[2245] Voyez Chardin, Voyages en Perse, t. II, p. 235.

[2246] L’ère gélaléenne (Gelaleddin., la Gloire de la foi y était un des noms ou titres de Malek-Shah), est fixée au 15 mars, A. H. 471 (A, D. 1079). Le docteur Hyde à rapporté les témoignages originaux des Persans et des Arabes (du Religione veterum Persarum, c. 16, p. 200-21).

[2247] Anne Comnène parle de cette royauté des Persans comme απασης κακοδαιμονεστερον πενιας. Elle n’avait que neuf ans à la fin du règne de Malek-Shah (A. D. 1092), et lorsqu’elle dit qu’il fut assassiné, elle confond le sultan avec le vizir. Alexias, l. VI, p. 177, 178.

[2248] Ils sont si peu connus, qu’après toutes ses recherches, M. de Guignes s’est borné à copier (tom. I, p. 244 ; t. III, part. I, p. 269, etc.) l’histoire ou plutôt la liste des Seljoucides de Kerman, qui se trouve dans la Bibliothèque orientale. Cette dynastie a disparu avant la fin du douzième siècle.

[2249] Tavernier, le seul peut-être des voyageurs qui soit allé à Kerman, représente la capitale comme un grand village en ruines, situé à vingt-cinq journées d’Ispahan, et à vingt-sept d’Ormus, au milieu d’une contrée fertile. Voyages en Turquie et en Perse, p. 107-110.

[2250] Il paraît, d’après le récit d’Anne Comnène, que les Turcs de l’Asie-Mineure obéissaient au cachet et au chiauss du grand sultan (Alexias, l. VI, p. 170), et qu’il retenait dans sa cour les deux fils de Soliman (p. 180).

[2251] Petis de La Croix (Vie de Gengis-khan, p. 161) cite cette expression d’un poète persan, selon toute apparence.

[2252] Dans le récit de la conquête de l’Asie-Mineure de Guignes n’a tiré aucun secours des écrivains turcs ou arabes qui se contentent de donner une liste stérile des Seljoucides de Roum. Les Grecs ne veulent pas révéler leur ignominie ; et on  est réduit à profiter de quelques mots échappés à Scylitzes (p. 860-863), à Nicéphore Bryennius (pages 88-91, 92, etc., 103, 104), et à Anne Comnène (Alexias, p. 91, 92, etc., 168, etc.).

[2253] Telle est la description de Roum, par Haiton l’Arménien, auteur d’une histoire tartare qui se trouve dans les Recueils de Ramusio et de Bergeron. Voyez Abulféda, Géogr., Climat 17, p. 301-305.

[2254] Dicit cos quemdam abusione sodomitica intervertisse episcopum (Guibert Abbat., Hist. Hierosol., t. I, p. 468). Il est singulier que le même peuple fournisse de nos jours un second passage pareil à celui-ci : Il n’est point d’horreurs que ces Turcs n’aient commises ; et semblables aux soldats effrénés qui, dans le sac d’une ville, non contents de disposer de tout à leur gré, prétendent encore aux succès les moins désirables, quelques sipahis ont porté leurs attentats sur la personne du vieux rabbi de la synagogue et celle de l’archevêque grec. Mémoires du baron de Tott, t. II, p. 133.

[2255] L’empereur ou l’abbé Guibert décrit les scènes du camp des Turcs comme s’il y avait été. Matres correptœ in conspectu, filiarum multipliciter repetitis diversorum coitibus vexabantur (est-ce la bonne version ?), cum filiæ assistentes carmina prœcinere saltando cogerentur. Mox eadem passio ad filias, etc.

[2256] Voyez des détails sur Antioche et la mort de Soliman, dans Anne Comnène (Alexias, l. VI, p 168, 169), avec les notes de Ducange.

[2257] Guillaume de Tyr (l. I, c. 9, 1o, p. 635) donne les détails les plus authentiques et les plus déplorables sur les conquêtes des Turcs.

[2258] Dans son épître au comte de Flandre, Alexis paraît avilir son caractère et sa dignité ; cependant cette lettre est reconnue authentique par Ducange (Not. ad Alexiad., p. 335, etc.), et paraphrasée par l’abbé Guibert, historien contemporain. Le texte grec n’existe plus, et chacun des traducteurs et des copistes a pu dire avec Guibert (p. 475) verbis vestita meis, privilège d’une étendue indéfinie.

[2259] Deux passages d’une grande étendue et originaux de Guillaume, archevêque de Tyr (l. I, c. 1-10 ; l. XVIII, c. 5, 6), le principal auteur des Gesta Dei per Francos, contiennent les détails les plus sûrs touchant l’histoire de Jérusalem, depuis Héraclius jusqu’aux croisades. M. de Guignes a publié un savant Mémoire sur le commerce des Français dans le Levant avant les croisades, etc. Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XXXVII, p. 467-500.

[2260] Secundum dominorum dispositionem plerumque lucida plerumque nubila recepit intervalla, et ægrotantium more temporum prœsentium gravabatur aut respirabat qualitate (l. I, c. 3, p. 630). Le latin de Guillaume de Tyr n’est point du tout méprisable ; mais lorsqu’il compte quatre cent, quatre-vingt-dix ans de la perte à la reprise de Jérusalem, c’est trente années de trop.

[2261] Voyez sur les rapports de Charlemagne avec la Terre-Sainte, Eginhard (de Vita Caroli-Magni, c. 16, p. 79-82), Constantin Porphyrogénète (de Administ. Imperii, l. II, c. 26, p. 80), et Pagi (Critica, t. III, A. D. 800, n° 13, 14, 15).

[2262] Le calife accorda des privilèges Amalphitanis viris amicis et utilium introductoribus (Gesta Dei, p. 934). Le commerce de Venise en Égypte et dans la Palestine ne saurait produire, un titre aussi ancien, à moins qu’on n’adopte la plaisante traduction d’un Français, qui prenait les deux factions du cirque (Veneti  et Prasini) pour les Vénitiens et les Parisiens.

[2263] Une Chronique arabe de Jérusalem (ap. Assemani, Bibl. orient., t. I, p. 628 ; t. IV, p. 368) atteste l’incrédulité du calife et de l’historien ; Cantacuzène toutefois ose en appeler aux musulmans eux-mêmes pour la réalité de ce miracle perpétuel.

[2264] Le savant Mosheim a discuté séparément ce prétendu miracle dans ses dissertations sur l’Histoire ecclésiastique (t. II, p. 214-306), de Lumine sancti sepulchri.

[2265] Guillaume de Malmsbury (l. IV, c. 11, 209) cite l’Itinéraire du moine Bernard, témoin oculaire, qui visita Jérusalem A. D. 870. Le miracle est confirmé par le témoignage d’un autre pèlerin, qui l’avait précédé de quelques années ; et Mosheim dit que les Francs inventèrent cette supercherie, peu de temps après la mort de Charlemagne.

[2266] Nos voyageurs, Sandys (p. 134), Thévenot (p. 621-627), Maundrell (p. 94, 95), etc., décrivent cette farce extravagante. Les catholiques sont embarrassés à déterminer l’époque où a fini le miracle et commencé la supercherie.

[2267] Les Orientaux eux-mêmes conviennent de la fraude, et ils la justifient par la nécessité et des vues d’édification (Mémoires du chevalier d’Arvieux, t. II, p. 140 ; Joseph Abudacni, Hist. Copte., c. 20) ; mais je n’essaierai pas d’expliquer avec Mosheim comment se faisait ce prétendu miracle. Nos voyageurs se sont trompés en voulant expliquer la liquéfaction du sang de saint Janvier.

[2268] Voyez d’Herbelot (Bibl. orient., p. 411) ; Renaudot (Hist. patriar. Alex., p. 390-397, 400-401), Elmacin (Hist. Saracen., p. 321-323), et Marei (p. 384-386), historien d’Égypte, traduit d’arabe en allemand par Reiske, et qu’un de mes amis m’a interprété verbalement.

[2269] La religion des Druses est cachée par leur ignorance et leur hypocrisie. Le secret de leur doctrine ne se communique qu’aux élus qui mènent une vie contemplative ; et les Druses des classes ordinaires, les plus indifférents des hommes, se conforment, selon l’occasion, au culte des mahométans ou à celui des chrétiens de leur voisinage. Le peu qu’on sait ou le peu qui mérite d’être connu sur cette peuplade, se trouve dans Niebuhr, auteur qui a examiné avec soin les pays qu’il a parcourus (Voyages, t. II, p. 354-357), et dans le second volume du Voyage récent et instructif de M. Volney.

[2270] Voyez Glaber, l. III, c. 7, et les Annales de Baronius et de Pagi, A. D. 1009.

[2271] Glaber, l. IV, c. 6 ; Bouquet, Historiens de France, t. X, p. 50.

[2272] Glaber, l. III, c. 1. Katona (Hist. crit. reg. Hungar., t. I, p. 304-311) examine si saint Étienne fonda un monastère à Jérusalem.

[2273] Baronius (A. D. 1061, n° 43-56) a copié la plus grande partie des récits originaux d’Ingulphe, de Marianus et de Lambertus.

[2274] Voyez Elmacin (Hist. Saracen., p. 349, 350), et Abulpharage (Dynast., p. 237, vers. Pococke). M. de Guignes (Hist. des Huns, tom. III, part. I, p. 215, 216) ajoute les témoignages ou plutôt les noms d’Abulféda et de Novairi.

[2275] Depuis l’expédition d’Isar Atsiz (A. H. 469, A. D. 1076), jusqu’à l’expulsion des Ortokides (A. D. 1096). Cependant Guillaume de Tyr (t. I, c. 6, p. 633) assure que Jérusalem fût trente-huit ans au pouvoir des Turcs ; et une Chronique arabe, citée par Pagi (t. IV, p. 202), suppose qu’un général carizmien la soumit au calife de Bagdad, A. H. 463, A. D. 1070. Ces dates si reculées s’accordent mal avec l’Histoire générale de l’Asie, et je suis sûr que, A. D. 1064, le regnum Babylonicum (du Caire) subsistait encore dans la Palestine. Baronius, A. D. 1064, n° 56.

[2276] De Guignes, Hist. des Huns, t. I, p. 249-252.

[2277] Guillaume de Tyr (l. I, c. 8, p. 634), qui se fatigue à grossir les maux que souffraient les chrétiens. Les Turcs exigeaient un aureus de chaque pèlerin. Le caphar, des Francs est aujourd’hui de quatorze dollars, et l’Europe ne se plaint pas de cette taxe volontaire.

[2278] L’origine du nom de Picards, et conséquemment de Picardie, est assez singulière. Elle ne remonte guère qu’à A. D. 1200. Ce fut d’abord un bon mot académique, une épithète qu’on appliqua à l’humeur querelleuse des étudiants de l’université de Paris, qui venaient des frontières de la France ou de la Flandre. Valois, Notitia Galliarum, p. 44 ; Longuerue, Description de la France, p. 54.

[2279] Guillaume de Tyr (l. I, c. 11, p. 637, 638) représente ainsi l’ermite : Pusillus, personna contemptibilis, vivacis ingenu, et oculum habens perspicacem gratumque, et sponte fluens ei non deerat eloquium. Voyez Albert d’Aix, p. 185 ; Guibert, p. 482 ; Anne Comnène, in Alex., l. X, p. 284., etc., et les Notes de Ducange, p. 349.

[2280] Ultra quinquaginia millia, si me possunt in expeditione produce et pontifice habere, armata manu volunt in in imicos Dei insurgere et ad sepulchrum Domini ipso, ducente pervenire. Grégoire VII, epist. 2, 31, t. XII, p. 122, Concil.

[2281] Voyez les Vies originales d’Urbain II, par Pandolphe, Pisan, et par Bernard Guido, dans Muratori, Rerum ital. Script., t. III, part. I, p. 352, 353.

[2282] Elle est connue sous les noms de Praxes, Eupræcia, Eufrasia et Adelaïs ; elle était fille d’un prince russe, et veuve d’un margrave de Brandebourg. Struv., Corp. Hist. german., p. 340.

[2283] Henricus odio eam ccepit habere : ideo incarceravit eam, et concessit ut plerique vim ei inferrent, imo filium hortans ut eam subagitaret (Dodechin, Continuat Marian. Scot., apud Baron., A. D. 1093, n° 4) ; et dans le concile de Constance, elle est représentée par Bertholde, rerum inspector : quæ se tantas et tam inauditas fornicationum spurcitias, et a tantis passam fuisse conquesta est, etc. ; et ensuite à Plaisance ; satis misericorditer suscepit, eo quod ipsam tantas spurcitias non tam commisisse quam invitani pertulisse pro certo cognoverit papa cum sancta synodo. (Ap. Baron., A. D. 1093, n° 4, 1094, 3.) Bizarre sujet des infaillibles décisions d’un pape et d’un concile. Ces abominations répugnent à tous les sentiments de la nature humaine, que ne peut altérer une dispute concernant la mitre et l’anneau. Il paraît cependant que cette malheureuse femme se laissa persuader par les prêtres de raconter ou de signer quelques anecdotes également honteuses pour elle et pour son mari.

[2284] Voyez le Récit et les Actes du synode de Plaisance, Concil., t. XII, p. 821, etc.

[2285] Guibert, né en France, fait lui-même l’éloge de la valeur et de la piété de sa nation, qui prêcha la croisade et en donna l’exemple : Gens nobilis, prudens, bellicosa, dapsilis et nitida..... Quos enim Britones, Anglos, Ligures, si bonis cos moribus videamus, non illico Francos homines appellemus (p. 478) ? Il assure cependant que la vivacité des Français dégénère en pétulance avec les étrangers (p. 483), et en vaines rodomontades (p. 502).

[2286] Per viam quam jamdudum Carolus magnas mirificus rex Francorum aptari fecit usque. C. P. Gesta Franc., p. 1 ; Robert Monach., Hist. Hieros., l. I, p. 33, etc.

[2287] Jean Tilpin ou Turpin fût archevêque de Reims, A. D. 773. Postérieurement à l’année 1000, un moine des frontières de France et d’Espagne composa ce roman sous le nom du prélat ; et telle était alors l’opinion du mérite ecclésiastique, que Turpin se peint lui-même dans cet ouvrage comme un prélat qui aime le vin et les combats. Cependant le pape Caliste II (A. D. 1122) reconnut ce livre, apocryphe pour authentique, et l’abbé Suger l’a cité respectueusement dans les grandes Chroniques de saint Denis. Fabricius, Biblioth. latin. medii œvi, édit. Mansi, t. IV, p. 161.

[2288] Voyez l’État de la France, par le comte de Boulainvilliers, t. I, p. 180, 182, et le second volume des Observations sur l’Histoire de France, par l’abbé de Mably.

[2289] Dans les provinces du sud de la Loire, les premiers Capétiens jouissaient à peine de la suprématie féodale ; de tous côtés la Normandie, la Bretagne, l’Aquitaine, la Bourgogne, la Lorraine et la Flandre, resserraient les limites de la France proprement dite. Voyez Ad. Valois, Notitia Galliarum.

[2290] Ces comtes, issus d’une branche cadette des ducs d’Aquitaine, furent à la fin dépouillés de la plus grande partie de leurs domaines par Philippe-Auguste. Les évêques de Clermont devinrent insensiblement princes de la ville. Mélanges tirés d’une grande Bibliothèque, t. XXXVI, p. 288, etc.

[2291] Voyez les Actes du concile de Clermont, Concil., t. XII 7 p. 829, etc.

[2292] Confluxerunt ad concilium multis regionibus viri potentes et honorati, innumeri quamvis cingulo laicalis militiæ superbi (Baldric, témoin oculaire, p. 86-88 ; Robert. Monach., p. 31, 32 ; Guillaume de Tyr, I, 14-15, p. 639-641 ; Guibert, p. 478-480 ; Foulcher de Chartres, p. 382).

[2293] La trêve de Dieu (Treva ou Treuga Dei) fut d’abord inventée en Aquitaine, A. D. 1032, blâmée par quelques évêques comme une occasion de parjure, et rejetée par les Normands comme contraire à leurs privilèges. Voyez Ducange, Gloss. lat., t. VI, 682-685.

[2294] Deus vult ! Deus vult ! était l’acclamation du clergé qui entendait le latin (Robert Monach., l. I, p. 32). Les laïques qui parlaient le patois provençal ou limousin la corrompaient et criaient : Deus lo volt ou Die el volt ! Voyez Chron. Casinense, l. IV, c. 11, p. 497, in Muratori, Script. rerum ital., t. IV, et Ducange, Diss. XI, p. 207, sur Joinville, et Gloss. lat., t. II, p. 690. Il produit dans sa préface un échantillon très difficile du dialecte du Rouergue (A. D. 1100), ce qui approche fort du temps et du lieu où se tint le concile de Clermont (p. 15, 16).

[2295] Ils le portaient ordinairement sur l’épaule, brodé en or ou en soie, ou composé de deux morceaux d’étoffe cousus sur l’habit. Dans la première croisade toutes les croix étaient rouges ; dans la troisième, les Français conservèrent seuls cette couleur. Les Flamands prirent des croix vertes, et les Anglais adoptèrent les blanches (Ducange, t. II, p. 651). Cependant le rouge paraît être la couleur favorite des Anglais, et en quelque façon la couleur nationale pour les drapeaux et les uniformes militaires.

[2296] Bongars, qui a publié les relations originales des croisades, adopte avec complaisance le titre fanatique de Guibert, Gesta Dei per Francos ; quelques critiques ont proposé de substituer Gesta Diaboli per Francos (Hanau, 1611, 2 vol. in-fol). Je donnerai ici en peu de mots la liste des auteurs que j’ai consultés pour l’histoire de la première croisade, dans l’ordre où ils se trouvent dans la collection : 1° Gesta Francorum ; 2° Robert le Moine ; 3° Balderic ; 4° Raimond d’Agiles ; 5° Albert d’Aix ; 6° Foulcher de Chartres ; 7° Guibert ; 8° Guillaume de Tyr. Muratori nous a fourni, 9° Radulphus Cadomensis, de Gestis Tancredi (Script. rer. it., t. V, p. 285-333), et 10° Bernardus Thesaurarius, de Acquisitione Terme Sanctæ (l. VII, p. 6611-848). Ce dernier n’était point connu d’un historien français moderne, qui a donné une longue liste critique, des historiens des croisades (Esprit des Croisades, t. I, p. 13-141) et dont je crois pouvoir confirmer la plupart des jugements. Je n’ai pu me procurer que fort tard la collection des Historiens français, par Duchesne. 1° Petri Tudebodi sacerdotis Sivracensis Historia de Hierosolymitano Itinere (t. IV, p. 773-815) a été fondue dans les ouvrages du premier écrivain anonyme de Bongars ; 2° L’histoire en vers de la première croisade, en sept livres (p. 890-912), est fort suspecte et très peu instructive.

[2297] Si le lecteur, veut examiner la première scène de la première partie de Henri IV, il trouvera dans le texte de Shakespeare les élans naturels de l’enthousiasme, et dans les notes du docteur Johnson les efforts d’un esprit vigoureux, mais rempli de préjugés, qui saisit avidement tous les prétextes de haïr et de persécuter ceux qui diffèrent de ses opinions religieuses.

[2298] Le sixième discours de Fleury sur l’Hist. ecclésiastique (p. 223-261) contient un examen raisonné de la cause et des effets des croisades.

[2299] Muratori (Antiq. Ital. medii œvi, t. V, Dissert. 68, g. 709-768) et M. Chais (Lettres sur les jubilés et sur les indulgences, t. II Lettres 21 et 22, p. 478-556) discutent amplement la pénitence, et les indulgences du moyen âge, avec cette différence que le docte Italien peint avec modération, et peut-être trop faiblement, les abus de la superstition, et que le ministre hollandais les exagère avec amertume.

[2300] Schmidt (Hist. des Allemands, t. II, p. 211-220, 452-462) donne un extrait au code pénitentiel de Rhegino dans le neuvième siècle, et de Burchardt dans le dixième. Il se commit à Worms cinquante-cinq meurtres dans la même année.

[2301] On peut prouver clairement que, jusqu’au douzième siècle le solidus d’argent ou Schelling valait douze deniers ou sous, et que, vingt solidi valaient le poids, d’une livre d’argent, environ une livre sterling. La monnaie d’Angleterre se trouve réduite à un tiers de sa valeur primitive, et celle de France à un cinquième.

[2302] A chaque centaine de coups, le pénitent se sanctifiait en récitant un psaume ; et tout le Psautier, avec l’accompagnement de quinze mille coups d’étrivière, acquittait cinq années de pénitence canonique.

[2303] La Vie et les exploits de saint Dominique l’Encuirassé ont été rapportés par Pierre Damien, son admirateur et son ami. (Voyez Fleury, Hist. ecclés., t. XIII, p. 96-204.) Baronius (A. D. 1056, n° 7) observe, d’après Damien, combien ce mode d’expiation (Purgatorii genus) était en vogue même parmi les femmes de qualité (sublimis generis).

[2304] A un quart de réal, ou même un demi-réal par coup, Sancho Pança n’était pas si cher et peut-être pas plus fripon... Je me rappelle avoir trouvé dans les Voyages d’Italie  du père Labat (t. VII, p. 16-29) un tableau frappant de la dextérité d’un de ces artistes.

[2305] Quicumque pro sola devotione, non pro honoris vel pecunice adoptione, ad liberandam Ecclesiam Dei Jerusalem profectus fuerit, iter illud pro omni pœnitentia reputetur (Canon., Concile de Clermont, II, p. 829). Guibert l’appelle novum salutis genus (p. 471), et il traite ce sujet presque en philosophe.

[2306] Telles étaient du moins la confiance des croisés et l’opinion unanime des historiens (Esprit des Croisades, t. III, p. 477) ; mais, selon la théologie orthodoxe, les prières pour le repos de leurs âmes semblent incompatibles avec les mérités du martyre.

[2307] Les aventuriers écrivaient des lettres dans lesquelles ils confirmaient toutes ces belles espérances, ad animandos qui in Francia residerant. Hugues de Reiteste se vantait d’avoir pour sa part une abbaye et dix châteaux, dont le revenu se montait à dix mille mares, et prétendait que la conquête d’Alep lui vaudrait encore cent châteaux. Guibert, p. 554, 555.

[2308] Dans sa lettre vraie ou fausse, adressée au comte de Flandre, Alexis mêle au danger de l’Église, et aux reliques des saints, l’amor auri et argenti, et pulcherrimarum, fœminarum voluptas (p. 476) : comme si, dit Guibert en colère, les femmes de la Grèce étaient plus belles que celles de la France !

[2309] Voyez les privilèges des cruce signati, dispenses de dettes, d’usure, d’injures, de justice séculière, etc. Ils étaient sous la sauvegarde perpétuelle du pape. Ducange, t. II, p. 651, 652.

[2310] Guibert (p. 481) fait un tableau frappant de cette impulsion générale. Il était du petit nombre de ceux de ses contemporains qui étaient capables d’examiner et d’apprécier de sang-froid la scène extraordinaire qui se passait sous ses yeux. Erat itaque videre miraculum caro omnes emere, atque vili vendere, etc.

[2311] On trouve (Esprit des Croisades, t. III, p. 169, etc.) quelques particularités sur ces stigmates, tirées d’auteurs que je n’ai point vus.

[2312] Albert d’Aix, l. I, c. 31, p. 169. Si ces paysans eussent fondé un empire, ils auraient pu introduire, comme en Égypte, le culte des animaux, que la philosophie de leurs descendants aurait recouvert de quelque allégorie subtile et spécieuse.

[2313] Benjamin de Tudèle d’écrit la situation des Juifs, ses confrères, établis sur les bords du Rhin depuis Cologne ; ils étaient riches, généreux, instruits, bienfaisants, et attendaient avec impatience l’arrivée du Messie (Voyages, t. I, p. 243-245, par Baratier). En soixante-dix ans (il écrivait vers l’année 1170) ils s’étaient rétablis de leur perte et de leur massacre.

[2314] Le pillage et le massacre des Juifs, renouvelés à chaque croisade, sont racontés comme des choses indifférentes. Il est vrai que saint Bernard (épître 363, tom. I, p. 329) avertit les Francs orientaux que non sunt Judæi persequendi, non sunt trucidandi. Mais un moine, son rival, prêchait une doctrine opposée.

[2315] Voyez la Description contemporaine de la Hongrie dans Othon de Freysingen, l. II, c. 31 ; dans Muratori, Script. rerum ital., t. VI, p. 665, 666.

[2316] Les anciens Hongrois, sans en excepter Turotzius, sont mal informés de la première croisade, qu’ils réduisent à un seul passage. Katona est réduit comme nous à citer les écrivains français ; mais il compare avec connaissance du local la géographie ancienne à la moderne. Ante portam, Cyperon est Sopron ou Poson ; Mallevilla, Zemlim ; Fluvius Maroe, la Save ; Lintax, Leith ; Mesebroche ou Merseburg, Ouar ou Moson ; Tollemburg, Prague. De Regibus Hungar., t. III, p. 19-53.

[2317] Anne Comnène (Alexias, l. X, p. 287) décrit, cette οστων κολωνος comme une montagne υψηνον και βαθος και πλατος αξιολογωτατον ; les Francs s’en servirent eux-mêmes au siége de Nicée pour construire un mur.

[2318] L’auteur de l’Esprit des Croisades a révoqué en doute et aurait pu rejeter tout à fait la croisade et la mort tragique du prince Suénon, et de ses quinze cents ou quinze mille Danois, massacrés en Cappadoce par le sultan Soliman. Le poème du Tasse (t. IV, p. 111-115) a perpétué sa mémoire.

[2319] Les débris du royaume de Lotharingia ou Lorraine furent divisés en deux duchés, de la Moselle et de la Meuse ; le premier a conservé son nom, et l’autre a pris celui de Brabant. Valois, Notit. Gall., p. 283-288.

[2320] Voyez dans la Description de la France, par l’abbé de Longuerue, les articles de Boulogne (part. I, p. 47, 48), Bouillon (p. 134). En partant, Godefroi vendit ou engagea Bouillon à l’Église pour treize mille marcs.

[2321] Voyez dans Guillaume de Tyr (liv. IX, c. 5-8) le caractère de Bouillon ; son ancien projet dans Guibert (p. 485) ; sa maladie et son vœu dans Bernard le Trésorier (c. 78).

[2322] Anne Comnène suppose que Hugues tirait vanité de sa naissance, de sa paissance et de ses richesses (l. X, p. 288) : les deux premiers articles paraissent plus équivoques ; mais une ευγενεία célèbre il y a plus de sept cents ans dans le palais de Constantinople, atteste l’ancienne dignité de la famille Capétienne de France.

[2323] Guillaume Gemeticensis (l. VII, c. 7, p. 672, 673, in Camdem Normannicis). Il engagea le duché pour la centième partie de ce qu’il rapporte aujourd’hui annuellement. Dix mille marcs peuvent s’évaluer à cinq cent mille livres, et la Normandie paye tous les ans au roi cinquante-sept millions (Necker, Administration des finances, t. I, p. 287).

[2324] Sa lettre à sa femme est insérée dans le Spicilegium de dom Luc d’Acheri (t. IV), et citée dans l’Esprit des Croisades (t. X, p. 63).

[2325] Unius enim, duum, trium seu quatuor oppidorum dominos quis numeret ? Quorum tanta fuit copia, ut non vix totidem Trajana obsidio coegisse putetur. Guibert, toujours vif et intéressant, p. 456.

[2326] Il est assez extraordinaire que Raimond de Saint-Gilles, personnage subordonné dans l’histoire des croisades, se trouve placé par les écrivains grecs et par les Arabes à la tête des héros de cette expédition (Anne Comnène, Alex., l. X, XI ; et Longuerue, p. 129).

[2327] Omnes de Burgundia et Alvernia et Fasconia et Gothi (du Languedoc) provinciales appellabantur, cœteri vero Francigenæ et hoc in exercitu inter hostes autem Franci dicebantur. Raimond d’Agiles, p. 144.

[2328] Sa ville natale ou son premier apanage était consacré à saint Egidius, dont le nom, au temps de la première croisade, avait été déjà transformé par les Français en celui de saint Gilles ou saint Giles. Elle est située dans le Bas-Languedoc, entre Nîmes et le Rhône, et s’enorgueillit encore d’une église collégiale fondée par Raimond (Mélanges tirés d’une grande Bibliothèque, t. XXXVII, p. 51).

[2329] La mère de Tancrède, Emma, était sœur du grand Robert Guiscard, et son père était le marquis Odon le Bon. Il est étonnant que la patrie d’un si illustre personnage soit méconnue ; mais Muratori présume avec assez de probabilité qu’il était Italien, et peut-être de la race des marquis de Montferrat dans le Piémont. Script., t. V, p. 281, 282.

[2330] Pour satisfaire la vanité puérile de la maison d’Este, le Tasse a inséré dans son poème et dans la première croisade un héros fabuleux, le vaillant et amoureux Renaud (X, 75 ; XVII, 66-94) ; il a pu emprunter son nom à un Renaud, décoré de l’Aquila bianca estense, qui vainquit l’empereur Frédéric Ier (Storia impériale di Ricobaldo, dans Muratori, script., t. IX, p. 360 ; Arioste, Roland Furieux, III, 30) : mais 1° la distance de soixante ans entre la jeunesse des deux Renaud détruit l’identité ; 2° la Storia impériale est une invention du comte Bojardo, à la fin du quinzième siècle (Muratori, p. 281-289) ; 3° ce Renaud et ses exploits ne sont pas moins fabuleux que ceux du Tasse. Muratori, Antichita Estensi, t. I, p. 350.

[2331] On produit deux étymologies du mot gentilis, gentilhomme : 1° des Barbares du cinquième siècle, d’abord les soldats et enfin les conquérants de l’empire romain, qui tiraient vanité de leur noblesse étrangère ; et 2° du sens des jurisconsultes, qui considéraient le mot gentilis comme le synonyme d’ingenuus. Selden incline pour la première ; mais la seconde, plus avantageuse, est aussi plus probable.

[2332] Framea scutoque juvenem ornant. Tacite, Germania, c. 13.

[2333] Les exercices des athlètes, principalement le ceste et le pancrace, ont été blâmés par Lycurgue, Philopœmen et Galien, c’est-à-dire par un législateur, un général et un médecin ; en réponse à leur censure, le lecteur peut voir l’apologie qu’en a donnée Lucien dans l’éloge de Solon. Voyez West, sur les jeux olympiques, dans son Pindare, vol. II, p 86-96, 245-248.

[2334] On trouvera dans les Œuvres de Selden (t. III, part. I, les Titres d’honneur ; part. II, c. 1-3 ; 5-8) de très grands détails sur la chevalerie, le service des chevaliers, la noblesse, le cri de guerre, les bannières et les tournois. Voyez aussi Ducange, Gloss. lat., t. IV, p. 398-412, etc.), Diss. sur Joinville (l. VI-XII, p. 127-142, 165-222), et les Mémoires de M. de Sainte-Palaye sur la Chevalerie.

[2335] Les Familias dalmaticæ de Ducange sont sèches et imparfaites. Les historiens nationaux sont modernes et fabuleux. Les Grecs sont éloignés et négligents. Dans l’année 1104, Coloman réduisit le pays maritime jusqu’à Trau et Salone (Katona, Hist. crit., t. III, p. 195-207).

[2336] Scodras, dans Tite-Live, paraît avoir été la capitale ou la forteresse de Gentius, roi des Illyriens, caræ munitissima, et ensuite une colonie romaine (Cellarius, t. I, p. 393, 394) : elle a pris le nom d’Iscodar ou Scutari (d’Anville, Géogr. ancienne, t. I, p. 164) : le sangiac, aujourd’hui pacha de Scutari ou Scheindeire, était le huitième sous le begler-bey de Romanie, et fournissait six cents soldats sur un revenu die soixante-dix-huit mille sept cent quatre-vingt-sept rixdalers. Marsigli, Stato Militare dell’ Imperio Ottomano, p. 128.

[2337] In Pelagonia castrum hœreticum.. Spoliatum cum suis habitatoribus igue combussere. Nec id eis injuria contigit quia illorum detestabilis sermo et cancer serpebat jamque circumjacentes regiones suo prava dogmate fœdaverat (Robert Mon., p. 36, 37). Après avoir froidement raconté le fait, l’archevêque Baldric ajoute comme un éloge : Omnes, siquidem illi vicitores, Judæos, hœreticos, Saracenos æqualiter habent exosos ; quos omnes appellant inimicos Dei (p. 92).

[2338] Alexiad., l. X, p. 288.

[2339] Ο Βασιλευς των βασιλεων, και αρχηγος του Φραγγεκου στρατευματος απαντος. Cette pompe orientale, est ridicule dans un comte de Normandie ; mais le patriote Ducange (Not. ad Alexiad., p. 352, 353 ; Dissert. sur Joinville, p. 315) répète avec complaisance les passages de Matthieu Paris (A. D. 1254) et de Froissard (vol. IV, p. 201), qui donnent au roi de France le titre de rex regum, et de chef de tous les rois chrétiens.

[2340] Anne Comnène était née le 1er décembre A. D. 1083, indict. VII (Alexiad., l. VI, p. 166, 167). Au temps de la première croisade, elle avait treize ans ; elle était déjà nubile et peut-être mariée au jeune Nicéphore, qu’elle appelle tendrement τον εμον Καισαρα (l. X, p. 293, 296). Quelques modernes ont imaginé que son aversion pour Bohémond venait d’un dépit amoureux. Relativement ; à ce qui se passa à Constantinople et à Nicée (Alex., l. X, XI, p. 283-317), la partialité de ses récits peut servir de contrepoids à celle des écrivains latins ; mais elle s’arrête peu sur les exploits qui en furent les suites, et est même, à cet égard, mal informée.

[2341] Dans la manière dont ils ont représenté le caractère et la politique d’Alexis, Maimbourg a favorisé les Francs catholiques, et Voltaire a montré trop de partialité en faveur des Grecs schismatiques. Les préjugés d’un philosophe sont moins excusables que ceux d’un jésuite.

[2342] Entre la mer Noire, le Bosphore et la rivière de Barbysès, qui est très profonde en été, et qui coule, durant un espace d’environ quinze milles, au milieu d’une prairie unie et découverte : elle communique à Constantinople et à l’Europe par le pont de pierre de Blachernæ, qui fut rétabli par Justinien et Basile. Gyllius, de Bosphoro Thracio, l. II, c. 3 ; Ducange, C. P. Christiana, l. IV, c. 2, p. 179.

[2343] Il y avait deux sortes d’adoptions : celle des armes, et l’autre dont la cérémonie consistait à faire passer le fils adoptif entré la peau et la chemise de son père. Ducange (sur Joinville, Dissert. XXII, p. 270) suppose, que Godefroi fut adopté de la dernière de ces deux manières.

[2344] Après son retour, Robert se fit l’homme lige du roi d’Angleterre. Voyez le premier acte des Fœdera de Rymer.

[2345] Sensit vetus regnandi, falsos in aurore, odia non firigere. Tacite, VI, 4.

[2346] La vanité des historiens des croisades passe légèrement et avec embarras sur cette humiliante circonstance ; cependant il est clair que puisque les héros s’agenouillèrent pour saluer l’empereur, qui restait immobile sur son trône, ils lui baisèrent ou les pieds on les genoux : il est seulement assez extraordinaire qu’Anne n’ait pas amplement suppléé au silence ou à l’ambiguïté des latins ; l’abaissement de leurs princes aurait ajouté un chapitre intéressant au Cæremoniale aulœ Byzantinæ.

[2347] Il se donna le nom de φραγγος καθαρος των ευγενων (Alexiad., l. X, p. 301). Quel beau titre de noblesse du onzième siècle pour celui qui pourrait actuellement prouver sa descendance de ce Robert ! Anne raconte visiblement avec plaisir que cet arrogant Barbare, Λατινος τετυφωμενος, fut ensuite tué ou blessé en combattant à la première ligne de l’armée à la bataille de Dorylée (l. XI, p. 317). Cette circonstance peut justifier le soupçon de Ducange qui suppose que l’audacieux baron n’était autre que Robert de Paris, du district appelé le duché ou l’île de France.

[2348] Ducange découvre avec la même pénétration que l’église dont parlait le baron, était Saint-Drausus ou Drosin de Soissons. Quem duello dimicaturi solens invocare : pugiles qui ad memoriam ejus (sa tombe) pernoctant, invictos reddit, ut de Italia et Burgundia tali necessitate confugiatur ad eum. Joan. Sariberiensis, epist. 139.

[2349] Il y a différentes opinions sur le nombre dont cette armée était composée ; mais il n’y à point d’autorité comparable à celle de Ptolémée, qui le fixe à cinq mille chevaux et trente mille hommes d’infanterie. Voyez les Annales d’Usher, p. 152.

[2350] Foulcher de Chartres, p. 38. Il compte dix-neuf nations différentes de nom et de langage (p. 389). Mais je ne comprends pas clairement la différence des Franci et des Galli, des Itali et des Apuli. Ailleurs (p. 385) il traite les déserteurs avec le plus grand mépris.

[2351] Guibert, p. 556. Mais son opposition modeste semble encore admettre une très grande multitude : Urbain II, dans la ferveur de son zèle, n’évalue le nombre, des pèlerins qu’à trois cent mille (Epist. 16, Concil., t. XII, p. 731).

[2352] Alexias, l. X, p. 283-305. Sa ridicule délicatesse se plaint de la bizarrerie des noms inarticulés, et au fait, il y en a peu dans ce nombre qu’elle n’ait travaillé à défigurer avec cette orgueilleuse ignorance si ordinaire et si précieuse aux peuples civilisés. .Je n’en citerai qu’un seul exemple ; elle convertit le nom de Saint-Gilles en Sangeles.

[2353] Guillaume de Malmsbury, qui écrivit vers l’année 1130, a inséré dans son Histoire (l. IV, p. 130-154) le récit de la première croisade ; mais j’aurais désiré qu’au lieu de prêter l’oreille aux faibles bruits qui lui parvenaient à travers l’Océan (p. 43), et se fût borné à la relation du nombre, des familles et des aventures de ses compatriotes. Je trouve dans Dugdale qu’un Normand anglais, Étienne, comte d’Albemarle et d’Holderness, commandait l’arrière-garde avec le duc Robert à la bataille d’Antioche (Baronage, part. I, p. 61).

[2354] Videres Scotorum apud se ferocium, alias imbellium cuneos (Guibert, p. 471). Le crus intectum et l’hispida chlamys peuvent avoir rapport aux montagnards écossais ; mais finibus uliginosis s’applique plus naturellement aux marécages de l’Irlande. Malmsbury nomme les Gallois et les Écossais, etc. (l. IV, p. 133), dont les premiers quittèrent venactionem saltuum, et les autres familiaritatem pulicum.

[2355] Cette faim de cannibale, quelquefois réelle et plus souvent un mensonge et un artifice, est affirmée par Anne Comnène (Alex., l. X, p. 288), Guibert (p. 546), Radulp. Cadom. (c. 97). L’auteur des Gesta Francorum, le moine Robert, Baldric et Raimond d’Agiles, racontent ce stratagème dans le siège et la famine d’Antioche.

[2356] Les Latins le désignent par le nom de Soliman, qui est celui que lui donnaient les musulmans ; et son caractère a été fort embelli par le Tasse. Les Turcs le nommaient Kilidge-Arslan (A. H. 485-500, A. D. 1092-1106. Voyez de Guignes, ses Tables, t. I, p. 245). Les Orientaux se servaient de ce nom, et les Grecs l’employaient aussi avec quelque corruption : mais on ne trouve guère que son nom dans les histoires des mahométans, dont les écrivains sont fort secs et fort concis relativement à la première croisade (de Chipes, t. III, part. II, p. 10-30).

[2357] Pour les fortifications, les machines et les siéges du moyen âge, consultez Muratori (Antiq. Ital., t. II, Dissert. 26, p. 452-524) ; le belfredus, d’où est venu notre beffroi, était la tour mouvante des anciens (Ducange, t. I, p. 608).

[2358] Je ne puis m’empêcher d’observer la ressemblance entre le siégé de Nicée, défendue par son lac, et les opérations de Fernand Cortez devant à Mexico. Voyez le docteur Robertson, Hist. de l’Amérique, t. I, p. 608.

[2359] Mécréants, terme inventé par les croisés français, et qui n’est en usage que dans ce sens originaire ; il paraît que nos ancêtres, dans l’ardeur de leur zèle, regardaient tout incrédule comme un misérable. Ce préjugé couve encore dans l’âme de bien des gens qui prétendent au nom de chrétiens.

[2360] Baronius a produit une lettre fort suspecte adressée à son frère Roger (A. D. 1098, n° 15). Les ennemis étaient composés de Mèdes, de Persans et de Chaldéens ; soit. La première attaque a été à notre désavantage ; cela est encore vrai. Mais pourquoi, Godefroi de Bouillon et Hugues se traitent-ils de frères ? On donne à Tancrède le nom de filius ; de qui ? Ce n’était sûrement pas de Roger ni de Bohémond.

[2361] Verumtamen dicunt se esse de Francorum generatione ; et quia nulles homo naturaliter debet esse miles nisi Turci et Franci (Gesta Francorum, p. 7). Cette origine commune et cette égalité de valeur est également avouée et attestée par l’archevêque Baldric (p. 99).

[2362] Balista, balestra, arbalète. Voyez Muratori, Antiquit., t. II, p. 517-524 ; Ducange, Gloss. lat., t. I, p. 531-532. Du temps d’Anne Comnène, cette arme, qu’elle décrit sous le nom de tzangra, était inconnue en Orient (l. X, p. 291). Par un sentiment d’humanité peu conséquent, le pape s’efforça d’en proscrire l’usage dans les guerres des chrétiens.

[2363] Le lecteur curieux peut comparer l’érudition classique de Cellarius et la science géographique de d’Anville. Guillaume de Tyr est le seul écrivain des croisades qui ait quelque connaissance de l’antiquité ; et M. Otter a presque suivi les traces des Francs depuis Constantinople jusqu’à Antioche (Voyage en Turquie et en Perse, t. I, p. 35-88).

[2364] Ce qu’il y a de mieux sur cette conquête particulière d’Édesse, est le récit qu’en a fait Foulcher de Chartres, le vaillant chapelain du comte Baudouin, recueilli dans les collections de Bongars, Duchesne et Martenne (Esprit des Croisades, t. I, p. 13, 14). Dans les querelles de ce prince avec Tancrède, on peut opposer sa partialité à celle de Radulphus Cadomensis, le soldat et l’historien du vaillant marquis.

[2365] Voyez de Guignes, Histoire des Huns, t. I, p. 456.

[2366] Relativement à Antioche, voyez la Description du Levant, par Pococke, vol. II, part. I, 188-193 ; Voyage d’Otter en Turquie, etc., t. I ; p. 81 ; etc. ; le géographe turc dans les Notes d’Otter ; l’Index géographique de Schultens (ad calcem Bohadin., vit. Saladini), et Abulféda (Tabula Syriœ, p. 115, 116, vers. Reiske).

[2367] Robert Mon., p. 50. Radulph. Cadom., c. 53, p. 304 ; il tâche cependant de justifier le fait par les stupendis viribus ou les forces surnaturelles de Godefroi. Guillaume de Tyr met la vraisemblance à couvert par ces mots, obstupuit populus facti novitate : cependant il ne devait pas paraître incroyable aux chevaliers de ce siècle.

[2368] Voyez les exploits de Robert, de Raimond et du modeste Tancrède, qui imposait silence à son écuyer (Radulph. Cadom., c. 53).

[2369] Après avoir rapporté la triste situation des Francs et leur humble proposition, Abulpharage ajoute la réponse hautaine de Codbuka ou Kuboga : Non evasuri estis nisi per gladium. Dynast., p. 242.

[2370] En décrivant l’armée de Korboga., la plupart des historiens latins (l’auteur des Gesta, p. 17 ; le moine Robert, p. 56 ; Baldric, p. 111 ; Foulcher de Chartres, p. 392  ; Guibert, p. 512 ; Guillaume de Tyr, l. VI, c. 3, p. 714 ; Bernard le Trésorier, c. 39, p. 695) se contentent des expressions vagues de infinita multitudo, immensum agmen, innumerœ copiœ ou gentes, qui se rapportent avec μετα αναριθμητων χιλιαδων d’Anne Comnène, (Alexias, l. XI, p. 318-320). Albert d’Aix fixe le nombre des Turcs à deux cent mille nommes de cavalerie (l. IV, c. 10, p. 242), et Radulphe à quatre cent mille (c. 72, p. 309).

[2371] Voyez la fin tragique et scandaleuse d’un archidiacre de race royale, qui fut tué par les turcs, tandis qu’il jouait aux dés dans un verger avec une concubine syrienne.

[2372] Le prix d’un bœuf monta de cinq solidi (quinze schellings) à deux marcs (4 liv. sterling), et ensuite beaucoup plus haut ; un chevreau ou un agneau, d’un schelling à 15 ou, environ 18 liv. tourn. Dans la seconde famine, une miche de pain ou la tête d’un animal se vendaient une pièce d’or. On pourrait citer encore beaucoup d’exemples ; mais ce sont les prix ordinaires, et non pas les prix extraordinaires, qui méritent l’attention du philosophe.

[2373] Alii multi, quorum omnia non tenemus, quia deleta de libro vitœ præsenti operi non sunt inserenda (Guillaume de Tyr, l. VI, c. 5, p. 715). Guibert (p. 518-523) cherche à excuser Hugues le Grand et même Étienne de Chartres.

[2374] Voyez la suite de la croisade, la retraite d’Alexis, la victoire d’Antioche et la conquête de Jérusalem dans l’Alexiade, l. XI, p, 317-327. Anne était si portée à l’exagération, qu’elle ne peut y renoncer, même en racontant les exploits des Latins.

[2375] Le mahométan Abulmabasen (apud de Guignes, t. II, part. 2, p. 95) est plus correct dans ce qu’il rapporte de la sainte lance, que les chrétiens Anne Comnène et Abulpharage. La princesse grecque confond cette lance avec un clou de la croix (l. XI, p. 326) ; et le primat jacobite avec le bâton de saint Pierre (p. 242).

[2376] Les deux antagonistes qui annoncent une connaissance plus intime et une conviction plus forte du miracle et de la fraude, sont Raimond d’Agiles et Radulphe de Caen, l’un attaché au comte de Toulouse, et l’autre au prince normand. Foulchet de Chartres ose dire : Audite fraudem et non fraudem ! et ensuite : Invenit lanceam, fallaciter occultatam forsitan : le reste du troupeau crie fort et ferme en faveur du miracle.

[2377] Voyez M. de Guignes (t. II, part. 2, p. 223, etc.) et les articles de Barkiarok, Mohammed, Sangiar, dans d’Herbelot.

[2378] L’émir ou sultan Aphdal recouvra Jérusalem et Tyr, A. H. 489 (Renaudot, Hist. patriarch. Alexand., p. 478 ; de Guignes, t. I, p. 249, depuis Abulféda et Ben-Schounah) : Jerusalem ante adventum vestrum recuperavimus, Turcos ejecimus, dirent les ambassadeurs des Fatimites.

[2379] Voyez les transactions entre le calife d’Egypte et les croisés, dans Guillaume de Tyr (l. IV, c. 24 ; l. VI, c. 19), et Albert d’Aix (l. III, c. 59), qui semble en sentir mieux l’importance que les écrivains contemporains.

[2380] On trouve la plus grande partie de la marche des Francs soigneusement tracée dans le Voyage de Maundrell d’Alep à Jérusalem (p. 1-67) un des meilleurs morceaux sans contredit qu’on ait dans ce genre (d’Anville, Mémoire sur Jérusalem, p. 27).

[2381] Voyez l’admirable description de Tacite (Hist., V, 11, 12, 13), qui prétend que les législateurs des Juifs avaient eu pour but de mettre leur peuple en état d’hostilité perpétuelle avec le reste du genre humain.

[2382] Le jugement et l’érudition de l’auteur français de l’Esprit des Croisades contrebalancent fortement le scepticisme ingénieux de Voltaire. Cet auteur observe (t. IV, p. 386-388) que, selon les Arabes, les habitants de Jérusalem excédaient le nombre de deux cent mille ; qu’au siège de Titus ; Josèphe compte treize cent mille Juifs, et que Tacite porte lui-même leur nombre à six cent mille ; et qu’avec la défalcation la plus considérable que puisse justifier son accepimus, il nous les montre encore plus nombreux que l’armée romaine.

[2383] Maundrell, qui fit exactement le tour des murs, trouva une circonférence de six cent trente pas ou quatre mille. Cent soixante-sept verges anglaises (p. 109-110). D’après un plan authentique, d’Anville, dans son Traité, court et précieux, suppose une étendue d’environ mille neuf cent soixante toises françaises (p. 23-29). Pour la topographie de Jérusalem, voyez Reland (Palestina, t. II, p. 832-860).

[2384] Jérusalem ne tirait ses eaux que du torrent de Cédron, qui était à sec en été, et du petit ruisseau de Siloé (Reland, t. I, p. 294-300). Les nationaux et les étrangers se plaignaient également de la disette d’eau ; qu’en cas de guerre, les ennemis avaient soin d’augmenter. Selon Tacite, il y avait dans la ville une fontaine qui ne tarissait dans aucune saison, un aqueduc et des citernes pour recevoir les eaux de pluie ; l’aqueduc était fourni par le ruisseau Tekoe ou Etham, dont Bohadin parle aussi dans la Vie de Saladin, p. 238.

[2385] Gerusalemme liberaca, canto. XII. Il est intéressant d’observer avec quel soin le Tasse a consérvé et embelli les moindres détails de ce siège.

[2386] Outre les Latins, qui ne rougissent pas de ce massacre, voyez Elmacin (Hist. Sarac., p. 363), Abulpharage (Dynast., p. 243), et M. de Guignes (t. II, part. II, p. 99) d’après Aboul-Mahasen.

[2387] L’ancienne tour de Pséphine, appelée Neblosa, dans le moyen âge, fut nommée Castellum Pisanum depuis le patriarche Daimbert. Elle est encore la citadelle et la résidence d’un aga turc ; de cette tour on découvre la mer Morte et une partie de la Judée et de l’Arabie (d’Anville, pages 19-23). On l’appela aussi la tour de David, πυργος παμμεγεθεστατος.

[2388] Histoire d’Angleterre, par Hume, vol. I, p. 311, 312, édit. in-8°.

[2389] Essai de Voltaire sur l’Histoire générale, t. II, c. 5, p. 345, 346.

[2390] Les Anglais attribuent à Robert de Normandie, et les Provençaux à Raimond de Toulouse, la gloire d’avoir refusé la couronne de Jérusalem ; mais, la voix sincère de la tradition a conservé le souvenir de l’ambition et de la vengeance (Villehardouin, n° 136) du comte de Saint-Gilles ; il mourut au siège de Tripoli, qui fut possédé par ses descendants.

[2391] Voyez l’élection et la bataille d’Ascalon dans Guillaume de Tyr (l. IX, c. 1-12), et dans la conclusion des histoires latines de la première croisade.

[2392] Renaudot, Hist. patr. Alexand., p. 479.

[2393] Voyez les réclamations du patriarche Daimbert, dans Guillaume de Tyr (l. IX, c. 15-18 ; l. X, c. 4, 7, 9), qui soutient avec une étonnante bonne foi l’indépendance des conquérants et des rois de Jérusalem.

[2394] Guillaume de Tyr (liv. X, p. 19), l’Historia Hierosolymitana de Jacques de Vitry (liv. I, c. 21-50), et les Secreta Fidelium Crucis, de Marin Sanut (l. III, p. 1), font connaître l’état et les conquêtes du royaume latin de Jérusalem.

[2395] Au moment d’un dénombrement, David se trouva avoir, sans comprendre les tribus de Lévi et de Benjamin, un million trois cent mille ou un million cinq cent soixante-quatorze mille combattants ; ce qui, en ajoutant les vieillards, les femmes, les enfants et les esclaves, devait composer une population d’environ treize millions d’habitants dans un pays long’ de soixante lieues sur trente de large. Le judicieux et véridique Le Clerc (Comment. sur 2, Samuel, XXIV et I, Chron. XXI) œstuat angusto in limite, et il laisse apercevoir quelque soupçon d’une faute dans les copies ; soupçon dangereux.

[2396] La relation de ces sièges se trouve, chacune à la place qui lui convient, dans la grande histoire de Guillaume de Tyr, depuis le neuvième livre jusqu’au dix-huitième, et d’une manière plus concise dans Bernard le Trésorier (De Acquisitione Terrœ Sanctœ, c. 89-98, p. 732-740). On trouve dans les Chroniques de Pise, Gènes, Venise, quelques faits particuliers relatifs à ces républiques, ainsi que dans les sixième, neuvième et douzième tomes de Muratori.

[2397] Quidam populus de insulis Occidents egressus et maxime de ea parte quæ Norvegia dicitur. Guillaume de Tyr (l. XI, c. 14, p. 804) décrit leur course per Britannicum mare et Calpen, au siége de Sidon.

[2398] Benelathir, apud de Guignes, Histoire des Huns, t. II, part. II, p. 150, 151, A. D. 1127 ; il parle certainement de l’intérieur du pays.

[2399] Sanut blâme avec raison le droit de succession par les femmes dans une terre hostibus circumdata, ubi cuncta, virilia et virtuosa esse deberent. Cependant, par l’ordre et avec l’approbation de son seigneur suzerain, une héritière noble était obligée de faire choix d’un mari ou d’un champion (Assises de Jérusalem, c. 242, etc.). Voyez M. de Guignes (t. I, p. 441-471). Les tables exactes et utiles de cette dynastie sont particulièrement tirées des Lignages d’outre-mer.

[2400] On les appelait par dérision poullains, pullani, et leur nom ne se prononçait, qu’avec mépris (Ducange, Gloss. lat., t. V, p. 535, et les Observations sur Joinville, p. 84, 85 ; Jacques de Vitry, Hist. Hierosol., l. I, c. 37, 72). Voyez Sanut, l. III, part. VIII, c. 2, p. 182.

[2401] Ce détail authentique est tiré des Assises de Jérusalem (c. 324-326-331). Sanut (liv. III, part. III., c. 1, p. 174) ne compte que cinq cent dix-huit chevaliers et cinq mille sept cent soixante-quinze hommes d’armes.

[2402] Le nombre total et la division fixent le service des trois grandes baronnies à cent chevaliers pour chacune ; et le texte des Assises, qui porte le nombre à cinq cents, ne peut se justifier que par cette supposition.

[2403] Cependant dans les grands dangers de l’État, dit Sanut, les chevaliers amenaient volontairement une suite plus nombreuse, decentem comitivam militum juxta statum suum.

[2404] Guillaume de Tyr (liv. XVIII, c. 3, 4, 5) raconte l’origine, ignoble et l’insolence précoce des hospitaliers, qui renoncèrent bientôt à leur humble patron saint Jean l’Aumônier pour un plus auguste protecteur, saint Jean-Baptiste. Voyez les efforts inutiles de Pagi (Critica, A. D. 1099, n° 14-48). Ils embrassèrent la profession des armes vers l’année 1120. L’hôpital était mater ; le temple, filia ; l’ordre teutonique fut fondé A. D. 1190, au siége d’Acre (Mosheim, Instit., p. 389, 390).

[2405] Voyez saint Bernard, de Laude novæ militiœ Templi, composé A. D. 1132-1136, in Opp., t. I, part. II, p. 547-563, édit. Mabillon, Venise, 1750. Un pareil éloge donné aux templiers morts, serait très prisé par les historiens de Malte.

[2406] Matthieu Paris, Hist. major., p. 54 a donné aux hospitaliers dix-neuf mille, et aux templiers neuf mille maneria, mot qui, comme Ducange l’a fort bien observé, a un sens plus étendu en anglais qu’en français. Manor en anglais signifie une seigneurie, et Manoir en français ne veut dire qu’une habitation.

[2407] Dans les premiers livres de l’Histoire des chevaliers de Malte, par l’abbé de Vertot, le lecteur peut s’amuser du tableau brillant, et quelquefois flatteur de l’ordre, tant qu’il fut employé à la défense de la Palestine. Les livres suivants racontent leur émigration à Rhodes et à Malte.

[2408] Les Assises de Jérusalem, en vieux français, ont été imprimés avec les coutumes du Beauvoisis par Beaumanoir (Bourges et Paris, 1690, in-folio), et commentées par Gasp.-Th. de Lâ Thaumassière. On en publia une traduction italienne à Venise, pour l’usage du royaume de Chypre.

[2409] A la terre perdue, tout fut perdu, telle est l’expression énergique des Assises (c. 281.). Cependant Jérusalem capitula avec Saladin ; la reine et les principaux chrétiens eurent la liberté de se retirer, et ce code précieux et portatif ne pouvait exciter l’avarice des conquérants. J’ai souvent douté de l’existence de cet original déposé dans le saint-sépulcre, qui pourrait avoir été inventé pour sanctifier les coutumes traditionnelles des Français dans la Palestine.

[2410] Un noble jurisconsulte, Raoul de Tabarie (A. D. 1195-1205), refusa au roi Amaury de publier par écrit les connaissances qu’il avait acquises, et déclara nettement que de ce qu’il savoit, ne feroit-il jà nul borjois son pareil, ne nul sage homme lettré (c. 281).

[2411] Le compilateur de cet ouvrage, Jean d’Ibelin, était comte de Jaffa et d’Ascalon, seigneur de Baruth (Béryte) et de Rames ; il mourut A. D. 1166 (Sanut, l. III, part. 2, c. 5-8 ). La famille d’Ibelin, qui descendait d’une branche cadette de la maison des comtes de Chartres en France, tint longtemps un rang distingué dans la Palestine et dans le royaume de Chypre. Voyez les Lignages de deçà-mer ou d’outre-mer (c. 6), et la fin des Assises de Jérusalem. Ce livre original rapporte la généalogie de tous les aventuriers français.

[2412] Seize commissaires choisis dans les États de l’île achevèrent l’ouvrage le 3 de novembre 1369 ; il fut scellé de quatre sceaux, et déposé dans la cathédrale de Nicosie. Voyez la Préface des Assises.

[2413] Le circonspect Jean d’Ibelin conclut, plutôt qu’il ne l’affirme, que Tripoli est la quatrième baronnie, et annonce quelques doutes sur les droits ou les prétentions du connétable ou maréchal (c. 323).

[2414] Entre seignor et homme ne n’a que la foi... mais tant que l’homme doit à son seignor, révérence en toutes choses (c. 206), tous les hommes dudit royaume sont, par ladite Assise, tenus les uns aux autres et en celle manière, que le seignor mette main ou fasse mettre au corps ou au fié d’aucun d’yaux sans esgard et sans connoissance de court, que tous les autres doivent venir devant le seignor, etc. (c. 212). La forme de leurs remontrances est conçue avec la noble simplicité de la liberté.

[2415] Voyez l’Esprit des lois, l. XXVIII. Durant les quarante années qui se sont écoulées depuis sa publication, aucun ouvrage n’a été plus lu et plus critiqué ; et l’esprit de recherche qu’il a éveillé n’est pas une des moindres obligations que nous ayons à son auteur.

[2416] Pour l’intelligence de cette jurisprudence antique et obscure (c. 80-111) ; j’ai été puissamment aidé par l’amitié d’un savant lord, qui a examiné avec autant de soin que de lumières l’histoire philosophique des lois. Ses travaux pourront enrichir un jour la postérité ; mais le mérite du juge et de l’orateur ne peut être senti que par ses contemporains.

[2417] Le règne de Louis le Gros, qui est regardé comme l’auteur de cette institution en France, ne commença que neuf ans après le règne de Godefroi (A. D. 1108), Assises (c. 2-324). Voyez, relativement à son origine et à ses effets, les remarques judicieuses de Robertson (Hist. de Charles-Quint, vol. I, p. 30-36, 251-265, édit. in-quarto).

[2418] Tous les lecteurs familiers avec les historiens entendront par le peuple des Syriens les chrétiens orientaux, melchites, jacobites ou nestoriens, qui avaient tous adopté l’usage de la langue arabe.

[2419] Voyez les Assises de Jérusalem (310, 311, 312). Ces lois furent en vigueur dans le royaume de Chypre jusqu’en 1350. Dans le même siècle, sous le règne d’Edouard Ier, je vois, d’après son livre de comptes récemment publié, que le prix d’un cheval de bataille n’était pas moins, exorbitant en Angleterre.

[2420] Anne Comnène raconte les conquêtes de son père dans l’Asie-Mineure (Alexiade, l. XI, p. 321-325 ; l. XIV, p. 41,9) ; sa guerre de Cilicie contre Tancrède et contre Bohémond (p. 328-342) ; la guerre d’Épire avec une prolixité insupportable (l. XII, XIII, p. 345-406) ; la mort de Bohémond (l. XIV, p. 419).

[2421] Les rois de Jérusalem se soumirent cependant à quelques formes de dépendance ; et dans les dates de leurs inscriptions, dont une est encore lisible dans l’église de Bethléem, ils plaçaient respectueusement avant leur propre nom celui de l’empereur régnant. Dissertat. sur Joinville, XXVII, p. 319.

[2422] Anne Comnène ajoute que, pour compléter l’illusion, on l’enferma dans le cercueil avec le cadavre d’un cuisinier, et elle daigne être surprise que ce Barbare ait pu supporter cette clôture et l’odeur du cadavre. Ce conte ridicule n’est point connu des Latins.

[2423] Απο Θυλης, dans la Géographie byzantine, doit signifier l’Angleterre. Cependant nous savons, à n’en pas douter, que Henri Ier ne lui permit point de lever des troupes dans ses États (Ducange, Not. ad Alexiad., p. 41).

[2424] La copie du traité (Alexiad., l. XIII, p. 496-416) est une pièce originale et curieuse qui exigerait et pourrait fournir une bonne carte de la principauté d’Antioche.

[2425] Voyez dans le savant ouvrage de M. de Guignes (t. II, part. II) l’histoire des Seljoucides d’Iconium, d’Alep et de Damas, autant qu’on a pu la recueillir chez les auteurs grecs, latins et arabes ; ces derniers paraissent peu instruits des affaires de Roum.

[2426] Iconium est cité par Xénophon comme un poste ; Strabon lui-même lui donne le titre équivoque de Κωμοπολις (Cellarius, t, II, p. 121) ; cependant saint Paul trouva dans cette place une multitude (πληθος) de Juifs ou de gentils. Abulféda la décrit, sous la dénomination corrompue de Kunijah, comme une grande ville, avec une rivière et un grand nombre de magnifiques jardins, à trois lieues des montagnes, et ornée, je ne sais pourquoi, du mausolée de Platon (Abulféda, Tabul. XVII, p. 3o3, vers. Reiske, et l’Index greographicus de Schultens, tiré d’Ibn Saïd).

[2427] Pour servir de supplément à l’histoire de la première croisade, voyez Anne Comnène (Alexiad., l. XI, p. 33 t, etc.) et le huitième liure d’Albert d’Aix.

[2428] Pour la seconde croisade de Conrad III et de Louis VII, v. Guillaume de Tyr (l. XVI, c. 18-29), Othon de Freysingen (l. I, c. 34-45, 59, 60), Matthieu Paris (Hist. major., p. 65), Struve (Corpus Hist. Germanicœ, p. 372, 373), Scritores rerum Francicarum, de Duchesne, t. IV ; Nicétas, in. Vit. Manuel, l. I, c. 4, 5, 6, p. 41-48 ; Cinnamus, l. II, p. 41-49.

[2429] Pour là troisième croisade de Frédéric Barberousse, voyez Nicétas, dans Isaac l’Ange (l. II, c. 3-8, p. 257-266), Struve (Corpus. Hist. Germ., p. 414), et deux historiens qui furent probablement spectateurs : Taginon (in Scriptor. Freher., t. I, p. 406-416, édit. Struve) et l’Anonyme de Expeditione Asiatica, Fred. I (in Canisii antiquit. Lection., t. III, part. II, p. 498-526, édit. Basnage).

[2430] Anne, qui fixe le nombre de cette émigration à quarante mille chevaux et cent mille hommes d’infanterie, les appelle des Normands, et met à leur tête deux frères de Flandre. Les Grecs étaient singulièrement ignorants des noms des familles et des possessions des princes latins.

[2431] Guillaume de Tyr et Matthieu Paris comptent dans chaque armée, soixante-dix mille loricati.

[2432] Cinnamus cite ce dénombrement imparfait (εννενηκοντα μυριαδες), et, il est confirmé par Odon de Diogile, apud Ducange, ad Cinnamum, au nombre exact de neuf cent mille cinq cent cinquante-six : pourquoi donc la traduction et le commentaire adoptent-ils le calcul insuffisant de neuf cent mille ? Godefroi de Viterbe ne s’écrie-t-il pas (Pantheon, p. XIX, in Muratori, t. VII, p. 462) :

Numerum si poscere quœras,

Millia millena milites agmen erat ?

[2433] Ce calcul extravagant est d’Albert de Stades (apud Struve, p. 414). J’ai pris le mien dans Godefroi de Viterbe, Arnold de Lubeck, apud eumdem, et Bernard le Trésorier (c. 169, p. 804). Les auteurs originaux gardent le silence ; les mahométans évaluaient son armée à deux cent ou deux cent soixante mille hommes (Bohadin, in Vit. Saladin, p. 110).

[2434] Je dois observer que dans la seconde et la troisième croisade, les Grecs et les Orientaux appellent les sujets de Conrad et de Frédéric, Alamanni ; les Lechi ou Tzechi de Cinnamus sont les Polonais et les Bohémiens ; il réserve aux Français l’ancienne dénomination de Germains. Il cite aussi les Βριταννοι ou Βριττοι.

[2435] Nicétas était encore enfant au temps de la seconde croisade ; mais à la troisième, il défendit contre les Francs le poste important de Philippopolis. Cinnamus est rempli d’orgueil et de partialité nationale.

[2436] Nicétas blâme la conduite des habitants de Philadelphie, tandis que l’anonyme allemand accuse ses compatriotes de brutalité (culpa nostra). Il serait à souhaiter qu’on ne rencontrât dans l’histoire que des contradictions de cette espèce. C’est aussi Nicétas qui nous apprend la pieuse douleur et les sentiments humains de Frédéric.

[2437] Χθαμαλη εδρα, que Cinnamus traduit en latin par le mot σελλιον. Ducange fait tout son possible pour sauver cette circonstance humiliante pour son souverain et pour son pays (sur Joinville, Dissert. 27, p. 317-329). Louis insista depuis sur une entrevue, in mari ex æquo, et non pas ex equo ; selon la ridicule version de quelques manuscrits.

[2438] Ego Romanorum imperator sum, ille Romaniorum (Anonym. Canis., p. 512). Le style public et historique des Grecs était ρηξ ou princeps ; cependant Cinnamus avoue, que ιμπερατορ est le synonyme de βασιλευς.

[2439] Voyez dans les Épîtres d’Innocent III (13, p. 184) et dans l’Histoire de Bohadin (p. 129, 130), l’opinion d’un pape et d’un cadi sur cette singulière marqué de tolérance.

[2440] Comme comtes du Vexin, les rois de France étaient les vassaux du monastère de Saint-Denis, la bannière du saint qu’ils recevaient de l’abbé était de forme carrée et de couleur rouge ou flamboyante. L’oriflamme parut à la tête des armées depuis le douzième jusqu’au quinzième siècle. Ducange, sur Joinville, Dissert. 18, p. 244-253.

[2441] Les originaux des histoires françaises de la seconde croisade sont, Gesta Ludovici VII, publiés dans le quatorzième volume de la collection de Duchesne. Ce même volume contient plusieurs lettres originales du roi de Suger son ministre, etc. ; ce sont les documents les plus authentiques que nous fournisse l’histoire.

[2442] Terram horroris et salsuginis, terram siccam, sterilem, inamænam (Anonym. Canis., p. 5.). C’est le langage emphatique d’un homme souffrant.

[2443] Gens innumera, sylvestris, indomita, prœdones sine ductore. Le sultan de Cogni pouvait se réjouir sincèrement de leurs défaites (Anonym. Canis., p. 517, 518).

[2444] Voyez dans l’écrivain anonyme de la collection de Canisius, dans Taginon et Bohadin (Vit. Salad., p. 119 et 120), la conduite équivoque de Kilidge Arslan, sultan de Cogni, qui haïssait et redoutait également Saladin et Frédéric.

[2445] Le désir de comparer deux grands hommes a fait croire à plusieurs écrivains, ou du moins écrire, que Frédéric s’était noyé dans le Cydnus ; où Alexandre se baigna si imprudemment (Quinte-Curce, l. III, c. 4, 5). Mais la marche de l’empereur me ferait plutôt supposer que le Saleph est le même que le Calycadnus, rivière moins célèbre que le Cydnus mais d’un plus long cours.

[2446] Marin Sanut (A. D. 1321) pose pour principe, quod stolus Ecclesiœ per terram nullatenus est ducenda. Il écarte au moyen d’un secours divin, l’objection ou plutôt l’exception que présente la première croisade. Secreta fidelium crucis, l. II, pars. II, c. II, p. 37.

[2447] Les éclaircissements le plus authentiques sur saint Bernard se trouvent dans ses propres écrits, publiés dans l’édition correcte du père Mabillon, et réimprimés à Venise en 1750 en six volumes in-folio. Tout ce que l’attachement personnel a pu recueillir, tout ce que la superstition a pu ajouter, se trouve dans deux Vies de ce saint, composées par ses disciples, dans le sixième volume : tout ce que l’érudition et la saine critique peuvent adopter, se trouve dans les préfaces des éditeurs bénédictins.

[2448] Clairvaux, surnommé la vallée d’Absynthe, est situé dans les bois, près de Bar-sur-Aube, en Champagne. Saint Bernard rougirait aujourd’hui de voir le faste de L’église ; il chercherait la bibliothèque, et ne serait pas fort édifié du spectacle d’un foudre de huit cents muids, presque égal à celui de Heidelberg, Mélanges d’une grande Bibliothèque, t. XLVI, p. 15-20.

[2449] Les disciples du saint (vit. prima, l. III, c. 2, p. :232 ; vit. secunda, c. 16, n° 45, p. 1383) racontent un exemple frappant de sa pieuse apathie. Juxta lacum etiam Lausannensem totius diei itinere pergens, penitus non attendit aut se videre non vidit. Cum  enim vespere facto de eodem lacu socii colloquerentur, interrogabat eos ubi lacus ille esset ; et mirati sunt universi. Pour juger du sentiment que devait inspirer saint Bernard, il faudrait que le lecteur eut comme moi, devant les fenêtres de sa bibliothèque, la superbe perspective de cet admirable paysage.

[2450] Othon de Freysing., l. I, c. 4 ; S. Bernard, epist. 363, ad Francos orientales, Opp., t. I, p. 328 ; vit. prima, l. III, c. 4, t. VI, p. 1235.

[2451] Mandastis et obedivi..... multiplicati sunt super numerum ; vacuantur urbes et castella ; et pene jam non inveniunt quem apprehendant septem mulieres uitum virum ; adeo ubique viduæ vivis remanent viris. (S. Bern., epist., p. 247.) Il faut avoir soin de ne pas faire de pene un substantif.

[2452] Quis ego sum ut disponam acies, ut egrediar ante facies armatorum, aut quid tant remotum a professione mea, si vires, si peritia, etc. ? (Epist. 256, t. I, p. 259). Il parle avec mépris de Pierre l’Ermite, vir quidam (epist. 363).

[2453] Sic dicunt forsitan isti, unde scimus quod a Domino sermo egressus sit ? Quœ signa tu facis ut credamus tibi ? non est quod ad ista ipse respondeam ; parcendum verecundiæ meœ : responde tu pro me, et pro te ipso, secundum quæ vidisti et audisti, et secundum quod te inspiraverit Deus. Consolat., l. II, c. 1, Opp., t. II, p. 421-423.

[2454] Voyez les témoignages, in vit. prima, l. IV, c. 5, 6 ; Opp., tom., VI, p. 1258-1261 ; liv. VI, c. 1-17, p. 1286-1314.

[2455] Philippe, archidiacre de Liège, qui accompagnait saint Bernard, a composé une relation des miracles qu’on attribuait au saint, et qu’il porte au nombre de trente-six par jour. Fleury, Hist. ecclés., l. LXIX, n° 16. (Note de l’Éditeur.)

[2456] Abul-Mahazen, apud de Guignes, Histoire des Huns, t. II, part. II, p. 99.

[2457] Voyez son article dans la Bibliothèque orientale de d’Herbelot et de Guignes, t. II, part. I, p. 230-261. Sa valeur brillante le fit surnommer le second Alexandre ; et tel était l’excès d’amour que lui portèrent ses sujets, qu’ils prièrent pour le sultan durant une année entière après sa mort. Cependant Sangiar aurait pu être fait prisonnier par les chrétiens aussi bien que par les Uzes. Il régna près de cinquante ans (A. D. 1103-1152), et fit le patron généreux des poètes de la Perse.

[2458] Voyez la Chronologie des Atabeks d’Irak et de Syrie, dans de Guignes, t. I, p. 254, et les règnes de Zenghi et de Noureddin dans le même auteur (t. II, part. II, p. 147-221), qui se sert du texte arabe de Bénelâthir, Ben-Schounah et Abulféda ; la Bibliothèque orientale, sous les articles Atabeks et Noureddin, et les Dynasties d’Abulpharage, p. 250-267, vers. Pococke.

[2459] Guillaume de Tyr (l. XVI, c. 4, 5-7) rend compte de la prise d’Édesse et de la mort de Zenghi. La corruption de son nom, que l’on transforma en Sanguin, fournit aux Latins une assez plate allusion sur son caractère sanguinaire et sur sa fin malheureuse : Fuit sanguine sanguinolentus.

[2460] Noradinus (dit Guillaume de Tyr, l. XX, 33) maxi mus nominis et fidei christianæ persecutor ; princeps tamen jusires, vafer, providus, et secundum gentis suæ traditiones religiosus. Nous pouvons ajouter à cette autorité d’un catholique, celle du primat des jacobites. (Abulpharage, p. 267.) Quo non alter erat inter reges vitæ ratione magis laudabili : aut quœ pluribus justitiæ experimentis abundaret. L’éloge des rois qui mérite le plus de confiance est celui qu’ils obtiennent après leur mort de la bouche de leurs ennemis.

[2461] D’après le récit de l’ambassadeur, Guillaume de Tyr (l. XIX, c. 17, 18) décrit le palais du Caire. On trouva dans le trésor du calife une perle de la grosseur d’un œuf de pigeon ; un rubis qui pesait dix-sept drachmes d’Égypte, une émeraude longue à d’une palme et demie, et un grand nombre de cristaux et de porcelaines de la Chine (Renaudot, p. 536).