[466] Strabon, l. XI, p. 65 ; Lamberti, Relation de la Mingrélie. Au reste, il ne faut pas donner dans une extrémité opposée, en supposant avec Chardin, que vingt mille habitants peuvent fournir à une exportation annuelle de douze mille esclaves : absurdité indigne de ce judicieux voyageur.

[467] Hérodote, l. III, c. 97. Voyez dans le livre VII, c. 79, leurs services et leurs exploits durant l’expédition de Xerxès contre les Grecs.

[468] Xénophon, qui avait combattu les habitants de la Colchide durant sa retraite (Retraite des dix mille, l. IV, p. 320, 343, 348, édit. de Hutchinson ; et Forster’s Dissert., p. 53-58, in Spelman’s English Version, vol. II), les appelle αυτονομοι ; avant la conquête de Mithridate. Appien les nommait εθνος αρειμανες. De Bell. Mithridat., l. XV, t. I, p. 661, de la dernière édition, qui est la meilleure, par Jean Schweigbæuser, Leipzig, 1785, 3 vol. gros in-8°.

[469] Appien (de Bell. Mith.) et Plutarque (in Vit. Pompée) parlent de la conquête de la Colchide par Mithridate et Pompée.

[470] Nous pouvons suivre les progrès et la chute de la famille de Polémon dans Strabon (l. XI, p. 755 ; l. XII, p. 867) Dion Cassius ou Xiphilin (p. 588, 593, 601, 719, 754, 757, 946, édit. Reimar) ; Suétone (in Néron, c. 18 ; in Vespasien, c. 8) ; Eutrope (VII, 14) ; Josèphe (Antiq. judaïc., l. XX, c. 7, p. 970, édit. Havercamp) ; et Eusèbe (Chron., avec les Remarques de Scaliger, p. 196).

[471] Au temps de Procope, les Romains n’avaient point de forteresse sur le Phase. Pytius et Sébastopolis furent évacuées, d’après un bruit qui courut de l’arrivée des Persans (Goth., l. IV, c. 4) ; mais Justinien renvoya ensuite des troupes dans la dernière de ces places (de Ædific., l. IV, c. 7).

[472] Au temps de Pline, d’Arrien et de Ptolémée, les Laziques formaient une tribu particulière, et ils étaient limitrophes de la Colchide au nord. (Cellarius, Geog. antiq., t. II, p. 22.) Sous le règne de Justinien, ils se répandirent, bu du moins ils dominèrent sur tout le pays. Ils se trouvent aujourd’hui dispersés le long de la côte, vers Trébisonde, et ils forment une peuplade grossière qui s’adonne à la pêche, et qui parle un idiome particulier : Chardin, p. 149 ; Peyssonel p. 64.

[473] Jean Malalas, Chron., t. II, p. 134-137 ; Théophane, p. 144 ; Hist. Miscell., l. XV, p. 103. Le fait est authentique, mais la date est trop récente. En parlant de leur alliance avec la Perse, les Laziques contemporains de Justinien se servent de termes qui indiquent des temps très anciens : εν γραμμασι μνημειν, προγονοι. — Ces mots pouvaient-ils se rapporter à une alliance dissoute depuis moins de vingt ans ?

[474] Il ne reste aucun vestige de Pétra, si ce n’est dans les écrits de Procope et d’Agathias. On peut retrouver la plupart des villes et des châteaux de la Lazique en comparant leur nom et leur position avec la carte de Mingrélie qu’a donnée Lamberti.

[475] Voyez les Lettres amusantes du voyageur Pietro della Valle (Viaggi, t. II, p. 207, 209, 213, 215, 266, 286, 300 ; t. III, p. 54, 127). En 1618, 1619 et 1620, il conversa avec Schah-Abbas, et l’encouragea fortement à l’exécution du projet qui aurait uni la Perse et l’Europe contre les Turcs, leur ennemi commun.

[476] Voyez Hérodote (l. I, c. 140, p. 69), qui parle avec défiance ; Larcher (t. I, p. 399-401), Notes sur Hérodote ; Procope (Persic., l. I, c. 11), et Agathias (l. II, p. 61, 62). Cet usage, conforme au Zend-Avesta (Hyde, de Relig. Pers., c. 34, p. 414-431), démontre que la sépulture des rois de Perse (Xénophon, Cyropédie, l. VIII, p. 658) est une fiction grecque, et que leurs tombeaux n’étaient que des cénotaphes.

[477] Le supplice de l’écorchement n’a pu être introduit en Perse par Sapor. (Brisson, de Regn. Persic., l. II, p. 578.) On n’a pu l’adopter d’après le conte ridicule de Marsyas, le joueur de flûte phrygien, plus ridiculement cité comme exemple par Agathias (l. IV, p. 132, 133).

[478] Il y avait dans le palais de Constantinople trente silentiaires, qu’on nommait hastati ante fores eubiculi, της σιγης επισταται, titre honorable, qui donnant le rang de sénateur, sans en imposer les devoirs. Cod. Theod., l. V, tit. 23 ; Godefroy, Comment., t. II, p. 129.

[479] Agathias (l. III, p. 81, 89 ; l. IV, p. 108-116) fait dix-huit ou vingt pages de fausse rhétorique sur les détails de ce jugement. Telle est son ignorance ou sa légèreté, qu’il néglige la raison la plus forte contre le roi des Laziques, son ancienne révolte.

[480] Procope indique à ce sujet l’usage de la cour des Goths, établie alors à Ravenne (Goth., liv. I, c. 7). Les ambassadeurs étrangers ont été traités avec la même méfiance et la même rigueur en Turquie (Bushequius, epist. 3, p. 149, 242, etc.), en Russie (Voyages d’Olearius) et à la Chine. Récit de M. de Lange dans les Voyages de Bell, vol. Il, p. 189-311.

[481] Procope (Persic., l. II, c. 10, 13, 26, 27, 28 ; Goth., l. II, c. 11, 15), Agathias (l. IV, p. 141, 142) et Ménandre (in Excerpt. legat., p. 132-147) développent fort au long les négociations et les traités entre Justinien et Chosroès. Consultez aussi Barbeyrac, Hist. des anciens Traités, t. II, p. 154, 181-184, 193-200.

[482] D’Herbelot, Bibl. orient., p. 680, 681, 294, 295.

[483] Voyez Buffon, Hist. nat., t. III, p. 449. Ces traits et ce teint des Arabes qui se perpétuent depuis trois mille quatre cents ans (Ludolph., Hist. et Comment. Æthiop., l. I, c. 4) dans la colonie d’Abyssinie, autorisent l’opinion que la race ainsi que le climat doivent avoir contribué à la formation des nègres des environs.

[484] Les missionnaires portugais Alvarez (Ramusio, t. I, fol. 204, rect. 214, vers.) Bermudez (Purchas’s Pilgrims, vol. 2, l. V, c. 7, p. 1149-1188), Lobo (Relation, etc., par M. Legrand, avec quinze Dissertations, Paris, 1728) et Tellez, (Relation de Thévenot, part. IV) ne pouvaient dire sur l’Abyssinie moderne que ce qu’ils avaient vu ou ce qu’ils avaient inventé. L’érudition de Ludolph en vingt-cinq langues (Hist. Ethiop., Francfort, 1681 ; Commentaires, 1691 ; Appendix, 1694) fournit peu de chose sur l’histoire ancienne de ce pays. Au reste, les chansons et les légendes nationales célèbrent la gloire de Caled ou Ellisthæus, conquérant de l’Yémen.

[485] Procope (Persic., l. I, c. 19, 20) et Jean Malalas (t. II, p. 163-165, 193-196) rapportent les négociations avec les Axumites ou les Éthiopiens. L’historien d’Antioche cite la narration originale de l’ambassadeur Nonnosus, dont Photius (Bibl. Cod. 3) nous a conservé un extrait curieux.

[486] Cosmas Indicopleustes (Topograph. christian., l. II, p. 132, 138, 139, 140 ; l. XI, p. 338, 339) donne des particularités très détaillées, sur le commerce des Axumites à la côte de l’Inde et de l’Afrique, et à l’île de Ceylan.

[487] Ludolph., Hist. et Comment. Ethiop., l. II, c. 3.

[488] La ville de Negra ou Nag’ran, dans l’Yémen, est en environnée de palmiers, et se trouve sur le grand chemin, entre Saana (la capitale) et la Mecque ; elle est éloignée de la première de dix journées d’une caravane de chameaux, et de la seconde de vingt journées. Aboulféda, Descript. Arab., p. 52.

[489] Le martyre de saint Arethas, prince de Negra, et de ses trois cérat quarante compagnons, est embelli dans les légendes de Métaphraste et de Nicéphore Calliste, copiées par Baronius (A. D. 522, n° 22-26 ; A. D. 523, n° 16-29), et réfutées avec un soin qui ne les a pas tirées de l’obscurité par Basnage (Hist. des Juifs, t. XII, l. VIII, c. 2, p. 333-348), qui donne des détails sur la situation des Juifs en Arabie et en Éthiopie.

[490] Alvarez (in Ramusio, t. I, fol. 219 vers., 2221 vers.) vit Axum en 1520, dans son état florissant, luogo molto buono e grande. Ce fut dans ce même siècle que cette ville fut ruinée par une invasion des Turcs. On n’y compte aujourd’hui que cent maisons ; mais la cérémonie du couronnement du roi lui conserve le souvenir de sa grandeur passée. Ludolph., Hist. et Comment., l. II, c. 11.

[491] Il faut chercher le récit des révolutions de l’Yémen au sixième siècle dans Procope, Persic., l. 1, c.19, 20 ; Théophane de Byzance, apud Phot., Cod. 63, p. 80 ; saint Théophane, in Chronobraph., p. 144, 145, 188, 189, 206, 207, qui fait d’étranges méprisés ; Pococke, Specimen Hist. Arab., p. 62, 65 ; d’Herbelot, Bibl. orient., p. I2-477 ; et le Discours préliminaire et le Koran de Sale, c. 105. Procope, fait mention de la révolte d’Abrahah ; et sa chute est un fait historique, quoiqu’on l’ait défiguré par des miracles.

[492] Procope est mon seul guide sur les troubles de l’Afrique ; et, je n’en désire pas d’autre. Il fut témoin oculaire des événements mémorables de son temps, ou en recueillit avec soin les différents récits. Il raconte dans le second livre de la guerre des Vandales, la révolte de Stoza (c. 14-24), le retour de Bélisaire (c. 15), la victoire de Germanus (c. 16, 17, 18), la seconde administration de Salomon (c. 19, 20, 21) ; le gouvernement de Sergius (c. 22, 23), d’Areobindus (c. 24), la tyrannie et la mort de Gontharis (c. 25, 26, 27, 28) ; et je n’aperçois dans ses différents portraits aucun symptôme de flatterie ou de malveillance.

[493] Toutefois je ne dois pas refuser à Procope le mérité de peindre d’une manière animée l’assassinat de Gontharis. L’un des meurtriers montra des sentiments dignes d’un patriote romain. Si je tombe d’un premier coup, dit Artasires, tuez-moi sur-le-champ, de peur que les douleurs de la torture ne m’arrachent l’aveu de mais complices.

[494] Procope, dans le cours de sa narration, parle quelquefois des guerres contre les Maures (Vandal., liv. II, chap. 19, 23, 25, 27, 28 ; Gothic., l. IV, c. 17), et Théodat nous instruit de plus de quelques succès et de quelques revers dont la date se rapporte aux dernières années de Justinien.

[495] Aujourd’hui Tibesch, dans le royaume d’Alger. Elle est arrosée par une rivière, le Sujerass, qui tombe dans le Mejerda (Bagradas). Tibesch est encore remarquable par ses murs de grandes pierres semblables à ceux du Colisée de Rome, par une fontaine et un bosquet de châtaigniers. Le pays est fertile ; et on trouve dans le voisinage les Bérébères, tribu guerrière. Il parait, d’après une inscription, que la route de Carthage à Tébeste fut construite sous le règne d’Adrien, par la troisième légion. Marmol, Description de l’Afrique, tome II, p. 442, 443 ; Shaw’s Travels, p. 64, 65, 66.

[496] Procope, Anecdotes, c. 18. Les divers événements de la guerre d’Afrique attestent cette triste vérité.

[497] Procope continue dans le second livre de son Histoire (c. 30) et dans le troisième (c. 1-40) le récit de la guerre des Goths, depuis la cinquième jusqu’à-la quinzième année de Justinien. Comme les événements sont moins intéressants que dans la première période, son récit est alors la moitié moins étendu pour un intervalle de temps une fois plus considérable. Jornandès et la chronique de Marcellin sont de quelque secours. Sigornius, Pagi, Muratori, Mascou et du Buat, donnent des lumières, et j’en ai profité.

[498] Silvère, évêque de Rome, fut d’abord transporté à Patara, dans la Lycie, et mourut ensuite de faim (sub eorum custodia inedia confectus) dans l’île de Palmaria, A. D. 538, le 20 juin. (Liberat. In Breviar., c. 22 ; Anastase, in Silverio ; Baronius, A. D. 540, n° 2, 3 ; Pagi, in Vit. Polit., tom. I, p. 285, 286.) Procope (Anecdotes, c. 1) n’impute cette mort qu’à l’impératrice et à Antonina.

[499] Palmaria est une petite île en face de Terracine et de la côte des Volsques. Cluvier, Ital. antiq., l. III, c. 7, p. 1014.

[500] Comme le logothète Alexandre et la plupart de ses collègues dans l’ordre civil et militaire se trouvaient, à l’époque où écrivit Procope, disgraciés ou sans crédit, il n’a eu que peu de chose à ajouter dans ses Anecdotes (c. 4, 5, 13) à la liberté satirique avec laquelle il les traite dans l’Histoire des Goths, l. III, c. 1, 3, 4, 19, 20, 21, etc.

[501] Procope (l. III, c. 2, 8, etc.) rend avec plaisir une ample justice au mérite de Totila. Les historiens romains, depuis Salluste et Tacite, se plaisaient à oublier les vices de leurs compatriotes, en peignant les vertus des Barbares.

[502] Procope, l. III, C. 12. L’âme d’un héros se fait sentir dans cette lettre, et on ne doit pas confondre ces morceaux authentiques et originaux, avec les harangues si travaillées, et souvent si vides, des historiens de Byzance.

[503] Procope ne dissimule pas la cupidité de Bessas (l. III, c. 17, 20). Il expia la perte de Rome par la glorieuse conquête de Petra (Goth., l. IV, c. 12) ; mais il porta sur les bords du Phase les vices qu’il avait montrés sur les rives du Tibre, et l’historien parle avec la même équité de son mérite et de ses défauts. Le châtiment que l’auteur du roman de Bélisaire inflige à l’oppresseur de Rome est plus conforme à la justice qu’à l’histoire.

[504] Durant le long exil de Vigile, et après la mort de ce pape, l’Église de Rome fut gouvernée d’abord par l’archidiacre Pélage, ensuite (A. D. 555) pape Pélage, qui passait pour n’être pas innocent des violences exercées contre son prédécesseur. Voyez les Vies originales des Papes, sous le nom d’Anastase ; Muratori (Script. ver. italicarum, t. III, part. I, p. 130-131), qui raconte plusieurs incidents curieux des siéges de Rome et des guerres d’Italie.

[505] Le mont Garganus, aujourd’hui le mont Saint-Angelo dans le royaume de Naples, se prolonge à trois cents stades dans la mer Adriatique. (Strabon, l. VI, 436.) Il avait été célèbre dans les siècles d’ignorance par les apparitions, les miracles et l’église de l’archange saint Michel. Horace, né dans la Pouille ou la Lucanie, avait vu les chênes et les ormes s’agiter en mugissant par la violence du vent de nord qui soufflait sur cette côte élevée. Carmin. II, 9 ; épist. II, I, 201.

[506] Je ne puis déterminer exactement la position de ce camp d’Annibal ; mais les Carthaginois campèrent longtemps et souvent aux environs d’Arpi. Tite-Live, XXII, 9, 12 ; XXIV, 3, etc.

[507] Marcellin, in Chron., page 54.

[508] Les tribuli (chausse-trapes, ou chevaux de frise) sont de petites machines de fer à quatre pointes, l’une fixée en terre, et les trois autres élevées verticalement, ou d’une manière oblique. (Procope, Gothic., liv. III, c. 24 ; Juste Lipse, Poliorcète, ων, liv. V, chap. 3.) Ces machines ont pris le nom de tribuli de la chausse-trape ou chardon étoilé, plante qui porte, un fruit épineux, et qui est commune en Italie. Martin, ad. Virgil. Georg., I, 153, vol. II p. 33.

[509] Le nom de Ruscia, le Navale Thuriorum, fut transféré à soixante stades de là à Ruscianum (Rossano), archevêché qui n’a point de suffragant. Le territoire de la république de Sybaris compose aujourd’hui les domaines du duc de Corigliano. Voyez Riedesel, Voyages dans la grande Grèce et en Sicile, p. 166-171, édit. anglaise.

[510] Procope (Gothic., l. III, c. 31, 32) raconte cette conspiration avec tant de liberté et de bonne foi dans son Histoire publique, qu’il n’a rien ajouté de plus dans les Anecdotes.

[511] Les honneurs accordés à Bélisaire sont rappelés avec joie par son secrétaire Procope (Goth., L. III, c. 35 ; l. IV, c. 21). Le titre de στρατηγος est mal traduit, du moins en cette occasion, par præfectus prætorio ; et comme il s’agit d’une charge militaire, on le rendrait d’une manière plus exacte et plus convenable par magister militum. Ducange, Gloss. græc., p. 1458, 1459.

[512] Alemannus (ad Hist. Arcan., p. 68), Ducange (Fam. Byzant., page 98), et Heineccius (Hist. juris civilis, p. 434), parlent tous trois d’Anastase comme du fils de la fille de Théodora, et leur opinion est fondée sur le témoignage non équivoque de Procope. (Anecdotes, c. 4, 5, θυγατριδω répété deux fois.) Toutefois j’observerai, 1° qu’en 547, Théodora pouvait difficilement avoir un petit-fils en âge de puberté ; 2° qu’on ne connaît point du tout cette fille et son mari ; 3° que Théodora cachait ses bâtards, et que son petit-fils, issu de Justinien, aurait été l’héritier présomptif de l’empire.

[513] Les αμαρτηματα ou fautes du héros en Italie et après son retour sont dévoilées, απαρακαλυπτως, et vraisemblablement exagérées par l’auteur des Anecdotes, c. 4, 5. La jurisprudence incertaine de Justinien favorisait les desseins d’Antonina. Sur la loi du mariage et du divorce, cet empereur était trocho versalitior. Heineccius, Elem. juris civil., ad ordinem Pandect., part. IV, n° 233.

[514] Les Romains étaient toujours attachés aux monuments de leurs ancêtres ; et selon Procope (Goth., l. IV, c. 22), la galère d’Énée, à un seul rang de rames, de vingt-cinq pieds de largeur et de cent vingt de longueur, se conservait bien entière dans le Navalia, près du mont Testacco, au pied de l’Aventin (Nardini, Roma antica, liv. VII, c. 9, p. 466 ; Donatus, Roma antiqua, l. IV, c. 13, p. 334) ; mais cette précieuse relique est demeurée inconnue à tous les auteurs de l’antiquité.

[515] Procope chercha vainement dans ces mers l’île de Calypso. On lui montra à Phéacie ou Corcyre le vaisseau pétrifié d’Ulysse (Odyssée, XIII, 163) ; mais il trouva que c’était une fabrique récemment composée de pierres séparées et dédiée par un marchand à Jupiter Cassius (l. IV, c. 22) ; Eustathe croyait que c’était un rocher d’une forme bizarre, élevé par la main des hommes.

[516] M. d’Anville (Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XXXII, p. 513-528) éclaircit très bien ce qui regarde le golfe d’Ambracie ; mais il ne peut déterminer la position de Dodone. Les déserts de l’Amérique sont plus connus qu’un pays situé à la vue de l’Italie.

[517] Voyez les actions de Germanus dans l’Histoire publique de Procope (Vand., l. II, c. 16, 17, 18 ; Goth., l. III, c. 31, 32) et dans l’Histoire secrète (Anecd., c. 5) ; et celles de son fils Justin, dans Agathias (l. IV, p. 130, 131). Malgré l’expression équivoque de Jornandès, fratri suo, Aleman a prouvé qu’il était fils du frère de l’empereur.

[518] Conjuncta Aniciorum gens cum Amala stirpe, spem adhuc utriusque generis promittit. Jornandès, c. 60, p. 703. Cet auteur écrivait à Ravenne avant la mort de Totila.

[519] Procope termine son troisième livre par la mort de Germanus. Add., l. IV, c. 23, 24, 25, 26.

[520] Procope raconte tout ce qui a rapport a cette seconde guerre contre les Goths et à la victoire de Narsès (liv. IV, chap. 21, 26-35). C’est un magnifique tableau, et un des six sujets de poèmes épiques que le Tasse avait dans l’esprit ; il hésitait entre la conquête de l’Italie par Bélisaire et la conquête de ce même pays par Narsès. Hayley’s Works, vol. 4, page 70.

[521] On ignore la patrie de Narsès ; car il ne doit pas être confondu avec Narsès, l’Arménien Persan. Procope (Goth., liv. II, c. 13) l’appelle βασιλικον χρηματων ταμιας ; Paul Warnefrid (l. II, c. 3, p. 776) lui donne le titre de chartularius ; et Marcellin y ajoute celui de cubicularius. Une inscription du pont Salaria le qualifiait d’exconsul, expræpositus, cubiculi patricius. (Mascou, Hist. des Germains, l. XIII, c. 25.) La loi de Théodose contre les eunuques était tombée en désuétude ou abolie (Annotat. 20.) Mais la ridicule prophétie des Romains subsistait dans toute sa rigueur. Procope, liv. IV, chap. 21.

[522] Le Lombard Paul Warnefrid raconte avec complaisance les secours, les services de ses compatriotes, et l’honorable congé qu’ils reçurent ensuite. Reipublicæ romanæ adversus æmulos adjutores fuerant (l. II, c. 1, p. 774) édit. Grot.). Je suis surpris qu’Alboin, leur vaillant roi n’ait pas, dans cette occasion, conduit lui-même ses troupes à la guerre.

[523] Si ce n’était pas un imposteur, c’était le fils de Zamès l’aveugle, sauvé par compassion et élevé dans la cour de Byzance, par différents motifs de politique, d’orgueil et de générosité. Procope, Persic., l. I, c. 23.

[524] Sous le règne d’Auguste et dans le moyen âge, tout le territoire qui s’étend d’Aquilée à Ravenne, était couvert de bois, de lacs et de marais. L’homme a subjugué la nature ; on a emprisonné les eaux, et l’on a cultivé le sol. Voyez les savantes recherches de Muratori. (Antiq. Itraliæ medii œvi, t. I, dissert. XI, p. 253, 254), d’après Vitruve, Strabon, Hérodien, les anciennes chartes et les connaissances personnelles qu’il avait des localités.

[525] Voici l’étendue de la voie Flaminienne, telle que M. d’Anville (Anal. de l’Ital., p. 147-162) l’a fixée d’après les Itinéraires et les meilleures Cartes modernes : de Rome à Narni, cinquante et un milles romains ; à Terni, cinquante-sept ; à Spolette, soixante-quinze ; à Foligno, quatre-vingt-huit ; à Nocera, cent trois ; à Cagli, cent quarante-deux ; à Intercisa, cent cinquante-sept ; à Fossombrone, cent soixante ; à Fano, cent soixante-seize ; à Pesaro, cent quatre-vingt-quatre ; à Rimini, deux cent huit ce qui compose en tout environ cent quatre-vingt-neuf milles d’Angleterre. M. d’Anville ne parle point de la mort de Totila ; mais Wesseling (Itinér., p. 6,4), au lieu du champ de Taginas, indique un lieu auquel il donne la dénomination inconnue de Ptanias, à huit milles de Nocera.

[526] Pline fait mention de Taginæ, ou plutôt de Tadinæ ; mais l’évêché de cette ville obscure, située dans la plaine à un mille de Gualdo, a été réuni en 1007 à celui de Nocera. La dénomination actuelle de plusieurs lieux des environs retrace des souvenirs de l’antiquité : Fossato signifie un camp, Capraia vient de Caprea, et Bastia de Busta Gallorum. Voyez Cluvier, Italia antiqua, l. II, c. 6, p. 615, 616, 617 ; Lucas Holstenius, Annot. ad Cluvier, p. 85, 86 ; Guazzesi, Dissert., p. 177-217, destinée spécialement à cet objet, et les Cartes qu’ont publiées Lemaire et Magini sur l’État ecclésiastique de la Marche d’Ancône.

[527] La bataille des Busta Gallorum se donna l’an de Rome 458 ; et le consul Decius, en sacrifiant sa vie, assura le triomphe de son pays et celui de son collègue. (Tite-Live, X, 28, 29.) Procope attribue à Camille la victoire, des Busta Gallorum ; et Cluvier, qui relève cette erreur, le qualifie dédaigneusement de Grœcorum nugamenta.

[528] Théophane, Chronique, page 193 ; Hist. Miscella, l. XVI, page 108.

[529] Evagrius, l. IV, c. 24. Paul Diacre (l. II, c. 3, p. 776) nous apprend que le choix du jour de la bataille et le mot d’ordre avaient été inspirés à Narsès par la sainte Vierge.

[530] Rome fut prise en 536 par Bélisaire, en 546 par Totila, en 547 par Bélisaire, en 549 par Totila, et en 552 par Narsès. Maltret s’est trompé en traduisant sextum. Il a corrigé cette erreur lui-même par la suite ; mais le mal était fait : Cousin, et, à sa suite, une foule d’écrivains français et latins avaient donné dans cette méprise.

[531] Comparez deux passages de Procope (l. III, c. 26 ; l. IV, c. 24), qui, joints à quelques passages de Marcellin et de Jornandès, éclaircissent très bien la situation du sénat dans ses derniers moments.

[532] Nous voyons en Prusias, selon ce que nous en apprennent les Fragments de Polybe (Excerpt. legat., XCVII, p. 927, 928) ; un tableau curieux de la situation d’un roi esclave.

[533] La Δρακων de Procope (Goth., l. IV, c. 35) est évidemment le Sarnus. Cluvier (liv. IV, c. 3, p. 1156) a osé accuser ou altérer violemment le texte ; mais Camille Pellegrini, de Naples (Discorsi sopra la Campania felice, p. 330, 331), a prouvé, d’après d’anciens registres, que dès l’année 822 cette rivière était appelée le Dracontio ou le Draconcello.

[534] Galien (de Methodo medendi, l. V, apud Cluvier, l. IV, c. 3, p. 1159, 1160) décrit la situation élevée, l’air pur et le lait nourrissant du mont Lactaire, si connus et si recherchés au temps de Symmaque (l. VI, epist. 18) et de Cassiodore (Variar., XI, 10). On n’en retrouvé aujourd’hui que le nom de la ville de Lettere.

[535] Du Buat (t. XI, p. 2, etc.) fait passer le reste de la nation des Goths dans la Bavière, son pays favori ; d’autres écrivains l’enterrent dans les montagnes d’Uri, ou le l’envoient dans l’île de Gothland, leur première patrie. Mascou, Annot. 21.

[536] Je laisse Scaliger (Anim. advers. in Euseb., p. 59) et Saumaise (Exercitat. Plinian., p. 51, 52) se quereller sur l’origine de Cumes, la plus ancienne des colonies grecques en Italie (Strabon, l. V, p. 372 ; Velleius Paterculus, l. I, c. 4), qui était déjà presque déserte au temps de Juvénal (Satir., III), et qui est aujourd’hui en ruine.

[537] Agathias (l. I, c. 21) place l’antre de la sibylle sous les murs de Cumes. Il est en cela d’accord avec Servius (ad liv. VI Enéid.) ; et je ne sais pas pourquoi Heyne (tome II, pages 650, 651), l’excellent éditeur de Virgile, rejette leur opinion. In orbe media secreta religio ! Mais Cumes n’était pas encore bâtie, et les vers de Virgile (l. VI, 96, 97) sont ridicules, si Énée se trouvait alors dans une ville grecque.

[538] Il est assez difficile de concilier le trente-cinquième chapitre du quatrième livre de Procope sur la guerre des Goths, et le premier livre de l’histoire d’Agathias. Jusqu’ici nous avons suivi un homme d’État et un soldat : son ouvrage ne va pas plus loin, et nous sommes réduits à suivre un poète et un rhéteur (l. I, p. 11 ; l. II, p. 51, édition du Louvre).

[539] On, trouve au nombre des exploits fabuleux attribués à Buccelin, la défaite et la déroute de Bélisaire, et la conquête de l’Italie et de la Sicile, etc. Voyez dans les Historiens de France, saint Grégoire de Tours, tom. II, liv. III, c. 32, page 203 ; et Aimoin, tom. III, liv. II, de Gest. Franc., chap. 23, page 59.

[540] Agathias parle en philosophe de leur superstition (l. I, p. 18). Le canton de Zug en Suisse était encore idolâtre en 613. Saint Colomban et saint Gall furent les apôtres de cette sauvage contrée, et le dernier fonda un ermitage qui est devenu une principauté ecclésiastique, et une ville peuplée, siége de la liberté et du commerce.

[541] Voyez la mort de Lothaire dans Agathias (l. II, p. 38) et dans Paul Warnefrid, surnommé le Diacre (l. II, c. 3, page 775). Si l’on en croit l’écrivain grec, Lothaire eut des accès de fureur, et il se déchira le corps. Il avait pillé des églises.

[542] Le père Daniel (Hist. de la Milice franc., t. 4, p. 17-21) a fait une description, imaginaire de cette bataille, un peu à là manière du chevalier Folard ; le jadis célèbre éditeur de Polybe, qui assujettissait à ses habitudes et à ses opinions toutes les opérations militaires de l’antiquité.

[543] Agathias (l. II, p. 47) rapporte une épigramme de six vers sur cette victoire de Narsès, que le poète compare avec avantage aux batailles de Marathon et de Platée. Il est vrai que la principale différence est dans les suites si peu importantes dans le cas dont il s’agit, dans l’autre si permanentes et si glorieuses !

[544] Au lieu du Beroia et du Brincas de Théophane ou de son copiste (p. 201), il faut lire Verona et Brixia.

[545] Agathias, l. II, p. 48. Shakespeare, dans la première scène de Richard III, enchérit admirablement sur cette idée, qu’il ne devait cependant pas à l’historien de Byzance.

[546] Maffei (Verona illustrata, part. I, l. X, p. 257, 269) a prouvé, contre l’opinion commune, que les ducs d’Italie, furent institués avant la conquête des Lombards par Narsès. Dans la pragmatique sanction, n° 23, Justinien réduit le nombre des judices militaires.

[547] Votez Paul Diacre, l. III, c. 2, p. 776. Menander (in Excerpt. legat., p. 1.33) fait mention de diverses émeutes suscitées en Italie par les Francs, et Théophane (p. 201) indique quelques rebellions des Goths.

[548] La pragmatique sanction de Justinien, qui rétablit et règle le gouvernement civil de l’Italie, est composée de vingt-sept articles : elle est datée du 15 août, A. D. 554, et adressée à Narsès, V. J. prœpositus sacri cubiculi, et à Antiochus, præfectus prætorio Italiæ. Julien Antecessor la rapporte, et elle a été insérée dans le Corpus juris civilis, après les Novelles et les Édits de Justinien, de Justin et de Tibère.

[549] La faim en fit mourir un plus grand nombre dans les provinces méridionales, sans y comprendre (εκτος) le golfe d’Ionie. Le gland y tint lieu de pain. Procope vit un orphelin abandonné qu’une chèvre allaitait. Dix-sept voyageurs furent logés, assassinés et mangés par deux femmes, qui furent découvertes et tuées par un dix-huitième voyageur, etc.

[550] Quinta regio Piceni est ; quondam uberrimæ multitudinis CCCLX millia Picentium in fidem P. R. venere. (Pline, Hist. nat., III, 18.) L’ancienne population était déjà diminuée du temps de Vespasien.

[551] Peut-être quinze ou seize millions. Procope (Anecdotes, c. 18) calcule que l’Afrique perdit cinq millions de personnes ; il ajoute que l’Italie était trois fois plus étendue, et que la proportion de la dépopulation y fut encore plus forte ; mais ses calculs sont exagérés par la passion et sans aucune base certaine.

[552] Ce que dit Procope (Anecdotes, c. 24 ; Aleman., p. 102, 103) sur la décadence de ces écoles, est confirmé et éclairci par Agathias (l. V, p. 159), qu’on ne peut récuser comme témoin ennemi.

[553] On n’est pas d’accord sur la distance de Constantinople à Mélanthias, villa Cœsariana. (Ammien Marc., XXX, 2.) Les opinions varient de cent deux à cent quarante stades (Suidas., t. II, p. 522, 523 ; Agathias, l. V, p. 158), ou de dix-huit à dix-neuf milles (Itineraria, p. 138, 230, 323 ; 332 ; et les Observations de Wesseling). Justinien fit paver les douze premiers milles jusqu’à Reggio, et construire un pont sur un marais ou une gorge qui se trouve entre un lac et la mer. Procope, de Ædific., l. IV, c. 8.

[554] L’Atyras (Pomponius Mela, l. II, c. 2, p. 169, édit. Voss.). Justinien fortifia une ville ou un château du même nom à l’embouchure de la rivière. Procope, de Ædific., l. IV, c. 2 ; Itiner., p. 570, et Wesseling.

[555] Agathias, dans sa prolixe déclamation (l. V, p. 154-174), et la Chronique très sèche de Théophane (p. 197, 198), racontent d’une manière imparfaite la guerre des Bulgares et la dernière victoire de Bélisaire.

[556] Ινδους. Il est difficile de penser qu’ils fussent originaires de l’Inde ; et les anciens n’employèrent jamais en qualité de gardes ou de domestiques les naturels de l’Éthiopie, auxquels on a donné quelquefois le nom d’Indiens. Inutiles et coûteux, ils ne servaient qu’au luxe des femmes ou des rois. Térence, Eunuque, act. I, scène 2 ; Suétone, in August., c. 83 ; avec une bonne note de Casaubon, in Caligula, c. 57.

[557] Procope parle de Sergius (Vandal., l. II, c. 21, 22 ; Anecd., c. 5) et de Marcellus (Goth., l. III, c. 32). Voyez aussi Théophane, p. 197, 291.

[558] Alemannus (p. 3) cite un vieux manuscrit de Byzance, qui a été inséré dans l’Imperium orientale de Banduri.

[559] Le récit original et authentique de ce qui a rapport à la disgrâce et au rétablissement de Bélisaire, se trouve dans le Fragment de Jean Malalas (tom. II, p. 234-243), et dans la Chronique très exacte de Théophane (p. 194-204). Cedrenus (Compend., p. 387, 388) et Zonare (t. II, l. XIV, p. 69) semblent hésiter entre la vérité qui vieillissait, et la fiction qui prenait de la consistance.

[560] On peut attribuer l’origine de cette fable frivole à un ouvrage de mélanges du douzième siècle, les Chiliades, du moine Jean Tzetzes (Bâle, 1546, ad calcem Lycophront. Colon. Allobrog. 1614, in Corp. poet. græc.). Il rapporte en dix vers populaires ou politiques l’histoire de Bélisaire aveugle et mendiant. (Chiliad. III, n° 88, 339-348, in Corp. poet. græc., t. II, p. 311.) Ce conte moral ou romanesque s’introduisit en Italie avec la langue et les manuscrits de la Grèce ; il fut répété avant la fin du quinzième siècle par Crinitus, Pontanus et Volaterranus, attaqué par Alciat pour l’honneur du prince qui avait établi la jurisprudence qu’on suivait alors, et défendu par Baronius (A. D. 561, n° 2, etc.) pour l’honneur de l’Église. Au reste, Tzetzes lui-même avait lu dans d’autres Chroniques que Bélisaire ne perdit pas la vue, et qu’il recouvra sa réputation et sa fortune.

[561] La villa Borghèse à Rome offre une statue qui représente un homme assis et tendant la main, et connu vulgairement sous le nom de Bélisaire. Une explication, plus noble et plus probable, donne lieu de croire qu’elle représente Auguste cherchant à se rendre Némésis favorable. (Winckelman, Hist. de l’Art., t. III, p. 266.) C'est aussi d'après un rêve, qu'à un certain jour de l'année, il demandait l'aumône au peuple en présentant le creux de sa main. Suétone, Auguste, c. 91 ; avec une excellente noté de Casaubon.

[562] Tacite (in Vit. Agricola, c. 45) jette finement de l’odieux sur le rubor de Domitien. Pline le jeune (Panégyrique, c. 48) et Suétone (Domitien, c. 18, et Casaubon ad locum) le remarquent également. Procope (Anecdotes, c. 8) croit ridiculement qu’au sixième siècle il ne restait qu’un seul buste de Domitien.

[563] Les aveux de Procope (Anecdotes, c. 8, 13) attestent bien mieux l’application à l’étude et les connaissances de Justinien, que les éloges qu’on trouve dans l’Histoire publique (Goth., l. III, c. 31 ; de Ædific., l. I ; Prœm., c. 7). Consultez l’Index détaillé d’Alemannus et la Vie de Justinien par Ludwig, p. 135-142.

[564] Voyez dans la C. P. Christiana de Ducange (l. I, c. 24, n° 1) une suite de témoins originaux ; depuis Procope, qui vivait au sixième siècle, jusqu’à Gyllius, qui vivait au seizième.

[565] Jean Malalas (t. II, p. 190, 219) et Théophane (p. 154) parlent de la première comète. Procope (Persic., l. II, c. 4) fait mention de la seconde ; mais je soupçonne fortement leur identité. Théophane (p. 168) applique à une année différente la pâleur du soleil due rapporte Procope (Vand., l. II, c. 14).

[566] Sénèque (septième livre des Questions naturelles) développe la théorie des comètes avec un esprit très philosophique. Au reste, nous devons éviter ici l’excès de la bonne foi, et ne pas confondre une prédiction vague, un veniet tempus, etc., avec le mérite d’une découverte réelle.

[567] Les astronomes peuvent étudier Newton et Halley : j’ai tiré mes faibles connaissances sur cette matière de l’article Comète, que M. d’Alembert a inséré dans l’Encyclopédie.

[568] Whiston, l’honnête, le pieux, le visionnaire Whiston, imagine pour expliquer le déluge (2242 avant J.-C.), une apparition de la même comète, qui, d’un coup de sa queue, ensevelit la terre sous les eaux.

[569] Une dissertation de M. Fréret (Mém. de l’Acad. des Inscript., t. X, p. 357-377) offre un heureux mélange de philosophie et d’érudition. Le souvenir du phénomène du temps d’Ogygès a été conservé par Varron (apud saint Augustin, de Civit. Dei, XXI, 8) qui cite Castor, Dion de Naples et Adraste de Cyzique, nobiles mathematici. Les mythologues grecs et les livres apocryphes des vers sibyllins, nous ont transmis des détails sur les deux périodes suivantes.

[570] Pline (Hist. nat., II, 23) a transcrit les registres originaux d’Auguste. Mairan, dans ses ingénieuses Lettres au père Parennin, missionnaire à la Chine, place les jeux et la comète, de l’année 44 à l’année 43 avant la naissance de Jésus-Christ ; cependant les observations de cet astronome me laissent des doutes (Opuscules, p. 275-351).

[571] Cette dernière comète parut au mois de décembre 1680. Bayle, qui commença ses Pensées sur la comète au mois de février 1681 (Œuvres, t. III), fut obligé de se servir de cet argument qu’une comète surnaturelle aurait confirmé les anciens dans leur idolâtrie. Bernoulli (voyez son Éloge dans Fontenelle, t. V, p. 99) disait encore que la tête de la comète n’est pas un signe extraordinaire de la colère du ciel, mais que la queue en est peut-être un.

[572] Le Paradis Perdu fut publié l’an 1667 ; et les fameux vers (l. II, 708, etc.) qui étonnèrent le censeur, pouvaient faire allusion à la comète de 1664, observée à Rome par Cassini en présence de la reine Christine. (Fontenelle, Éloge de Cassini, t. V, p, 338). Charles II avait-il laissé apercevoir quelques symptômes de curiosité ou de frayeur ?

[573] Voyez sur la cause des tremblements de terre Buffon, t. I, p. 502-536 ; Suppl. à l’Hist. nat., t. V, p. 382-390, édit. in-4°, Valmont de Bomare, Dictionnaire d’Hist. nat., articles Tremblements de terre, Pyrites ; Watson, Essais de chimie, t. I, p. 181-209.

[574] Les tremblements de terre qui ébranlèrent l’empire romain sous le règne de Justinien, sont décrits ou indiqués par Procope (Goth., l. IV, c. 25 ; Anecdotes, c. 18), par Agathias (l. II, p. 52, 53, 54 ; l. V, p. 145-152), par Jean Malalas (Chronique, t. II, p. 140-146, 176, 177, 183, 193, 220, 229, 231, 233, 234), et par Théophane (p. 151, 183, 185, 191-196).

[575] Il s’agit ici d’une hauteur escarpée ou d’un cap perpendiculaire entre Aradus et Botrys, nommé par les Grecs θεων προσωπον, et ευπροσωπον ou λιθοπροσωπον par les chrétiens scrupuleux. Polybe, l. V, p. 411 ; Pomponius Mela, l. I, c. 12, 87, cum Isaac Vols., Obs. ; Maundrell, Journey, p. 32, 33 ; Pococke, Descript., vol. 2, p. 99.

[576] Botrys fut fondée, ann. ante Christ. 935-903, par Ithobal, roi de Tyr. (Marsham, Canon. Chron., p. 38, 388.) Le misérable village de Patrone, qu’on voit aujourd’hui sur son emplacement, n’a point de port.

[577] Heineccius (p. 351-356) traite de ce qui regarde l’université, la splendeur et la ruine de Béryte, comme d’une partie essentielle de l’histoire de la jurisprudence romaine. Cette ville fut détruite la vingt-cinquième année du règne de Justinien, A. D. 551, le 9 juillet. (Théophane, p. 192.) Mais Agathias (l. II, p. 51, 52) ne place le tremblement de terre qu’après la conquête de l’Italie.

[578] J’ai lu avec plaisir le Traité peu étendu, mais élégant, de Mead, sur les Maladies pestilentielles, 8e édition, Londres, 1722.

[579] On peut suivre les progrès de la grande peste qui exerça ses ravages l’an 542 et les années suivantes (Pagi, Critica, t. II, p. 518) dans Procope, Percic., l. II, c. 22, 23 ; Agathias, l. V, p. 153, 154 ; Evagrius, l. IV, c. 29 ; Paul Diacre, l. II, c. 4, p. 776, 777 ; saint Grégoire de Tours (t. II, l. IV, c. 5, p. 205), qui l’appelle lues inguinaria ; dans les Chroniques de Victor Tunnunensis, p. 9 ; in Thesaur. tempor., de Marcellin, p. 54, et de Théophane, p. 153.

[580] Le docteur Treind (Hist. Medic. in Opp., p. 416-420, Londres, 1733) est persuadé, d’après l’exactitude avec laquelle Procope emploie les mots techniques, que cet historien avait étudié la médecine. Au reste, plusieurs des mots qui sont aujourd’hui scientifiques, étaient communs et populaires dans l’idiome grec.

[581] Voyez Thucydide, l. II, c. 47-54, p. 127-133, édit. de Duker, et la description poétique de la même peste, par Lucrèce, l. VI, vers 1136-2284. Je dois au docteur Hunter un savant commentaire sur cette partie de Thucydide : c’est un in-4° de 600 pages ; Venise, 1603, apud Juntas. ; donné publiquement par Fabius Paullinus d’Udine, médecin et philosophe, dans la bibliothèque de Saint-Marc.

[582] Thucydide (c. 51) assure qu’on ne prenait la peste qu’une fois ; mais Evagrius, qui avait vu la peste dans sa famille, observe que plusieurs personnes qui avaient résisté à une première attaque, moururent d’une seconde et Fabius Paullinus (p. 588) confirme le retour de la peste. Les médecins sont divisés sur ce point, et la nature et la marche de la maladie peuvent n’être pas toujours les mêmes.

[583] Socrate fut sauvé par sa tempérance lors de la peste d’Athènes. (Aulu-Gelle, Nuits Attiques, II, 1.) Le docteur Mead attribue la salubrité des maisons religieuses à ce qu’elles sont séparées des autres, et que le régime y est plus frugal (p. 18, 19).

[584] Mead prouve, d’après Thucydide, Lucrèce, Aristote et l’expérience journalière, que la peste est contagieuse ; et il réfute (Préface, p. 2-13) l’opinion contraire des médecins français, qui se rendirent à Marseille en 1720 : ces médecins français étaient cependant éclairés, et venaient de voir la peste enlever en peu de mois cinquante mille habitants (sur la Peste de Marseille, Paris, 17866) à une ville qui, malgré sa prospérité et son commerce actuels, ne contient pas plus de quatre-vingt-dix mille âmes. M. Necker, sur les Finances, t. I, p. 231.

[585] L’expérience postérieure d’Evagrius détruit ces assertions si fortes de Procope.

[586] Procope (Anecdotes, c. 18) emploie d’abord des figures de rhétorique, telles que les sables de la mer, etc. Il tâche ensuite de se réduire à des calculs moins vagues, et dit que μυριαδας μυριαδων μυριας, furent exterminés sous le règne du démon empereur. Ces mots sont obscurs dans la langue de la grammaire et dans celle de l’arithmétique, et, interprétés littéralement, ils donneraient plusieurs millions de millions. Alemannus (p. 80) et Cousin (t. III, p. 178) les traduisent par deux cents millions ; mais j’ignore pourquoi. Si on ôte μυριαδας, les deux autres mots μυριαδων μυριας, une myriade de myriades, donneraient cent millions, nombre qui n’est pas totalement inadmissible.

[587] Les gens de loi des temps barbares ont établi une manière absurde et incompréhensible de citer les lois romaines, et l’habitude a perpétué cette méthode : lorsqu’ils renvoient au Code, aux Pandectes et aux Institutes, ils indiquent le numéro, non pas du livre, mais seulement de la loi ; ils se contentent de rapporter les premiers mots du titre dont elle fait partie, et il y a plus de mille de ces titres. Ludwig (Vit. Justin., p. 268) forme des vœux pour qu’on s’affranchisse de ce joug pédantesque, et j’ai osé adopter la méthode simple et raisonnable de citer le livre, le titre et la loi.

[588] L’Allemagne, la Bohême, la Hongrie, la Pologne et l’Écosse, les ont adoptées comme la loi ou la raison commune : en France, en Italie, etc., elles ont une influence directe ou indirecte ; on les a suivies en Angleterre depuis Étienne jusqu’à Edouard Ier, le Justinien de la Grande-Bretagne. Voyez Duck (de Usu et Auctoritate juris civ., l. I, c. 1, 8-15) ; Heineccius (Hist. juris german., c. 4, 3, n° 55-124), et les historiens des lois de chaque pays.

[589] François Hottoman, savant et habile jurisconsulte du seizième siècle, voulait mortifier Cujas et plaire au chancelier de Lhopital. Son Antitribodiarnus, que je n’ai jamais pu me procurer, fut publié en français, l’an 1609, et sa secte s’est répandue en Allemagne. Heineccius, Opp., t. III, sylloge 3, p. 171-183.

[590] A la tête de ces guides je place, avec les égards qui lui sont dus, le savant et habile Heineccius, professeur allemand, qui mourut à Halle en 1741. (Voyez son éloge dans la Nouvelle Bibliothèque germanique, tom. II, p. 51-64.) Ses nombreux ouvrages ont été recueillis en huit volumes in-4°, Genève, 1743-1748. Les traités séparés dont j’ai surtout fait usage sont : 1° Historia juris romani et germanici, Lugd. Batav. 1740, in-8° ; 2° Syntagma antiquitatum romanam jurisprudentiam illustrantium, 2 vol. in-8°, Traject. ad Rhenum ; 3° Elementa juris civilis secundum ordinem Institutionum, Lugd. Batav. 1751, in-4° ; 4° Elementa J. C. secundum ordinem Pandectarum, Traject. 1772, 2 vol. in-8°.

[591] Le précis de cette histoire se trouve dans un Fragment de Origine juris (Pandect., l. II, tit. 2) de Pomponius, jurisconsulte de Rome, qui vivait sous les Antonins. (Heineccius, t. III, syll. 3, p. 66-126.) Il a été abrégé et vraisemblablement altéré par Tribonien, et rétabli par Bynkershock. Opp., t. I, p. 279-304.

[592] On peut étudier l’histoire du gouvernement de Rome sous ses rois dans le premier livre de Tite-Live, et plus au long, dans Denys d’Halicarnasse (l. II, p. 80-96, 119-130 ; l. IV, p. 198-220), qui laisse cependant apercevoir quelquefois le rhéteur et le Grec.

[593] Juste Lipse (Opp., t. IV, p. 279) a appliqué aux trois rois de Rome ces trois divisions générales de la loi civile. Gravina (Orig. Jur. civ., p. 9-8, édit. de Leipz. 1737.) adopte cette idée, que Mascou, son éditeur allemand, n’admet qu’avec répugnance.

[594] Terrasson, dans son Histoire de la jurisprudence romaine (p. 22-72, Paris, 1750, in-folio), essaie avec une sorte d’apparat, mais avec peu de succès, de rétablir le texte original. Cet ouvrage promet plus qu’il ne tient.

[595] Le plus ancien Code ou Digeste fut appelé jus Papirianum, du nom de Papirius, qui le compila, et qui vivait un peu avant ou un peu après le Regifugium. (Pandect., l. I, tit. 2.) Les meilleurs critiques, même Bynkershock (t. I, p. 284, 285), et Heineccius (Hist. J. C. R., l. I, c. 16, 17 ; et Opp., t. III, syll. 4, p. 1-8) ajoutent foi à ce conte de Pomponius, sans faire assez d’attention à la valeur et à la rareté d’un pareil monument du troisième siècle, de la cité ignorante. Je soupçonne beaucoup que Caïus Papirius, pontifex maximus, qui, fit revivre les lois de Numa (Denys d’Halicarnasse, l. III, p. 171), ne laissa qu’une tradition orale ; et que le jus Papirianum de Granius-Flaccus (Pand., l. I, tit. 16, leg. 144) n’était pas un commentaire, mais un ouvrage original, compilé au temps de César. Censorinus, de Die Natali, l. III, p. 13 ; Duker, de Latinitate J. C., p. 157.

[596] En 1444 on tira du sein de la terre sept ou huit tables d’airain, entre Crotone et Gubio. Une partie de ces tables, car le reste est en caractères étrusques ; représente l’état primitif des caractères et de la langue des Pélasges, qu’Hérodote attribue à ce canton de l’Italie (l. I, c. 56, 57, 58). Au reste, on peut expliquer ce passage difficile d’Hérodote, en disant qu’il a rapport à Crestona, ville de la Thrace. (Notes de Larcher, t. I, p. 256-261.) Le dialecte sauvage des Tables Eugubines, a exercé les conjectures des critiques, et il est loin d’être éclairci ; mais ses racines sont indubitablement latines, de la même époque et du même caractère que le Saliare carmen, que personne ne comprenait au temps d’Horace. L’idiome romain, se perfectionnant par un mélange du dorique et du grec éolien, offrit par degrés le style des Douze-Tables, de la colonne Duilienne, d’Ennius, de Térence et de Cicéron. Gruter, Inscript., tom. I, p. 192 ; Scipion Maffei, Hist. diplomatica, p. 241-258 ; Bibl. italique, t. III, p. 30-41, 174-205 ; t. XIV, p. 1-52.

[597] Comparez Tite-Live (l. III, c. 31-59) avec Denys d’Halicarnasse (l. X, p. 644 ; XI, p. 691). Que l’auteur romain est concis et animé et comme l’auteur grec est prolixe et sans vie ! Denis d’Halicarnasse toutefois jugé d’une manière admirable les grands maîtres, et exposé habilement les règles de la composition historique.

[598] D’après les historiens, Heineccius (Hist. J. R., l. I, n° 26) dit que les Douze-Tables étaient d’airain, æreas. On lit eboreas dans le texte de Pomponius, et Scaliger a substitué à ce mot celui de roboreas. (Bynkershock, p. 286.) On a pu employer successivement le bois, l’airain et l’ivoire.

[599] Cicéron (Tuscul. Quæst., V, 36) parle de l’exil d’Hermodore ; Pline (Hist. nat., XXXIV, 11) parle de sa statue. La lettre, le songe et la prophétie d’Héraclite sont supposés. Épist. græc. divers., p. 337.

[600] Le docteur Bentley (Dissert. sur les Épit. de Phalaris, p. 427-479) discuté habilement tout ce qui a rapport aux monnaies de Sicile et de Rome, sujet très obscur. L’honneur et le ressentiment l’excitaient à déployer tous ses moyens dans cette controverse.

[601] Les navires des Romains ou de leurs alliés allèrent jusqu’au beau promontoire de l’Afrique. (Polybe, l. III, p. 177, édit. de Casaubon, in-fol.) Tite-Live et Denys d’Halicarnasse parlent de leurs voyages à Cumes, etc.

[602] Ce fait prouverait seul l’antiquité de Charondas, qui donna des lois à Reggio et à Catane : c’est par une étrange méprise que Diodore de Sicile (t. I, l. XI, p. 455-492) lui attribue l’institution politique de Thurium, laquelle est bien postérieure.

[603] Zaleucus, dont on a contesté l’existence avec si peu de raison, eut le mérite et la gloire de faire d’un ramas de proscrits (les Locriens) la république la plus vertueuse et la mieux ordonnée de la Grèce. Voyez deux Mémoires de M. le baron de Sainte-Croix sur la législation de la Grande-Grèce. (Mém. de l’Acad. des Inscript.., t. XLII, p. 276-333.) Mais les lois de Zaleucus et de Charondas, qui en ont imposé à Diodore et à Stobée, ont été fabriquées par un sophiste pythagoricien, dont la supercherie a été découverte par la sagacité de Bentley (p. 335-377).

[604] Je saisis cette occasion pour indiquer le progrès des communications entre Rome et la Grèce : 1° Hérodote et Thucydide (A. U. C. 300-350) paraissent ignorer le nom et l’existence de Rome (Josèphe, contra Apion., t. II, l. I, c. 12, p. 444, édit. de Havercamp) ; 2° Théopompe (A. U. C. 400, Pline, III, 9) parle de l’invasion des Gaulois, dont Héraclide de Pont fait mention d’une manière plus vague. (Plutarque, in Camille, p. 292, éd. H. Etienne.) 3° L’ambassade réelle ou fabuleuse des Romains auprès d’Alexandre. (A. U. C. 430) est attestée par Clitarque (Pline, III, 9) ; par Aristus et Asclépiade (Arrien, l. VII, p. 294-295), et par Memnon d’Héraclée (apud Photium, Cod. 224, p. 725) ; le silence de Tite-Live a cet égard est une dénégation ; 4° Théophraste (A. U. C. 440), primus externorum aliqua de Romanis diligentius scripsit (Pline, III, 9) ; 5° Lycophron (A. U. C. 480-500) a répandu la première idée d’une colonie de Troyens et de la fable de l’Énéide (Cassandra, 1226-1280).

Γης και δαλασσης σκηπρα μοναρχιαν

Δαβοντες.

Prédiction hardie avant la fin de la première guérie punique.

[605] La dixième table (de Modo sépulturæ) fut empruntée de Solon (Cicéron, de Legibus, II, 23-26) ; le Furtum per lancem et licium conceptum, vient, si l’on en croit Heineccius, des mœurs d’Athènes. (Antiq. rom., t. II, p. 167-175.) Moïse, Solon et les décemvirs permirent de tuer un voleur nocturne (Exode, 22, 3). Démosthène, contra Timocratem, t. I, p. 736, édit. de Reiske ; Macrobe, Saturnalia, l. I ; c. 4 ; Collatio legum Mosaïcarum et romanarum, tit. 7, n° 1, p. 218, édit. Cannegiter.

[606] Βραχεως και απεριττως ; tel est l’éloge qu’en fait Diodore (t. XII, p. 494) et qu’on peut traduire par l’eleganti atque absoluta brevitate verborum d’Aulu-Gelle, Noct. Att., XXI, 1.

[607] Écoutez Cicéron (de Legibus, II, 23) et celui qu’il fait parler, Crassus (de Oratore, I, 43, 44).

[608] Voyez Heineccius, Hist. J. R., n° 29-33. J’ai suivi les Douze-Tables, telles qu’elles ont été restaurées par Gravina (Origines J. C., p. 280-307) et par Terrasson, Hist. de la Jurisprudence romaine, p. 94-205.

[609] Finis œqui juris (Tacite, Annal., III, 27). Fons omnis publici et privati juris. Tite-Live, III, 34.

[610] De principiis juris et, quibus modis ad hanc multitudinem infinitam ac varietatem legum perventum sit, ALTIUS disseram. (Tacite, Annal., III, 25.) Cette discussion profonde n’occupe que deux pages, mais ce sont des pages de Tacite. Tite-Live disait avec le même sens, mais avec moins d’énergie (III, 34) : In hoc immenso aliarum super alias acervatarum legum cumulo, etc.

[611] Suétone, Vespasien, c. 8.

[612] Cicéron, ad Familiares, VIII, 8.

[613] Denis, Arbuthnot et la plupart des modernes (si on en excepte Eisenschmidt, de Ponderibus, etc., p. 137-140) évaluent les cent mille asses à dix mille drachmes attiques, ou un peu plus de trois cents livres sterling. Mais leur calcul ne peut s’appliquer qu’aux derniers temps, lorsque l’as n’était plus qu’un vingt-quatrième de son ancien poids ; et je ne puis croire que dans les premiers siècles de la république, malgré la rareté des métaux précieux, une once d’argent ait valu soixante-dix livres de cuivre ou d’airain. Il est plus simple et plus raisonnable d’évaluer le cuivre à son taux actuel ; et quand on aura comparé le prix de la monnaie et le prix du marché, la livre romaine et la livre avoir du poids ; on trouvera que l’as primitif ou une livre de cuivre, peut être évalué à un schelling d’Angleterre ; qu’ainsi les cent mille asses de la première classe valaient cinq mille livres sterling. Il résultera des mêmes calculs qu’un bœuf se vendait à Rome cinq livres sterling, un mouton dix schellings, et un quarter de blé trente schellings. (Festus, p. 330, édit. Dacier ; Pline, Hist. nat., XVIII, 4.) Je ne vois aucune raison de ne pas admettre les conséquences qui modèrent nos idées sur la pauvreté des premiers Romains.

[614] Consultez les auteurs qui ont écrit sur les comices romains, et en particulier Sigonius et Beaufort. Spanheim (de Præstantia et usu numismatum, t. II, Dissert. X, p. 192, 193) offre une médaille curieuse, où on voit les cista, les pontes, les septa, le diribitor, etc.

[615] Cicéron (de Legibus, III, 16, 17, 18) discute cette question constitutionnelle, et donne à son frère Quintus le côté le moins populaire.

[616] Prœ tumultu recusantium perferre non potuit. (Suétone, Auguste, c. 34. Voyez Properce, l. II, élég., 6.) Heineccius a épuisé dans une histoire particulière tout ce qui a rapport aux lois Julia et Papia Poppæa. Opp., tom. VII, part. I, p. 1-49.

[617] Tacite, Ann., I, 15 ; Lipse, Excursus E. in Tacitum.

[618] Non ambigitur senatum jus facere posse. Telle est la décision d’Ulpien (l. XVI, ad Edict. in Pandect., l. I, tit. 3, leg. 9). Pomponius dit que les comices du peuple étaient une turba hominum. Pandect., l. I, tit. 2, leg. 9.

[619] Le jus honorarium des préteurs et des autres magistrats est défini d’une manière précisé dans le texte latin des Institutes (liv. I, tit. 2, n° 7). La paraphrase grecque de Théophile (p. 33-38, édit de Reitz), qui laisse échapper le mot important honorarium, l’explique d’une manière plus vague.

[620] Dion Cassius (tom. I, liv. XXXVI, p. 100) fixe à l’an de Rome 686 l’époque des édits perpétuels. Cependant, selon les acta diurna, qu’on a publiés d’après les papiers de Louis Vivès, leur institution est de l’année 585. Pighius (Annal. rom., tom. II, p. 377, 378), Grævius (ad Suet., p. 778), Dodwell (Prœlection, Camden, p. 665) et Heineccius, soutiennent et admettent l’authenticité de ces actes Mais le mot de scutum CIMBRICUM qu’on y trouve, prouve qu’ils ont été fabriqués. Moyle’s Works, vol. I, p. 303.

[621] Heineccius (Opp., tom. VII, part. II, p. 1-564) a donné l’histoire des Édits et restauré le texte de l’Édit perpétuel : j’ai tiré ce que j’en ai dit des ouvrages de cet homme supérieur, dont les recherches doivent inspirer une extrême confiance (*). M. Bouchaud a inséré dans le recueil de l’Académie des Inscriptions, une suite de Mémoires sur ce point intéressant de littérature et de jurisprudence.

(*) Cette restauration n’est qu’un ouvrage commencé, trouvé dans les papiers d’Heineccius, et publié après sa mort. (Note de l’Éditeur.)

[622] Ses lois sont les premières du code. Voyez Dodwell, Prælect. Camden, p. 319-340, qui s’écarte de son sujet pour établir une littérature confuse et soutenir de faibles paradoxes.

[623] Totam illam veterem et squallentum sylvam legum novis principalium rescriptorum et edictorum securibus ruscatis et cœditis. (Apologétique, c. 4, p. 50, édit. de Havercamp.) Il loue ensuite la fermeté de Sévère, qui révoqua les lois inutiles ou pernicieuses, sans aucun égard pour leur ancienneté, ou pour le crédit qu’elles avaient obtenu.

[624] Dion Cassius, par mauvaise foi ou par ignorance, se méprend sur la signification de legibus solutus (t. I, l. LIII, p. 713). Reimar, son éditeur, se joint en cette occasion aux reproches dont l’esprit de liberté et de critique ont accablé ce servile historien.

[625] Voyez, Gravina, Opp., p. 501-512. Voyez aussi Beaufort, Républ. rom., t. I, p. 255-274. Celui-ci fait un judicieux usage de deux dissertations publiées par Jean-Frédéric Gronovius et Noodt, et traduites l’une et l’autre par Barbeyrac, qui a ajouté à cet ouvrage des notes précieuses (2 volumes in-12, 1731).

[626] Le mot lex regia était encore plus récent que la chose. Le nom de loi royale aurait fait tressaillir les esclaves de Commode et de Caracalla.

[627] Instit., l. I, tit. 2, n° 6 ; Pandect., l. I, tit. 4, leg. 1 ; Code de Justin., l. I, tit. 17, leg. I, n° 7. Heineccius (dans ses Antiquités et ses Eléments) a traité bien en détail de constitutionibus principum, développées d’ailleurs par Godefroy (Comm. ad Cod. Theod., liv. I, tom. 1, 2, 3) et par Gravina (87-90).

[628] Théophile, in Paraphras. grœc. Instit., p. 33, 34, édit. de Reitz. Voyez sur le caractère et les ouvrages de cet écrivain, ainsi que sur le temps où il vécut, le Théophile de J. H. Mylius, Excursus 3, p. 1034-1073.

[629] Il y a plus d’envie que de raison dans cette plainte de Macrin : Nefas esse leges videri Commodi et Caracallæ et hominum imperitorum voluntates. (Jul. Capitolin, c. 13.) Commode fut mis au rang des dieux par Sévère. (Dodwell, Prœlect. 8, p. 324, 325.) Cependant les Pandectes ne le citent que deux fois.

[630] Le Code offre deux cents constitutions qu’Antonin Caracalla publia seul, et cent soixante qu’il publia de concert avec son père. Ces deux princes sont cités cinquante fois dans les Pandectes, et huit dans les Institutes. Terrasson, p. 265.

[631] Pline le Jeune, Epist. X, 66 ; Suétone, Domitien, c. 23.

[632] Constantin avait pour maxime Contra jus rescripta non valeant. (Code Théodosien, l. I, tit. 2, leg. 1.) Les empereurs permettaient, quoiqu’à regret, quelque examen sur la loi et sur le fait, quelques délais, quelque droit de requête ; mais ces remèdes insuffisants étaient trop au pouvoir des juges, et il était trop dangereux pour eux de les employer.

[633] Cette encre était un composé de vermillon et de cinabre ; on la trouve sur les diplômes des empereurs, depuis Léon Ier (A. D. 470) jusqu’à la chute de l’empire grec. Bibl. raisonnée de la diplomatique, tom. I, p. 509-514 ; Lami, de Eruditione apostolorum, t. II, p. 120-726.

[634] Schulting, Jurisprudentia ante-Justinianea, p. 681-718. Cujas dit que Grégoire t’empila les lois publiées depuis le règne d’Adrien jusqu’à celui de Gallien, et que la suite l’ut l’ouvrage d’Hermogène, son collaborateur. Cette division générale peut être juste ; mais Grégoire et Hermogène passèrent souvent les bornes de leur terrain.

[635] Scævola, vraisemblablement Q. Cervidius Scævola, maître de Papinien, considère cette acceptation du feu et de l’eau comme l’essence du mariage. Pand., l. XXIV, t. I, leg. 66. Voyez Heineccius, Hist. J. R., n° 317.

[636] Cicéron (de Officiis, III, 19) peut ne parler que par supposition ; mais saint Ambroise (de Officiis, III, 2) en appelle à l’usage de son temps, qu’il connaissait comme jurisconsulte et comme magistrat. Schulting, ad Ulpian. Frag., tit. 22, n° 28, 643, 644.

[637] Au temps des Antonins, on ne connaissait plus la signification des formes ordonnées dans le cas d’un furtum lance licioque conceptum. (Aulu-Gelle, XVI, 10.) Heineccius (Antiq. rom., l. IV, tit. I, n° 13-21), qui les fait venir de l’Attique, cite à l’appui de son opinion Aristophane, le scholiaste de ce poète, et Pollux.

[638] Cicéron, dans son discours pour Murena (c. 9-13), tourne en ridicule les formes et les mystères des gens de loi, rapportés avec plus de bonne foi par Aulu-Gelle (Nuits Attiques, XX, 10), Gravina (Opp., p. 265, 266, 267) et Heineccius (Antiq., l. IV, tit. 6).

[639] Pomponius (de Origine juris Pandect., liv. I, tit. 2) indique la succession des jurisconsultes romains. Les modernes ont fait preuve de savoir et de critique dans la discussion de cette partie de l’histoire et de la littérature. J’ai surtout été guidé par Gravina (p. 41-79) et Heineccius (Hist. J. R., n° 113, p. 351). Cicéron (de Oratore, de claris Orator., de Legibus) et la Clavis Ciceroniana d’Ernesti (sous les noms de Mucius etc.) fournissent plusieurs détails originaux et fort intéressants. Horace fait souvent, allusion à la matinée laborieuse des gens de loi. Serm., l. I, 10, epist. 2, I, 103, etc.

[640] Crassus, ou plutôt Cicéron lui-même, propose (de Oratore, I, 41, 42) sur l’art ou la science de la jurisprudence une idée qu’Antoine, qui avait de l’éloquence naturelle, mais peut d’instruction, affecte (I, 58) de tourner en ridicule. Cette idée fut en partie réalisée par Servius Sulpicius (in Bruto, c. 41), que Gravina, dans son latin classique, loue avec une élégante variété (p. 60).

[641] Perturbatricem autem harum omnium rerum Academiam, hanc ab Arcesila et Carneade recentem, exoremus ut sileat. Nam si invaserit in haec, quae satis scite nobis instructa et composita videntur, nimias edet ruinas. Quam quidem ego placare cupio, submovere non audeo. (De legibus, I, 13.) Ce passage seul devait apprendre à Bentley (Remarks on Free-Thinking, p. 250) combien Cicéron était fermement attaché à la doctrine spécieuse qu’il a embellie.

[642] Panætius, l’ami du jeune Scipion, fut le premier qui enseigna dans Rome la philosophie stoïcienne. Voyez sa Vie dans les Mém. de l’Acad. des Inscriptions, tom. X, p. 75-89.

[643] Il est cité sur cet article par Ulpien (leg. 40, ad Sabinum in Pandect., l. XLVII, t. II, leg. 21). Trebatius, après avoir été un jurisconsulte du premier ordre, qui familiam duxit, devint un épicurien. (Cicéron, ad Familiares, VII, 5.) Il manqua peut-être de constance ou de bonne foi dans cette nouvelle secte.

[644] Voyez Gravina (p. 45-51) et les frivoles objections de Mascou. Heineccius (Hist. J. R., n° 125) cite et approuve une dissertation de Everard Otto, de Stoïca jurisconsultarum philosophia.

[645] On citait surtout la règle de Caton, la stipulation d’Aquilius et les formes Maniliennes, deux cent onze maximes, et deux cent quarante-sept définitions (Pandect., l. L, tit. 16, 17).

[646] Lisez Cicéron, l. I, de Oratore, Topica, pro Murena.

[647] Voyez Pomponius, de Origine juris Pandect., l. I, tit. 2, leg. 2, n° 47 ; Heineccius, ad Instit., liv. I, tit. 2, n° 8 ; l. II, tit. 25, in Element. et Antiquit. ; et Gravina, p. 41-45. Quoique ce monopole ait été bien fâcheux, les écrivains du temps ne s’en plaignent pas, et il est vraisemblable qu’il fut voilé par un décret du sénat.

[648] J’ai lu la diatribe de Gotfridus Mascovius (le savant Mascou), de Sectis Jurisconsultorum (Leipzig, 1728, in-12, p. 276) ; traité savant, sur un fond stérile et très borné.

[649] Voyez le caractère d’Antistius Labéon dans Tacite (Annal., III, 75) et dans une épître d’Ateius Capiton (Aulu-Gelle, XIII, 12), qui accuse son rival de libertas nimia et VECORS. Toutefois je ne puis penser qu’Horace eût osé couvrir de ridicule un sénateur vertueux et respectable, et j’adopterais la correction de Bentley, qui lit LABIENO insanior. Serm., l. III, 82. Voyez Mascou, de Sectis, chap. I, pages 1-24.

[650] Justinien (Instit., l. III, tit. 23, et Théophil., vers. græc., p. 677, 680) a rappelé cette grande question et les vers d’Homère qu’on allégua de part et d’autre comme des autorités. Elle fut décidée par Paul (leg. 33 ad edict. in Pandect., l. XVIII, tit. 1, leg. 1). Voici sa solution : Dans un simple échange on ne peut distinguer l’acheteur et le vendeur.

[651] Les Proculiens abandonnèrent aussi cette controverse ; ils sentirent qu’elle entraînait des recherches indécentes, et ils furent séduits par l’aphorisme d’Hippocrate, qui était attaché au nombre septenaire de deux semaines d’années, ou de sept cents semaines de jours. (Institut., l. I, tit. 22.) Plutarque et les stoïciens (de Placit. philosophor., liv. V, c. 24) donnent une raison plus naturelle. A quatorze ans, πέρι ην ο σπερματικος κρινεται ορρος. Voyez les Vestigia des sectes dans Mascou, c. 9, p. 145-276.

[652] Mascou rapporte l’histoire et la fin de ces différentes sectes (c. 2-7, p. 24-120), et il serait presque ridicule de le louer de son impartialité entre des sectes entièrement éteintes.

[653] Au premier mot il vola au conseil qu’on tint sur le turbot. Toutefois Juvénal (Sat. IV, 75-81) appelle ce préfet ou bailli de Rome, sanctissimus legum interpres. L’ancien scholiaste dit qu’on l’appelait, non pas un homme, mais un livre, d’après sa science. Il avait pris son nom singulier de Pégase d’une galère de ce nom qu’avait commandée son père.

[654] Tacite, Annal., XVII, 7 ; Suétone, Néron, c. 37.

[655] Mascou, de Sectis, c. 8, p. 120-144 ; de Heriscundis ; terme de loi qu’on appliquait à ces jurisconsultes éclectiques. Herciscere est synonyme de dividere.

[656] Voyez le Code Théodosien (l. I, tit. 4) avec le Commentaire de Godefroy (t. I, p. 30-35). Ce décret pouvait occasionner des discussions jésuitiques, pareilles à celles qu’on trouve dans les Lettres provinciales : on pouvait demander si un juge était obligé de suivre l’opinion de Papinien ou de la majorité contre son jugement et contre sa conscience, etc. Au reste, un législateur pouvait donner à cette opinion, fausse en elle-même, la valeur, non pas de a vérité, mais de la loi.

[657] Pour suivre les travaux de Justinien sur les lois, j’ai étudié la préface des Institutes ; la première, la seconde, et la troisième préface des Pandectes ; la première et la seconde préface du Code ; et le Code lui-même (l. I, tit. 17, de veteri Jure enucleando). Après ces témoignages originaux j’ai consulté parmi les modernes Heineccius (Hist. J. R., n° 383-404), Terrasson (Hist. de la Jurisp. rom., p. 295-356), Gravina (Opp., p. 93-100) et Ludwig dans sa Vie de Justinien (p. 19-123, 318-321), pour le Code et les Novelles (p. 209-261), pour le Digeste ou les Pandectes (p. 262-317).

[658] Voyez sur le caractère de Tribonien, les témoignages de Procope (Persic., l. I, c. 23, 24 ; Anecdotes, c. 13, 20), et Suidas (t. III, p. 501, édit. de Kuster). Ludwig (in Vit. Justinien, p. 175-209) se donne beaucoup de peine pour blanchir un Maure.

[659] J’applique au même homme les deux passages de Suidas ; car toutes les circonstances sont d’un accord parfait. Les jurisconsultes toutefois n’ont pas fait cette remarque, et Fabricius est disposé à attribuer ces ouvrages à deux écrivains. Bibliot. græc., t. I, p. 341 ; II, p. 518 ; III, p. 418 ; XII, p. 346, 353, 474.

[660] Cette histoire est racontée par Hesychius (de Viris illustribus), par Procope (Anecdotes, c. 13) et par Suidas (t. III, p. 501). Une telle flatterie est-elle incroyable ?

Nihil est quod credere de se

Non potest, cum laudatur diis œqua potestas.

Fontenelle (t. I, p. 32-39) a tourné en ridicule l’impudence du modeste Virgile. Le même Fontenelle cependant place son roi au-dessus du divin Auguste ; et le sage Boileau n’a pas rougi de dire :

Le destin à ses yeux n’oserait balancer.

Toutefois Auguste, et Louis XIV n’étaient point des sots.

[661] Πανδεκται (Recueils généraux) était le titre commun des mélanges grecs. (Pline, Prœf. ad Hist. nat.). Les Digesta de Scævola, de Marcellin et de Celsus, étaient déjà familiers aux gens de loi ; mais Justinien se trompait en regardant ces deux mots comme synonymes. Celui de Pandectes est-il grec ou latin, masculin ou féminin ? Le laborieux Brenckman n’ose décider ces importantes questions (Hist. Pandect. Florent., p. 300-304).

[662] Angelus Politianus (l. V, epist. ult.) compte trente-sept jurisconsultes (p. 192-200) cités dans les Pandectes. L’index grec qui est à la suite des Pandectes en compte trente-neuf ; et l’infatigable Fabricius en a trouvé quarante (Bibl. græc., t. III, p. 488-502). On dit qu’Antonius Augustus (de Nominibus propriis, Pandect. apud Ludwig, p. 283) en a ajouté cinquante-quatre ; mais il faut qu’il ait confondu les jurisconsultes cités vaguement, avec ceux dont on a donné des extraits.

[663] Les Στιχοι des anciens manuscrits étaient des sentences ou périodes d’un sens complet, qui, sur la largeur des rouleaux ou des volumes de parchemins, formaient autant de lignes d’une longueur inégale. Le nombre des Στιχοι de chaque livre faisait connaître les fautes des copistes : Ludwig, p. 211-215 ; et Suicer (où il a puisé), Thes. ecclés., p. 1021-1036.

[664] Un discours ingénieux et savant de Schulting (Jurisprudentia ante-Justinianea, p. 883-967), justifie le choix de Tribonien contre les accusations passionnées de François Hottoman et de ses sectaires.

[665] Si on ôte la croûte scientifique dont s’enveloppe Tribonien, et si on lui passe les mots techniques, on trouvera que le latin ces Pandectes n’est pas indigné du siècle d’argent. Il a été attaqué avec véhémence par Laurent Valla, fastidieux grammairien du quinzième siècle, et par Floridus Sabinus, son apologiste. Alciat et un auteur anonyme, qui est vraisemblablement Jacques Capellus, l’ont défendu. Duker a recueilli ces différents traités sous le titre d’Opuscula de latinitate veterum Jurisconsultorum, Lugd. Bat., 1721, in-12.

[666] Nomina quidem veteribus servavimus, legum autem veritatem nostram fecimus. Itaque si quid erat in illis SEDETIOSUM, inulta autem talia srant ibi reposita, hoc decisum est et definitum, et in perspicuum finem deducta est quæque lex. (Cod. Just., liv. I, tit 17, leg. 3, n° 10.) Aveu dépouillé d’artifice !

[667] Le nombre de ces emblemata, terme bien poli pour des faux de cette espèce, a été bien réduit par Bynkershock (dans les quatre derniers livres de ses Observations), qui soutient, par de bien misérables raisons, le droit qu’avait Justinien de les exiger, et l’obligation où était Tribonien de lui obéir.

[668] Les antinomies ou les lois opposées du Code et des Pandectes, sont quelquefois la cause et souvent l’excuse de la glorieuse incertitude des lois civiles, qui donne lieu fréquemment à ce que Montaigne appelle les questions pour l’ami. Voyez un beau passage de François Balduin sur Justinien, l. II, p. 259, etc., apud Ludwig, p. 305, 306.

[669] Lorsque Fust ou Faust vendit à Paris pour des manuscrits ses premières Bibles imprimées, le prix d’une copie en parchemin fut réduit de quatre ou cinq cents écus, à soixante, cinquante et quarante le public fut d’abord charmé de ce bas prix, puis indigné lorsqu’il eut découvert la fraude. Maittaire, Annal. typograph., t. I, p. 1.2, première édition.

[670] Cet exécrable usage prévalut depuis le huitième et surtout depuis le douzième siècle, époque où il était devenu presque universel. Montfaucon, dans les Mém. de l’Acad., t. VI, p, 606, etc. ; Bibl.. raisonn. de la diplom., t. I, p. 176.

[671] Pomponius (Pandect., l. I, tit. 2, leg. 2) dit que, de Mucius, Brutus et Manilius, les trois fondateurs de la science des lois civiles, extant volumina, scripta Manilii monumenta ; de quelques jurisconsultes de la république, hæc versantur eorum scripta inter manus hominum. Huit des sages légistes du siècle d’Auguste furent réduits à un compendium : de Cascellius, scripta non extant, sed unus liber, etc. ; de Trebatius, minus frequentatur ; de Tuberon, libri parum grati suni. Il y a dans les Pandectes plusieurs citations tirées de livres que Tribonien ne vit jamais : et du septième au treizième siècle de Rome, l’érudition apparente des modernes a toujours dépendu des connaissances et de la véracité de leurs prédécesseurs.

[672] On assure que toutes les éditions, et tous les manuscrits répètent en plusieurs endroits les erreurs des copistes et les transpositions de quelques feuilles qui se trouvent dans les Pandectes florentines. Ce fait est décisif s’il est vrai. Cependant les Pandectes sont citées par Yves de Chartres, qui mourut en 1117 ; par Théobald, archevêque de Cantorbéry ; et par Vacarius, le premier qui, en Angleterre, ait professé le droit civil. (Selden, ad Fletam, c. 7, t. II, p. 1080-1085.) A-t-on comparé les manuscrits des Pandectes qui se trouvent en Angleterre avec ceux des autres pays ?

[673] Voyez la description de cet original dans Brenckman (Hist. Pand. florent., l. I, c. 2, 3, p. 4-17, et l. II). L’enthousiaste Politien la révérait comme l’original même du Code de Justinien (p. 407, 408) ; mais ce paradoxe est réfuté par les abréviations du manuscrit de Florence (l. II, c. 3 ; p. 117-130). Il est composé de deux volumes in-4° à brandes marges ; le parchemin est mince, et les caractères latins annoncent la main d’un copiste grec.

[674] Brenckman a inséré à la fin de son histoire deux dissertations sur la république d’Amalfi et la guerre de Pise, en l’année 1135, etc.

[675] La découverte des Pandectes à Amalfi (A. D. 1137) a été indiquée pour la première fois (en 1501) par Ludovicus Bologninus (Brenckman, l. I, c. 11, p. 73, 74 ; l. IV, c. 2, p. 417-425), sur la foi d’une Chronique de la ville de Pise (p. 409, 410), sans nom et sans date. Tous les faits de cette Chronique, quoique inconnus au douzième siècle, embellis par les siècles d’ignorance et suspectés par les critiques, ne sont pas dénués en eux-mêmes de probabilité (liv. I, ch. 4-8, p. 17-50). Il est incontestable que le grand Barthole consulta dans le quatorzième siècle le Liber Pandectarum de Pise (p. 406, 407 ; voyez liv. I, ch. 9, p. 50-62).

[676] Pise fut prise par les Florentins l’an 1406 ; et en 1411, ils transportèrent les Pandectes dans leur capitale. Ces événements sont authentiques et célèbres.

[677] On les enrichit de nouveau d’une couverture de pourpre ; on les enferma dans une riche cassette ; et les moines et magistrats les montraient aux curieux, nu-tête et avec des torches allumées. Brenckman, liv. I, c. 10, 11, 12, p. 62-83.

[678] Henri Brenckman, Hollandais, après avoir comparé le texte de Politien, de Bologninus, d’Antoninus Augustinus, et la belle édition des Pandectes par Taurellus en 1551, entreprit un voyage à Florence. Il y passa plusieurs années à étudier ce seul manuscrit. Son Historia Pandectarum Florentinorum (Utrecht, 1722, in-4°), qui annonce un si grand travail, n’est cependant qu’une petite partie de son premier plan.

[679] Κρυσεα χαλκειων, εκτομβοι έννεκβοιων, apud Homerum patrem omnis virtutis, première préface des Pandectes. Un vers de Milton ou du Tasse nous surprendrait dans un acte du parlement d’Angleterre. Qua omnia obtinere sancimus in omne œvum. Il dit, seconde préface, en parlant du premier Code, in ceternum valiturum. C’est l’homme qui parle d’une éternelle durée.

[680] Le terme de Novellæ est adjectif dans la bonne latinité, et substantif dans celle des temps barbares. (Ludwig, p. 215.) Justinien ne les a jamais recueillies. Les neuf collations qui servent de règle aux tribunaux modernes, renferment quatre-vingt-dix-huit Novelles ; mais les recherches de Julien, de Haloander et de Contins (Ludwig, p. 249, 258 ; Aleman., note in Anecdot., p.98) en ont augmenté le nombre.

[681] Montesquieu, Consid. sur la grand. et la décad. des Romains, c. 20, t. III, p. 501, in-4°. Il se débarrasse ici de la robe et du bonnet de président à mortier.

[682] Procope, Anecdotes, c. 28. On accorda un semblable privilège à l’Eglise de Rome (Novelle IX). Voyez sur la révocation générale de ces funestes privilèges la Novelle III, et l’Édit 5.

[683] Lactance, dans ses Institutes du christianisme, ouvrage élégant et spécieux, se propose pour modèle le titre et la méthode des jurisconsultes. Quidam prudentes et arbitri œquitatis Institutiones Civilis, juris compositas ediderunt. (Instit. div., l. I, c. 1.) Il voulait parler d’Ulpien, de Paul, de Florentinus et de Marcien.

[684] L’empereur Justinien, se sert du mot de suum, en parlant de Caïus, quoique cet écrivain soit mort avant la fin du deuxième siècle. Servius, Boèce, Priscien, etc., citent ces Institutes, et nous avons l’Épitomé qu’en a fait Arrien. Voyez les Prolégomènes et les Notes de l’édition de Schulting, dans la Jurisprudentia ante-Justinianea, Lugd. Bat., 1717. Heineccius, Hist. J. R., n° 313 ; Ludwig, in Vit. Just., p. 99.

[685] Voyez les Annales politiques de l’abbé de Saint-Pierre, t. I, p. 25. Il les publia en 1735. Les plus anciennes familles se vantent d’une possession immémoriale de leurs armes et de leurs fiefs. Depuis les croisades, quelques-unes (et ce sont celles qui paraissent les plus dignes de respect) ont été anoblies par les rois en considération de leurs mérites et de leurs services. La tourbe récente et vulgaire vient de cette multitude de charges vénales sans exercice ou sans dignité, qui tirent perpétuellement de riches plébéiens de la classe des roturiers.

[686] Si un testament donnait à plusieurs légataires un esclave à choisir, ils le tiraient au sort, et ceux qui ne l’obtenaient pas avaient droit à une partie de sa valeur ; un esclave ordinaire, soit un jeune garçon ou une jeune fille, qui avait moins de dix ans, était évalué dix pièces d’or, et vingt au-dessus de dix ans : si l’esclave savait un métier, trente ; s’il était notaire ou scribe, cinquante ; s’il était accoucheur ou médecin, soixante. Les eunuques de moins de dix ans valaient dix pièces d’or, et de plus de dix ans, cinquante ; s’ils s’adonnaient au trafic, soixante-dix. (Cod., leg. 6, tit. 43, leg. 3.) Ces prix fixés par la loi, étaient en général au-dessous de ceux du marché.

[687] Voyez sur l’état des esclaves et des affranchis, les Institutes (l. I, tit. 3-8 ; l. II, tit. 9 ; l. III, t. VIII, IX), les Pandectes ou le Digeste (l. I, tit. 5, 6, l. XXX, tit. 1-4 ; et le livre L en entier), le Code (l. VI, tit. 4, 5 ; l. VII, tit. 23). Lorsque je citerai désormais le texte original des Institutes et des Pandectes, je renverrai en même temps aux articles qui leur correspondent dans les Antiquités et les Éléments de Heineccius ; et lorsqu’il s’agira des vingt-sept premiers livres des Pandectes, je citerai aussi le commentaire savant et raisonnable de Gérard Noodt (Opera, tome II, p. 1-590, à la fin. Lugd. Bat., 1724).

[688] Voyez paria potestas dans les Institutes (l. I, tit. 9), les Pandectes (l. I, tit. 6, 7), et le Code (l. VIII, tit. 47, 48, 49). Jus potestatis quod in liberos habemus, proprium est civium romanorum. Nulli enim alii sunt homines, qui talem in liberos habeant potestatem qualem nos habemus.

[689] Denys d’Halicarnasse (liv. II, p. 94, 95), Gravina (Opp., p. 286), rapportent les termes des Douze-Tables. Papinien (in Collatione legum roman et mosaicarum, tit. 4, p. 204) donne à la patria potestas le nom de lex regia. Ulpien (ad Sabin., liv. XXVI, in Pandect., liv. I, tit. 6, leg. 8) dit : Jus potestatis moribus receptum ; et furiosus filium in potestate labebit. Quelle puissance sacrée, ou plutôt absurde !

[690] Pandectes (l. XLVII, tit. 2, leg. 14, n° 13 ; leg. 38, n° 1). Telle était la décision d’Ulpien et de Paul.