[232] Voyez jusqu’où s’étendirent leurs incursions, dans Philostorgius (Hist. ecclés., l. XI, c. 8), avec les savantes Dissertations de Godefroy.

[233] Cod. Justin., l. IX, tit. 12, leg. 10. Il prononce des peines sévères, une amène de cent livres d’or, la dégradation et même la mort. La tranquillité publique put servir de prétexte ; mais Zénon voulut se réserver la valeur et le service des Isauriens.

[234] La guerre d’Isaurie et le triomphe d’Anastase sont racontés en peu de mots et d’une manière obscure par Jean Malalas (t. II, p.106, 107) ; par Evagrius (l. III, c. 35) ; pas Théophane (p. 118-120), et dans la Chronique de Marcellin.

[235] Fortes ea regio, dit Justinien, viros habete nec in ullo differt ab Isauria. Cependant Procope (Persic, l. I, c. 18) indique une différence essentielle dans le caractère militaire de ces deux peuples ; mais dans les premiers temps les habitants de la Lycaonie et de la Pisidie avaient défendu leur liberté contre le grand roi. (Xénophon, Retraite des dix mille, l. III, c. 2.) Justinien emploie une érudition fausse et ridicule sur l’ancien empire des Pisidiens, et sur Lycaon, qui, après avoir fait le voyage de Rome (longtemps avant Enée), donna son nom et des habitants à la Lycaonie. Novell. 24, 25, 27, 30.

[236] Voyez Procope, Persic., l. I, c. 19. L’autel de la Concorde nationale, du sacrifice annuel et des serments, que Dioclétien avait fait élever dans l’île Eléphantine, fut démoli par Justinien, qui en cette occasion montra moins de politique que de zèle pour la religion.

[237] Procope, de Ædificiis, l. III, c. 7 ; Hist., l. VIII, c. 3, 4. Ces Goths, sans ambition, avaient refusé de suivre l’étendard de Théodoric. On trouvait encore des restes et le nom de cette peuplade au quinzième et au seizième siècle, entre Gaffa et le détroit d’Azof. (D’Anville, Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XXX, p. 240). Ils méritaient bien la curiosité de la Busbec (p. 321-326) ; mais ils ne reparaissent pas dans la description plus récente des Missions du Levant (t. I), et dans les écrits de M. Tott et de M. de Peyssonel.

[238] Voyez sur la géographie et les édifices de la frontière de l’Arménie, Procope, Persic. et Ædific., l. II, c. 4-7 ; l. III, c. 2-7.

[239] Tournefort décrit cette contrée (Voyage au Levant, t III, lettres 17, 18). Ce savant botaniste ne tarda pas  découvrir la plante qui empoisonne le miel. (Voyez Pline, XXI, 44, 45). Il observe que les soldats de Lucullus durent en effet se plaindre du froid, puisque la neige tombe quelquefois au mois de juin, même dans la plaine d’Erzeroum, et qu’on n’y achève guère la récolte avant le mois de septembre. Les collines de l’Arménie ne sont pas au quarantième degré de latitude ; mais on sait qu’en Suisse, quelques heures de marche portent le voyageur du climat de Languedoc à celui de la Norvège ; et on a établi en principe général que sous la ligne une élévation de deux mille quatre cents toises équivaux au froid du cercle polaire. Ramond, Observations sur le voyage de Coxe dans la Suisse, t. II, p. 104.

[240] L’identité bu la proximité des Chalybes et des Chaldéens est indiquée dans Strabon (l. XII, p. 825, 826) ; dans Cellarius (Géogr. antiq., t. III, p. 202-204) ; dans Fréret (Mém. de l’Acad. des Inscript., tome IV, p. 594) ; Xénophon suppose dans son roman (Cyropédie, l. III) que c’étaient les Barbares qu’il avait combattus lors de sa fameuse retraite. Retraite des dix mille, l. IV.

[241] Procope, Persic., l. I, c. 15, de Ædific., l. III, c. 6.

[242] Ni Taurus obstet, nostra maria venturus. (Pomponius Mela, III, 8.) Pline, qui est tout à la fois poète et naturaliste (V, 20), personnifie le fleuve et la montagne, et décrit leur combat. Voyez le cours du Tigre et de l’Euphrate, dans l’excellent Traité de M. d’Anville.

[243] Procope (Persic., l. II, c. 12) raconte cette histoire avec le ton moitié septique, moitié superstitieux, d’Hérodote. La promesse ne se trouve pas dans le premier mensonge d’Eusèbe, mais elle date au moins de l’année 400 ; et on fabriqua bientôt un troisième mensonge, la Veronica, sur les deux premiers. (Evagrius, l. IV, c. 27.) Comme Édesse a été prise, Tillemont doit nécessairement nier cette promesse. Mém. ecclés., t I, p. 362, 383, 617.

[244] Ces émeraudes avaient été vendues par les marchands d’Adulis, qui faisaient le commerce de l’Inde. (Cosmas, Topograph. christ., l. XI, p. 339.) Dans l’évaluation des pierres précieuses, l’émeraude de Scythie était la première, celle de la Bactriane la seconde et celle d’Éthiopie la troisième. (Hilll’s Theophrastus, p 61, etc., 92.) On ne peut dire précisément où se trouvent les mines d’émeraudes ni comment la nature les produit ; et il n’est pas sûr que nous possédions aucune des douze espèces que connaissaient les anciens. (Goguet, Origine des Lois, etc., part. II, l. II, c. 2, art. 3.) Les Huns acquirent ou du moins Perozes perdit la plus belle perle du monde, sur laquelle Procope raconte une histoire ridicule.

[245] Les Indo-Scythes régnèrent depuis le temps d’Auguste (Diogène, Perieget. 1088, avec le Commentaire d’Eustathe, dans Hudson, Géogr. minor, t. IV) jusqu’à celui de Justin l’aîné. (Cosmas, Topogr. Christ., l. XI, p. 338, 339.) Voyez sur leur origine et leurs conquêtes, d’Anville, sur l’Inde, p. 18, 45, 69, 85, 89.) Ils possédaient au deuxième siècle Larice ou Guzerafe.

[246] Voyez la mort de Phirouz ou Perozes et ses suites, dans Procope (Persic., l. I, c. 3-6), qu’on peut comparer avec les Fragments de l’histoire orientale (d’Herbelot, Biblioth. orient., p. 351 ; et Texeira, Hist. de Perse, traduite ou abrégée par Stevens, l. I, c. 32, p. 132-138). Assemannus (Biblioth. Orien., p. 396-427) fixe très bien la chronologie.

[247] Les détails de la guerre de Perse, sous les règnes d’Anastase et de Justin, sont épars dans Procope (Persic., l. I, c. 7, 8, 9) ; dans Théophane (in Chronograph., p. 124-127) ; dans Evagrius (l. III, c. 37) ; dans Marcellin (in Chron., p. 47) ; et dans Josué Stylite (ap. Assem., t. I, p. 272-281).

[248] Procope (Persic., l. I, c. 10 ; l. II, c. 13 ; de Ædific., III, c. 5) décrit Dara longuement et avec exactitude. Voyez sa situation dans d’Anville (l’Euphrate et le Tibre, p. 53, 54, 55) ; mais cet écrivain parait doubler l’intervalle entre Dara et Nisibis.

[249] Voyez sur la ville et le défilé de Derbend, d’Herbelot, Bibl. orient., p. 157, 291, 807 ; Petis de La Croix, Hist. de Gengiskan, l. IV, c. 9 ; Hist. généalogique des Tatars, t. I, p. 120 ; Olearius, Voyage en Perse, p. 1039-1040 ; et Corneille Le Bruyn, Voyages, t. I, p. 146, 147. On peut comparer la vue qu’il en donne avec le plan d’Olearius, à qui la muraille parut être de coquillages et de graviers durcis par le temps.

[250] Procope, un peu confus en cet endroit, les appelle toujours portes Caspiennes (Persic., l. I, c. 10), et le défilé porte aujourd’hui le nom Tatar-topa, les portes Tartares. D’Anville, Géogr. anc., t. II, p. 119-120.

[251] Les portes du mont Caucase et un bruit vague sur la muraille de la Chine semblent avoir donné lieu à ce qu’on a dit de ce rempart de Gog et de Magog, qu’un calife du neuvième siècle alla sérieusement reconnaître. Géograph. Nubiensis, p. 267-270, Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XXXI, p. 210-219.

[252] Voyez une savante Dissertation de Baier (de Muro Caucaseo, in. Comment. Acad. Petropol., ann. 1726, t. I, p. 425-463) ; mais on n’y trouve ni carte ni plan. Lorsque le czar Pierre Ier s’empara de Derbend en 1722, on mesura la muraille, et on trouva trois mille deux cent quatre-vingt-cinq orgygiæ ou brasses de Russie, chacune de sept pieds, en tout un peu plus de quatre milles.

[253] Voyez les Fortifications et le Traité de Chosroês ou de Nushirwan, dans Procope (Persic., l. I, c. 16, 22 ; l. II), et dans d’Herbelot, p. 682.

[254] Isocrate vécut depuis la quatre-vingt-sixième olympiade 1, jusqu’à la cent dixième 3, ante Christum, 436-338. Voyez Denys d’Halicarnasse (tome II, p. 149-150, édit. de Huds.) ; Plutarque ou un anonyme (in Vitæ X. oratorum, p. 1538-1543, édit. H. Etienne ; Phot., Cod. 259, page 1453.

[255] La Fortuna attica, de Meursius (c. 8, p 59-73, in t. I, Opp.) donne en peu de mots de grands détails sur les écoles d’Athènes, voyez sur l’état et les arts de cette ville le premier livre de Pausanias, et un petit Traité de Dicéarque (dans le second volume des Géographes d’Hudson), qui écrivait vers la cent dix-septième olympiade. Dissert. de Dodwell, sect. IV.

[256] Diogène Laërce (de Vit. philosoph., liv. V, Segment 37, page 289).

[257] Voyez le Testament d’Épicure dans Diogène Laërce (l. X, segm. 16-20, p. 611, 612). Une seule épître (Cicero, ad Familiar., XIII, 1) fait connaître l’injustice de l’Aréopage, la fidélité des épicuriens, la politesse habile de Cicéron, et le mélange d’estime et de mépris qu’avaient les Sénateurs romains pour la philosophie et les philosophes de la Grèce.

[258] Damascius, in Vit. Isidor., apud Phot. (Cod. 242, page 1054).

[259] Voyez Lucien (in Eunech., t. II, p. 350-359, édit. de Reitz) ; Philostrate (in Vit. Sophist., l. II, c. 2) ; et Dion Cassius ou Xiphilin (l. LXXI, p. 1195), avec les remarques des éditeurs Dusoul ; Olearius, Reimar, et par-dessus tous, de Saumaise (ad Hist. Aug., p. 72). Un philosophe judicieux, M. Smith (de la Richesse des Nations, tome II, p. 340-374) préfère les contributions libres des élèves aux salaires fixes assignés à un professeur.

[260] Brucker, Hist. crit. de la philos., t. II, p. 310, etc.

[261] La naissance d’Epicure est fixée à l’année 342 avant J.-C. (Bayle), olympiade cent neuvième 3. Il ouvrit ses écoles à Athènes, la troisième année de la cent dix-huitième olympiade, trois cent six ans avant l’ère du christianisme. La loi d’intolérance que j’ai citée dans le texte (Athénée, l. XIII, p. 610 ; Diogène Laërce, l. V, 38, p. 290 ; Julius Pollux, IX, 5), fut publiée la même année ou l’année suivante. (Sigonius Opp., t. V, p. 62 ; Ménage, ad Diog. Laër., p. 204 ; Corsini, Fasti attici, t. IV, p. 67-68). Théophraste, chef des péripatéticiens et disciple d’Aristote, fut enveloppé dans ce même exil.

[262] Cette époque n’est point arbitraire. Les païens comptaient leurs malheurs de la fin du règne de leur héros. Proclus, dont la naissance est marquée par son horoscope (A. D. 412, février 8, à C. P.), mourut cent vingt-quatre ans απο Ιουλιανου βασιλεως, A. D. 488. Marin, in Vit. Procli, c. 36.

[263] Fabricius publia à Hambourg, en 1700, et ad calc. Bibl. lat., Londres, 1703, la Vie de Proclus, par Marin. Voyez Suidas, t. III, p. 185, 186 ; Fabricius, Bibl. græc., l. V, c. 26, p. 449-552 ; et Brucker, Hist. crit. de la philosophie, t. II, p. 319-326.

[264] La vie d’Isidore a été composée par Damascius, ap. Photium ; Cod. 242, p. 1028-1076. Voyez le dernier âge des philosophes païens, dans Brucker, t. II, p. 341-351.

[265] Jean Malalas (t. II, p. 187, sur Decio Cos. Sol.), et une Chronique anonyme de la Bibliothèque du Vatican (apud Aleman., page 106), rapportent la suppression des écoles d’Athènes.

[266] Agathias (l. II, p. 69, 70, 71) raconte ce fait curieux. Chosroes monta sur le trône l’an 531, et il fit sa première paix avec les Romains l’an 533 ; c’est la date la plus compatible avec sa réputation naissante, et la vieillesse d’Isidore. Asseman., Bibl. orient., t. III, p. 404 ; Pagi, t. II, p. 543-550.

[267] Cassiodore, Variar., VI, I ; Jornandès, c. 57, p. 696, édit. Grot. Quod summum bonum primum que in mundo decus edicitur.

[268] Voyez les règlements de Justinien (Novell. 105) ; datés de Constantinople le 5 juillet ; et adressés à Strategius, trésorier de l’empire.

[269] Procope, in Anedoct., c. 26 ; Aleman., p. 106. Selon les calculs de Marcellin, de Victor, de Marius, etc., l’histoire sécrète fut composée la dix-huitième année après le consulat de Basilius ; et le consulat, paraissait à Procope définitivement aboli.

[270] Il le fut par Léon le Philosophe (Novell. 94, A. D. 886-911). Voyez Pagi (Dissert. Hypat., p. 325-362 ; et Ducange, Gloss. græc., p. 1635, 1636). Le titre même de consul était avili : Consularus codicilli vilescunt, dit l’empereur lui-même.

[271] Selon, Julius Afrianus, etc., le monde fût créé le 1er septembre, cinq mille cinq cent huit ans, trois mois et vingt-cinq jours avant la naissance de Jésus-Christ (voyez Pezron, Antiquité des Temps défendue, p. 20-28) ; et les Grecs, les chrétiens de l’Orient et rhème les dusses ; jusqu’au règne de Pierre ont adopté cette ère. Cette période, quoique arbitraire, est nette et commode. Des sept mille deux cent quatre-vingt-seize ans qu’elle suppose écoulés depuis la création, on trouve trois mille années d’ignorance et de ténèbres, deux mille fabuleuses ou incertaines, mille de l’histoire ancienne qui commencé à l’empire de Perse et aux républiques d’Athènes et de Rome ; mille depuis la chute de l’empire romain en Occident jusqu’à la découverte de l’Amérique ; et les deux cent quatre-vingt-seize autres offrent trois siècles de l’état moderne de l’Europe et du genre humain. Je regrette cette chronologie, bien préférable à notre méthode confuse, qui compte les années antérieures et les années postérieures à l’ère chrétienne.

[272] L’ère de la création du monde a prévalu en Orient depuis le sixième concile général, A. D. 681. L’ère chrétienne des peuples de l’Occident fut inventée dans le sixième siècle ; l’autorité et les ouvrages du vénérable Bède le propagèrent dans le huitième ; mais elle n’est devenue légale et populaire qu’au dixième. Voyez l’Art de vérifier les dates, Dissert. prélimin., p. 3, 12. Dictionn. diplom., tome I, p. 329-337, composé par une société laborieuse de bénédictins.

[273] Procope a raconté avec ordre, et d’une manière élégante, la guerre des Vandales (l. I, c. 9-25 ; l. II, c. 1-13). Je serais heureux si dans le cours de cette histoire j’avais toujours un pareil guide. Après avoir lu avec soin le texte grec en entier, j’ai droit de prononcer qu’il ne faut pas trop se fier aux versions latine et française de Grotius et du président Cousin. Cependant on a donné beaucoup d’éloges à M. Cousin, et Grotius était le premier savant d’un siècle très versé dans l’ancienne littérature.

[274] Voyez Ruinart (Hist. persec. Vandal., c. 12, p. 589). La meilleure des autorités qu’il cite est celle de la Vie de saint Fulgence, composée par un de ses disciples, copiée en grande partie dans les Annales de Baronius, et imprimée dans plusieurs recueils considérables. Catalog. Biblioth. Bunaviænæ, t. I, vol. II, p. 1258.

[275] Quelle qualité de l’esprit ou du corps fit donner le nom d’Achille au général des Vandales ? Fut-ce à cause de son activité, de sa beauté ou de sa valeur ? Et en quelle langue les Vandales avaient-ils lu Homère ? Le poète grec avait-il été traduit dans la langue de ces Barbares ? Les Latins avaient quatre versions de l’Iliade (Fabricius, t. I, l. II, c. 3, p. 297). Toutefois il paraît, en dépit des éloges de Sénèque (Consol., c. 27), qu’ils ont été plus heureux dans l’imitation que dans la traduction des poètes grecs. Au reste, le nom d’Achille pouvait être célèbre et populaire même chez les Barbares qui ne savaient pas lire.

[276] Une année ! quelle absurde exagération ! La conquête de l’Afrique peut-être fixée à l’an 533, le 14 septembre. Justinien la vante dans la préface de ses Institutes, qui furent publiées le 21 novembre de la même année. Ce calcul pourrait s’appliquer avec plus de justesse, à la distance de nos possessions dans l’Inde, et comprenant le voyage et le retour.

[277] Procope, Vandales, l. I, c. 11, Alem., Not. ad Anecd., p. 5. Un Italien n’éprouvera aucune répugnance à rejeter les prétentions germaniques de Giphanius et de Velserus, qui veulent réclamer Bélisaire ; mais je ne trouve dans aucune liste civile ou ecclésiastique des provinces et des villes, cette Germania ou métropole de Thrace.

[278] Procope a raconté fidèlement et en grand détail les deux premières campagnes de Bélisaire dans la guerre de Perse. Persic., l. 1, c. 12-18.

[279] Voyez la naissante et le caractère d’Antonina dans les Anecdotes, c. 1, et les Notes d’Aleman., p. 3.

[280] Voyez la Préface de Procope. Ceux qui dédaignent les archers, peuvent citer les reproches de Diomède (Iliade, Δ 385, etc.) et le permittere vulnera ventis de Lucain (VIII, 384). Toutefois les Romains ne pouvaient mépriser les traits des Parthes ; et au siège de Troie, Pandarus, Pâris et Teucer, percèrent avec l’arc ces fiers guerriers qui leur reprochaient d’avoir la faiblesse des femmes et des enfants.

[281] Iliade, Δ 123. Que ce tableau a de précision, de justesse et de beauté ! Je vois les attitudes de l’archer, le son aigu de la corde frappe mes oreilles.

[282] Procope semble fixer les dimensions des navires les plus grands à cinquante mille médimnes ou trois mille tonneaux (puisque le médimne pesait cent soixante livres romaines ou cent vingt livres, avoir du poids). J’ai adopté une interprétation plus raisonnable, en supposant que cet écrivain, dans son style attique, a voulu désigner le modius légal et populaire, qui était la sixième partie du médimne. (Hoopers, Ancient Measures, p. 152, etc.) Une erreur contraire et bien plus étrange s’est glissée dans une oraison de Dinarque (contra Demostenem, in Reiske Orator. græc., t. IV, part., II, p. 34) ; en réduisant le nombre des vaisseaux de cinq cents à cinquante, et en traduisant μεδιμνοι par mines ou livres, le Président Cousin donne généreusement cinq cents tonneaux à toute la flotte impériale. Je voudrais savoir s’il avait jamais réfléchi.

[283] J’ai trouvé dans le cours de mes lectures un législateur grec qui infligeait une double peine aux crimes qu’on commettait pendant l’ivresse ; mais on paraît convenir aujourd’hui que c’était une loi politique plutôt qu’une loi morale.

[284] Les Grecs firent même ce voyage en trois jours ; et ils jetèrent l’ancre le premier soir à l’île de Ténédos, voisine de Troie ; ils arrivèrent à Lesbos le second jour ; le troisième, au promontoire d’Eubée, et le quatrième à Argos (Homère, Odyssée, I, 130-183 ; Wood’s Essay an Homer, p. 40-46.) Un corsaire qui avait appareillé de l’Hellespont, arriva au port de Sparte en trois jours. Xénophon., Hellen., l. II, c. 1.

[285] Caucana, près de Camarina, est au moins à cinquante milles (trois cent cinquante ou quatre cents stades) de Syracuse. Cluvier, Siciliæ antiqua, p. 191.

[286] Procope, Gothic., l. I, c. 3. Tibi tollit hinnitum apta quadrigis equa. Il s’agit des pâturages de Grosphus, en Sicile. (Horat., carm. II, 16.) Acragas..... magnanimum quondam generator equorum. (Virgile, Énéid., III, 704.) Les chevaux de Théron, dont Pindare a immortalisé les victoires, étaient nés dans ce pays.

[287] Le Caput-Vada de Procope, où Justinien fonda ensuite une ville (de Ædific., l. VI, c. 6), est le promontoire d’Amon, de Strabon, le Brachodes de Ptolémée, le Capaudia des modernes, et forme une bande longue et étroite qui se prolonge dans la mer. Shaw’s Travels, p. 111.

[288] Un centurion de Marc-Antoine témoigna, quoique d’un ton plus courageux, la même aversion pour la mer et les combats maritimes. Voyez Plutarque, in Antonio, p. 1730, édit. de H. Étienne.

[289] Sullecte est peut-être la Turris Annibalis, vieil édifice qui est encore aujourd’hui aussi grand que la tour de Londres. La marche de Bélisaire vers Leptis, Adrumetum, etc., tire beaucoup de jour de la campagne de César (Hirtius, de Bell. Afric., avec l’analyse de Guichardt), ainsi que des Voyages de Shaw (p. 105-113) dans cette même contrée.

[290] Le Jardin royal d’Ispahan peut donner une idée de ces Paradis, dont le nom et l’usage nous sont venus de la Perse. (Voyage d’Olearius, p. 774.) Voyez aussi leur modèle le plus parfait dans les romans grecs, Longus, Pastor., l. IV, p. 99-101 ; Achille Tatius, l. I, p. 22, 23.

[291] La mer, la terre, les rivières, toutes les parties des environs de Carthage sont presque aussi changées que le peuvent être les travaux des hommes. On ne distingue plus aujourd’hui du continent l’isthme sur lequel était bâtie la ville ; le havre est une plaine desséchée, et le lac ou stagnum n’offre plus qu’un marais coupé par un courant d’eau de six ou sept pieds de profondeur. Voyez d’Anville, Géogr. Anc., t. III, p. 82 ; Shaw’s Travels, p. 7-84 ; Marmol, Description de l’Afrique, t. II, p. 465 ; et de Thou, LVIII, 12, t. III, p. 334.

[292] Du nom de la ville de Delphes un trépied avait reçu, soit en grec, soit en latin, le nom de delphicum, et par une analogie facile à concevoir, le même nom, soit à Rome, à Constantinople ou à Carthage, fut appliqué à la salle du banquet royal. Procope, Vandal., l. I, c. 21 ; Ducange, Gloss. græc., p. 277. Δελφικον, ad Alexiad., p. 412.

[293] Ces harangues font toujours connaître l’esprit du temps ; et quelquefois celui des acteurs. J’en ai resserré le sens, et j’ai rejeté les déclamations.

[294] Les évêques d’Afrique, lors de leur exil en Sardaigne (A. D. 500), avaient emporté les reliques à saint Augustin. On croyait au huitième siècle que Luitprand, roi des Lombards, avait transporté (A. D. 721) ces reliques de la Sardaigne à Pavie. En 1695, les augustins de Pavie trouvèrent un caveau en ruines, un tombeau de marbre, un coffre d’argent, un linceul de soie, des ossements, du sang, etc., et peut-être l’inscription portant le nom d’Agostino en lettres gothiques ; mais la raison et l’envie ont contesté cette découverte. Baronius, Annal., A. D. 725, n° 2-9 ; Tillemont, Mém. ecclés., t. XIII, p. 944 ; Montfaucon, Diar. italic., p. 26 30. Muratori (Antiq. Ital. Medii Ævi, t. V, Dissent. 58, p. 9), qui avait composé un traité sur cet objet avant le décret de l’évêque de Pavie et du pape Benoît XIII.

[295] Τα της πολιτειας προοιμια. C’est ainsi que s’exprime Procope (de Ædific., l. VI, c. 7). Ceuta, ruinée depuis par les Portugais, offrait, sous la domination plus prospère des Arabes, beaucoup de noblesse et un grand nombre de palais, une agriculture et des manufactures florissantes. L’Afrique de Marmol, t. II, p. 236.

[296] Voyez les deuxième et troisième préambules au Digeste ou aux Pandectes, publiés A. D. 533 ; 16.déc. Justinien ou, plutôt Bélisaire, avait de justes titres au surnom de Vandalicus, et d’Africanus ; celui de Gothicus était prématuré ; et celui de Francicus faux et insultant pour une grande nation.

[297] Voyez les actes originaux dans Baronius, A. D. 535, n° 21-54. L’empereur s’applaudit de sa clémence envers les hérétiques, cum sufficiat eis vivere.

[298] Dupin (Géogr. sacr. Afric., p. 59 ; ad Optat. Milev) observe et déplore cette diminution d’évêques. Dans les temps florissants de l’Église, il avait indiqué six cent quatre-vingt-dix évêchés ; mais quelque peu étendus que l’on puisse supposer ces diocèses, vraisemblablement ils n’ont jamais existé simultanément.

[299] Les lois que publia Justinien, sur l’Afrique, sont éclaircies par son biographe allemand. Cod., l. I, t. 27 ; Novell. 36, 37, 131 ; vit. Justian., p. 349-377.

[300] D’Anville (t. III, p. 92 de la Géographie ancienne, et Tabul. imp. Rom. Occident.) place le mont Papua près de Hippo-Regius et de la mer ; mais cette position ne s’accorde ni avec cette longue poursuite au-delà de Hippo ni avec ces paroles de Procope (l. II, c. 4) : Ευ τοις Νουμιδιας εσχατοις.

[301] Shaw (Travels, p. 220) dédit avec exactitude les mœurs des Bédouins et des Kabyles. On voit par la langue de ces derniers qu’ils forment le reste d’une peuplade maure ; mais combien ils sont changés ! quels progrès a faits la civilisation parmi ces sauvages modernes ! Ils ont des vivres en abondance, et le pain est commun chez eux.

[302] Procope dit une lyre ; une harpe aurait été un instrument plus national. Venantius Fortunatus s’exprime ainsi, en parlant des instruments de musique : Romanusque lyra ubi plaudat, Barbarus harpa.

[303] Hérodote décrit heureusement les bizarres effets du chagrin dans un autre prince captif : je veux parler de Psammeticus d’Égypte, à qui de petits malheurs arrachèrent des larmes, tandis qu’il ne parut point ému d’autres malheurs bien plus grands (l. III, c. 14). Bélisaire pouvait étudier son rôle dans l’entrevue de Paul-Émile et de Persée ; mais il est probable qu’il n’avait jamais lu Tite-Live ou Plutarque, et sa générosité n’avait pas besoin de leçons.

[304] Le titre d’imperator ayant perdu le sens militaire que lui donnèrent les premiers Romains, et le christianisme ayant aboli les auspices romains (voyez La Bletterie, Mém. de l’Acad., t. XXI, p. 302-332), on pouvait avec moins d’inconséquence accorder le triomphe à un général particulier.

[305] On doute encore si l’Ecclésiaste est vraiment un ouvrage de Salomon, ou si c’est, comme le poème de Prior, un écrit vieux et moral, composé d’après le repentir de ce roi des Juifs et sous son nom, dans des temps postérieurs : Grotius, qui avait du savoir et une grande liberté d’esprit, adopte la seconde opinion (Opp. theolog., t. I, p. 258), et en effet l’Ecclésiaste et les Proverbes offrent une grande étendue de pensées, et plus d’expérience qu’on ne peut en attribuer à un Juif ou à un roi.

[306] Dans le Bélisaire de M. Marmontel, le roi et le conquérant de l’Afrique soupent et causent ensemble sans se reconnaître. C’est une faute de ce roman de supposer que non seulement le héros, mais encore tous ceux qui l’avaient si bien vu et si bien connu, eussent perdu les yeux et la mémoire.

[307] Shaw, p. 59. Cependant comme Procope (l. II, c. 13) parle d’une peuplade du mont Atlas, dont on remarquait déjà la peau blanche et les cheveux jaunes, ce phénomène, qu’on retrouve dans les Andes du Pérou (Buffon, t. III, p. 504) peut être attribué à l’élévation du sol et à la température de l’air.

[308] Le géographe de Ravenne (l. III, c, II, p. 129, 130, 131, Paris, 1688) décrit la Mauritania Gaditana (en face de Cadix), ubi gens Vandalorum, a Belisario  devicta in Africa, fugit, et nunquam comparuit.

[309] Une seule voix avait protesté et Genseric avait renvoyé sans une réponse formelle les Vandales de la Germanie ; mais ceux de l’Afrique se moquèrent de sa prudence, et affectèrent de mépriser la pauvreté des forêts de leur patrie. Procope, Vandal., l. I, c. 22.

[310] Tollius, qui tenait ces détails de la bouche du grand électeur (en 1687), décrit la royauté secrète et l’esprit de rébellion des Vandales du Brandebourg, qui pouvaient armer cinq ou six mille soldats, et qui s’étaient procuré du canon, etc. (Itinerar. Hungar., p. 42, apud Dubos, Hist. de la Monarch. franç., t. I, p. 182, 183.) On peut suspecter avec raison la véracité, non pas du grand électeur, mais de Tollius.

[311] Procope (l. I, c. 22) était à cet égard dans une ignorance complète. Sous le règne de Dagobert (A. D. 630), les tribus esclavonnes des Sorbi et des Venedi étaient déjà établies sur les frontières de la Thuringe. Mascou, Hist. des Germains, l. XV, 3, 4, 5.

[312] Salluste nous peint les Maures comme l’armée d’Hercule (de Bell. Jugurth., c. 18), et Procope (Vandal., l. II, c. 10) comme les descendants des Cananéens qui prirent la fuite devant le brigand Josué (ληστης). Il cite deux colonnes avec une inscription phénicienne. Je crois aux colonnes, je doute de l’inscription, et je rejette la généalogie.

[313] Virgile (Géorgiques, III, 339) et Pomponius Mela (I, 8) décrivent la vie errante des pasteurs africains qui ressemble à celle des Arabes et des Tartares ; et Shaw (p. 222) est l’écrivain qui commente le mieux le poète et le géographe.

[314] On donnait en ces occasions un sceptre une couronne ou un chapeau, un manteau blanc, une tunique et des souliers, chargés de figures, le tout orné d’or et d’argent. Ces métaux précieux n’étaient pas moins bien reçus pour être frappés en monnaie. Procope, Vandal., l. I, c. 25.

[315] Voyez les détails sur le gouvernement d’Afrique et les exploits militaires de Salomon, dans Procope (Vandal., l. II, c. 10, 1, 12, 19, 20). Cet eunuque fut rappelé, et on lui rendit ensuite le commandement de l’Afrique ; il remporta sa dernière victoire la treizième année du règne de Justinien, A. D. 539. Un accident de son enfance l’avait rendu eunuque (l. I, c. 2). Les autres généraux romains étaient amplement pourvus de barbe (l. II, c. 8).

[316] Les anciens parlent de cette antipathie naturelle du cheval pour le chameau. (Xénophon, Cyropédie, l. VI, p. 438 ; l. VII, p. 483-492, édit. de Hutchinson ; Polyen., Stratag., VII, 6 ; Pline, Hist. nat., VIII, 26 ; Ælien, de Nat. anim., l. III, c. 7.) Mais l’expérience de chaque jour prouve le contraire, et les meilleurs juges sur cette matière, les Orientaux, se moquent de cette observation. Voyage d’Olearius, page 553.

[317] La première description du mont Aurasius se trouve dans Procope (Vandal., l. II, c. 13, de Ædific., l. VI, c. 7). On peut la comparer avec ce qu’en disent Leo Africanus (dell’ Africa, part. V, in Ramusio, t. I fol. 77 recto), Marmol (t. II, p. 430) et Shaw, (p. 56-59).

[318] Isidore, Chron., p. 722, édit. Grotius ; Mariana, Hist. Hispan., l. V, c. 8, p. 173. Toutefois, selon Isidore, le siége de Ceuta et la mort de Theudès eurent lieu (A. Æ. H. 586, A. D. 548) et la place était défendue non par les Vandales, mais par les Romains.

[319] Procope, Vandal., l. I, c. 24.

[320] Voyez la Chronique originale d’Isidore, et les cinquième et sixième livres de l’Histoire d’Espagne par Mariana. Après la réunion des Visigoths à l’Église catholique, Suintila, leur roi, chassa enfin les Romains de l’Espagne, A. D. 621-626.

[321] Voyez des détails sur le mariage et la mort d’Amalafrida dans Procope (Vandal., l. I, c. 8 9) ; et dans Cassiodore (Variar., IX, 1), les instances de Théodoric. Comparez les écrivains avec la chronique de Victor Tunnunensis.

[322] Lilybée fût bâtie parles Carthaginois (quatre-vingt-quinzième olympiade, ann. 4), et dans la première guerre punique, la force de sa position, et son havre excellent la rendirent une place importante pour les deux nations belligérantes.

[323] Comparez les divers passages de Procope (Vandal., l. II c. 5 ; Goth., l. I, c. 3).

[324] Voyez sur le règne et le caractère d’Amalasonthe, Procope, Gothic., l. I, c. 2, 3, 4, et les Anecdotes, c. 16, avec les notes d’Alemannus ; Cassiodore, Variar., VIII, IX, X et XI, I ; et Jornandès, de Reb. get., c. 59 ; et de Successione regnorum, in Muratori, t. I, p. 241.

[325] Le mariage de Théodoric et d’Audeflède, sœur de Clovis, peut être placé à l’année 495, peu de temps après la conquête de l’Italie. (Du Buat, Hist. des Peuples, etc., t. IV, p. 213.) Les noces d’Eutharic et d’Amalasonthe furent célébrées en 515. Cassiodore, in Chron., p. 453.

[326] Procope dit qu’à la mort de Théodoric, Athalaric, son petit-fils, avait à peu près huit ans. Cassiodore, dont l’autorité est ici d’un grand poids, lui donne avec raison deux années de plus, infantulum adhuc vix decennem.

[327] Le lac nommé aujourd’hui Bolsena était alors appelé Vulsiniensis ou Tarquiniensis, du nom de deux villes de l’Étrurie qui se trouvaient dans ses environs. Il est environné de rochers blanchâtres ; il est plein de poissons, et on voit sur ses bords un grand nombre d’oiseaux : Pline le jeune (épist. 2, 96) parle de deux îles boisées qui flottaient sur ses eaux. Si c’est une fable, que les anciens étaient crédules ! et si le fait est vrai, que les modernes sont négligents ! Au reste, depuis le temps de Pline, ces deux îles ont pu être fixées par de nouveaux atterrissements.

[328] Amalasonthe n’existait de plus lorsque ce nouvel ambassadeur, Pierre de Thessalonique, arriva en Italie ; il n’a donc pu contribuer secrètement à sa mort. Mais, dit M. de Sainte-Croix, il n’est pas hors de vraisemblance que Théodora soit entrée dans quelque intrigue criminelle avec Gudeline ; car cette femme de Théodat lui écrivit pour implorer sa protection, en l’assurant de toute la confiance qu’elle et son mari avaient toujours mise en ses anciennes promesses. (Cassiodore, Variar., l. X, c. 20, 21.) Voyez sur Amalasonthe et les auteurs de sa mort, une excellente dissertation de M. de Sainte-Croix dans les Archives littéraires, rédigées par M. Vanderbourg, n° 50, t. XVII, p. 216. (Note de l’Éditeur.)

[329] Au reste, Procope discrédite lui-même son témoignage (Anecdotes, l. XVI), en avouant qu’il n’a pas dit la vérité dans son histoire publique. Voyez les lettres de la reine Gudeline, à l’impératrice Théodora (Var., X, 20, 21, 23), avec le savant commentaire de du Buat (l. X, p. 177-185), et observer l’expression suspecte de illa persona.

[330] Comparez, sur la conquête de la Sicile, la narration de Procope avec les plaintes de Tatila (Gothic., l. I, c. 5 ; l. III, c. 16.) La reine des Goths avait donné récemment des secours à cette île ingrate. Var., IX, 10, 11.

[331] On trouve une description de l’ancienne étendue et de l’ancienne magnificence des cinq quartiers de Syracuse, dans Cicéron (in Verrem, actio 2, l. IV, c. 52, 53), Strabon (l. VI, p. 415) et d’Orville (Sicula, t. II, p. 174-202). L’enceinte de la nouvelle ville, rebâtie par Auguste, était fort resserrée du côté de l’île.

[332] Procope (Vandal., l. II, c. 15) parle si clairement du retour de Bélisaire en Sicile (p. 146, édit. Hoeschelii), que je suis étonné de l’étrange méprise et des reproches d’un savant critique sur cet objet. Œuvres de La Mothe-le-Vayer, t. VIII, p. 162, 163.

[333] L’ancienne ville d’Albe fut détruite dans les premiers temps de Rome. Sur son terrain, ou dans ses environs, on a vu successivement ; 1° la maison de campagne de Pompée, etc. ; 2° un camp des cohortes prétoriennes ; 3° la ville moderne et épiscopale d’Albanum ou Albano. Procope, Goth., l. II c. 4 ; Cluvier, Ital. antiq., t. II, p. 914.

[334] Une sibylle se hâta de prononcer. Africa capta, MUNDUS cum nato peritit, oracle d’une ambiguïté effrayante (Goth., l. I, c. 7), qui a été publié en caractères inconnus, par Opsopæus. Le père Maltrer avait promis un commentaire ; mais il n’a rempli aucune de ses promesses.

[335] Procope, dans sa chronologie, qu’il a imitée à quelques égards de Thucydide, commence au printemps les années de Justinien et de la guerre des Goths ; et sa première époque tombe au 1er avril 535, et non pas 536, comme le disent les Annales de Baronius (Pagi, Crit., p. 555), suivi par Muratori et les éditeurs de Sigonius : toutefois nous ne pouvons concilier les dates de Procope avec ses propres écrits, ni avec la Chronique de Marcellin.

[336] Procope (l. I, c. 5-29 ; l. II, c. 1-30 ; l. III, c. 1) raconte la première guerre des Goths jusqu’à la captivité de Vitigès. J’y ai ajouté quelques faits que j’ai tirés de Sigonius (Opp., t. I, de Imp. Occident., l. XVII, XVIII) et de Muratori (Ann. de Italia, t. V).

[337] Jornandès, de Reb. getic., c. 60, p. 702, édit. Grot. ; et t. I, p. 221 ; Muratori, de Success. reg., p. 241.

[338] Néron, dit Tacite (Ann., XV, 35), Neapolim quasi urbem grœcam delegit. Cent cinquante ans après, au temps de Septime-Sévère, Philostrate donne des éloges à l’hellénisme des Napolitains. Icon., liv. I, page 763, édit. Olear.

[339] Virgile, Horace, Silius Italicus et Stace, célèbrent le repos de Naples. (Cluvier, Ital. antiq., l. IV, p. 1149, 1150.) Il nous reste une agréable épître de Stace. (Sylves, l. III, 5, p. 94-98, édit. de Markland), où il entreprend la difficile tâche d’arracher sa femme aux plaisirs de Rome pour la conduire dans cette paisible retraite.

[340] C’est la mesure que trouva Roger Ier après la conquête de Naples (A. D. 1139), dont il fit la capitale de son nouveau royaume. (Giannone, Istoria civile, t. II, p. 169.) Cette ville, la troisième de l’Europe chrétienne, a aujourd’hui plus de douze milles de circonférence (Jul. Cæs. Capaccii. Hist. Neapol., l. I, p. 47), et elle contient plus d’habitants (trois cent cinquante mille) dans un espace donné, qu’aucun autre lieu du monde connu.

[341] Il ne s’agit pas ici de pas géométriques, mais de pas communs de vingt-deux pouces de France. (D’Anville, Mesures itinéraires, p. 7, 8.) Les deux mille trois cent soixante-trois ne font pas un mille d’Angleterre.

[342] Bélisaire fut réprimandé par le pape Sylvestre à l’occasion du massacre. Il repeupla Naples, et établit des colonies de captifs africains dans la Sicile, la Calabre et la Pouille. Hist. Miscell., l. XVI, in Murat., t. I, p. 106, 107.

[343] Bénévent fut bâti par Diomède, neveu de Méléagre. (Cluvier, t. II, p. 1195, 1196.) La chasse du sanglier de Calydon offre un tableau de la vie sauvage. (Ovide, Métamorphoses, l. VIII.) Trente ou quarante héros se liguaient contre un cochon ; et ces brutes animaux (je ne parle pas du cochon) se querellaient avec une femme pour la hure.

[344] Cluvier (t. II, p. 1007) confond le Decennovium avec la rivière Ufens ; ce qui est un peu étrange. C’était, dans la vérité, un canal de dix-neuf milles, depuis le Forum Appii jusqu’à Terracine et sur lequel Horace s’était embarqué la nuit Le Decennovium dont parlent Lucain, Dion Cassius et Cassiodore, a été successivement ruine, rétabli et entièrement détruit. Analyse de l’Italie, p. 185, etc.

[345] Un Juif avait satisfait sa haine et son mépris pour tous les chrétiens sans distinction de sectes, en resserrant dans un lieu fort étroit des bandes de cochons de dix chacune, et en les numérotant sous les noms de Goths, de Grecs et de Romains. Presque tous les cochons de la première bande furent trouvés morts, presque tous ceux de la seconde étaient en vie ; la moitié de ceux de la troisième moururent ; les cinq autres perdirent leurs soies ; et ce grossier emblème n’exprimait pas mal ce qui arriva.

[346] Bergier (Hist. des grands chemins des Romains, t. I, p. 221-228., 440-444) examine la structure et les matériaux de cette route ; et d’Anville (Analyse de l’Italie, p. 209-213) détermine sa direction.

[347] La suite des événements, plutôt que le texte corrompu ou interpolé de Procope, fait connaître que Bélisaire reprit Rome l’an 536. Evagrius (l. IV, c. 19) indique le mois de décembre et on peut supposer que ce fut le 10, d’après le témoignage de Nicephorius Callistus (l. 17, c. 13), écrivain d’ailleurs assez peu exact. Je dois ces remarques aux recherches et à la pénétration de Pagi (t. II, p. 559, 560).

[348] Un cheval bai ou roux était appelé φαλιος par les Grecs, balan par les Barbares, et spadix par les Romains. Honesti spadices, dit Virgile (Géorgiques, l. III, 72, avec les observations de Martin et de Heyne). Σπαδιξ ou βαιον signifient une branche de palmier, dont le nom φοινιξ est synonyme de roux. Aulu-Gelle, II, 26.

[349] Je suppose que le terme de βανδαλαριος n’est pas un nom d’homme, mais le nom de l’emploi de porte-étendard ; il paraît venir de bandum (vexillum) mot barbare adopté par les Grecs et par les Romains. Paul Diacre, l. I, c. 20, p. 760. Grotius, Nomina gothica, p. 55 ; Ducange, Gloss. Latin., t. I, p. 539, 540.

[350] M. d’Anville a donné dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions (année 1756, t. III, p. 198-236), un plan de Rome sur une échelle plus petite, mais beaucoup plus exacte, que celle du plan qu’il avait tracé en 1738 pour l’Histoire de Rollin. Il avait profité des leçons de l’expérience, et au lieu de la topographie de Rossi, il s’était servi de la nouvelle et excellente carte de Nolli. L’ancienne mesure de treize milles que donne Pline, doit être réduite à huit. Il est plus aisé d’altérer un texte que d’éloigner des collines ou des édifices.

[351] En 1709, Labat (Voyages en Italie, t. III, p. 218) comptait à Rome cent trente-huit mille cinq cent soixante-huit âmes chrétiennes, et en outre huit à dix mille Juifs, apparemment sans âmes. En 1163, la population de Rome était de plus de cent soixante mille âmes.

[352] L’œil exact de Nardini y distinguait les tumultuarie opere di Belisario. Roma antica, l. I, c. 8, p. 31.

[353] L’ouverture et l’inclinaison qu’observa Procope, dans la partie supérieure de la muraille (Goth., l. I, c. 3), se voient encore aujourd’hui. Donat., Roma vetus, l. I, c. 17, p. 53, 54.

[354] Juste Lipse (Opp., t. III, Polior., l. III) ne connaissait pas ce passage clair et frappant de Procope (Goth., l. I, c. 21). Cette machine de guerre était appelée οναγρος, l’âne sauvage, a calcitrando. (Henri Etienne, Thesaur. Linguœ grœc., t. II, p. 1340, 1341 ; t. III, p. 877.) J’en ai vu un modèle imaginé et exécuté par le général Melville, qui imite ou surpasse l’art de l’antiquité.

[355] La description par Procope (l. I, c. 25) de ce mausolée ou de ce môle, est la première et la meilleure de toutes celles que l’on a faites. La hauteur au-dessus des murs σχεδον ες λιθου βολην, sur le grand plan de Nolli ; les côtés ont deux cent soixante pieds anglais.

[356] Praxitèle excellait dans les faunes, et celui d’Athènes était son chef-d’œuvre. On en trouve aujourd’hui à Rome plus de trente. Lorsque le fossé de Saint-Ange fut nettoyé, sous Urbain VIII, les ouvriers découvrirent le Faune endormi du palais Barberini ; mais cette belle statue avait perdu une jambe, une cuisse et le bras droit. Winkelman, Hist. de l’Art, t. II, p. 52, 53 ; t. III, p. 265.

[357] La description que fait Procope du temple de Janus, divinité du Latium, est la meilleure. (Heyne, Excurs. V ad l. VII Æneid.) Au temps de Romulus et de Numa, c’était une des portes de la ville. (Nardini, p. 13, 256, 329.) Virgile a décrit l’ouverture du temple de Janus en poète et en antiquaire.

[358] Le vivarium était une enceinte formée dans un angle du nouveau mur, pour y renfermer des bêtes sauvages. (Procope, Goth., l. I, c. 23.) On le distingue dans Nardini (l. IV, c. 2, p. 159, 160), et dans le grand plan de Rome qu’a publié Nolli.

[359] Consultez, sur la trompette romaine et ses diverses notes, Lipse (de Militia romana Opp., tome III, liv. 4, dialogue X, p. 125-I29). Procope proposa de distinguer la charge par la trompette d’airain de la cavalerie, et la retraite par la trompette de cuir e de bois léger de l’infanterie, et Bélisaire adopta cette méthode. Goth., l. II, c. 23.

[360] Procope (Goths, l. II, c. 3) a oublié de nommer les aqueducs, et rien dans les écrits de Frontinus Fabretti et Eschinard (de Aquis, et de Agro romano), ni dans les cartes de Lameti et de Cingolani, n’annonce clairement cette double intersection placée à cette distance de Rome. On trouve à sept ou huit milles de Rome (à cinquante stades), sur le chemin d’Albano ; entre la voie Latine et la voie Appienne, les restes d’un aqueduc, probablement le Septimien, qui se prolonge sur une étendue de six cent trente pas, et dont les arceaux ont vingt-cinq pieds de hauteur (υψηλω εσαγαν).

[361] Ils firent des saucissons, αλλατας, avec de la chair de mulet, qui durent être malsains si les mulets étaient morts de la maladie contagieuse ; car, du reste, on dit que les fameux saucissons de Bologne sont de chair d’âne. Voyages de Labat, t. II, p. 218.

[362] Le nom du palais, de la colline et de la porte adjacente, venait du sénateur Pincius. Des restes de temples et d’églises sont aujourd’hui dispersés dans le jardin des minimes de la Trinité du Mont. Nardini, l. IV, c. 7, p. 19 ; Eschinard, p. 209, 210 : voyez aussi le vieux plan de Buffalino et le grand plan de Nolli. Bélisaire avait établi son quartier entre la porte Pinciez et la porte Salaria. Procope, Goth., l. I, c. 15.

[363] Le primum et le secundum velum paraissent indiquer que, même durant le siége, Bélisaire représentait l’empereur, et faisait observer l’orgueilleux cérémonial du palais de Byzance.

[364] Procope rapporte cet acte de sacrilège malgré lui et en peu de mots (Goth., l. I, c. 25). La narration de Liberatus (Breviarium, c. 22) et d’Anastase (de Vit. Pont., page 39) est détaillée, mais remplie de passion. Écoutez les anathèmes du cardinal Baronius (A. D. 536, n° 123 ; A. D. 538, n° 4-20) : Portentum, facinus omni execratione dignum.

[365] L’ancienne porte de Capène avait été reculée par Aurélien jusqu’à la porte moderne de Saint-Sébastien, ou près de là. (Voyez le plan de Nolli.) Ce remarquable emplacement avait été consacré par le bocage d’Égérie, le souvenir de Numa, des arcs de triomphe, les sépulcres des Scipions, des Metellus, etc.

[366] Les expressions de Procope présentent un sens défavorable (Goth., l. II, c. 4), cependant il parle d’une femme.

[367] Anastase (p. 40) a conservé cette épithète de sanguinarius, qui pourrait faire honneur à un tigre.

[368] Ce fait est raconté dans l’Histoire publique (Goth., l. II, c. 8) avec bienveillance ou circonspection, et dans les Anecdotes (c. 7) avec malveillance ou avec plus de liberté. Marcellin, ou plutôt son continuateur (in Chron.), jette sur le meurtre de Constantin un soupçon de préméditation. Il avait rendu des services utiles à Rome et à Spolette. (Procope, Goths, l. I, c. 7-14.) Aleman le confond avec Constantianus, comes stabuli.

[369] Ils refusèrent de servir après son départ ; ils vendirent aux Goths les captifs et le bétail qu’ils possédaient, et ils jurèrent de ne jamais les combattre. Il y a dans Procope une digression curieuse sur les mœurs et les aventures de cette nation errante, dont une partie se porta finalement dans Thulé et la Scandinavie. Goth., l. II, c. 14, 15.

[370] Ce reproche de perfidie (Procope, Goth., l. II, c. 25) blesse La Mothe-le-Vayer (t. VIII, p. 163-165). On dirait, d’après ses critiques, qu’il n’avait pas lu l’historien grec.

[371] Baronius loue la trahison de Datius, et justifie les évêques catholiques : Qui ne sub heretico principe degant, omnem lapidem movent. Précaution vraiment utile ! Muratori, plus raisonnable (Ann. d’Italie, t. V, 54), laisse entrevoir qu’il les regarde comme des parjures, et il blâme du moins l’imprudence de Datius.

[372] Saint Datius fut plus heureux contre les démons que contre les Barbares. Il voyagea avec une suite nombreuse, et il occupa à Corinthe une grande maison. Baronius, A. D. 538, n° 89 ; A. D. 539, n° 20.

[373] Μυριαδες τριακοντα. (Voyez Procope, l. II, c. 7, 21.) Au reste, une population aussi nombreuse parait incroyable. Milan, quoique la seconde ou la troisième ville de l’Italie, n’aura pas à se plaindre si nous retranchons un zéro du texte. Milan et Gênes se relevèrent en moins de trente ans : Paul Diacre, de Gest. Langobard., l. II, c. 38.

[374] Outre Procope, trop disposé peut-être en faveur des Romains, voyez les Chroniques de Marius et de Marcellin ; Jornandès, in Success. reg. in Muratori, t. I, p. 241 ; et saint Grégoire de Tours, l. III, c. 32., in t. II des Historiens de France. Saint Grégoire suppose que Bélisaire fût battu ; et Aimoin (de Gest. Francor., l. II, c. 23, in t. II, p. 59) dit qu’il fut tué par les Francs.

[375] Agathias, l. I, p. 14, 15. Quand il serait venu à bout de séduire ou de subjuguer les Gépides où les Lombards de la Pannonie, l’historien grec est persuadé qu’il aurait péri dans la Thrace.

[376] Théodebert ayant lancé sa pique au taureau, l’animal renversa un arbre sur la tête du roi : il mourut le même jour. Tel est le récit d’Agathias ; mais les historiens originaux de France (t. II, p. 202, 403, 558, 667) disent qu’il mourut d’une fièvre.

[377] Sans me perdre dans la multitude des diverses espèces et des différents noms, l’auroch, l’urus, le bison, le bubalus, le banasus, le buffle etc. (Buffon, Hist. nat., t. XI, et Supplément, t. III, VI), il est sûr qu’au sixième siècle on chassait dans les grandes forêts des Vosges et des Ardennes une espèce sauvage de bêtes à cornes d’une grande taille. Saint Grégoire de Tours, t. II, l. X, c. 10, p. 369.

[378] Durant le siège d’Auximum il s’efforça d’abord de détruire un vieil aqueduc, et il jeta ensuite dans les eaux 1° des cadavres, 2° des herbes malfaisantes, et 3° de la chaux vive, que les anciens nommaient τιτανος, dit Procope (l. II, c. 29), et que les modernes appellent ασβεστος. Toutefois ces deux mots sont employés comme synonymes dans Galien, Dioscorides et Lucien. H. Étienne, Thésaur. ling. græc., p. 748.

[379] Les Goths soupçonnèrent Mathasuintha d’avoir contribué à cet incendie, qui fut peut-être l’effet de la foudre.

[380] Dans la rigueur philosophique, il paraît contradictoire de borner les droits de la guerre. Grotius lui-même se perd dans la vaine distinction entre le jus naturæ et le jus gentium, entre le poison et l’infection. Il met d’un côté de la balance les passages d’Homère (Odyssée, A. D. 259, etc.) et de Florus (l. II, c. 20, n°7, ult.), de l’autre les exemples de Solon (Pausanias, l. X, c. 37) et de Bélisaire. Voyez son ouvrage (de Jure belli et pacis, l. III., c. 42, s. 15, 16, 17, et dans la version de Barbeyrac, t. II, p. 257, etc.). Au reste, je comprends les avantages et la validité d’une convention tacite ou expresse, qui interdirait réciproquement certaines méthodes d’hostilité. Voyez le serment amphictyonique dans Eschine, de falsa Legatione.

[381] Bélisaire entra dans Ravenne non pas en l’année 540, mais à la fin de 539. Pagi (t. II, 569) est rectifié sur ce point par Muratori (Ann. d’Italia, t. V, p. 62), qui prouve, d’après un acte original sur papyrus (Antiq. Italiœ medii œvi, tome II, dissert. 32, p. 997-1009 ; Maffei, Istoria diplom., p. 155-160), qu’avant le 3 janvier 540, la paix et une libre communication étaient rétablies entre Ravenne et Faenza.

[382] Vitigès fut arrêté par Jean le Sanguinaire ; mais on lui fit dans la basilique de Julius le serment ou la promesse solennelle de respecter sa vie. (Hist. Miscell., l. XVII, in Muratori, t. I, p. 107.) Le récit d’Anastase est obscur, mais vraisemblable (in Vit. Pont., p. 40). Mascou (Hist. des Germains, XII, 21) parle, d’après Montfaucon, d’un bouclier votif qui représente la captivité de Vitigès, et qui est aujourd’hui dans le cabinet de M. Landi, à Rome.

[383] Vitigès vécut deux ans à Constantinople, et imperatoris in affectu convictus (ou conjunctus), rebus excessit humanis. Mathasuintha, sa veuve, en épousant le patricien Germanus, de qui elle eut, Germanus le Jeune, unit le sang de la famille Anicienne et de celle des Amali. Jornandès, c. 60, p. 221, in Muratori, t. I.

[384] Procope, Goth., l. III, c. 1. Aimoin, moine français du onzième siècle, qui s’était procuré sur Bélisaire quelques détails authentiques qu’il a défigurés, parle en son nom de douze mille pueri ou esclaves, quos propriis alimus stipendiis, et en outre de dix-huit mille soldats. Historiens de France, t. III, de Gest. Francor., t. III, c. 6, p. 48.

[385] Aleman, avec tous ses soins, a ajouté peu de chose aux quatre premiers chapitres des Anecdotes, qui sont les plus curieux. Une partie de ces étranges Anecdotes peut être vraie, parce qu’elle est probable : une autre partie est peut-être vraie, parce qu’elle est improbable. Procope a dû savoir les premières par lui-même, et les dernières sont telles, qu’on a peine à concevoir qu’il ait pu les inventer.

[386] Procope insinue (Anecdotes, c. 4) que lorsque Bélisaire revint en Italie (A. D. 543), Antonina avait soixante ans. Ne peut-on pas, par une interprétation forcée, mais plus polie, rapporter cet âge de soixante ans à l’époque où Procope écrivait, en 559, qui s’accorderait encore avec la virilité de Photius (Goth., l. I, c. 10), en 536 ?

[387] Rapprochez la guerre des Vandales (l. I, c. 12) des Anecdotes (c. 1) et d’Aleman. (p. 2, 3). Léon le Philosophe fit revivre cette adoption baptismale.

[388] Au mois de novembre 537, Photius arrêta le pape. (Liberat. Brev., c. 22 ; Pagi, t. II, p. 552.) Vers la fin de l’année 539, Bélisaire donna à Théodose, τον τη οικια τη αυτου εφεστωτα, une commission, importante et lucrative à Ravenne.

[389] Théophane (Chronograph., p. 204) lui donne le nom de Photinus, beau-fils de Bélisaire ; et il est copié par l’Historia Miscella et par Anastase.

[390] Le continuateur de la Chronique de Marcellin donne en peu de mots décents la substance des Anecdotes : Belisarius de Oriente evocatus, in offensam periculumque incurrens grave, et invidiæ subjacens, rursus remittitur in Italiam (page 54).

[391] Ce sera un plaisir et non une tâche pour les lecteurs, de recourir, en cette occasion, à Hérodote (l. VII, c. 104, 134, p. 550, 615). La conversation de Xerxès et de Démarate auprès des Thermopyles est une des scènes les plus intéressantes et les plus morales de l’histoire. La punition de Démarate, prince du sang royal de Lacédémone, qui servait dans l’armée du grand roi, était de voir avec douleur et avec remords les vertus de son pays.

[392] Voyez cette inscription orgueilleuse dans Pline (Hist. nat., VII, 27). Peu d’hommes ont mieux goûté les plaisirs de la gloire et les amertumes de la honte ; et Juvénal (Sat. X) ne pouvait offrir un exemple plus remarquable des vicissitudes de la fortune et de la vanité des désirs humains.

[393] Le terme de pirates rend d’une manière trop noble cette dernière épithète de Procope. Écumeurs de mer est le mot propre ; il signifie des gens qui dépouillent, soit pour voler, soit pour insulter. Démosthènes, contra Conon. in Reiske, orator. grœc., t. II, p. 1264.

[394] Voyez les troisième et quatrième livres de la guerre des Goths. Tels étaient ces abus que l’auteur des Anecdotes ne peut exagérer.

[395] Agathias, l. V, p. 157, 158. Il borde cette faiblesse de l’empereur et de l’empire à la vieillesse de Justinien ; mais, hélas Justinien ne fut jamais jeune.

[396] Cette funeste politique que Procope attribue à l’empereur (Anecdotes, c. 19), se trouve en effet dans une lettre de Justinien à un prince scythe, qui était en état de la comprendre. Αγαν προμηθη και αγχινουστατον, dit Agathias (l. V, p. 170, 171).

[397] Gens Germana feritate ferocior, dit Velleius Paterculus, en parlant des Lombards (II, 106). Langobardos paucitas nobilitat, quod plurimis ac valentissimis nationibus cincti, non per obsequium, sed præliis et periclitando tuti sunt. (Tacite, de Moribus German., c. 40. Voyez aussi Strabon, l. VII, p. 446. ) Les meilleurs géographes les placent au-delà de l’Elbe, dans l’évêché de Magdebourg et la moyenne Marche de  Brandebourg ; cette position s’accorde avec la remarque patriotique de M. le comte de Hertzberg, qui observe que la plupart des conquérants barbares sortirent des pays qui recrutent aujourd’hui les armées de la Prusse.

[398] Paul Warnefrid, surnommé le Diacre, fait descendre les Goths et les Lombards des Scandinaves ; il est attaqué sur cet article par Clavier, originaire de Prusse (German. antiq., l. III, c. 26, p. 102, etc.), et défendu par Grotius, qui avait été ambassadeur de Suède en France. Prolegom. ad hist. Goth., p. 28, etc.

[399] Deux faits du récit de Paul Diacre (l. I, c. 20) ont rapport aux mœurs de cette nation : 1° Dum ad TABULAM luderet, tandis qu’il jouait aux dames ; 2° Camporum viridntia lina : la culture du lin suppose une division des propriétés, du commerce, de l’agriculture et de l’industrie.

[400] J’ai employé, mais sans essayer de les concilier, les faits qu’on trouve dans Procope (Goth., l. II, c. 14 ; l. III, c. 33, 34 ; l. IV, c. 18, 25), dans Paul Diacre (de Gestis Langobardorum, l. I, c. 1-23, in Muratori, Script. rerum italicarum, t. I, p. 405-419), et dans Jornandès (de Success. regnorum, p. 242). Le lecteur doué de patience pourra tirer quelques lumières de Mascou (Hist. des Germ. et Annot. 23), et de M. du Buat (Hist. des Peuples, etc., t. IX, X, XI).

[401] J’adopte la dénomination de Bulgares, d’après Ennodius (in Panegyr. Theodor. Opp. Sirmond., tom. I, p. 1598, 1599), d’après Jornandès (de Rebus getic., c. 5, p. 194, et de Reg. success., p. 242), d’après Théophane (p. 185), et les Chroniques de Cassiodore et de Marcellin. Le nom de Huns est trop vague. Les tribus des Cutturguriens et des Utturguriens forment de trop petites divisions, et offrent des noms trop désagréables à l’oreille.

[402] Les Bulgares, qui, selon les auteurs byzantins, seraient une branche des Ougres (Thunmann, Histoire des Peuples de l’est de l’Europe, p. 36), mais qui offrent bien plus de traits de ressemblance avec les Turcs (Engel, Hist. univers. Allem., XLIX, 252, 298), tiraient sans doute leur nom du fleuve sur lequel ils habitaient ordinairement. Leur premier pays, nu la Grande-Bulgarie, était arrosé par le Volga. On montre près de Kasan quelques restes de leur capitale. Ils demeurèrent ensuite sur le Kuban, et enfin sur le Danube, où ils subjuguèrent, vers l’an 500, les Slavons-Serviens établis sur le Bas-Danube. Soumis à leur tour par les Avares, ils s’affranchirent de ce joug en 635 ; leur empire comprit alors les Cutturgores, restes des Huns établis vers les Palus-Méotides. La Bulgarie danubienne, dénombrement de ce vaste État, se rendit longtemps redoutable à l’empire byzantin. Précis de la Géogr. univ., par M. Malte-Brun, t. I, p. 351. (Note de l’Éditeur.)

[403] Procope, Goth., l. IV, c. 19. Ce message verbal, dans lequel il se reconnaît pour un Barbare sans lettres, est rapporté par Procope sous la forme d’une épître ; le style en est sauvage, figuré et original.

[404] Ce nombre est le résultat d’une liste particulière qu’offre un fragment manuscrit de l’année 550, trouvé dans la bibliothèque de Milan. L’obscure géographie de ce temps a exercé la patience du comte du Buat (t. XI, p. 69-189). Le ministre français se perd souvent dans des déserts où il aurait besoin d’un guide saxon ou polonais.

[405] Panicum, milium. (Voyez Columelle, l. II, c. 9, p. 430, édit. de Gesner ; Pline, Hist. nat., XVIII, 24, 25.) Les Sarmates faisaient une espèce de bouillie avec du millet, mêlé à du lait ou à du sang de jument. Au milieu des richesses de la culture moderne, le millet sert à nourrir la volaille et non pas les héros. Voyez les Dictionnaires de Bomare et de Miller.

[406] Voyez sur le nom, la situation et les mœurs des Esclavons, un témoignage du sixième siècle dans Procope (Goth., l. II, c. 26 ; l. III, c. 14.) Voyez aussi ce qu’en dit l’empereur Maurice (Stratagem., l. II, c. 5, apud Mascou, Annotat. 31.) Je ne sache pas que les Stratagèmes de Maurice aient été imprimés ailleurs qu’à la suite de l’édition de la Tactique d’Arrien, par Scheffer, à Upsal, 1664 (Fabricius, Bibl. græc, l. IV, c. 8, t. III, p. 278) ; livre rare, et que jusqu’ici je n’ai pu me procurer.

[407] Antes eorum fortissimi..... Taysis qui rapidus et vorticosus in Histri fluenta  furens devolvitur. (Jornandès, c. 5, p. 194, édit. Muratori ; Procope, Goth., l. III, c. 14, et de Ædif., l. IV, c. 7.) Le même Procope dit que les Goths et les Huns étaient voisins, γειτουντα, du Danube (de Ædif., l. IV, c. 1).

[408] Le titre d’Anticus que prit Justinien dans les lois et les inscriptions, fut adopté par ses successeurs ; et le respectueux. Ludwig le justifie (in Vit. Justinian., p. 515). Il a fort embarrassé les gens de loi du moyen âge.

[409] Procope, Goth., l. IV, c. 25.

[410] Procope dit qu’une incursion des Huns arriva en même temps qu’une comète : il s’agit peut-être de la comète de 531. (Persic., l. II, c. 4.) Agathias (l. V, p. 154, 155) emprunte de son prédécesseur quelques faits sur les premières incursions des Barbares.

[411] Les cruautés des Esclavons sont racontées ou exagérées par Procope (Goth., l. III, c. 29, 38). Nous pouvons, sur la douceur et la générosité de leur conduite envers leurs prisonniers, citer l’autorité un peu plus récente de l’empereur Maurice (Stratagem., l. II, c. 5.).

[412] Topirus était située près de Philippes, dans la Thrace ou la Macédoine, en face de l’île de Thasos, et à douze journées de Constantinople. Cellarius, t. I, p. 676, 840.

[413] Si l’on en croit le témoignage malveillant des Anecdotes (c. 18), après ces incursions, les provinces situées au sud du Danube ressemblaient aux déserts de la Scythie.

[414] On lit dans quelques auteurs, depuis Caf jusqu’à Caf, ce qui, dans une géographie plus raisonnable, signifierait peut-être de l’Imaüs au mont Atlas. Selon la philosophie superstitieuse des mahométans, la base du mont Caf est une émeraude, dont la réflexion produit l’azur des cieux. Ils disent que cette montagne est douée, d’une action sensitive dans ses racines, ou nerfs ; et que leur vibration, qui dépend de Dieu, cause les tremblements de terre. D’Herbelot, p. 230, 231.

[415] La Sibérie fournit le fer le meilleur et le plus abondant du monde entier, et les Russes exploitent plus de soixante mines dans les parties méridionales de cette province. (Strahlenberg, Hist. de Sibérie, p. 342, 387 ; Voyage en Sibérie, par l’abbé Chappe d’Auteroche, p. 603-608, éd. in-12, Amsterdam, 1770.) Les Turcs offraient de vendre du fer aux Romains ; cependant les ambassadeurs romains, par une étrange obstination, persistèrent à croire que c’était un artifice, et que leur pays n’en produisait point. Menander, in Excerpt. legat., p. 52.

[416] De Irgana-Kon (Abulghazi-khan, Hist. généalog. des Tatars, part. II, c. 5, p. 71-77 ; c. 15, p. 155.). La tradition qu’ont conservée les Mogols, des quatre cent cinquante années qu’ils passèrent dans les montagnes, est d’accord avec les époques chinoises de l’Histoire des Huns et des Turcs (de Guignes, t. I, part. 2, p. 376), et des vingt générations qui s’écoulèrent depuis leur établissement jusqu’à Zingis.

[417] Le Pays des Turcs, aujourd’hui le pays des Kalmouks, se trouve bien décrit dans l’Hist. généalogique, etc. (p. 521-552). Les notes curieuses du traducteur français ont été étendues et mises en ordre dans le second volume de la version anglaise.

[418] Visdelou, p. 141, 151. Quoique ce fait appartienne rigoureusement à une tribu subordonnée qui parut ensuite, j’ai cru devoir le placer ici.

[419] Procope, Persic., l. I, c. 12 ; l. II, c. 3. M. de Peyssonhel (Observations sur les Peuples barbares, p. 99, 100) dit que la distance entre Caffa et l’ancienne ville de Bosphorus est de seize grandes lieues tartares.

[420] On trouve dans un mémoire de M. de Boze (Mém. de l’Acad. des Inscript., t. VI, p. 549-565) la liste des anciens rois et des médailles du Bosphore Cimmérien. L’oraison de Démosthènes contre Leptine (Reiske, Orator. grœc., t. I, p. 466, 467) parle de la reconnaissance d’Athènes.

[421] Les détails, recueillis du chinois, qu’on vient de lire sur l’origine et les révolutions de l’empire turc, sont tirés de M. de Guignes (Hist. des Huns, t. I, part. 2, p. 357-462), et de Visdelou (Suppl. à la Bibl. orient. de d’Herbelot, p. 82-114). Menander (p. 108-164) et Théophylacte Simocatta (l. VII, c. 7, 8) ont recueilli le peu de mots qu’en ont dit les Grecs et les Romains.

[422] Le Til ou Tula, selon M. de .Guignes (t. I, part. 2, p. 58 et 352), est un petit mais précieux ruisseau du désert, qui tombe dans l’Orbon, Selinga, etc. Voyez Bell (Voyage de Pétersbourg à Pékin, vol. II, p., 124) ; toutefois sa description du Keat, sur lequel il s’embarqua jusqu’à l’Oby, offre le nom et les caractères de la rivière Noire (p. 139).

[423] Théophylacte, l. VII, c. 7, 8. Toutefois M. de Guignes lui-même n’a pu retrouver les véritables Avares ; et quoi de plus imposant que cette nation appelée par Théophylacte les faux Avares ? Les Turcs ont reconnu que les Ougres fugitifs avaient droit de prendre ce nom. Menander, p. 108.

[424] On trouve les Alains dans l’Histoire généalogique des Tartares, p. 617, et dans les Cartes de d’Anville. Ils s’opposèrent à la marche des généraux de Zingis autour de la mer Caspienne, et ils furent détruits dans une grande bataille. Hist. de Gengis-khan, l. IV, c. 9, p. 447.

[425] Les détails sur les ambassades et les premières conquêtes des Avares se trouvent dans Ménandre, Excerpt. legat., p. 99, 100, 101, 154, 155 ; Théophane, p. 196 ; Historia Miscella, l. XVI, p. 109, et saint Grégoire de Tours, l. IV, c. 23, 29, dans les Historiens de France, t. II, p. 214, 217.

[426] Théophane (Chron., p. 204) et l’Historia Miscella (l. XVI, p. 110), selon l’interprétation que donne M. de Guignes (t. I, part. II, p. 254), semblent parler d’une ambassade turque auprès de Justinien ; mais il est sûr que celle de Maniach, dans la quatrième année du règne de Justin, successeur de Justinien, est la première qui vint à Constantinople. Menander, p. 108.

[427] Les Russes ont remarqué de grossiers caractères hiéroglyphiques sur les médailles, les tombeaux, les idoles, les rochers, les obélisques, etc., trouvés aux environs de l’Irtish et du Jenissea (Strahlenberg, Hist. de la Sibérie, p. 324, 346, 406, 429 ). Hyde (de Religione veter. Persarum, p. 521, etc.) a donné deux alphabets du Thibet et des Eygours. Je soupçonne depuis longtemps que toutes les connaissances des Scythes, quelques-unes et peut-être une grande partie des connaissances des Indiens, sont venues des Grecs de la Bactriane.

[428] Tous ces détails sur les ambassadeurs des Turcs et des Romains, si curieux dans l’histoire des mœurs des hommes, sont tirés des Extraits de Ménandre (p. 106-110, 151-154, 161-164), on l’on regrette souvent le défaut d’ordre et de liaison.

[429] Voyez d’Herbelot, Bibl. orient., p. 568, 929 ; Hyde, de Relig. vet. Persan, c. 21, p. 290, 291 ; Pococke, Specimen Hist. Arab., p. 70-71 ; Eutyebius, Annal., t. II, p. 176 ; Texeira, in Stevens, Hist. of Pers., l. I, c. 34.

[430] Le bruit de cette nouvelle loi sur la communauté des femmes se propagea bientôt en Syrie (Asseman., Biblioth. orient., t. III, p. 402) et dans la Grèce. Procope, Persic., liv. I, c. 5.

[431] Il offrit sa femme et sa sœur au prophète ; mais les prières de Nushirwan sauvèrent sa mère ; et le prince indigné, se souvenant toujours de l’humiliation ou sa piété filiale l’avait réduit : Pedes tuos deosculatus, dit-il ensuite à Mazdak, cujus fetor adhuc pares occupat. Pococke, Specimen Hist. Arab., p 71.

[432] Procope, Persic., l. I, c. 11. Proclus n’eut-il pas trop de prévoyance ? Les dangers qu’il craignait n’étaient-ils pas imaginaires ? L’excuse du moins qu’on adopta était injurieuse à une nation qui savait lire. Je doute beaucoup qu’il y eût des formes d’adoption en Perse.

[433] Pagi (tom. II, p. 543-626) a affirmé, d’après Procope et Agathias, que Chosroès Nushirwan monta sur le trône la cinquième année du règne de Justinien, A. D. 531, avril 1 ; A. D. 532 ; avril 1 ; mais Jean Malalas (t. II, p. 211) nous donne la véritable chronologie, qui est d’accord avec celle des Grecs et des Orientaux. Kabades ou Kobad, après un règne de quarante-trois ans et deux mois, tomba malade le 8, et mourut le 13 septembre A. D. 531), à l’âge de quatre-vingt-deux ans. Selon les Annales d’Eutychius, Nushirwan régna quarante-sept ans et six mois ; et si cela est, il faut placer sa mort au mois de mars de l’année 579.

[434] Procope, Persic., liv. I, c. 23 ; Brisson, de Regn. Pers., p. 494. C’est à la porte du palais d’Ispahan qu’on envoie ou qu’on envoyait les hommes disgraciés ou condamnés à la mort. Chardin, Voyage en Perse, tome IV, pages 312, 313.

[435] En Perse, le prince des eaux est un officier de l’État. Le nombre des puits et des canaux souterrains est aujourd’hui fort diminué, et la fertilité du sol a diminué dans la même proportion. Dans ces derniers temps, quatre cents puits se sont perdus près de Tauris, et on en comptait jadis quarante-deux mille dans la province de Khorasan. Chardin, t. III, p. 99, 100 ; Tavernier, t. I, p. 416.

[436] Ce que nous avons dit du caractère et du gouvernement de Chosroès, est exprimé quelquefois dans les propres termes dé d’Herbelot (Bibl. orient., p. 680, etc., d’après Khondemir) ; d’Eutychius (Annal., t. II, p. 179, 180), qui est très détaillé ; d’Abulpharage (Dynast., VII, p. 94, 95) ; qui est très pauvre ; de Tarikh-Schikhard (p. 144-150) ; de Texeira (in Stevens, liv. I, chap. 35) ; d’Asseman. (Bibl. orient., tom. III, p. 404-410) ; et de l’abbé Tourmont (Hist. de l’Acad. des Inscript., t. VII, p. 325-334), qui a traduit un Testament authentique ou supposé de Nushirwan.

[437] Mille ans avant sa naissance, les juges de Perse avaient prononcé solennellement : τω βασιλευοντι Περσεων εξειναι ποιεειν το αν βουληται. (Hérodote, l. III, c. 31, p. 210, édit. de Wesseling.) Cette maxime constitutionnelle n’avait pas été négligée comme une vaine et stérile théorie.

[438] Agathias (l. II, c. 66-71) montre beaucoup de savoir et de grands préjugés sur la littérature de la Perse, sur les versions grecques, sur les philosophes et les sophistes, sur le savoir ou l’ignorance de Chosroès.

[439] Asseman., Bibl. orient., tom. IV, p. DCCXLV, VI, VII.

[440] Le Shah Nameh ou le livre des Rois, contient peut-être les matériaux originaux de l’histoire qui fut traduite en grec par Sergius (Agathias, l. V, p. 141), conservée après la conquête des mahométans, et mise en vers, l’an 954, par Ferdoussi, poète persan. Voyez Anquetil, Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XXXI, p. 3j9 ; et sir William Jones, Hist. of Nader Shah, p. 161.

[441] Au cinquième siècle, le nom de Restom ou de Restam, héros qui avait la force de douze éléphants, était familier chez les Arméniens. (Moïse de Chorène, Hist. Arménienne, l. II, c. 7, p. 96, édit. de Whiston.) Au commencement du septième, le roman de Rostam et Isfendiar, écrit en langue persane, avait un grand succès à la Mecque (Koran, édit. de Sale, c. 31, p. 335). Cependant Maracci (Refut. Alcoran., pages 544-548) ne nous donne pas cette exposition du ludicrum novæ historiæ.

[442] Procope, Goth., liv. IV, chap. 10. Un médecin grec, nommé Étienne d’Édesse, était le médecin favori de Kobad. (Pers., l. II, c. 26.) Le roi de Perse tirait depuis longtemps ses médecins de la Grèce, et Hérodote raconte les aventures de Démocèdes de Crotone (l. III, c. 125-137).

[443] Voyez Pagi, t. II, p. 626. L’un des traités qu’il signa contenait un article honorable concernant les sépultures des catholiques et la tolérance qu’il leur accordait dans ses États. (Ménandre, in Excerpt. legat., p. 142.) Nushizad, fils de Nushirwan, fut chrétien, rebelle et..... martyr. D’Herbelot, p. 681.

[444] Consultez sur la langue persane et ses trois dialectes, Anquetil, p. 339-343, et Jones, p. 153-185. Αγρια τινι γλωττη και αμουσοτατω ; tel est le caractère qu’Agathias (l. II, p. 66) attribue à un idiome renommé dans l’Orient pour sa douceur poétique.

[445] Agathias désigne en particulier le Gorgias, le Phédon, le Parménides et le Timée. Renaudot (Fabricius, Bibl. græc., t. XII, p. 246-261) ne parle pas de cette version d’Aristote en langue barbare.

[446] J’ai vu trois copies de ces Fables en trois langues diverses : 1° une traduction en grec, faite par Siméon Seth, A. D. 1100, d’après l’arabe, et publiée par Starck à Berlin, en 1697, in-I2 ; 2° une traduction latine, d’après le grec, intitulée Sapientia Indorum ; et insérée par le père Poussin à la fin de son édition de Pachymère, p. 547-620, édit. Roman ; 3° une traduction en français, d’après le turc, dédiée, en 1540, au sultan Soliman. Contes et fables indiennes de Pilpay et de Lokman, par MM. Galland et Cardonne, Paris, 1778, trois vol. in-12. M. Warton (Hist. of English Poctry, vol. I, p. 129, 131) a sur cette matière des idées plus étendues.

[447] Voyez l’Historia Shahiludu du docteur Hyde. Syntag. Dissert., t. II, p. 61-69.

[448] La paix perpétuelle (Procope, Persic., l. I, c. 21) fut signée ou ratifiée la sixième année du règne de Justinien et sous son troisième consulat (A. D. 533), entre le 1er janvier et le 1er avril (Pagi, tome II, page 550 ). Marcellin, dans sa Chronique, prend le langage des Mèdes et des Persans.      

[449] Procope, Persic., l. I, c. 26.

[450] Almondar, roi de Hira, fut déposé par Kobad, et rétabli sur le trône par Nushirwan. La beauté de sa mère la fit surnommer l’Eau céleste, dénomination qui devint héréditaire, et qu’on accorda aux princes arabes de la Syrie pour une plus noble cause, leur libéralité au milieu d’une famine. Pococke, Specimen Hist. Arab., p. 69, 70.

[451] Procope, Persic., l. II, c. 1. Nous ignorons l’origine et l’objet de ce strata, chemin pavé qui se prolongeait sur un espace de dix journées, depuis, l’Auranitide jusqu’à la Babylonie. Voyez une note latine dans la carte de l’empire d’Orient par Delille. Wesseling et d’Anville n’en parlent pas.

[452] J’ai réuni dans une courte harangue les deux discours des Arsaciles de l’Arménie et des ambassadeurs des Goths. Procope, dans son histoire publique, paraît convaincu que Justinien donna véritablement lieu à cette guerre. Persic., l. II, c. 2, 3.

[453] Procope raconte en détail, et sans lacunes, l’invasion de la Syrie, la ruine d’Antioche, etc. (Persic., l. II, c. 5-14.) Les Orientaux fournissent quelques secours. D’Herbelot (p. 680) aurait dû rougir lorsqu’il les a blâmés d’avoir fait Justinien et Nushirwan contemporains. D’Anville (L’Euphrate et le Tigre) explique d’une manière claire cette guerre.

[454] Voyez l’Histoire publique de Procope (Persic., l. II, c. 16, 18, 19, 20, 21, 24, 25, 26, 27, 28). En admettant quelques exceptions, il est raisonnable de se refuser aux insinuations malveillantes des Anecdotes (c. 2, 3), avec les notes d’Alemannus, auxquelles je renvoie toujours.

[455] Procope (Persic., l. II, c. 15-17, 28, 29, 30 ; Goth., l. IV, c. 7-16) et Agathias (l. II, III et IV, p. 55.132, 141) racontent longuement, et d’une manière ennuyeuse, la guerre Lazique et les combats des Romains et des Persans sur le Phase.

[456] Salluste avait écrit en latin, et Arrien en grec, le Périple ou la circumnavigation de l’Euxin. 1° M. de Brosses, premier président du parlement de Dijon, a refait avec un soin singulier le premier de ces ouvrages, qui n’existe plus. (Hist. de la républ. rom., t. II, 1. III, p. 199-298,) Il se hasarde à se mettre à la place de l’historien roman. Pour composer sa description de l’Euxin, il a employé tous les fragments de l’original et tous les auteurs grecs et latins que Salluste a pu copier ou qui ont pu le copier. Ce travail annonce du talent, de la patience et de l’adresse, et le mérite de l’exécution fait oublier la bizarrerie du projet. 2° Le Périple d’Arrien est adressé à l’empereur Adrien (in Geog. min. de Hudson, t. I), et il contient tout ce que le gouverneur du Pont avait vu de Trébisonde à Dioscurias, les informations qu’il avait reçues sur le pays depuis Dioscurias jusqu’au Danube, et tout ce qu’il savait de la partie qui s’étend du Danube à Trébisonde.

[457] Outre ce que disent en passant sur ce pays, selon l’occasion, les poètes, les historiens, etc., de l’antiquité, on peut consulter les descriptions de la Colchide par Strabon (l. XI, p. 760-765), et par Pline (Hist. nat., VI, 5, 19, etc.).

[458] J’ai suivi trois descriptions modernes, de la Mingrélie et des pays adjacents : 1° une du père Arch. Lamberti (Relations de Thévenot, part. I, p. 31-52, avec une carte), il a les lumières et les préjugés d’un missionnaire ; 2° une seconde de Chardin (Voyages en Perse, t. I, p. 54, 68-168), ses observations sont judicieuses, et ses aventures dans ce pays sont encore plus instructives que ses observations ; 3° une troisième de Peyssonel (Observations sur les Peuples barbares, p. 49, 50, 51, 58, 62, 64., 65, 71, etc. ; et un traité plus récent sur le Commerce de la mer Noire, tom. II, p. 1-53) : il avait résidé longtemps à Caffa en qualité de consul de France, et son érudition a moins de prix que ses observations personnelles.

[459] Pline, Hist. nat., l. XIII, 15. Les mines d’or et d’argent de la Colchide attirèrent les Argonautes. (Strabon, l. I, p. 77.) Chardin, avec toute sa sagacité, ne trouva de l’or nulle part, ni dans les mines ni dans les rivières. Toutefois un Mingrélien perdit une main et un pied, pour avoir montré à Constantinople quelques échantillons d’or natif.

[460] Hérodote, l. II, c. 104, 105, p. 150, 151 ; Diodore de Sicile, l. I, p. 33, édit. de Wesseling ; Denis Périégète, 689 ; et Eustathe, ad loc. Scholiast. ad. Apollonium Argonaut., l. IV, 282-291.

[461] Montesquieu, Esprit des Lois, l. XXI, c. 6. L’isthme..... couvert de villes et de nations qui ne sont plus.

[462] Bougainville (Mém. de l’Acad. des Inscr., t. XXVI, p. 33), sur le voyage d’Hannon et le commerce de l’antiquité.

[463] Un historien grec, Timosthènes, avait affirmé, in eam CCC nationes dissimilibus linguis descendere ; et le modeste Pline se contente d’ajouter : et postea a nostris CXXX interpretibus negotia ibi gesta (VI, 5) ; mais ensuite le mot nunc deserta couvre une multitude d’anciennes fictions.

[464] Buffon (Hist. nat., tom. III, p. 433-437) présente le suffrage unanime des naturalistes et des voyageurs sur ce point. Si au temps d’Hérodote les habitants de ces pays étaient μελαγχροες et ουλοτριχες (et il les avait observés avec soin), ce fait précieux est un exemple de l’influence du climat sur une colonie étrangère.

[465] Un ambassadeur de la Mingrélie arriva à Constantinople avec deux cents personnes ; mais il les mangea (il les vendit) une à une, jusqu’au moment où il n’eut plus à sa suite qu’un secrétaire et deux valets. (Tavernier, t. I, p. 365.) Un autre Mingrélien vendit aux Turcs douze prêtres et sa femme pour acheter une maîtresse. Chardin, t. I, p. 66.