CHAPITRE VI

DANS LEQUEL LA CHASSE A L’HOMME COMMENCE


Il est tellement passionné par ce que je dégoise, le commissaire Kelécchimos, qu’il en oublie d’attendre la traduction du nabot pour opiner, acquiescer muettement, branler le chef ou faire un signe affirmatif. Je l’ai surpris avec ses lunettes sur le naze et il n’a pas eu la présence d’esprit de les retirer. Je viens de lui cracher le morcif, mais sans parler des marins impliqués, me réservant la satisfaction d’alpaguer ces deux messieurs moi-même.

Je lui cause du sas, de la cale et lui explique comment la « Victoire » fut ingénieusement larguée dans le port du Pirée.

— Vous êtes certain de ce que vous avancez ? demande-t-il à travers Kessaclou.

— Résolument, mon cher confrère, rétorqué-je avec cette aisance dont on pourrait faire une fosse, tant elle est profonde. Un prélèvement de clous et de sciure de bois dans la cale a révélé que la caisse contenant le poids de fonte fut confectionnée à l’intérieur du bateau.

— A votre avis, le commandant Komtulagros serait impliqué dans l’affaire ?

— Pas forcément ; je serais même porté à le croire innocent. Par contre, il est avéré que plusieurs membres de son équipage ont exécuté le coup.

— Si bien que la « Victoire » serait dans le port du Pirée ?

— Si elle n’y est plus, elle y a été, certifié-je. Je vous serais reconnaissant de procéder à une enquête minutieuse afin de savoir si des hommes-grenouilles ont évolué dans le port depuis que le Kavulom-Kavulos y a fait escale. Ce repêchage n’a pu passer inaperçu car il a dû nécessiter des moyens et une main-d’œuvre importants.

Le commissaire décroche son bigophone.

Il jacte à toute vibure, en élevant le thon au biberon. Le branle-bas de combat est décrété.

— Je viens d’alerter la brigade maritime, m’apprend mon collègue. Je vais moi-même diriger les opérations, vous venez avec moi ?

Je file un coup de saveur par la fenêtre. La nuit est tombée sans trop se faire mal et des lumières brillent un peu partout. Sur sa colline, l’Acropole, savamment éclairée, semble en suspens dans le ciel velouté.

— Vous m’excuserez, dis-je, mais je suis mort de fatigue et il faut que je me déniche un hôtel.

— Qu’à cela ne tienne ! s’écrie-t-il en grec, je vais vous faire retenir un appartement au Baupolos, et Kessaclou vous y conduira.

Il virgule un signe qui se veut d’intelligence à l’interprète, lequel l’interprète comme il se doit. Poignée de paluche…

— Reposez-vous bien, s’il y a du nouveau je vous préviendrai, me lance Kelécchimos.

Le Baupolos Palace est un établissement de first catégorie avec eau chaude, papier hygiénique satiné et vue sur le palais royal. Un bagagiste en livrée bleu nuit coltine solennellement ma brosse à dents dans des couloirs ouatés. Ici la moquette est tellement épaisse qu’on ne l’entretient pas avec un aspirateur mais avec une tondeuse à gazon. Sur les murs pendus de velours de soie, quelques icôneries représentent saint Glomifuge aux différentes périodes de sa vie édifiante. On le voit soignant sa petite sœur qui a la rougeole, ensuite donnant à manger au perroquet de sa grand-mère, et puis prenant leur température aux malades, cassant la croûte avec les lépreux, repoussant les avances d’une catin, lavant les pinceaux d’une fille-mère, mettant du vin résiné en bouteille pour le compte des hospices de Bône, réparant la bicyclette de sainte Chetouille-la-mal-lavée et repeignant au Ripolin express le trône de sa Béatitude Tuladanlos IV. Le dernier tableau le représente, subissant le supplice du pal en prononçant ses dernières paroles qui furent : « Tu montreras ma tête de neutre au pope, elle en vaut la peine. » Bref, c’est beau, c’est grand, majestueux, doré, édifiant. Ça émeut, ça convertit, ça orthodoxe.

Une fois dans ma carrée, je cavale au tubophone et je réclame d’urgence un double whisky dans un verre simple. Après quoi je me déloque et m’offre une douche glacée. Un petit coup de Sunbeam pour me redonner le velouté peau-de-pêche et il ne me reste plus que d’avaler mon scotch pour me sentir infiniment neuf et disponible.

Décent, et ayant la paix des sens, je redescends. J’évite l’ascenseur afin de me consacrer à l’escalier. Une petite idée me trottine dans le cigare, qui s’avère juste : Kessaclou est embusqué dans le hall, derrière une plante verte, surveillant les ascenseurs qui ascensionnent et descensionnent alternativement et verticalement. Je le retapisse au tournant de l’escadrin. Vite, je me rabats en arrière et je cavale décrocher le combiné téléphonique du couloir.

— Pourrait-on appeler à la cabine M. Kessaclou qui doit se trouver dans le hall actuellement ? demandé-je.

On me dit de ne pas quitter. J’entends nasiller un haut-jacteur. Kessaclou jaillit de sa cachette et trotte vers le fond du hall. C’est le moment de gicler. Je déboule de l’escadrin et me catapulte dans le tambour de l’entrée.

Il y a justement des taxis en stationnement devant le Palace.

— Hôpital Konokos ! ordonné-je.

Moi, vous me connaissez ? Je fonctionne d’instinct. Je suis un sensitif, un impulsif. Je devine ce qui va arriver quelques minutes avant que cela n’arrive. Aussi, lorsque je me pointe à l’hosto, je sais « d’orge et d’orgeat » que mes deux zoiseaux n’y sont plus. En effet, une réceptionnaire me révèle en anglais (car elle ne sait dire en français que « drugstore, water-closet, snack-bar, tea-room et hamburger-steak ») que les dénommés Olimpiakokatris et Tédonksikon sont sortis de l’établissement le lendemain de leur admission. Ce qu’oyant, je demande à parler au toubib qui les a soignés. Par chance il est encore là. C’est un jeune interne qui vient de se déguiser en externe car il est en costume de ville. Athlétique et sympa, ce garçon. Il se rappelle fort bien les marins du Kavulom-Kavulos. Un sourire ironique éclaire son visage basané. Il parle français, ce qui ajoute à sa séduction naturelle.

— J’ai l’impression qu’il s’agissait de deux tireurs-au-flanc, me dit-il.

— Pourquoi, docteur ?

— Leurs fameux vomissements provenaient d’une forte ingestion d’ipéca. Je suppose qu’ils tenaient à changer de bord et ils ont trouvé ce moyen…

Voilà qui s’emboîte merveilleusement dans mon puzzle, n’est-ce pas, les petites chéries à leur San-A. ? Maintenant que vous n’êtes plus pucelles et que vous vous êtes débarrassées d’un préjugé qui vous tenait chaud, vous comprenez que le commissaire a la gamberge équipée avec des pneus « X ».

Je remercie le docteur et je me frotte le temporal avec deux doigts afin d’économiser les autres. M’est avis que j’eusse dû dire toute la vérité à mon confrère afin qu’on lance les forces policières au dargif des deux matafs.

C’est téméraire de vouloir les repiquer tout seul, dans ce pays que je ne connais pas et dont j’ignore la langue.

Il va trouver ça bizarre, Kelécchimos, que je finisse de m’allonger avec deux heures de retard. J’aurai droit à une soupe à la grimace des plus salées. Pourtant il n’y a pas mèche d’y couper, ça ne serait pas honnête. J’ai pour mission de récupérer la « Victoire » et je n’ai pas le droit d’entraver, par coquetterie professionnelle, la marche de la police hellène. Il se dit tout ça, le San-A., mes adorables.

Je sens un regard posé sur mes endosses et je me détranche. C’est la réceptionnaire qui me convoite d’un œil tiède. Ça l’amuse de me voir debout sur le paillasson de la réception, en train de gamberger. Elle me sourit, poliment je lui découvre mes trente-deux tabourets fourbis à l’émail Diamant. Faut jamais laisser une dadame en rade de sourire, d’autant plus qu’elle n’est pas mal fabriquée, cette Athénienne. Elle a le corps en forme de S majuscule à bascule. J’aime assez.

Je remarque que, depuis son burlingue vitré, elle a une vue imprenable sur l’entrée de l’hôpital.

— Excusez-moi, la réattaqué-je, mais peut-être avez-vous vu partir les marins en question, non ?

Elle me dit qu’en effet.

— Ils sont partis à pied ?

— Non, quelqu’un les attendait en auto.

— Leur heure de sortie était donc prévue ?

— Ils avaient téléphoné un moment avant.

Je me rapproche de son comptoir de bois ciré. Mon sourire se fait de plus en plus enjôleur et les pores de sa peau se hérissent. Vous ne pouvez pas savoir l’effet que je produis sur les dames quand je leur applique mon dispositif de charme numéro 22 bis.

— Vous êtes belle comme la Grèce, lui roucoulé-je.

Je préférerais la vamper en français, parce que mon outillage est plus perfectionné dans cette langue. « Nez en moins », j’obtiens du résultat. La fille qui avait la jauneur-vacances adopte la rougeur-pivoine.

— Merci, répond-elle.

Seulement j’applique la politique du donnant-donnant. Style : je te susurre de l’extase, file-moi du positif.

— Racontez-moi, ravissante madame…

— Quoi ? (En réalité, comme on se cause en anglais, elle dit what.)

— Le monsieur qui attendait les marins…

— C’était une dame…

— Ah bon ? me passionné-je.

— Et même une jeune dame… Blonde… Bien habillée. Elle avait un chauffeur… Sa voiture c’était une Rolls…

J’éclate de rire. Elle ne pige pas, je me garde de l’affranchir. Seulement comme je n’ai rien à vous cacher, tas de découverclés, je vais vous dire l’objet de mon hilarité. D’abord je trouve marrant que deux simples matelots soient attendus par une dame possédant une Rolls et un chauffeur, ensuite, et surtout, je songe que l’emblème de la Rolls-Royce n’est autre que la « Victoire de Samothrace » ! C’est une reproduction de cette statue qui sert de bouchon de radiateur, vous vous en souvenez ?

Je cesse de me gondoler parce que, après tout, il n’y a pas de quoi se rouler dans du miel et se coller des plumes dans le prose.

— Vous ne vous rappelez pas le numéro d’immatriculation de l’auto ?

Elle arrondit ses beaux yeux en amande, sa bouche, son nombril et son bras gauche.

— Tout de même pas ! proteste-t-elle.

— Attendez, vous me dites qu’un moment avant de sortir l’un des marins a demandé un numéro de téléphone…

— Oui.

— A qui ?

— Mais, à la standardiste, me renseigne la belle Hellène (qui ne me prend pas pour une poire).

Ce disant, elle me montre une grosse dame mafflue dans un local vitré voisin. La personne en question est coiffée d’un casque d’écoute et branche des fiches rouges dans des trous noirs.

Je me penche sur ma mignonne interlocutrice.

— Si vous m’obtenez le numéro qu’a réclamé le marin, mon trésor, je vous offre un souper fin après votre service.

Du coup, sa rougeur-pivoine se mue en blancheur-crémière.

— Je suis fiancée, objecte-t-elle.

En fait la réponse n’est une objection que pour elle. En aucun cas elle ne saurait en constituer une pour moi.

— Et il doit venir vous attendre ?

— Il fait son service militaire.

— Alors vous me montrerez des lettres de lui, je vous ferai une étude graphologique de son caractère, ça pourra vous être utile.

Elle abandonne illico sa blancheur-crémière pour une roseur-trémière.

— Je vais toujours essayer de vous avoir ce renseignement, dit-elle.

Elle passe dans le local-aquarium où la dame casquée continue de brancher des voix dans des trompes d’Eustache. Je vois parlementer ma gentille donzelle. En plan général elle est tout ce qu’il y a de pas mal, avec en plus un côté tout ce qu’il y a de bien !

Des volumes tout ce qu’il y a de volumineux et une ligne de bassin qui mystifie le bassin Aquitain. La tête n’est pas déplorable non plus. Brune, bronzée, le regard clair, la bouche bien faite… C’est tout de même marrant, la vie. On est là à se pâmer le chou-fleur pour un visage, sous prétexte qu’il est mignon, harmonieux et tout. Et pourtant, hein ? Après tout c’est quoi, une bouille ? Deux yeux gélatineux. Deux narines, deux cages à miel, une bouche ; autrement dit des trous, quoi !

L’homme consacre sa vie à des trous, en conclusion. Il gravite autour d’orifices plus ou moins propres, son existence durant. C’est débectant à y réfléchir de près.

Bon, les deux gonzesses discutaillent… Mais attendez, je voulais vous dire quelque chose encore. Vous savez, j’aime bien vous faire part quand les idées me préoccupent. Parfois, dans la journée, il m’en choit un arrivage. Je suis au Fouquet’s par exemple, à mater mes contemporains (très cons et très contemporains) et brusquement je me dis : « Faudra que je leur cause de ceci ou de cela à mes camarades lecteurs. Leur faire remarquer tel ou tel truc, réflexionner avec eux sur tel sujet… Ah oui ! ça me revient, je voulais vous parler de la Nouvelle Vague et des Yéyés. Trois mots, juste pour dire… Je me rappelle, au départ, la façon qu’on les a salués, les jeunots de la pellicule ou de la goualante. Levée de boucliers en masse ! Ils se sont montrés chouans en diable, les vioques. Ils niaient l’évidence ! C’est la manière autrucharde de conjurer le danger. Ils disaient comme quoi cet avènement de mineurs allait tuer le cinoche et le music-hall. Ils haussaient leurs chenues épaules, les metteurs adultes et les marchands de sirop chevronnés. La jeunesse turbulente allait tout foutre par terre, dégoûter le public, ruiner les tauliers, affaiblir la France, même !

C’était des excréments impénitents, ces gamins effrontés. Des pustules ! Des excroissances à ablationner ! Fallait les embastiller jusqu’à ce que la barbe leur traîne par terre. Leur retirer la caméra ou le micro des mains, comme on enlève la boîte d’allumettes aux chiares endiablés. Prendre des mesures de salubrité publique ! Ça clamait vilain ! Ça réclamait ! Ça implorait du gouvernement ! Ça voulait appeler les pompelards et les archers aux voitures-pie. Ça présidait ! Ça calamitait à qui mieux mieux ! Mais la Nouvelle Vague a continué d’avancer sur le rivage, et les yéyés de trépigner. Et le temps a passé. Et maintenant les pontifes souverains sont devenus les souverains poncifs, les souverains poussifs !

Leurs films ressemblent à des redingotes, leurs chansons à celles de Pierre Dupont ! Ils n’avaient pas pigé que c’était irréversible, la montée biberonneuse. Les jeunes les ont déguisés en vieux cons, rapidos ! Et maintenant ils se marrent plus de la Nouvelle Vague. Ils ne peuvent plus nier Godard ou Truffaut, ou Resnais ou Enrico. Et les guimauveurs s’enrouent de jalousie devant leur micro débranché en constatant que les yéyés bourrent l’Olympia et ont fait du disque la deuxième industrie française. Bien fait pour eux ! On ne s’enferme pas dans une génération comme dans un blockhaus. Ou alors on finit par s’y retrouver seulâbre en moins de deux. Bravo les jeunes ! Ah le beau torrent impétueux ! Vivement qu’on le voie déferler dans les lits taris de la politique avec des idées neuves, des forces neuves et l’éclat du neuf.

Terminé !

La standardiste feuillette un cahier à reliure spirale.

Elle est pleine de bonne volonté, la moustachue. Un regard sur San-Antonio a suffi pour déclencher son zèle.

Elle humecte son index, elle tourne les pages, elle examine des lignes d’écriture. Je la vois opiner. Elle griffonne quelque chose sur un bout de faf. Et ma gente réceptionnaire revient, rayonnante comme une ruche emmiellée.

— Nous avons retrouvé, dit-elle. Voici !

En prenant le papezingue qu’elle me tend, je lui cramponne la manuche.

— Vous avez gagné, petite fée jolie, lui dis-je. Je suis à l’amende d’un souper. A quelle heure quittez-vous votre service ?

— A minuit, me révèle-t-elle.

— Alors je me permettrai de venir vous prendre !

— Pas ici, il faut que je passe à la maison me changer.

— Où nous retrouverons-nous ?

— Au restaurant.

— Indiquez-m’en un tout ce qu’il y a de bien, j’ai une grosse fortune personnelle à dépenser.

— Vous connaissez Plaka ?

— C’est un ami à vous ?

Ça la fait rire.

— C’est un quartier d’Athènes. Quelque chose comme votre Montmartre. Il y a un restaurant qui s’appelle le Bodaninos, tous les chauffeurs de taxi le connaissent. Rendez-vous à une heure du matin.

J’ai l’impression qu’elle a remisé le souvenir de son fiancé dans le tiroir du bas de son slip, cette chérie, pas vous ?

— A tout à l’heure, mon petit ange, réceptionnez bien en attendant que je vous réceptionne.


[San Antonio – 61] – Salut mon Pope!
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