10

Miss Grantworth se surpasse

 

 

 

 

Lorsque Phillip s’en revint avec le châle de Victoria, celle-ci avait disparu.

Il s’avança dans le triangle de lumière qui illuminait la terrasse et fouilla des yeux chaque recoin... mais elle n’était nulle part visible. Les autres couples avaient disparu. L’endroit était désert.

Soudain, un petit cri lui parvint depuis les profondeurs du jardin. Dégringolant quatre à quatre les marches de la terrasse, il s’élança dans l’allée gravillonnée. C’était un cri si ténu qu’il ne l’aurait pas entendu, quelques minutes plus tôt, lorsqu’il était encore à l’intérieur.

— Victoria !

Mais pourquoi n’était-elle plus sur la terrasse ? S’agissait-il d’un enlèvement ? Que s’était-il passé ?

Comme il tournait au coin d’une allée, il manqua presque entrer en collision avec une femme. Courbée en deux, celle-ci tenait sa robe à deux mains et sanglotait. Faisant fi des règles de la bienséance, il la saisit par les épaules.

— Victoria ? dit-il en la secouant doucement.

Elle releva la tête. Ce n’était pas Victoria mais Emily Colton qu’il avait aperçu quelques instants plus tôt sur la terrasse en compagnie de Frederick Truscott. Son visage n’était qu’un masque de terreur, et une trace brune comme une griffure s’étirait sur son cou. Elle balbutiait des paroles incompréhensibles en s’accrochant à lui comme si elle était en train de se noyer.

Phillip hésita. Victoria était introuvable, mais miss Colton avait instamment besoin de lui. Mais où diable était passé Truscott ?

— Venez, lui dit-il en l’entraînant vers la maison. Avez-vous vu une autre femme ? Miss Grantworth ?

Il lui sembla qu’elle hochait la tête, mais elle tremblait et sanglotait si fort qu’il était impossible de comprendre ce qu’elle disait. Une fois en vue de la terrasse, il la poussa doucement vers les portes-fenêtres en appelant à l’aide, puis tourna aussitôt les talons et disparut à nouveau dans la nuit.

Juste au moment où il tournait au coin d’une allée en criant son nom, il se retrouva nez à nez avec Victoria. Un peu plus et il la percutait.

— Vous voilà enfin ! s’écria-t-il en la serrant dans ses bras presque jusqu’à l’étouffer tant il était soulagé.

— Que s’est-il passé ? Est-ce que tout va bien ?

Mis à part qu’elle respirait bruyamment, elle semblait parfaitement maîtresse d’elle-même. La facilité avec laquelle elle se dégagea de son étreinte le déconcerta. Elle posa sur lui un regard surpris et si... intense qu’il en fut tout retourné. Ses angoisses envolées, il se délecta un instant de la beauté parfaite de son visage  – tout en se demandant d’où venait cette lueur sauvage dans ses yeux.

— Phillip ? Tout va bien, oui. Que se passe-t-il ?

— J’ai entendu un cri, et j’ai pensé que c’était vous ! Car vous n’étiez plus sur la terrasse quand je suis revenu.

Il réalisa soudain qu’il avait égaré son châle en cours de route et lui passa un bras autour de la taille. Après tout, elle avait accepté sa demande en mariage. Et bien que rien ne fût encore officiel, ils étaient fiancés.

— J’ai fait tomber ma pochette par inadvertance du haut de la terrasse, dit-elle, et quand je suis descendue dans le jardin pour la ramasser, j’ai entendu une voix de femme qui criait... comme si on l’avait menacée.

— Et vous vous êtes précipitée à son secours ? Mais vous avez pris des risques ! s’indigna Phillip qui eut soudain envie de sermonner sa chère et fragile fiancée.

— Pas du tout... C’était Emily Colton. Je l’ai vu passer en courant devant moi. L’avez-vous aperçue ?

— Oui. Elle semblait terrorisée, mais pas blessée, heureusement. Pauvre sotte.

Il la prit à nouveau par la taille et la serra contre lui. Une telle bravoure de la part de celle qui l’avait houspillé vertement quand elle n’avait que douze ans, n’avait au fond rien de surprenant. Comment aurait-il pu ne pas tomber amoureux d’une femme aussi belle et téméraire, une femme qui préférait penser par elle-même plutôt que de se soumettre bêtement aux règles dictées par la bonne société ?

— Vous avez fait preuve de courage, mais vous auriez pu vous attirer des ennuis ! Vous auriez dû appeler à l’aide.

Tandis qu’ils gravissaient les marches, Phillip songea que miss Colton s’était déjà probablement remise de ses frayeurs  – provoquées par quelque chose d’aussi bête que l’éraflure d’une branche d’arbre ou une querelle avec Truscott, qui avait filé Dieu savait où.

Une fois sur la terrasse, il constata avec joie qu’elle était toujours déserte et qu’ils allaient pouvoir reprendre leur conversation là où il l’avait laissée.

Il lui tendit les bras, prêt à la serrer à nouveau contre son cœur, quand il remarqua qu’elle tenait quelque chose à la main.

— Qu’est-ce ? demanda-t-il.

Malgré le peu de lumière, il remarqua qu’elle rougissait en fixant des yeux le petit piquet de bois comme si elle ne comprenait pas comment il était arrivé là.

— Je... il est tombé de ma coiffure quand j’ai volé au secours de miss Colton. Je vais le ranger dans mon réticule, car il n’y a que ma femme de chambre qui sache comment refaire mon chignon.

Phillip songea que l’accessoire était pour le moins curieux et encombrant, mais que savait-il des secrets de la coiffure féminine ?

Il venait de l’attirer contre lui pour l’embrasser quand il remarqua qu’elle jetait de petits coups d’œil furtifs par-dessus son épaule en direction de la salle de bal.

— Phillip... je pense que je devrais aller prendre des nouvelles de miss Colton.

— Je suis sûr qu’elle est bien entourée, dit-il déçu. Même si j’avoue ne pas comprendre ce qu’il est advenu de lord Truscott.

Se dégageant sans peine d’une étreinte qu’il croyait imparable, elle dit :

— Phillip, je vous promets de... de revenir aussitôt après. Mais je me dois d’y aller. M’accompagnerez-vous à l’intérieur ?

Elle lui adressa un si joli sourire et serra son bras si près de sa ravissante poitrine, qu’il ne put pas lui refuser.

 

* * *

 

De retour dans la salle de bal, Victoria pria Phillip de l’excuser, puis, sans perdre une minute, commença à se frayer un chemin à travers la foule.

Elle remarqua que les convives ne semblaient pas le moins du monde en émoi. Certes, les conversations allaient bon train, mais personne n’avait l’air catastrophé. Il n’était pas impossible que miss Colton se soit rendue directement dans le vestiaire des dames sans mentionner l’attaque dont elle avait été victime quelques instants plus tôt.

Victoria pria le ciel pour qu’il en fût ainsi. Avec un peu de chance, miss Colton n’avait parlé à personne de ses mésaventures... et n’allait pas lui demander ce qu’il était advenu de lord Truscott. Car Victoria ne savait pas comment elle allait pouvoir lui expliquer qu’il s’était évaporé en un nuage de cendres.

Était-il possible qu’Emily Colton ne se soit rendu compte de rien ? Tout était arrivé si vite. Lord Truscott était en train de se pencher au-dessus d’elle quand Victoria avait fait irruption et bondi sur eux.

Emily avait poussé un cri et disparu dans les buissons avant même que Victoria ait eu le temps de se retrouver face-à-face avec lord Truscott et de le transpercer de son pieu.

Arrivée devant le vestiaire des dames, Victoria fit une halte pour reprendre son souffle et s’assurer que sa coiffure était en ordre, puis poussa la porte. A l’intérieur, elle trouva un petit groupe de femmes parmi lesquelles une Emily Colton blanche comme un linge.

— Emily, dit-elle, en entrant et en refermant la porte derrière elle. Comment vous sentez-vous ?

Dès qu’elle la vit, Emily bondit sur ses pieds et se jeta à son cou.

— Vous êtes indemne ! J’ai eu tellement peur pour vous !

Je vais parfaitement bien. Mais vous ? demanda Victoria en se dégageant délicatement de l’étreinte de la jeune fille.

Ignorant sa question, Emily se retourna vers le groupe de femmes et, pointant un doigt tremblant vers Victoria, déclara :

— Elle est arrivée juste au moment où il se jetait sur moi ! Je me suis enfuie ; je n’aurais pas dû la laisser seule, mais j’ai complètement perdu la tête !

Voyant que les autres femmes les scrutaient l’une et l’autre du regard, Victoria s’efforça de garder son calme, tandis qu’Emily continuait de jacasser à tue-tête, comme si elle avait craint de perdre le fil de sa pensée.

— Qu’est-il arrivé ? Est-ce que lord Truscott...

— J’ignore où il est passé, répondit Victoria, en prenant la main de la jeune fille dans la sienne. Dès qu’il vous a vu courir, il s’est enfui dans la direction opposée. Il ne m’a rien fait.

Et c’était vrai.

Emily sembla trouver son explication plausible. Quant aux autres, elles n’avaient aucune raison de la mettre en doute. Le mot de vampire n’avait pas été prononcé et personne ne lui demandait d’expliquer la brusque disparition de Truscott. A présent, Victoria allait pouvoir s’excuser et s’en retourner auprès de Phillip.

Cependant, elle était taraudée par l’idée qu’elle avait tué lord Truscott, le jeune homme aux yeux bruns caressants et aux pieds maladroits.

 

 

 

— Ça y est ! s’écria lady Mélisande en faisant irruption dans le boudoir de Winnie sans attendre d’être annoncée. O, jour de gloire ! Victoria va être marquise !

— Rockley a cédé ?

— Winnie bondit sur ses pieds avec une agilité stupéfiante pour une personne de sa corpulence.

— Ravie pour vous ! Et pour Victoria, naturellement !

— Victoria va épouser Rockley ! s’exclama Petronilla à son tour. Winnie, écartez-vous, je vous prie, que je puisse la serrer dans mes bras !

Les trois amies exécutèrent un pas de danse, renversant au passage bibelots et service à thé.

— Il est venu il y a quelques instants seulement me demander la main de ma fille  – comme s’il avait besoin de ma permission ! déclara Melly, hors d’haleine, en se laissant tomber dans un fauteuil.

Winnie, faisant main basse sur deux scones aux myrtilles, ne mit fin à son enthousiasme débridé que pour servir le thé à la nouvelle venue.

— Il faut que nous nous attelions sans tarder aux préparatifs du mariage. Ça va être le clou de la saison ! jubila Petronilla. Mais au fait, Victoria sait-elle ce qui s’est passé, hier soir, au bal des Madagascar ? Toute la ville en parle !

Winnie referma ses doigts autour du gros crucifix qui reposait sur sa généreuse poitrine comme sur une étagère.

 

— Nilly était justement en train de m’en toucher un mot. Je suis sûre que c’est une attaque de vampire !

Melly les regarda sans comprendre.

— Mais enfin, de quoi voulez-vous parler ?

— Miss Emily Colton a été attaquée hier soi, dans le jardin des Madagascar. Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. Quant à lord Truscott, son cavalier, personne ne sait où il est passé.

— Mais qu’est-ce qui vous fait dire que c’est une attaque de vampire ? demanda Melly en levant les yeux au ciel. Lord Truscott se sera permis des familiarités avec miss Colton qui l’aurait envoyé paître... et n’aura pas voulu reconnaître qu’elle était seule avec lui dans le jardin au moment des faits. Miss Colton a la réputation d’être un tantinet écervelée.

— Mais personne ne sait où il est, reprit Winnie. Et il faisait nuit. Et elle a été griffée au cou.

— Lord Truscott serait-il un vampire ? demanda Petronilla dont les yeux luisaient comme des saphirs. Cédant à son instinct sanguinaire, il l’aura entraînée dans le jardin et aura cherché à la séduire...

— Sornettes ! Nilly, Winnie, si vous préférez parler de vampires au lieu de m’aider à organiser le mariage de Victoria, je vous laisse à vos élucubrations !

— Non, Melly, attendez, intervint Winnie en coulant un regard en coin à Petronilla. Il n’y a rien chez les vampires qui me fascine de quelque façon que ce soit. Ce sont des créatures immondes assoiffées de sang, sales et repoussantes, avec des griffes et des cheveux...

— Pas du tout ! La sœur de la voisine de la fille de Madame Lawson qui a reçu la visite de l’un d’eux dans sa chambre a dit qu’il sentait la réglisse et qu’il était rasé de près...

— Je croyais que vous ne vouliez pas parler d’eux ! s’emporta Melly en se levant. Prononcez encore une fois le mot vampire devant moi et je m’en vais.

Winnie se tint coite. Petronilla leva sa tasse jusqu’à ses lèvres et sirota son thé en regardant innocemment par la fenêtre.

— Eh bien, dit Mélisande, en se rasseyant. Quelle couturière me conseillez-vous ?

— Personnellement, je trouve que les créations de Madame LeClaire vont à ravir à Victoria, dit Petronilla.

— Ce n’est pas à la robe de ma fille que je faisais allusion, mais à la mienne ! s’indigna Melly.

— Dans ce cas, je suggère que nous allions faire un tour du côté de Bond Street ! proposa Winnie.

Et sans attendre, elles se mirent en route, Winnie ouvrant la voie, son crucifix à la main.

 

 

 

Le soleil était en train de décliner quand Barth déposa Victoria à quelque distance de la maison de Rudolph Caulfield, le propriétaire du Livre d’Antwartha. Sébastien lui avait dit que les vampires devaient s’y rendre de nuit, mais Victoria avait préféré se trouver sur les lieux avant eux.

Verbena l’avait aidée à s’habiller, non pas en homme cette fois, ni en débutante, mais en Vénatore. Son costume, spécialement conçu par sa femme de chambre, consistait en une jupe fendue et légèrement raccourcie afin de lui permettre une plus grande liberté de mouvements, et en un corsage à manches amples solidement cousues aux épaules. Le tout était taillé dans une étoffe de coton bleu foncé, dépourvue d’ornements qui ne risquait pas de froufrouter dans son sillage comme l’aurait fait un taffetas ou une charmeuse. Mais l’aspect le plus singulier de son accoutrement était sans conteste une paire de nœuds coulants à l’intérieur desquels Victoria avait glissé deux piquets qu’elle portait attachés autour de la taille, et deux grandes poches dissimulées dans les plis de sa jupe, dans lesquelles elle avait mis un flacon d’eau bénite salée, un crucifix et diverses autres babioles.

Victoria sortit discrètement de la voiture en laissant son manteau derrière elle. C’était un soir d’été particulièrement doux et elle savait que la suite des événements risquait de lui donner chaud. Après avoir donné ses instructions à Barth, elle s’éloigna.

Plus tôt ce jour-là, Verbena et elle étaient venues repérer l’emplacement et la disposition de la maison afin de trouver une cachette appropriée pour Victoria.

Après une soirée passée à trinquer en compagnie de vampires au Calice d’argent, Verbena avait gagné en assurance, car elle s’était payé le culot de se présenter à l’office sous un prétexte fallacieux afin de récolter quelques précieuses informations sur les habitudes de Caulfield et l’agencement de la maison également connue sous le nom de Renfield Manor. C’est ainsi qu’elle apprit que le maître des lieux partait le jour même en voyage avec tout son personnel et qu’un autre monsieur allait venir occuper la maison en son absence, avec sa propre suite de domestiques.

Tandis qu’elle se faufilait derrière la haute grille de fer, Victoria bénit le ciel. Le jardin était désert, comme le lui avait rapporté Verbena.

Avisant un banc de pierre sous un petit arbre sans feuilles, Victoria s’assit de façon à pouvoir surveiller la maison. Depuis son poste d’observation, elle pourrait voir quiconque s’approcherait de la porte d’entrée.

Tandis qu’elle attendait, en s’efforçant d’ignorer le bourdonnement obstiné d’une abeille occupée à butiner, Victoria éprouva un pincement de culpabilité. Elle avait longuement hésité à dévoiler ses plans à tante Eustacia et à Max... puis avait renoncé, s’estimant capable d’agir seule.

D’autant qu’elle avait de bonnes raisons pour cela.

Ainsi, si les informations de Sébastien s’avéraient erronées, elle n’aurait pas à subir les sarcasmes de Max ; car c’était lui, et non tante Eustacia, qui l’aurait accompagnée dans sa mission à Redfield Manor.

 

Deuxièmement, elle se sentait parfaitement capable de venir à bout de deux ou trois vampires  – en particulier si l’élément de surprise jouait en sa faveur. Elle saurait déterminer quand et comment frapper.

Troisièmement, elle avait bravé seule les dangers du Calice d’argent pour se procurer des informations que Sébastien l’avait mise au défi de répéter à quiconque. Si elle l’avait fait, tante Eustacia et Max auraient exigé de savoir qui était son informateur. Alors qu’une fois qu’elle serait en possession du Livre d’Antwartha personne ne chercherait à savoir comment elle se l’était procuré.

Enfin, quatrièmement... dès lors que Max et tante Eustacia semblaient décidés à ne pas lui dévoiler certains secrets, elle ne voyait pas pourquoi elle ne ferait pas de même. Après tout, elle était une Vénatore, armée d’une vis bulla, et avait réussi à tuer un Gardien alors même qu’il était en train de la mordre.

Peu lui importait que Verbena lui ait fait les gros yeux. Sa décision était prise.

Lasse de ruminer, elle décida de tourner ses pensées vers des sujets plus agréables, comme les baisers passionnés que Phillip et elle avaient échangés sur la terrasse, dans la calèche, puis sur les marches de Grantworth House. Elle allait se marier ! Tout était arrivé si vite, si facilement que cela ressemblait à un conte de fées. Elle avait gardé un souvenir attendri du jeune homme qu’elle avait rencontré durant l’été de ses douze ans et peut-être même lui avait-elle donné un morceau de son cœur. Mais quoi qu’il en soit, qu’elle ait été amoureuse ou non de lui alors était sans importance, car aujourd’hui, elle savait qu’elle l’aimait.

La course du soleil semblait s’être arrêtée juste au-dessus des arbres qui bordaient la propriété côté rue. Victoria observait chaque badaud, homme ou femme, qui passait devant la grille, certaine qu’elle saurait reconnaître les vampires quand ils s’approcheraient.

Soudain, elle vit une forme se mouvoir à l’autre bout du jardin. Victoria retint son souffle, puis se reculant pour se fondre dans la verdure qui l’entourait, s’accroupit précipitamment sur le sol.

Le jardin, plongé dans l’ombre à cette heure tardive, serait bientôt enveloppé de nuit. Elle ne parvint pas d’emblée à distinguer la silhouette qui avait surgi d’une brèche dans le mur. Celle-ci se déplaçait avec grâce et célérité. A mesure qu’elle se rapprochait de la maison, elle devenait de plus en plus nette et reconnaissable.

Max !

La mâchoire de Victoria s’affaissa quand elle le vit approcher de la porte qui menait à la cave.

Furieuse, elle referma la bouche si brutalement que ses dents claquèrent, propageant une douleur aiguë dans sa mâchoire. Heureusement, il ne l’avait pas entendue.

Mais que diable faisait-il à Redfield Manor ?

Sans doute avait-il appris d’une façon ou d’une autre que le livre se trouvait ici et que le propriétaire était parti.

Absorbée par sa fureur et la douleur dans sa mâchoire, Victoria détourna un instant son attention de Max. Quand elle regarda à nouveau dans sa direction, il avait disparu.

Était-il entré dans la maison ?

Ou avait-il trouvé une cachette à l’extérieur, comme elle, depuis laquelle guetter l’arrivée des vampires ?

En tout cas, il se berçait d’illusions s’il s’imaginait qu’elle allait rester là à attendre toute seule.

Elle sortit de sa cachette. Le soleil n’était pas encore tout à fait couché, mais l’ombre était suffisamment épaisse de ce côté-ci du jardin pour qu’elle puisse se faufiler discrètement jusqu’à la maison.

Comme elle approchait, elle aperçut une haute silhouette passer devant l’une des fenêtres sur l’arrière de la bâtisse. C’était lui, c’était Max. Il avait réussi à gagner ce qui devait être l’office, à en juger par la taille et l’orientation de la fenêtre.

Pensait-il pouvoir s’emparer du livre au nez et à la barbe des vampires ?

Oh, mon Dieu ! Si Max touchait le volume avant qu’il n’ait été sorti de la maison, il mourrait !

Victoria fila hors de sa cachette, puis réalisa qu’elle n’avait aucun plan pour s’introduire dans la maison.

Elle avait fait une grave erreur en n’avertissant pas tante Eustacia et Max.

Si elle ne l’arrêtait pas à temps, Max allait mourir... et ce serait sa faute.

Chasseurs de vampires
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