoir signifié des sommations légales. C’est une étrange idée que de supposer, ainsi que le fait Ammien (XXVII, 7), que les chrétiens honoraient comme martyrs tous ceux qui étaient condamnés injustement. Son silence impartial ne nous laisse point présumer que le chambellan Rhodanus ait été brûlé vif pour des actes de tyrannie. Chron. Pascal., p. 302.
[2902] Ut bene meritam in sylvas jussit abire Innoxiam. Ammien, XXIX, 3 ; et Valois, ad locum.
[2903] Voyez le Code de Justin., l. VIII, tit. 52, leg., 2, Unusquisque sobolem suam nutriat. Quod si exponendam putaverit, animadversioni quœ constituta est subjacebit. Je n’entreprendrai point ici de décider entre Noodt et Binkersboek, depuis quand et jusqu’à quel point cette odieuse pratique était condamnée ou abolie par les lois, la philosophie et les progrès de la société civilisée.
[2904] Le Code de Théodose explique ces institutions salutaires, l. XIII, tit. 3, de Professoribus et Medicis ; l. XXIV, tit. 9, de Studiis liberalibus urbis Romæ. Outre Godefroy, notre guide ordinaire, nous pouvons consulter Giannone (Istoria di Napoli, t. I, p. 105-111), qui a traité ce sujet intéressant avec le zèle et l’attention d’un homme de lettres qui étudie l’histoire de son pays.
[2905] Code de Théod., l. I, tit. 2 ; et le Paratitlon de Godefroy, qui recueille, soigneusement tout ce qui se trouve d’important dans le reste du code.
[2906] Trois lignes d’Ammien (XXXI, 14) viennent à l’appui d’un discours entier de Themistius (VIII, p. 101-120), rempli d’adulation, de pédantisme et de lieux communs de moralité. L’éloquent M. Thomas (tome I, p. 366-396) s’est amusé à célébrer les vertus et le génie de Themistius, qui était bien digne du siècle dans lequel il a vécu.
[2907] Zosime, l. IV, p. 202 ; Ammien, XXX, 9. En réformant les abus dispendieux, il a pu mériter le titre de in provinciales admodum parcis, tributorum ubique molliens sarcinas. Sa frugalité a été taxée quelquefois d’avarice. Saint Jérôme, Chron., p. 186.
[2908] Testes sunt loges à me in exordio imperii mei datœ : quibus unicuique quod animo imbibisset, colendi libera facultas tributa est. (Cod. Theod., l. IX, tit. 16, leg. 9.) Nous pouvons ajouter à cette déclaration de Valentinien les différents témoignages d’Ammien (XXX, 9), de Zozime (l. IV, p. 204), et de Sozomène (1, VI, c. 21), Baronius devait naturellement blâmer cette prudente tolérance. Ann. ecclés., A. D., 370., n° 129-132 ; A. D. 376, n° 3, 4.
[2909] Eudoxe était d’un caractère doux et timide. Il devait être fort vieux lorsqu’il baptisa Valens (A. D. 367), puisqu’il avait fait sa théologie cinquante-cinq ans avant, sous Lucien, pieux et savant martyr. Philostorgius, l. II, c. 14-16 ; l. IV, c. 4 ; Godefroy, p. 82-206 ; Tillemont, Mém. ecclés., t. V, p. 474-480, etc.
[2910] Saint Grégoire de Nazianze (Orat. 25, p. 4}32) déclame contre les ariens, et leur reproche le zèle funeste de la persécution comme une preuve infaillible d’erreur et d’hérésie.
[2911] Cette esquisse du gouvernement ecclésiastique de Valens est tirée de Socrate, l. IV ; de Sozomène, l. VI ; de Théodoret, l. IV ; et des immenses, compilations de Tillemont, particulièrement des tomes VI, VIII et IX.
[2912] Jortin, dans ses Remarques sur l’histoire ecclésiastique (vol. IV, p. 78), a déjà conçu et fait sentir ce soupçon.
[2913] Cette réflexion est si forte et si claire, qu’Orose (l. VII, c. 32, 33) retarde la persécution jusqu’après la mort de Valentinien. D’un autre côté, Socrate suppose (l. III, c. 32) qu’elle fut apaisée par un discours philosophique que Themistius prononça dans l’année 374 (Orat. XII, p. 154, en latin seulement). Toutes ces contradictions affaiblissent les preuves, et réduisent la durée de la persécution de Valens.
[2914] Tillemont, que je transcris et que j’abrégé, a extrait (Mém. ecclés., t. VIII, p. 153-167) les circonstances les plus authentiques des panégyriques des deux Grégoire, le frère et l’ami de saint Basile. Les lettres de saint Basile lui-même ne présentent point le tableau d’une persécution violente : Dupin, Biblioth. ecclés., t. II, p. 155-180.
[2915] Basilius, Cæsariensis episcopus, Cappadociœ clarus habetur.... Qui multa continentiœ et ingenii bona uno superbiœ malo perdidit. Ce passage peu respectueux est tout à fait dans le style et dans le caractère de saint Jérôme ; on ne le trouve point dans l’édition que Scaliger a faite de sa Chronique, mais Vossius l’a trouvé dans quelques manuscrits anciens que les moines n’ont pas corrigés.
[2916] Cette noble et charitable fondation qui formait presque une seconde ville, surpassait, sinon en grandeur, du moins en mérite, les vaines pyramides et les murs de Babylone ; elle fut destinée particulièrement à servir d’hospice aux lépreux. Saint Grégoire de Nazianze, Orat. 20, p. 439.
[2917] Code de Théod., l. XII, tit. I, leg. 63. Godefroy (t. IV, p. 409-413) fait en même temps le métier de commentateur et celui d’avocat. Tillemont (Mém. ecclés., t. VIII, p. 808) suppose une seconde loi, afin d’excuser ses amis orthodoxes qui avaient défiguré l’édit de Valens et supprimé la liberté du choix.
[2918] Voyez d’Anville, Description de l’Égypte, p. 74. J’examinerai dans la suite les institutions monastiques.
[2919] Socrate, l. IV, p. 24, 25 ; Orose, l. VII, c. 33 ; saint Jérôme, in Chron., p. 189 ; et tome II, p. 212. Les moines d’Égypte opérèrent un grand nombre de miracles, qui démontrent la sincérité de leur foi. Cela est vrai, dit Jortin dans ses Remarques ; mais quelle preuve avons-nous de la vérité de ces miracles ?
[2920] Code Théodosien, l. XVI, tit. 2, leg. 20. Godefroy (t. IV, p. 49). rassemble impartialement, à l’exemple de Baronius, tout ce que les pères ont dit au sujet de cette loi importante, dont l’esprit à été ranimé longtemps après par l’empereur Frédéric II, Edouard Ier, roi d’Angleterre, et d’autres princes chrétiens qui ont régné depuis le douzième siècle.
[2921] Les expressions dont je me suis servi sont faibles et très modérées, en comparaison des violentes invectives de saint Jérôme (t. I, p. 13, 45, 144, etc.). On lui reproche les fautes qu’il avait reprochées lui-même aux moines ses confrères, et le sceleratus, le versipellis fut accusé publiquement d’être l’amant de la veuve Paule, autrement sainte Paule (t. II, p. 363) : il était, à la vérité, tendrement aimé de la mère et de la fille ; mais il affirme qu’il n’a jamais fait servir son influence à satisfaire aucun intérêt personnel ou aucun désir sensuel.
[2922] Pudet dicere, sacerdotes idolorum, mimi et aurigœ, et scorta, hœreditates capiunt : solis clericis ac monachis hac lege prohibetur. Et non prohibetur a persecutoribus, sed a principibus christianis. Nec de lege queror ; sed doleo cur merucrimus hanc legem. Saint Jérôme (t. I, p. 13) insinue discrètement la politique secrète de son patron Damase.
[2923] Trois mots de saint Jérôme, sanctæ memoriœ Damasus (t. II, p. 109), se justifient de toutes les inculpations, et en imposent au pieux Tillemont, Mém. ecclés., t. VIII, p. 386-424.
[2924] Saint Jérôme lui-même est forcé d’avouer, crudelissimœ interfectiones diversi sexûs perpetratæ (in Chron., p. 186). Mais l’original d’un libelle, ou une requête de deux prêtres du parti adverse, a échappé, on ne sait comment, à la proscription. Ils assurent que les portes de la basilique furent brûlées, et que la voûte fut découverte ; que Damase fit son entrée à la tête de son clergé, des fossoyeurs, des conducteurs de chars et d’un nombre de gladiateurs qu’il avait loués ; qu’aucun de son parti ne perdit la vie, et qu’on trouva cent soixante corps morts. Le père Sirmond a publié cette requête dans le premier volume de ses ouvrages.
[2925] La basilique de Sicinius où Liberius est probablement l’église de Sainte-Marie majeure, sur le mont Esquilin. Baronius, A. D. 367, n° 3 ; et Donat, Roma antiquâ et nova, l. IV, c. 3, p. 462.
[2926] Les ennemis de Damase l’appelaient auriscalpius matronarum, cure-oreille des femmes.
[2927] Saint Grégoire de Nazianze (Orat. 32, p. 526) peint le luxe et l’orgueil des prélats des villes impériales, leurs chars dorés, leurs chevaux fougueux et leur suite nombreuse, etc. La foule s’écartait devant eux comme elle l’aurait pu faire devant des bêtes féroces.
[2928] Ammien, XXVII, 3. Perpetuo Numini, verisque ejus cultoribus. Admirable complaisance d’un polythéiste !
[2929] Ammien, qui fait un tableau brillant de sa préfecture, l’appelle præclaræ indoli gravitatisque senator (XXII, 7, et Valois, ad loc.). Une inscription curieuse (Gruter MCII, n° 2) relate sur deux colonnes les dignités religieuses et civiles dont il fut successivement revêtu. Sur l’une on trouve qu’il fut grand-prêtre du Soleil et de Vesta, augure, quindécemvir, hiérophanie, etc., etc. Sur l’autre sont les titres : 1° de questeur candidat, probablement titulaire ; 2° préteur ; 3° correcteur de la Toscane et de l’Ombrie ; 4° consulaire de Lusitanie, 5° proconsul d’Achaïe ; 6° préfet de Rome ; 7° préfet du prétoire d’Italie ; 8° de l’Illyrie ; 9° consul élu ; mais il mourut avant le commencement de l’année 385. Voyez Tillemont, Hist. des Emper., t. V, p. 241-736.
[2930] Facite me Romanœ urbis episcopum, et ero protinus christianus. Saint Jérôme, t. II, p. 165. On peut présumer que Damase n’aurait pas voulu acheter sa conversion à ce prix.
[2931] Ammien, XXVI, 5 : Valois ajoute une note longue et intéressante sur le maître des offices.
[2932] Ammien, XXVII, 1 ; Zozime, l. IV, p. 208. Le soldat contemporain passe sous silence la honte des Bataves, par égard pour l’honneur militaire, qui ne pouvait intéresser un rhéteur grec du siècle suivant.
[2933] Voyez d’Anville, Notice de l’ancienne Gaule, p. 587. Mascou (Histoire des anciens Germains, t. VII, 2) désigne clairement la Moselle, qu’Ammien ne nomme pas.
[2934] On trouve la description de ces batailles dans Ammien (XXVII, 2) et dans Zozime (l. IV, p. 209). Ce dernier suppose que Valentinien y était en personne.
[2935] Studio sollicitante nostrorum, occubit. Ammien, XXVII, 10.
[2936] Ammien raconte l’expédition de Valentinien (XXVII, 10), et Ausone la célèbre (Mosell., 421, etc.). Il suppose ridiculement que les Romains ne connaissaient pas les sources du Danube.
[2937] Immanis enim natio, jam indé ab incunabulis primis varietate casuum imminuta ; ita sæpius adolescit, ut fuisse longis sœculis œstimetur intacta. Ammien, XXVIII, 5. Le comte du Buat (Hist. des peuples de l’Europe, t. VI, p. 370) attribue la population des Allemands à la facilité avec laquelle ils adoptaient des étrangers (*).
(*) Cette explication, dit M. Malthus, ne fait que reculer la difficulté. Elle place la terre sur une tortue, sans nous apprendre sur quoi la tortue repose. Nous pouvons toujours demander quel était cet intarissable réservoir du Nord, d’où sortait sans cesse un torrent d’intrépides guerriers ? Je ne pense pas qu’on puisse admettre la solution que Montesquieu a donnée de ce problème (voyez Grandeur et Décadence des Romains, c. 16). La difficulté disparaîtra, si nous appliquons aux nations de l’ancienne Germanie un fait bien observé en Amérique, et généralement connu : je veux dire, si nous supposons que, lorsque la guerre et la famine n’y mettaient point d’obstacles, leur nombre croissait au point de doubler en vingt-cinq ou trente ans. La convenance et même la nécessité de cette application résultent du tableau des mœurs des Germains, tracé par la main de Tacite (voyez Tacite de Mor. German., c. 16, 18, 19, 20).... Des mœurs si favorables à la population, jointes à cet esprit d’entreprise et d’émigration, si propre à écarter la crainte du besoin, présentent l’image d’une société douée d’un principe d’accroissement irrésistible. Elles nous montrent l’intarissable source de ces armées et de ces colonies dont l’empire romain eut à soutenir le choc, et sous lesquelles il succomba. Il n’est pas probable qu’en aucun temps la population de la Germanie ait subi de suite deux périodes de doublement, ou même une seule en vingt-cinq années. Les guerres perpétuelles de ces peuples, l’état peu avancé de leur agriculture, surtout l’étrange coutume adoptée par plusieurs tribus, de s’entourer de déserts, s’opposaient absolument à un tel accroissement. Sans doute à aucune époque le pays ne fut bien peuplé, quoique souvent il fût surchargé d’un excès de population..... Mais, au lieu de s’appliquer à éclaircir leurs forêts, à dessécher leurs marais, à rendre leur sol capable de suffire à une population croissante, il était plus conforme à leurs habitudes martiales et à leur humeur impatiente d’aller en d’autres climats chercher des vivres, du pillage et de la gloire. Essai sur le principe de population, t. I, p. 145 et suiv. (Note de l’Éditeur.)
[2938] Ammien, XXVIII, 2 ; Zozime, l. IV, p. 214, Victor le Jeune parle de l’intelligence que l’empereur Valentinien avait pour la mécanique. Nova arma meditari ; fingere terrâ seu limo simulacra.
[2939] Bellicosos et pubis immensœ viribus affluentes ; et ideo metuendos finitimis universis. Ammien, XXVIII, 5.
[2940] Je suis toujours disposé à soupçonner les historiens et les voyageurs d’avoir converti les faits particuliers en lois générales. Ammien attribue à l’Égypte une coutume semblable, et les Chinois l’imputaient à leur tour au Tatsin ou empire romain. De Guignes, Histoire des Huns, tome II, part. I, page 79.
[2941] Salinarum finiumque causa, Alemannis sœpè jurgabant. (Ammien, XXVIII, 5.) Ils se disputaient peut-être la possession de la Sala, rivière qui produisait le sel, et qui avait fait le sujet d’une ancienne contestation. Tacite, Ann., XIII, 57 ; et Lipse, ad loc.
[2942] Jam indè remporibus priscis, sobolem se esse romanana Burgundii sciunt : et la tradition vague prit peu à peu une forme plus régulière (Orose, l. VII, c. 32). Elle est détruite par l’autorité irrécusable de Pline, qui servit dans la Germanie, et composa l’histoire de Drusus (Plin. secund., epist. 3, 5) moins de soixante ans après la mort de ce héros. Germanorum genera quinque Vindili, quorum pars Burgundiones, etc. Hist. nat., IV, 28.
[2943] Les guerres et les négociations relatives aux Allemands et aux Bourguignons, sont rapportées d’une manière claire par. Ammien Marcellin (XXVIII, 5 ; XXXIX, 4 ; XXX, 3), Orose (l. VII, c. 32), et les Chroniques de saint Jérôme et de Cassiodore fixent quelques dates et ajoutent quelques circonstances.
[2944] Ptolémée placé les restes des Cimbres à l’extrémité septentrionale de la péninsule (le promontoire cimbrique de Pline, IV, 27). Il remplit l’intervalle qui séparait les Cimbres des Saxons, des six tribus obscures qui s’étaient réunies, dès le sixième siècle, sous la dénomination commune de Danois. Voyez Cluvier, German. antiq., l. III, c. 21, 22, 23.
[2945] M. d’Anville (Etabliss. des États de l’Europe, p. 19, 26) a marqué les limites étendues de la Saxe de Charlemagne.
[2946] La flotte de Drusus n’avait pu réussir à passer ou même à approcher le détroit du Sund, appelé, d’après la ressemblance, les colonnes d’Hercule, et cette entreprise navale fut abandonnée sans retour. (Tacite, de Moribus German., c. 34.) La connaissance que les Romains acquirent des nations de la mer Baltique (c. 44, 45) fut due aux voyages qu’ils firent par terre pour chercher de l’ambre.
[2947] Quin et Aremoricus piratam Saxona tractus,
Sperabat ; cui pelle salum subare, Britannum
Ludus, et assuto glaucum mare findere lembo.
SIDON., in Panegyr. Avit., 369.
Le génie de César ne dédaigna pas d’imiter pour un usage particulier ces vaisseaux grossiers, mais légers, dont se servaient aussi les habitants de la Bretagne. (Comment. de Bell. civil., I, 51 ; et Guichardt, Nouveaux Mémoires militaires, t. II, p. 41, 42.) Les vaisseaux bretons étonneraient aujourd’hui le génie de César.
[2948] Les meilleurs récits originaux, relativement aux pirates saxons, se trouvent dans Sidonius Apollinaris (l. VIII, epit. 6, p. 223, édit. de Sirmond) ; et le meilleur commentaire est celui de l’abbé Dubos (Hist. critique de la monarchie française, etc., tome I, l. I, c. 16, p. 148-155 ; voyez aussi p. 77, 78).
[2949] Ammien (XXVIII, 5) justifie ce manque de foi envers des pirates et des brigands, et Orose (l. VII, c. 32) exprime plus clairement leur crime réel : Virtute atque agilitate terribiles.
[2950] Symmaque (l. II, épit. 46) ose encore prononcer les noms sacrés de Socrate et de la philosophie. Sidonius, évêque de Clermont, pouvait condamner (l. VIII, épit. 6) avec moins d’inconséquence les sacrifices humains des Saxons.
[2951] Au commencement du dernier siècle, le savant Cambden, armé d’un scepticisme respectueux, détruisit le roman de Brutus le Troyen, enseveli aujourd’hui dans l’oubli, ainsi que Scota, fille de Pharaon, et sa nombreuse postérité. On assure qu’il se trouve encore, en Irlande, parmi les, naturels du pays, dies hommes fortement attachés à l’opinion de la colonie milésienne. Un peuple mécontent de sa situation présente saisit avidement les fables de sa gloire passée.
[2952] Tacite, ou plutôt Agricola son beau-père, a pu remarquer le teint des Germains ou des Espagnols chez quelques tribus bretonnes ; mais après y avoir réfléchi, leur opinion était cependant que : In universum tamen œstimanti Gallos vicinum solum occupasse credibile est. Eorum sacra deprehendas.... sermo haud multum diversus. (In Vit. Agricolæ, c. 11.) César avait remarqué qu’ils professaient la même religion (Comment. de Bell. Gall., VI, 13) ; et dans son temps, l’émigration de la Gaule belgique était un événement récent, ou au moins constaté par l’histoire (V, 10). Cambden, le Strabon de la Bretagne, a établi avec modestie nos véritables antiquités (Britannia, vol. I, Introd., p. ij-xxxj).
[2953] Dans l’obscurité des antiquités calédoniennes, j’ai pris pour guides deux montagnards savants et ingénieux, dont la naissance et l’éducation peuvent inspirer de la confiance. Voyez les Dissertations critiques sur l’origine, l’antiquité, etc., des Calédoniens, par le docteur John Macpherson, Londres, 1768, in-4° ; et l’Introduction à l’Histoire de la Grande-Bretagne et de l’Irlande, par Jacques Macpherson, Londres, 1773, in 4°, troisième édition. Le docteur Macpherson était ministre dans l’île de Sky ; et c’est une circonstance honorable pour notre siècle, qu’un ouvrage plein de saine critique et d’érudition ait été composé dans la plus éloignée des îles solitaires des Hébrides.
[2954] L’opinion presque oubliée qui faisait tirer aux Écossais leur origine de l’Irlande s’est ranimée dans ces derniers temps, et a été fortement soutenue par le révérend M. Whitaker (Hist. de Manchester, vol. I, p. 430, 431 ; et dans l’Histoire originale des Bretons, prouvée par des faits, p. 154, 293). Il avoue cependant, 1° que les Ecossais, dont parle Ammien Marcellin (A. D. 340), étaient déjà établis dans la Calédonie, et que les auteurs romains ne parlent point de leur émigration d’un autre pays ; 2° que toutes ces émigrations, attestées ou adoptées par des bardes irlandais, des historiens écossais ou les antiquaires bretons, Buchanan, Cambden, Usher, Stillingfleet, sont entièrement fabuleuses ; 3° que trois des tribus irlandaises, citées par Ptolémée (A. D. 150), sont d’extraction calédonienne ; 4° qu’une branche cadette des princes calédoniens de la maison de Fingal acquit et posséda la monarchie d’Irlande. D’après ces concessions, il ne reste de différence, entre M. Whitaker et ses adversaires, que sur des points obscurs peu importants. L’histoire originale qu’il produit d’un Fergus, cousin d’Ossian, qui fut transplanté (A. D. 320) d’Irlande en Calédonie, est bâtie sur une conjecture tirée des poésies erses, et sur l’autorité suspecte de Richard de Cirencester, moine du quatorzième siècle. La vivacité d’esprit de cet ingénieux et savant antiquaire, lui a fait oublier la nature de la question qu’il discute avec tant de véhémence, et qu’il décide d’un ton si absolu.
[2955] Hyente tumentes ac sœvientes undas calcastis Oceani sub, remis vestris ; ... insperatam imperatoris faciem Britannus expavit. Julius Firmicus Maternus, de Error. profan. Relig., p. 464, éd. Gronov. ad calcem Minuc. Fel. Voyez Tillemont, Hist. des Emp., t. IV, p. 336.
[2956] Libanius, Orat. parent., c. 39, p.264. Ce passage curieux a échappé aux recherches de nos antiquaires bretons.
[2957] Les Calédoniens admiraient et enviaient fort les chevaux, les flambeaux, etc., de l’étranger. Voyez la Dissertation du docteur Blair sur Ossian, vol. II, p. 343, et l’Introduction de M. Macpherson, p. 242-286.
[2958] Lord Lyttleton à raconté dans le plus grand détail (Hist. de Henri II, p. 182), et sir David Dalrymple (Annal. de l’Écosse, vol. I, p. 69) a cité légèrement une invasion des Ecossais, qui fut accompagnée d’actes de férocité (A. D. 1137) dans un siècle où les lois, la religion et la société, devaient avoir adouci leurs mœurs primitives.
[2959] Attacotti bellicosa hominum ratio. (Ammien, XXVIII, 8.) Cambden (p. clij de son Introduction) a rétabli le véritable nom dans le texte de saint Jérôme. Les bandes d’Attacottes que saint Jérôme avait vues dans la Gaule, furent placées depuis en Italie et dans l’Illyrie, Notitia, S. VIII, XXIX, XL.
[2960] Cum ipse adolescentulus in Gallia viderim Attacottos ou Scotos, gentem britaniticam, humanis vesci carnibus ; et cum per sylvas porcorum greges, et armentorum pecudumque reperiant, pastorum nates et feminarum papillas solere abscindere, et has solas ciborum delicias arbitrari. Tel est le témoignage de saint Jérôme (t. II, p. 75), dont je ne trouve aucune raison de soupçonner la véracité.
[2961] Ammien a raconté d’une manière concise (XX, 1, XXVI, 4 ; XXVII, 8 ; XXVIII, 3) toute l’histoire de la guerre de Bretagne.
[2962] Horrescit..... ratibus..... impervia Thule.
Ille...... nec falso nomine Pictos
Edomuit, Scotumque vago mucrone secutus,
Fregit hyperboreas remis audacibus undas.
CLAUD., in III consul. Honor., v. 53, etc.
..... Madueriunt Saxone fuso
Orcades : incaluit Pictorum sanguine Thule ;
Scotorum cumulos, flevit glacialis Ierne.
In IV consul. Honor., vers. 31, etc.
Voyez aussi Pacatus (in Panégyr. vet., XII, 5) ; mais il est difficile d’apprécier au juste la valeur réelle des métaphores de l’adulation. Comparez les victoires de Bolanus (Statius, Silv., V, 2) avec son caractère (Tacite, in Vit. Agric., c. 16).
[2963] Ammien cite souvent leur consilium annuum legitimum. Leptis et Sabrata sont détruites depuis longtemps ; mais la ville d’Oea, patrie d’Apulée, est encore florissante sous le nom de Tripoli. Voyez Cellarius, Géogr. antiq., t. II, part. II, p. 81 ; d’Anville, Géogr. anc., t. III, p. 71, 72 ; et Marmol, Afrique, t. II, p.562.
[2964] Ammien, XVIII, 6. Tillemont (Hist. des Empereurs, t. V, p. 25, 676) a discuté les difficultés chronologiques de l’histoire du comte Romanus.
[2965] La chronologie d’Ammien est vague et obscure ; et Orose (l. VII, c. 33, p. 551, éd. de Havercamp) semble placer la révolte de Firmus après la mort de Valentinien et de Valens. Tillemont (Hist. des Emper., t. V, p. 691) travaille à retrouver son chemin. C’est au pied sûr et patient de la mule des Alpes, qu’il faut se fier dans les passages les plus glissants et les plus escarpés.
[2966] Ammien, XXIX, 5. Le texte de ce long chapitre de quinze pages in-quarto, est corrompu et défiguré, et le récit est obscurci, faute de limites géographiques et de renseignements chronologiques.
[2967] Ammien, XXVIII, 4 ; Orose, t. VII, c. 33, p. 551, 552 ; saint Jérôme, dans sa Chronique, p. 187.
[2968] Léon l’Africain (dans les Viaggi di Ramusio, tome I, p. 78-83) a fait une description curieuse des peuples et du pays, que Marmol (Afrique, t. III, p. 1, 54) décrit d’une manière beaucoup plus détaillée.
[2969] Les progrès de l’ancienne géographie réduisent peu à peu cette zone inhabitable de quarante-cinq à vingt-quatre, ou même à seize degrés de latitude. Voyez une note savante du docteur Robertson, Hist. d’Amér., vol. I, p. 426.
[2970] Intra, si credere libet, vix jam homines et macis semeferi..... blemmyes, satyri, etc. Pomponius Mela, I, 4, p. 26, éd. Voss. in-8°. Pline explique philosophiquement les irrégularités de la nature que sa crédulité avait admises (V, 8).
[2971] Si le satyre est le même que l’orang-outang ou singe de la grande espèce (Buffon, Hist. nat., t. XIV, p. 43), il est possible qu’on en ait vu un à Alexandrie sous le règne de Constantin. Il reste cependant toujours un peu de difficulté, relativement à la conversation que saint Antoine eut avec un de ces pieux sauvages dans le désert de la Thébaïde. Saint Jérôme, in Vit. Paul. eremit., t. I, p. 238.
[2972] Saint Antoine rencontra aussi un de ces monstres, dont l’empereur Claude affirma sérieusement l’existence. Le public s’en moquait ; mais son préfet d’Égypte eut l’adresse d’envoyer une préparation artificielle, qui passa pour le corps embaumé d’un hippocentaure, et que l’on conserva durant plus d’un siècle dans le palais impérial. Voyez Pline, Hist. nat., VII, 3 ; et les Observations judicieuses de Freret, Mém. de l’Acad., t. VII, p. 321, etc.
[2973] La fable des pygmées est aussi ancienne qu’Homère. (Iliade, III, 6). Les pygmées de l’Inde et de l’Ethiopie (Trispithami) n’avaient que vingt-sept pouces de hauteur ; et, dès le commencement du printemps, leur cavalerie, montée sur des boucs et des béliers, se mettait tous les ans en campagne pour détruire les œufs des grues. Aliter, dit Pline, futuris gregibus non resisti. Ils construisaient leurs maisons de boue, de plumes et de coquilles d’œufs. Voyez Pline, VI, 35 ; VII, 2 ; et Strabon, l. II, p. 121.
[2974] Les troisième et quatrième volumes de l’estimable Histoire des Voyages décrivent l’état actuel des nègres. Le commerce des Européens a civilisé les habitants des côtes maritimes et ceux de l’intérieur du pays l’ont été par des colonies mauresques.
[2975] Hist. philosoph. et polit., etc., t. IV, p. 192.
[2976] L’autorité d’Ammien est décisive (XXVII, 12). Moïse de Chorène (l. III, c. 17, p. 249 ; etc. ; c. 34, p. 269), Procope (de Bell. Pers., l. I, c. 5, p. 17, édit. Louvre), ont été consultés ; mais le témoignage de ces historiens, qui confondent des faits différents, répètent les mêmes événements, et adoptent les faits les plus étranges, ne doit être employé qu’avec beaucoup de restriction et de circonspection.
[2977] Peut-être Artagera ou Ardis, sous les murs de laquelle fut blessé Caïus, petit-fils d’Auguste. Cette forteresse était située au-dessus d’Amida, près de l’une des sources du Tigre. Voyez d’Anville, Géogr. anc., t. IX, p. 106.
[2978] Tillemont (Hist. des Emper., t. V, p. 701) prouve, par la chronologie, qu’Olympias doit avoir été la mère de Para.
[2979] Ammien (XXVII, 12 ; XXIX, 1 ; XXX, 12) a rapporté les événements de la guerre de Perse, sans donner aucune date. Moïse de Chorène (Hist. d’Arm., III, c. 28, p. 261 ; c. 31, p. 266 ; c. 35, p. 271) ajoute quelques faits ; mais il n’est pas facile de distinguer la vérité noyée dans les fables.
[2980] ’Artaxerxés fut le successeur du grand Sapor. Il était son frère (cousin germain) et tuteur de son fils Sapor III. (Agathias, l. IV, p. 136, éd. Louvre.) Voyez l’Hist. univ., vol. XI, p. 86, 161. Les auteurs de cet ouvrage ont compilé avec soin et érudition l’histoire de la dynastie des Sassanides ; mais c’est un arrangement contraire à toute raison, que de vouloir diviser la partie romaine et la partie orientale en deux histoires différentes.
[2981] Pacatus, in Panegyr. vet., XII, 22 ; et Orose, l. VII, c. 34. Ictumque tum fœdus est, quo universus Oriens usque ad nunc (A. D. 416) tranquillissime fruitur.
[2982] Voyez dans Ammien (XXX, 1) les aventures de Para. Moïse de Chorène le nomme Tiridate, et raconte une histoire longue et assez probable sur son fils Gnelus, qui, dans la suite, obtint en Arménie la faveur du peuple, et excita la jalousie du roi régnant (l. III, c. 21, etc., p. 253, etc.).
[2983] Le récit succinct du règne et des conquêtes d’Hermanric, me parait un des meilleurs fragments que Jornandès ait tirés des histoires des Goths, d’Ablavius ou de Cassiodore.
[2984] M. du Buat (Hist. des Peuples de l’Europe, tome VI, p. 311-329) recherche avec plus de soin que de succès les provinces soumises par les armes d’Hermanric. Il nie l’existence des Vasinobroncæ, à cause de la longueur de leur nom. Cependant l’envoyé de France à Ratisbonne ou à Dresde doit avoir traversé le pays des Mediomatrici.
[2985] On trouve le nom d’Æstri dans l’édition de Grotius, (Jornandès, p. 642). Mais le bon sens et le manuscrit de la bibliothèque ambroisienne y ont rétabli celui- des Æstii, dont Tacite, a peint les mœurs et la situation. Germania, c. 45.
[2986] Ammien (XXXI, 3) observe en termes généraux : Ermenrichi.... nobilissimi regis, et, per multa variaque fortiter facta, vicinis gentibus formidati, etc.
[2987] Valens.... docetur relationibus ducum, gentem Gothorum, eâ tempestate intactam ideque sœvissimam, conspirantem in unum, ad pervadendam parari collimitia Thraciarum. Ammien, XXVI, 6.
[2988] M. du Buat (Hist. des Peuples de l’Europe, tome VI, p. 332) a constaté avec soin le véritable nombre de ces auxiliaires. Les trois mille d’Ammien et les dix mille de Zosime ne formaient que les premières divisions de l’armée des Goths.
[2989] On trouve dans les Fragments d’Eunape (Excerpt. legat., p. 18,. éd. du Louvre) l’histoire de la marche et des négociations qui suivirent. Les provinciaux trouvèrent, en se familiarisant avec les Barbares, qu’ils n’étaient pas d’une force si redoutable qu’ils se l’étaient imaginés. Ils avaient la taille haute, mais les jambes peu agiles et les épaules étroites.
[2990] Valens enim, ut consulto placuerat fratri ; cujus regebatur arbitrio, arma concussit in Gothos, ratione justâ permotus. Ammien (XXVII, 4) décrit ensuite, non pas le pays des Goths, mais la province paisible et soumise de la Thrace, qui ne prit point de part à la guerre.
[2991] Eunape, in Excerpt. legat., p. 18, 19. Le sophiste a sûrement considéré comme une seule guerre toute la suite de l’histoire des Goths, jusqu’aux victoires et à la paix de Théodose.
[2992] La description de la guerre des Goths se trouve dans Ammien (XXVII, 5), dans Zozime (l. IV, p. 211-214), et chez Themistius (Orat. 10, p. 129-141). Le sénat de Constantinople députa l’orateur Themistius pour féliciter l’empereur de sa victoire, et le servile orateur compare Valens sur le Danube à Achille dans le Scamandre. Jornandès passe sous silence une guerre particulière aux Visigoths, et peu glorieuse pour la nation gothique. Mascou, Histoire des Germains, XII, 3.
[2993] Ammien (XXIX, 6) et Zozime (l. IV, p. 219-220) marquent soigneusement l’origine et les progrès de la guerre des Sarmates et des Quades.
[2994] Ammien (XXX, 5), qui reconnaît le mérite de Petronius-Probus, blâme avec justice son administration tyrannique. Lorsque saint Jérôme traduisit et continua la Chronique d’Eusèbe (A. D. 380, voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XII, p. 53-626), il déclara la vérité, ou au moins l’opinion publique de son pays, dans les termes suivants : Probus P. P. Illyrici iniquissimis tributorum exactionibus ante provincias quas regebat, quam a Barbaris vastarentur, erasit. (Chron., édit. Scaliger, p. 187 ; Animadver., p. 259.) Le saint se lia depuis d’une amitié très intime avec la veuve de Probus ; et avec moins de vérité, quoique sans beaucoup d’injustice, il substitua dans le texte au nom de Probus celui du comte Equitius.
[2995] Julien (Orat. 6, p. 198) représente son ami Iphiclès comme un homme vertueux et rempli de mérite ; qui s’était rendu ridicule et s’était fait tort en adoptant les manières et l’habillement des philosophes cyniques.
[2996] Ammien, XXX, 5. Saint Jérôme, qui exagère le malheur de Valentinien, lui refuse la consolation de la vengeance. Genitali vastato solo et inultam patriam derelinquens (t. I, p. 26).
[2997] Voyez, relativement à la mort de Valentinien, Ammien (XXX, 6), Zozime (l. IV, p. 221), Victor (in Epit.), Socrate (l. IV, c. 31) et saint Jérôme (in Chron., p. 187, et t. I, p. 26, ad Heliodorum). Ils ne s’accordent point dans les circonstances, et Ammien donne tellement dans l’éloquence, qu’il tombe dans le galimatias.
[2998] Socrate (l. IV, c. 31) est le seul écrivain original qui atteste cette histoire peu croyable et si opposée aux lois et aux mœurs des Romains, qu’elle ne méritait pas la savante Dissertation de M. Bonamy (Mém. de l’Acad., tome XXX, p. 394-405). Cependant je voudrais conserver la circonstance naturelle du bain, au lieu de suivre Zozime, qui représente Justine comme une femme âgée et veuve de Magnence.
[2999] Ammien (XXVII, 6) décrit l’élection militaire, et l’investiture auguste. Il ne paraît pas que Valentinien ait consulté le sénat de Rome, ou l’ait même informé de cet événement.
[3000] Ammien, XXX, 10 ; Zozime, l. IV, p. 222, 223. Tillemont a prouvé (Hist. des Empereurs, t. V, p. 707-709) que Gratien régna sur l’Italie, sur l’Afrique et sur l’Illyrie. J’ai tâché d’exprimer son autorité sur les États de son frère en termes ambigus, comme il le faisait lui-même.
[3001] Tel est le mauvais goût d’Ammien (XXVI, 10), qu’il est difficile de distinguer les faits qu’il raconte de ses métaphores. Il affirme cependant avoir vu 1a carcasse pourrie d’un vaisseau, ad secundum lapidem, à Méthone ou Modon, dans le Péloponnèse.
[3002] On trouve des descriptions différentes des tremblements de terre et des inondations dans Libanius (Orat. de ulcisc. Julian. Nece, c. 10) ; dans Fabricius (Bibliot. Grœc., t. VII, p. 158, et les notes savantes d’Olearius) ; dans Zosime (l. IV, p. 221) ; Sozomène (l. VI, c. 2) ; Cedrenus (p. 310-314) ; saint Jérôme (in Chron., p. 186) ; et (t. I, p. 250) dans la Vie de saint Hilarion. Epidaure aurait été engloutie, si ses citoyens n’avaient prudemment placé sur le rivage saint Hilarion, moine d’Égypte. Il fit le signe de la croix, et les eaux s’arrêtèrent, s’abaissèrent devant lui, et se retirèrent.
[3003] Dicéarque le péripatéticien a composé un Traité pour prouver cette vérité, que l’expérience a suffisamment démontrée ; et qui n’est pas une des plus honorables pour la race humaine. Cicéron., de Officiis, VI, 5.
[3004] Les Scythes primitifs d’Hérodote (l. IV, c. 47-59 ; p. 99-101) étaient resserrés par le Danube et les Palus-Méotides dans un carré d’environ quatre mille stades (quatre cents milles romains). Voyez d’Anville (Mém. de l’Acad., t. XXXV, p. 571-573). Diodore de Sicile (t. I, l. II, p. 155, édit. Wesseling) a observé les progrès successifs du nom et de la nation.
[3005] Les Tatars ou Tartares étaient originairement une tribu : ils furent d’abord les rivaux des Mongoux, et devinrent leurs sujets. Les Tartares formaient l’avant-garde de l’armée Victorieuse de Gengis-khan et de ses successeurs, et on appliqua à la nation entière le nom qui avait été connu le premier des étrangers. Freret (Hist. de l’Acad., t. XVIII, p. 60), en parlant des pâtres septentrionaux de l’Europe et de l’Asie, se sert indistinctement des noms de Scythes et de Tartares.
[3006] Imperatum Asiæ ter quœsivere : ipsi perpetua ab alieno imperio, aut intacti, aut invicti, mansere. Depuis le temps de Justin ils ont ajouté à ce nombre. Voltaire (t. X, p. 64 de son Histoire générale, c. 156) a rassemblé en peu de mots les conquêtes des Tartares.
Oft, oler the trembling nations front afar,
Has Scythia breath’d the living cloud of war.
[3007] Le quatrième livre d’Hérodote offre un portrait des Scythes, curieux quoique imparfait. Parmi les modernes qui ont peint le tableau de ces mœurs uniformes, il en est un, le khan de Khowaresm, Abulghazi-Bahadur, qui parle d’après ce qu’il a senti lui-même ; et les éditeurs français et anglais ont éclairci ; par d’abondantes recherches, son Histoire généalogique des Tartares. Carpin, Ascelin et Rubruquis (Histoire des Voyages, t. VII) peignent les Mongoux du quatorzième siècle. A ces guides, j’ai ajouté Gerbillon et d’autres jésuites (Description de la Chine, par du Halde, t. IV, qui a examiné avec soin la Tartarie chinoise), et l’intelligent et véridique voyageur Bell d’Antermony (2 vol. in-4°, Glasgow, 1763).
[3008] Les Usbecks sont ceux qui ont le plus dérogé à leurs mœurs primitives : 1° en embrassant la religion mahométane ; 2° par la possession des villes et des moissons de la Grande-Buckarie.
[3009] Il est certain que les grands mangeurs de viande sont, en général, cruels et féroces plus que les autres hommes. Cette observation est de tous les lieux et de tous les temps. La barbarie anglaise est connue, etc. (Émile de Rousseau, t. I, p. 274.) Quoi que nous puissions penser de ces observations générales, nous n’admettrons pas facilement la vérité de l’exemple qu’il allègre. La complainte de Plutarque et les lamentations pathétiques d’Ovide séduisent notre raison en excitant notre sensibilité.
[3010] La découverte de ces émigrations des Tartares est due à M. de Guignes (Hist. des Huns, t. I, 2). Ce savant et laborieux interprète de la langue chinoise a ouvert des scènes nouvelles et importantes dans l’histoire du genre humain.
[3011] Les missionnaires ont découvert dans la Tartarie chinoise, à quatre-vingts lieues du grand mur, une plaine élevée de trois mille pas géométriques au-dessus du niveau de la mer. Montesquieu, qui a usé et abusé des relations des voyageurs, a motivé les révolutions de l’Asie sur cette circonstance importante, que le froid et le chaud, la force et la faiblesse ; se trouvent contigus, sans qu’il y ait une zone tempérée qui les sépare. Esprit des Lois, l. XVII, c. 3.
[3012] Petis de La Croix (Vie de Gengis-khan, l. III, c. 7) représente toute l’étendue et la pompe d’une chasse des Mongoux. Les jésuites Gerbillon et Verbiest suivaient l’empereur Kamhi quand il chassait dans la Tartarie (Du Halde, Description de la Chine, tome IV, p. 81, 290, etc., édition in-folio). Son petit-fils Kienlong, qui réunit la discipline tartare à l’érudition chinoise, décrit (Éloge de Moukden, p. 273-285), comme poète, les plaisirs dont il avait joui comme chasseur.
[3013] Voyez le second volume de l’Histoire généalogique des Tartares, et les listes des khans, à la fin de la Vie de Gengis-khan. Sous le règne de Timur ou Tamerlan, un de ses sujets, descendant de Gengis, portait encore le titre de khan, et le conquérant de l’Asie se contentait du nom d’émir ou sultan. Abulghazi, part. V, 4 ; d’Herbelot, Bibliot. orient., p. 878.
[3014] Voyez les diètes des anciens Huns (de Guignes, t. II, p. 26), et une description curieuse de celles de Gengis-khan (l. I, c. 6 ; l. IV, c. 11). Ces assemblées sont fréquemment citées dans l’histoire persane de Timur, quoiqu’elles, ne servissent qu’à légitimer les résolutions de leur maître.
[3015] Montesquieu travaille péniblement à expliquer une différence qui n’a jamais existé entre la liberté des Arabes et l’esclavage perpétuel des Tartares. Esprit des Lois, l. XVII, c. 5 ; l. XVIII, c. 19, etc.
[3016] Abulghazi-khan, dans les deux premières parties de son Histoire généalogique, raconté les fables ridicules et les traditions des Tartares Usbecks, concernant les temps qui précédèrent le règne de Gengis.
[3017] Dans le treizième livre de l’Iliade, Jupiter détourne les yeux des plaines sanglantes de Troie vers celles de la Thrace et de la Scythie. Ce changement d’objets ne, lui aurait pas présenté des scènes plus paisibles ou plus innocentes.
[3018] Thucydide, l. II, c. 97
[3019] Voyez le quatrième livre d’Hérodote. Lorsque Darius s’avança dans le désert de la Moldavie, entre le Danube et le Niester, le roi des Scythes lui envoya une souris, une grenouille, un oiseau et cinq flèches. Terrible allégorie.
[3020] Ces guerres et ces héros se trouvent à leurs chapitres respectifs dans la Bibliothèque orientale de d’Herbelot ; ils ont été célébrés dans un poème épique de soixante mille couplets rimés par Ferdusi, l’Homère de la Perse. (Voyez l’Histoire de Nader Shah, p. 145-165.) Le public doit regretter que sir W. Jones ait suspendu ses recherches sur la littérature orientale.
[3021] La description de la mer Caspienne ; avec ses rivières et les tribus qui l’avoisinent, se trouvé éclaircie avec beaucoup de travail dans l’Examen critique des historiens d’Alexandre, qui compare la véritable géographie avec les erreurs produites par la vanité et l’ignorance des Grecs.
[3022] La première habitation de ces nations semble avoir été au nord-ouest de la Chine, dans les provinces de Chensi on Chansi. Sous les deux premières dynasties, la principale ville était encore un camp mouvant. Les villages étaient clairsemés, et-les pâturages étaient beaucoup plus étendus que les terres cultivées. On recommandait l’exercice de la chasse, pour détruire les animaux sauvages. Petcheli, ou le terrain que Pékin occupe aujourd’hui, était désert, et les provinces méridionales n’étaient peuplées que d’indiens sauvages. La dynastie des Han, deux cent six ans avant Jésus-Christ, donna à l’empire, sa forme et son étendue actuelles.
[3023] L’ère de la monarchie chinoise a été fixée à des époques différentes ; depuis deux mille neuf cent cinquante-deux jusqu’à deux mille cent trente-deux années avant Jésus-Christ, et l’année 2637 a été adoptée légale ment par l’autorité du présent empereur, comme celle de l’époque véritable. Les difficultés naissent de l’incertitude de la durée des deux premières dynasties, et de l’intervalle qui les sépare des temps réels ou fabuleux de Fohi ou Hoangti. Sematsien date sa chronologie authentique dès l’an 841. Les trente-six éclipses de Confucius, dont on a vérifié trente-une, furent observées entre les années 722 et 480 avant Jésus-Christ. La période historique de la Chine ne remonte pas plus haut que les olympiades des Grecs.
[3024] Après l’espace de plusieurs générations d’anarchie et de despotisme, la dynastie des Han, deux cent six ans avant Jésus-Christ, fut l’époque de la renaissance des sciences. On rétablit les fragments de l’ancienne littérature ; on perfectionna et l’on fixa les caractères ; et l’on assura la conservation future des livres par les utiles inventions de l’encre, du papier, et de l’art d’imprimer. Sematsien publia la première histoire de la Chine quatre-vingt-dix-sept ans avant Jésus-Christ ; une suite de cent quatre-vingts historiens, continuèrent et perfectionnèrent ses travaux. Les extraits de leurs ouvrages existent encore, et la plus grande partie se trouve aujourd’hui déposée dans la bibliothèque royale de France.
[3025] Ce qui regarde la Chine a été éclairci par les travaux des Français, des missionnaires à Pékin, et de MM. Freret et de Guignes à Paris. Les trois notes précédentes m’ont été fournies par le Chou-King, avec la préface et les notes de M. de Guignes, Paris, 1770 ; le Tong-Kien-Rang-Mou, traduit par le père de Mailla, sous le nom d’Histoire générale de la Chine, t. I, p. 49-200 ; les Mémoires sur la Chine, Paris, 1776, etc., t. I, p. 1-323 ; t. II, p. 5-364 ; l’Hist. des Huns, t. I, p. 1-131 ; t. V ; 345-362 ; et les Mémoires de l’Acad. des Inscriptions, t. X, p. 377-402 ; t. XV, p. 495-564 ; t. XVIII, p. 178-295 ; t. XXXVI, p. 164-238.
[3026] Voyez l’Histoire générale des Voyages (t. XVIII), et l’Histoire généalogique (vol. II, p. 620-664).
[3027] M. de Guigne, (t. II, p. 1-124) a donné l’histoire originale des anciens Hiong-nou ou Huns. La géographie chinoise de leur pays semble comprendre une partie de leurs conquêtes.
[3028] Voyez dans du Halde (t. IV, p. 18-65) une description circonstanciée du pays des Mongoux, avec une carte exacte.
[3029] Les Igours ou Vigours étaient partagés en trois classes, les chasseurs, les pâtres et les laboureurs ; et les deux premières classes méprisaient la dernière. Voyez Abulghazi, part. II, c. 7.
[3030] Mémoires de l’Académie des Inscriptions, t. XXV, p. 17-33. L’esprit étendu de M. de Guignes a rapproché ces événements éloignés.
[3031] On célèbre encore à la Chine la renommée de So-vou ou So-ou, son mérite et ses aventures extraordinaires. Voyez l’Éloge de Moukden, p. 20, et les notes, p. 241-247 et les Mémoires sur la Chine, t. III, p. 317-360.
[3032] Voyez, Isbrand Ives, dans la Collection de Harris (vol. II, p. 931) ; les Voyages de Bell (v. I, p. 247-254) ; Gmelin, dans l’Histoire générale des Voyages (t. XVIII, p. 283-329). Ils rapportent tous cette opinion vulgaire, que la mer sainte s’irrite et devient orageuse dès qu’on ose lui donner le nom de lac. Cette délicatesse grammaticale occasionne souvent des querelles entre l’absurde superstition des mariniers, et l’absurde obstination des voyageurs.
[3033] Du Halde (t. II, p. 45) et de Guignes (t. II, p. 59) parlent l’un et l’autre de la construction du grand mur de la Chine.
[3034] Voyez la vie de Lieoupang ou Kaoti, dans l’Histoire de la Chine publiée à Paris en 1771, etc. (t. I, p., 442-522). Cet ouvrage volumineux est une traduction faite par le père de Ouilla du Tong-Kien-Kang-Mou, célèbre abrégé de la grande histoire de Semakouang (A. D. 1084) et de ses continuateurs.
[3035] Voyez un mémoire fort long et fort libre présenté par un mandarin à l’empereur Vouti, en l’an 180 avant Jésus-Christ, dans du Halde. (t. II, p. 412-426), d’après une collection de papiers d’État, écrite avec le crayon rouge par Kamhi lui-même (p. 384-612). Un second mémoire du ministre de la guerre, Kang-Mou (tome II, p. 555), fournit quelques détails curieux sur les mœurs des Huns.
[3036] Le tribut accoutumé d’un certain nombre de femmes se trouve mentionné comme un des articles du traité. Hist. de la Chine par les Tartares mantcheoux, t. I, p. 186, 187, avec les notes de l’éditeur.
[3037] De Guignes, Hist. des Huns, t. II, p. 62.
[3038] Voyez le règne de l’empereur Vouti dans le Kang-Mou (tome III, p. 1-98). Son caractère inconstant et inconséquent parait être peint avec impartialité.
[3039] n trouve cette expression dans le mémoire présenté à l’empereur Vouti. (Du Halde, t. IV, p. 417.) Sans adapter les exagérations de Marc-Paul et d’Isaac Vossius, nous pouvons raisonnablement supposer que Pékin renferme deux millions d’habitants. Les villes du sud, où sont placées, les manufactures de la Chine, ont une population encore supérieure.
[3040] Voyez le Kang-Mou (t. III, p. 150), et la suite des événements, chacun dans leur année particulière. Cette fête remarquable est célébrée dans l’éloge de Moukden, et expliquée dans une note du père Gaubil (p. 89, 90).
[3041] Cette inscription fut composée sur le lieu même par Pankou, président du tribunal de l’histoire Kanh-Mou, (t. III, p. 392.) On a découvert des monuments semblables dans différents endroits de la Tartarie. Hist. des Huns, t. II, p. 122.
[3042] M. de Guignes (t. II, p. 189) a inséré un article court sur les Sienpi.
[3043] L’ère des Huns est placée par les Chinois douze cent dix ans avant Jésus-Christ ; mais, la suite de leurs rois ne commence que dans l’année 230. Hist. des Huns, t. II, p. 21-123.
[3044] Le Kang-Mou (t. III, p. 88, 91, 95, 139, etc.) raconte les différentes circonstances de la chute et de la fuite des Huns. On peut expliquer le petit nombre dont il compose chaque horde, par leurs pertes et par leurs divisions.
[3045] M. de Guignes a suivi habilement les traces des Huns à travers les vastes déserts de la Tartarie (tome II, p. 123, 277 et 325, etc.).
[3046] Mohammed, sultan de Carizme, régnait dans la Sogdiane lorsqu’elle fut envahie (A. D. 1218) par Gengis-khan et ses Mongoux. Les écrivains orientaux (voyez d’Herbelot, Petis de La Croix, etc.) célèbrent les villes florissantes qu’il dépeupla et les pays fertiles qu’il ravagea. Dans le siècle suivant, Abulféda (Hudson, Géogr. min., t. III) a décrit ces mêmes provinces de Khorasmia et de Mawaralnahr. On peut voir leur misère actuelle dans l’Histoire généalogique des Tartares (p. 423-469).
[3047] Justin (XII, 6) a laissé un Abrégé sur les rois grecs de la Bactriane. Je suppose que ce fut leur industrie qui ouvrit un nouveau commerce en transportant les marchandises des Indes en Europe, par la voie extraordinaire de l’Oxus, la mer Caspienne, le Cyrus, le Phase et la mer Noire. Les Séleucides et les Ptolémées étaient les maîtres de toutes les autres routes par terre et par mer.
[3048] Procope, de Bell. pers., l. I, c. 3, p. 9.
[3049] Dans le treizième siècle, le moine Rubruquis, qui traversa la plaine immense de Kipzak, en allant à la cour du grand khan, observa le nom remarquable de Hongrie, et des traces d’un langage et d’une origine communie avec les peuples de la Hongrie européenne. Histoire des Voyages, t. VII, p. 69.
[3050] Bell (vol. I, p. 29-34) et les éditeurs de l’Hist. généalogique, p. 539) ont décrit les Calmoucks du Volga au commencement de notre siècle.
[3051] Cette grande transmigration de trois cent mille Calmoucks ou Torgouts se fit en l’année 1771. Les missionnaires de Pékin ont traduit le récif original de Kienlong, l’empereur régnant de la Chine, qui fut destiné à servir d’inscription à une colonne. (Mém. sur la Chine, t. I, p. 401-418.) L’empereur affecte le doux et séduisant langage du fils de Dieu et du père des peuples.
[3052] Le Kang-Mou (t. III, p. 447) donne à leurs conquêtes une étendue de quatorze mille lis. Selon la présente évaluation, deux cents, ou plus rigoureusement cent quatre-vingt-treize lis sont égales à un degré de latitude, et un mille anglais contient par conséquent plus de terrain que trois milles chinois ; mais il y a de fortes raisons de croire que les anciennes lis faisaient peine une moitié des modernes. Voyez les laborieuses recherches de M. d’Anville, géographe qui n’est étranger à aucun siècle ou climat du globe. Mém. de l’Acad., t. II, p. 125-502 ; Mesures itinéraires, p. 154, 167.
[3053] Voyez l’Hist. des Huns, t. II, p. 125-144. L’histoire suivante (p. 145-277) de trois ou quatre dynasties des Huns, prouve avec évidence que leur long séjour à la Chine n’avait point amolli leur courage.
[3054] Utque hominibus quietis et placidis otium est voluptabile, ita illos pericula juvant et bella. Judicatur ibi beatus qui in prœlio profuderit animam : senescentes etiam et fortuitis mortibus mundo digressos, ut degeneres et ignavos convicus atrocibus insectantur. Nous devons nous faire une grande opinion des vainqueurs de pareils hommes.
[3055] Relativement aux Alains, voyez Ammien (XXXI, 2) ; Jornandès (de Rebus geticis, c. 24) ; M. de Guignes (Hist. des Huns, t. I, p. 279) ; et Généalogie des Tartares (t. II, p 617).
[3056] Comme nous sommes en possession de l’histoire authentique des Huns, il serait ridicule de répéter ou de réfuter les fables qui défigurent leur origine et leurs exploits, leur passage des marais ou de la mer Méotide pour poursuivre un bœuf ou un cerf, les Indes qu’ils avaient découvertes, etc. Zozime, l. IV, p. 224 ; Sozomène, l. VI, c. 37 ; Procope, Hist. Miscell., c. 5 ; Jornandès, c. 24 ; Grandeur et Décadence des Romains, c. 17.
[3057] Ammien, XXXI, 1. Jornandès (c. 24), fait une caricature frappante de la figure d’un Calmouck. Voyez Buffon, Histoire naturelle, t. III, p. 380.
[3058] Cette exécrable origine, que Jornandès d’écrit avec la rancune d’un Goth, peut avoir été tirée, primitivement d’une fable grecque beaucoup plus agréable. Hérodote, l. IV, c. 9, etc.
[3059] Les Roxolans peuvent être les ancêtres des Russes (d’Anville, Empire de Russie, p. 1-10), dont la résidence (A. D. 862), aux environs, de Novogorod-Veliki, ne peut pas être fort éloignée du lieu que le géographe de Ravenne assigne (I, 12 ; IV, 46 ; V, 28, 30) aux Roxolans (A. D. 886).
[3060] Le texte d’Ammien parait imparfait ou corrompu ; mais on peut tirer de la nature du terrain de quoi expliquer quel devait être le rempart des Goths, et même de quoi suppléer presqu’à une description. Mém. de l’Acad., etc., t. XXVIII, p. 444-462.
[3061] M. du Buat (Hist. des Peuples de l’Eur., t. VI, p. 407) a conçu l’étrange idée qu’Alavivus était le même qu’Ulphilas, l’évêque goth ; et qu’Ulphilas, petit-fils d’un esclave de Cappadoce, était devenu le prince temporel des Goths.
[3062] Ammien (XXXI, 3) et Jornandès (de. Reb. get., c. 24) ont décrit la destruction de l’empire des Goths par les Huns.
[3063] La chronologie d’Ammien est obscure et imparfaite. Tillemont a tâché d’éclaircir et d’arranger les annales de Valens.
[3064] Zozime, l. IV, P. 223. ; Sozomène, l. VI, c. 38. Les Isauriens infestaient, durant tous les hivers, les routes de l’Asie-Mineure jusqu’aux environs de Constantinople. Saint Basile, epist. ecclés., op. Tillemont, Hist. des Emp., t. V, p. 106.
[3065] On trouve le récit du passage du Danube dans Ammien (XXI, 3, 4), Zozime (l. IV, p. 223, 224), Eunape (in Excerpt. legat., p. 19, 20), et Jornandès (c. 25, 26). Ammien déclare (c. 5) qu’il n’entend seulement que ipsas rerum digerere summilates ; mais il se trompe souvent sur leur importance, et son inutile prolixité est désagréablement balancée par une concision mal placée.
[3066] Chishull, voyageur attentif, a observé la largeur du Danube, qu’il traversa au sud de Bucarest, près le confluent de l’Argish (p. 77) ; il admiré la beauté et la fertilité naturelle de la Mœsie et de la Bulgarie.
[3067] Quem qui scire velit, Libyci velit æquoris idem
Discere quam multœ zephyro turbentur arenæ.
Ammien a inséré dans sa prose ces vers de Virgile (Georg., l. II), destinés originairement parle poète à exprimer l’impossibilité de calculer les différentes sortes de vins. Voyez Pline, Hist. nat., l. XIV.
[3068] Eunape et Zozime citent soigneusement ces preuves du luxe et de la richesse des Goths. Cependant on peut présumer que ces objets étaient le fruit de l’industrie des provinces romaines, et étaient passés entre les mains des Goths, soit comme butin en temps de guerre, soit par des présents ou des achats faits durant la paix.
[3069] Decem libras. Il faut sous-entendre le mot d’argent. Jornandès laisse percer les passions et les préjugés d’un Goth. Les méprisables Grecs Eunape et Zozime déguisent la tyrannie des Romains, et parlent avec horreur de la perfidie des Barbares. Ammien, historien patriote, passe légèrement, et à regret, sur ces circonstances odieuses. Saint Jérôme, qui écrivit presque dans le temps de l’évènement, est franc et clair, quoique concis. Per avaritiam Maximi ducis, ad rebellionem fame coacti sunt. In Chron.
[3070] Ammien, XXXI, 4, 5.
[3071] Vexillis de more sublatis, auditisque triste sonantibus classicis. (Ammien, XXXI, 5.) Ce sont les rauca cornua de Claudien (in Rufin., II, 57), les longues cornes des uri ou taureaux sauvages, telles que celles dont les cantons suisses d’Urie et d’Underwald se sont servis plus récemment. (Simler, de Rep. helv., l. II, p. 201, éd. Fuselin, Tigur, 1734.) On trouve sur un carnet militaire, dans une relation originale de la bataille de Nanci, quelques mots frappants ; quoique dits peut-être au hasard (A. D. 1477) : Attendant le combat, ledit cor fut corné par trois fois, tant que le vent du corneur pouvait durer ; ce qui esbahit fort M. de Bourgogne ; car déjà à Morat l’avait ouy. Voyez les pièces justificatives dans la quatrième édition de Philippe de Confines, t. III, P. 493.
[3072] Jornandès, de Relus geticis, c. 26, p. 618, édit. Grot. Ces splendidi panni (car il faut les regarder ainsi relativement au reste) sont probablement tirés des histoires plus complètes de Priscus, Ablavius et Cassiodore.
[3073] Cum populis suis longe ante suscepti. Nous ignorons la date précise et les circonstances de leur émigration.
[3074] Il y avait une manufacture impériale de boucliers établie à Adrianople ; les fabricenses ou ouvriers, se mirent à la tête de la populace. Valois ad Ammien, XXXI, 6.
[3075] Pacem sibi esse cum parietibus memoram. Ammien, XXXI, 17.
[3076] Ces mines étaient, dans le pays des Bessi, sur la cime des montagnes du Rhodope, qui courent entre Philippes et Philippopolis ; deux villes de Macédoine qui tirent leur nom et leur origine du père d’Alexandre. De ces mines il tirait tous les ans, non pas le poids, mais la valeur de mille talents (deux–cent mille livres, sterling). Ce revenu servait à payer la phalange, et à corrompre les orateurs de la Grèce. Voyez Diodore de Sicile, t. II, l. XVI, p. 88, éd. Wessel ; les Commentaires de Godefroy sur le Code de Théodose, t. III, p. 496 ; Cellarius, Géogr. antiq., t. I, p. 676-857 ; d’Anville, Géogr. anc., t. I, p. 336.
[3077] Comme ces malheureux ouvriers prenaient souvent la fuite, Valens avait publié des lois sévères pour les arracher de leurs retraites. Code Théodosien, l. X, tit. XIX, leg. 5, 7.
[3078] Voyez Ammien (XXXI, 6). L’historien de la guerre des Goths perd son temps à récapituler inutilement les anciennes incursions des Barbares.
[3079] L’Itinéraire d’Antonin (p. 226, 227, éd. Wesseling) marque la position du champ de bataille à environ soixante milles au nord de Tomi, où Ovide fut exilé, et le nom de Salices (Saules) explique la nature du terrain.
[3080] Cette enceinte de chariots (carrago) était la fortification ordinaire des Barbares. Vegetius, de Re militari, l. III, c. 10 ; Valois ad Ammien, XXXI, 7. Leurs descendants en conservèrent le nom et l’usage jusqu’au quinzième siècle. Le charroi qui environnait l’armée doit être une phrase familière à ceux qui ont lu Froissard ou Comines.
[3081] Statim ut accensi malleoli. Je me sers de l’expression littérale de torches ou fanaux ; mais je soupçonné que c’est une de ces pompeuses métaphores, un, de ces ornements trompeurs qui défigurent perpétuellement le style d’Ammien.
[3082] Indicant nunc usque albentes ossibus campi. (Ammien, XXXI, 7.) L’historien peut avoir traversé ces plaines comme soldat ou comme voyageur ; mais sa modestie a supprimé les aventures qui lui sont arrivées personnellement depuis les guerres de Constance et de Julien contre les Persans. Nous ignorons dans quel temps il quitta le service et se retira à Rome, où il parait qu’il a composé l’histoire de son siècle.
[3083] Ammien, XXXI, 8.
[3084] Hanc Taifalorum gentem turpem, et obscenœ vitæ flagitiis ita accipimus mersam ; ut apud eos nefandi concubitus fœdere copulentur mares puberes, ætatis viriditatem in eorum pollutis usibus consumpturi. Porro, si qui jam adultus aprunt exceperit solus, vel interemit ursum immanent, colluvione liberatur investi. (Ammien, XXII, 9.) Parmi les Grecs, principalement chez les Crétois, les liens de l’amitié étaient desserrés et souillés par cet amour contre nature.
[3085] Ammien, XXXI, 8, 9. Saint Jérôme (t. I, p. 26) fait le dénombrement des nations, et rapporte une suite de calamités qui durèrent vingt ans. Cette épître à Héliodore fut composée en 397. Tillemont, Mém. ecclés., t. XII, p. 645.
[3086] M. d’Anville (Notice de l’ancienne Gaule, p. 96-99) fixe exactement le champ de bataille, Arbentaria ou Argentovaria, à vingt-trois lieues ou trente-quatre milles et demi romains au sud de Strasbourg. C’est des ruines de cette ville que s’est élevée tout à côté celle de Colmar.
[3087] L’Epitomé de Victor, la Chronique de saint Jérôme, et l’Histoire d’Orose (l. VII, c. 333, p. 552, éd. Havercamp), peuvent ajouter quelques détails au récit impartial et plein de faits, donné par Ammien (XXXI, 10).
[3088] Moratus paucissimos dies, seditione popularium levium pulsus. (Ammien, XXXI, 11.). Socrate (l. IV, c. 38) ajoute les dates et quelques circonstances.
[3089] Vivosque omnes circa Mutinam, Regiumque, et Parmam, italica oppida, rura culturos, exterminavit. (Ammien, XXXI, 9.) Dix ans après l’établissement de la colonie des Taifales, ces villes et ces districts paraissent dans la plus grande misère. Voyez Murattori, Dissertazioni sopra le Antichita italiane, t. I, Dissert. XXI, p. 354.
[3090] Ammien (XXXI, 11) ; Zozime (l. IV, p. 228-230). Le dernier s’étend sur les exploits partiels de Sébastien, et raconte en deux lignes l’importante bataille d’Adrianople. Selon les critiques ecclésiastiques qui haïssent Sébastien, les louanges de Zozime sont déshonorantes. (Tillemont, Hist. des Empereurs, t. V, p. 121.) Son ignorance et ses préjugés en font un juge très peu compétent du mérite.
[3091] Ammien (XXXI, 12, 13) est presque le seul qui parle des conseils et des événements qui furent terminés par la funeste bataille d’Adrianople. Nous avons critiqué les défauts de son style, le désordre et l’obscurité de ses narrations ; mais, au moment de perdre le secours de cet historien impartial, nos reproches sont arrêtés par le regret que nous cause cette perte difficile à réparer.
[3092] La différence des huit milles d’Ammien aux douze milles d’Idacius ne peut embarrasser que ces critiques (Valois, ad loc.) qui regardent une grande arrivée comme un point mathématigue qui n’a ni espace ni dimensions.
[3093] Nec ulla annalibus, præter Cannensem pugnam, ita ad internecionem res legitur gesta. (Ammien, XXXI, 13.) Selon le grave Polybe, il ne s’échappa du champ de bataille de Cannes que six cent soixante-dix cavaliers, et trois mille soldats d’infanterie ; dix mille furent faits prisonniers, et le nombre des morts se monta à cinq mille six cent trente cavaliers, et soixante-dix mille fantassins. (Polybe, l. III, p. 371, éd. Casaubon, in-8°.) Tite-Live (XXII, 49) est un peu moins sanglant ; il ne compte parmi les morts que deux mille sept cents cavaliers et quarante mille hommes d’infanterie. L’armée romaine consistait, à ce que l’on suppose, en quatre-vingt-sept mille deux cents hommes effectifs (XXII, 36).
[3094] J’ai tiré quelques faibles lumières de saint Jérôme (t. I, 26, et dans la Chronique, p. 188), de Victor (in Epit.), d’Orose (l. VI., c. 33, p. 554), Jornandès (c. 27), Zozime (l. IV, p. 230), Socrate (l. IV, p 38), Sozomène (l. VI, c. 40), Idatius (in Chron.). Mais toutes ces autorités réunies ne peuvent balancer celle d’Ammien.
[3095] Libanius, de ulcisc. Julian. Nece, c. 3 ; Fabricius, Bibl. græc., t. VII, p. 146-148.
[3096] Valens avait obtenu où plutôt acheté l’amitié des Sarrasins, dont les irruptions continuelles désolaient la Phénicie, la Palestine et l’Égypte. La foi chrétienne avait été récemment introduite chez un peuple destiné à établir et propager dans la suite une autre religion. Tillemont, Hist. des Empereurs, t. V, p. 104, 106, i41 ; Mém. ecclés., t. VII, p. 593.
[3097] Crinitus quidam, nudus omnia præter pubem, subraucum et lugubre strepens. Ammien, XXXI, 16, et Valois, ad locum. Les Arabes combattaient souvent tout nus, coutume qu’on peut attribuer à la chaleur du climat autant qu’à une ostentation de bravoure. La description de ce sauvage inconnu est le portrait frappant de Derar, dont le nom sema si souvent la terreur parmi les chrétiens de Syrie. Voyez Ockley, Hist. des Sarrasins, vol. I, p. 72, 84, 87.
[3098] On peut encore suivre le fil des événements dans les dernières pages d’Ammien (XXXI, 15, 16). Zozime (l. IV, p. 227, 231), des secours duquel nous sommes maintenant réduits à nous féliciter, place mal à propos l’irruption des Arabes avant la mort de Valens. Eunape (in Excerpt. leg., p. 20) parle de la Thrace et de la Macédoine comme de pays très fertiles, etc.
[3099] Observez avec quelle indifférence César raconte dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules, qu’il fit périr tout le sénat des Vénètes, qui s’étaient rendus à discrétion (III, 16) ; qu’il fit son possible pour exterminer toute la nation des Éburons (VI, 31) ; que ses soldats exercèrent à Bourges une juste vengeance, et massacrèrent quarante mille personnes, sans distinction de sexe ni d’âge (VII, 27, etc.).
[3100] Tel est le récit que les ecclésiastiques et les pêcheurs firent du sac de Magdebourg, et que M. Harte a inséré dans l’histoire de Gustave Adolphe (V, 1, p. 313-320) avec quelque crainte de manquer à la dignité de l’histoire.
[3101] Et vastatis urbibus, hominibusque interfectis, solitudinem et raritatem bestiarum quoque fieri, et volatilium, pisciumpe : testis Illyricum est, testis Thracia, testis in quo ortus sum solum (Pannonia) ; ubi prœter cœlum et terram, et crescentes vepres, et condensa sylvarum cuncta perierunt. T. VII, p. 250, ad I c. Sophonias ; et t. I, p. 26.
[3102] Eunape (in Excerpt. legat., p. 20) suppose ridiculement que les jeunes Goths avaient grandi avec une rapidité surnaturelle, et cela, afin de pouvoir rappeler les hommes armés de Cadmus qui sortaient des dents du dragon. Telle était dans ce temps-là l’éloquence grecque.
[3103] Ammien approuve évidemment cette exécution, efficacia velox et salutaris, dont le récit termine son ouvrage (XXXI, 16). La narration de Zozime (l. IV, p. 223-236) est étendue et détaillée ; mais il se trompe sur la date, et se fatigue à chercher la raison qui a empêché Julius de consulter l’empereur Théodose, qui n’était point encore placé sur le trône de l’Orient.
[3104] On a composé dans le dernier siècle (Paris, 16719) une vie de Théodose, in-4° (en 1680, in-12), pour animer le jeune dauphin du zèle de la foi catholique. Fléchier, l’auteur de cette histoire, et depuis évêque de Nîmes, était un prédicateur éloquent, et l’éloquence de la chaire orne ou défigure son ouvrage ; mais il a pris ses faits chez Baronius, et ses principes dans saint Ambroise et saint Augustin.
[3105] On trouve les détails de la naissance, du caractère et de l’élévation de Théodose dans Pacatus, in Panegyr. vet., XII, 10, 11 , 12 ; Themistius, Orat. 14, p. 182 ; Zosime, l. IV, p. 231 ; saint Augustin, de Civ. Dei., V, 25 ; Orose, l. VII, c. 34 ; Sozomène, l. VII, c. 2 ; Socrate, l. V, c. 2 ; Théodoret, l. V, c. 5 ; Philostorgius, l. IX, c. 17 ; avec les notes de Godefroy, p. 373 ; l’Epitomé de Victor et les Chroniques de Prosper, Idatius et Marcellin dans le Thesaurus temporum de Scaliger.
[3106] Tillemont, Hist. des Emp., t. V, p. 716, etc.