Chapitre 25
Il ne me restait plus beaucoup de ressources en termes de magie. Et je n’en aurais plus jusqu’au moment où j’aurais une chance de me reposer et de récupérer de ce que Nicodemus m’avait fait subir. J’aurais peut-être pu lancer un sort capable de retenir une personne normale, mais pas un vampire affamé. Et c’était ce que Susan était devenue. Elle avait gagné en force de multiples manières et pas simplement physiquement, ce qui n’allait pas sans une certaine quantité de défense magique, ne serait-ce que dans sa volonté de se battre. Le nuage de reptiles de l’homme-serpent était l’un des sorts les plus maléfiques que j’aie jamais vus et il n’avait fait que ralentir Susan.
Si elle m’attaquait, et il semblait qu’elle pouvait le faire, je ne serais pas capable de l’arrêter.
Ma devise, ces dernières années, consistait à être bien préparé. J’avais une chose dont je savais qu’elle pourrait contenir Susan… si toutefois j’arrivais à passer devant elle pour accéder au tiroir dans lequel la chose se trouvait.
— Susan, dis-je à voix basse. Susan, j’ai besoin que tu restes avec moi. Parle-moi.
— Veux pas parler, dit-elle. (Ses paupières se baissèrent et elle inhala lentement.) Je ne veux pas que ça sente si bon. Ton sang. Ta peur. Mais c’est comme ça.
— La Confrérie, dis-je. (Je luttai pour maîtriser mes émotions. Pour son bien-être à elle, je ne pouvais pas me permettre d’avoir peur. Je m’approchai légèrement d’elle.) Asseyons-nous. Tu pourras me parler de la Confrérie.
L’espace d’un instant, je crus qu’elle ne céderait pas. Mais si.
— Confrérie, dit-elle. La Confrérie de Saint-Gilles.
— Saint Gilles, repris-je. Le saint patron des lépreux.
— Et des autres parias. Comme moi. Ils sont tous comme moi.
— Tu veux dire « infectés » ?
— Infectés. À moitié transformés. À moitié humains. À moitié morts. Il y a beaucoup de manières de le dire.
— C’est vrai. Alors, que font-ils ?
— La Confrérie essaie d’aider les gens auxquels la Cour Rouge a fait du mal. De travailler contre la Cour Rouge. De révéler sa présence partout où c’est possible.
— De trouver un remède ?
— Il n’y a pas de remède.
Je posai la main sur son bras et la guidai vers mon canapé. Elle se déplaçait avec une sorte de langueur rêveuse.
— Et ces tatouages, alors, qu’est-ce que c’est ? Ta carte de membre ?
— Un engagement, dit-elle. Un sort tracé à même ma peau. Pour m’aider à tenir les ténèbres à l’intérieur. Pour m’avertir lorsqu’elles s’éveillent.
— Que veux-tu dire par « t’avertir » ?
Elle baissa les yeux vers sa main recouverte de motifs, puis me la montra. Les tatouages, là et sur son visage, gagnaient progressivement en intensité et prenaient désormais une teinte rougeâtre.
— Pour m’avertir quand je suis en train de perdre le contrôle. Rouge, rouge, rouge. Danger, danger, danger.
La première nuit, lorsqu’elle était arrivée, lorsqu’elle s’était battue avec quelque chose avant d’entrer, elle était restée dans l’ombre durant les premiers moments passés à l’intérieur. Elle avait dissimulé ses tatouages.
— Ici, indiquai-je à voix basse. Assieds-toi.
Elle s’assit sur le canapé et croisa mon regard.
— Harry, murmura-t-elle. Ça fait mal. Ça fait mal de combattre ça. Je suis fatiguée de le retenir. Je ne sais pas pendant combien de temps je vais pouvoir tenir.
Je m’agenouillai pour être à la même hauteur qu’elle.
— Est-ce que tu me fais confiance ?
— De tout mon cœur. Je te confierais ma vie.
— Ferme les yeux, dis-je.
Elle obtempéra.
Je me relevai et m’avançai lentement jusqu’au tiroir de la cuisine. Je me déplaçai sans précipitation. On ne s’écarte pas à grands pas de quelque chose qui songe à faire de vous son casse-croûte. Ça pourrait tout faire basculer. Ce qui avait été placé en elle, quoi que ce soit, était en train de grandir. Je pouvais le sentir, le voir, l’entendre dans sa voix.
J’étais en danger. Mais cela n’avait pas d’importance, car elle aussi.
Je garde habituellement un pistolet dans le tiroir de ma cuisine. À ce moment-là, j’avais un pistolet et une petite longueur de corde blanc et argenté. Je récupérai la corde et revins vers Susan.
— Susan, dis-je doucement. Donne-moi tes mains.
Elle ouvrit les yeux et regarda la corde, douce et fine.
— Ça ne me retiendra pas.
— Je l’ai fabriquée au cas où un ogre que j’avais énervé viendrait me rendre visite. Donne-moi tes mains.
Elle resta silencieuse quelques instants. Puis elle enleva sa veste d’un mouvement d’épaules et tendit les mains, poignets vers le haut.
Je lançai la corde vers elle et murmurai :
— Manacus.
J’avais enchanté la corde six mois auparavant, mais j’avais bien fait les choses. Un simple mot de pouvoir murmuré suffit à l’animer. Elle fendit l’air, ses fils d’argent scintillant à la lumière des bougies, et s’enroula autour des poignets de Susan en formant des boucles soignées.
Susan réagit instantanément : son corps se raidit totalement. Je la vis se redresser et lutter contre les cordes. Je l’observai, attendant une bonne demi-minute avant qu’elle commence à trembler et cesse de tenter de briser ses liens. Elle poussa un soupir mal assuré, la tête penchée en avant, ses cheveux dissimulant son visage. Je faisais un pas vers elle lorsqu’elle se releva, les jambes écartées en vue d’un effort soutenu, et fit une nouvelle tentative, les bras levés.
Je me passai la langue sur les lèvres et j’attendis. Je ne pensais pas qu’elle briserait la corde, mais j’avais sous-estimé des gens par le passé. Son visage et ses yeux, bien trop noirs, m’effrayaient. Elle lutta de nouveau contre la corde et le mouvement souleva son chemisier, dévoilant son ventre brun et plat, ainsi que les tourbillons et les barbelures de ses tatouages d’un rouge pur contre sa peau. Des hématomes sombres étaient visibles le long de ses côtes, et des zones de son épiderme étaient à vif. Elle n’était finalement pas sortie totalement indemne de notre plongeon hors de la voiture de Martin.
Au bout d’une minute d’efforts, elle poussa un profond soupir et se rassit, ses cheveux formant une masse indisciplinée qui recouvrait en partie son visage. Je sentais ses yeux sur moi plus que je les voyais. Ce n’étaient plus les yeux de Susan. Les tatouages rouge sang étaient affreusement visibles sur sa peau. Je reculai, toujours avec lenteur, calmement, et récupérai le kit de premiers soins dans la salle de bains.
Lorsque je ressortis, elle bondit vers moi à la vitesse de l’éclair et dans un silence total. Je m’y étais préparé et criai :
— Forzare !
La corde argentée s’illumina d’un éclat bleuté et fila vers le plafond. Les poignets de Susan s’élevèrent et elle se retrouva soulevée au-dessus du sol. Ses pieds se balancèrent dans le vide et elle se tordit sur elle-même, toujours sans un bruit, pour lutter contre ses liens. Elle ne se libéra pas et je la laissai ainsi suspendue jusqu’à ce que ses jambes aient cessé de s’agiter, ses orteils touchant à peine le sol.
Elle émit un bref sanglot et murmura :
— Je suis désolée, Harry. Je ne peux pas m’en empêcher.
— Tout va bien. Je m’occupe de toi. (Je me rapprochai pour examiner les blessures sur son tronc et fis la grimace.) Bon Dieu ! Tu as été bien amochée.
— Je déteste cette situation. Je suis navrée.
Entendre sa voix me faisait mal. Elle contenait plus qu’assez de douleur pour nous deux.
— Chut, dis-je. Laisse-moi prendre soin de toi.
Elle se tut alors, même si je percevais encore en elle des étincelles de cette faim sauvage. J’allai chercher une cuvette remplie d’eau et un gant de toilette puis j’entrepris de nettoyer les blessures du mieux que je le pouvais. Elle tressaillit plusieurs fois. À un moment, elle poussa un gémissement de douleur. Les bleus remontaient jusqu’en haut de son dos et elle avait une autre blessure sur le cou. Je posai une main sur sa tête et poussai doucement. Elle pencha la tête en avant pendant que je nettoyais la plaie.
C’est à ce moment-là que la nature de la tension changea. Je sentis l’odeur de ses cheveux, de sa peau, mélange de fumée de bougie et de cannelle. Je fus soudain terriblement conscient de la courbe de son dos, de ses hanches. Elle se pencha un peu en arrière vers moi, si bien que son corps entra en contact avec le mien. Sa chaleur était telle qu’elle semblait pouvoir me brûler. Sa respiration changea, se fit plus rapide, plus lourde. Susan tourna la tête, suffisamment pour me regarder par-dessus son épaule. Ses yeux étaient brûlants et sa langue vint caresser ses lèvres.
— Besoin de toi, chuchota-t-elle.
Je déglutis.
— Susan. Je pense que peut-être…
— Ne pense pas, dit-elle. (Ses reins vinrent frotter contre mon pantalon de jogging et je me retrouvai soudainement dur au point que c’en était douloureux.) Ne pense pas. Touche-moi.
Quelque part, je savais que ce n’était pas l’idée du siècle. Mais je posai les doigts d’une main sur la courbe de sa taille, les enroulant lentement autour de sa chair en feu. Une douceur lisse caressa ma main. Il y avait du plaisir dans cet acte simple, un plaisir primitif et possessif à la toucher. Je fis courir ma paume et mes doigts écartés le long de son flanc, de son ventre, en cercles longs et légers. Elle se cambra sous la caresse, les yeux fermés, et murmura « oui » encore et encore. « Oui ».
Je laissai tomber le gant de toilette que j’avais dans l’autre main et levai le bras pour toucher sa chevelure. Encore plus de douceur, une texture riche et dense, des cheveux sombres glissant entre mes doigts. Je perçus une seconde de tension grondant en elle puis elle tourna vivement la tête, les dents découvertes et visant ma main. J’aurais dû l’écarter. Au lieu de quoi je renforçai ma prise sur ses cheveux et les tirai en arrière, la forçant à redresser le menton et l’empêchant de m’atteindre.
Je m’attendais à de la colère de sa part, au lieu de quoi son corps redevint flexible et se mit à bouger contre moi avec un abandon plus grand encore. Un sourire languissant apparut sur ses lèvres et se transforma en un halètement de surprise lorsque je fis glisser mon autre main sous son chemisier de coton en passant doucement le bout de mes doigts sur ses seins. Elle soupira et ce son fit disparaître toutes mes inquiétudes, mes peurs, mes colères et mes peines récentes… Tout cela s’envola, consumé par le feu subit d’un besoin sauvage. La sentir de nouveau sous ma main, avoir la tête remplie de son parfum : j’en avais rêvé pendant bien trop de nuits froides et solitaires.
Ce n’était pas la chose intelligente à faire. C’était la seule chose à faire.
Je fis glisser mes deux mains sur son corps et taquinai ses seins. J’adorais la façon dont leurs mamelons durcissaient pour former des pointes arrondies sous mes doigts. Elle tenta de nouveau de se retourner pour m’agresser, mais je tirai brusquement son dos contre moi et pressai ma bouche sur le côté de sa gorge, l’empêchant ainsi de tourner la tête. Cela ne fit que l’exciter plus encore.
— Besoin, souffla-t-elle, haletante. De toi. N’arrête pas.
Je n’étais pas sûr d’en être capable. La saveur de sa peau sur mes lèvres me rendait fou. Impatient, je relevai son chemisier au-dessus de ses seins, jusqu’en haut de son buste, et passai un long et délicieux moment à suivre de la langue et des lèvres la ligne de son épine dorsale, goûtant à sa peau dont je testais la texture de mes dents. Une part de moi luttait pour me rappeler de me montrer doux. Une autre part s’en moquait éperdument. Ressens. Goûte. Profite.
Mes dents laissèrent quelques marques ici et là sur sa peau, et je me souviens d’avoir pensé qu’elles donnaient un résultat intéressant à côté des formes écarlates enroulées qui dessinaient une spirale autour de son corps. Le cuir noir de son pantalon bloqua ma bouche, horreur soudaine sous mes lèvres, et je me redressai avec un grondement pour l’écarter de mon passage.
Bon à savoir : les pantalons de cuir moulants ne sont pas faciles à enlever. Un désir charnel incontrôlable n’est certainement pas le meilleur état d’esprit pour les retirer. Mais je ne me laissai pas arrêter par ce genre de détail. Elle hoqueta lorsque j’entrepris de lui enlever le sien et commença à se tortiller et à se déhancher pour essayer de m’aider. Qu’elle se frotte contre moi sous l’effet de son désir sinueux et délicieux me rendit pratiquement fou. Ses halètements contenaient à présent une intention très claire, un son qui disait son envie intense et m’encourageait à continuer.
Je baissai le pantalon sous ses hanches. Elle ne portait rien en dessous. Je frissonnai et m’arrêtai le temps de profiter d’un autre moment à la savourer de mes mains et de mes lèvres, plaçant des baisers délicats sur ses éraflures, mordillant la peau intacte pour déclencher d’autres mouvements désespérés et des gémissements plus sonores. Son odeur me rendait dingue.
— Maintenant, murmura-t-elle. (Sa voix avait quelque chose de frénétique.) Maintenant.
Mais je ne me hâtai pas. Je ne sais pas combien de temps je restai là à l’embrasser et à la toucher tandis que sa voix prenait un ton de plus en plus aigu et de plus en plus désespéré. Je savais simplement que quelque chose que j’avais voulu, dont j’avais eu besoin, que j’avais désiré, m’était revenu. À cet instant rien sur Terre, dans les cieux ou en enfer ne comptait plus pour moi.
Elle me regarda par-dessus son épaule, ses yeux noirs rendus brillants par la faim. Elle tenta de nouveau de me mordre la main, désormais au-delà de la parole. Je dus reprendre le contrôle de sa tête, en serrant ses boucles entre mes doigts, tandis que ma main libre écartait du passage les vêtements inopportuns. Elle poussa des miaulements de désir pur jusqu’à ce que j’attire de nouveau ses reins contre moi. Je trouvai instinctivement mon chemin et, dans un élan à la fois doux et fougueux, je me laissai glisser en elle.
Ses yeux s’ouvrirent en grand, flous, et elle poussa un cri tout en se pressant contre moi, accompagnant mes mouvements des siens. Je songeai brièvement à ralentir. Mais n’en fis rien. Nous ne le voulions ni l’un ni l’autre. Je la pris ainsi, ma bouche sur son oreille, sa gorge, une main dans ses cheveux, les siennes tendues au-dessus de sa tête, son corps pressé en arrière pour se caler contre le mien.
Dieu, qu’elle était belle !
Elle cria et se mit à trembler, et j’eus toutes les peines du monde à ne pas exploser. Je repoussai l’inévitable quelques instants de plus. Susan s’affaissa après un moment jusqu’à ce que mes mains, ma bouche et les brusques poussées de mon corps transforment de nouveau ses gémissements discrets en feulements de désir. Elle cria encore, bougeant son corps en mouvements vifs, fluides, désespérés, et rien n’aurait pu m’empêcher d’être emporté par-dessus bord avec elle.
Nos cris se mêlèrent comme nous nous étreignions. La pression des muscles, des corps et des désirs me submergea.
Un plaisir incandescent nous consuma tous les deux et réduisit mes pensées en cendres.
Le temps passa au-dessus de nous sans nous toucher.
Lorsque je repris mes esprits, je découvris que j’étais allongé sur le sol. Susan gisait sous moi, sur le ventre, ses bras, toujours ligotés, tendus au-dessus de sa tête. Il ne s’était pas écoulé beaucoup de temps. Nous avions encore le souffle court. Je frissonnai et sentis que j’étais toujours en elle. Je ne me souvenais pas d’avoir annulé le sort qui maintenait les liens au plafond mais j’avais dû le faire. Je bougeai la tête pour embrasser son épaule, sa joue, tout doucement.
Ses paupières clignèrent lentement et s’ouvrirent sur des yeux de nouveau humains, même si les pupilles étaient dilatées au point de dissimuler presque entièrement le brun des iris. Son regard restait vague. Elle sourit et fit un petit bruit, quelque chose entre le gémissement et le ronronnement d’un chat. Je la regardai un long moment et finis par remarquer que les dessins sur son visage étaient redevenus noirs et avaient commencé à s’estomper. Ils disparurent complètement, sous mes yeux, dans les instants qui suivirent.
— Je t’aime, murmura-t-elle.
— Je t’aime.
— J’en avais envie.
— Moi aussi, dis-je.
— C’était dangereux. Harry, tu aurais pu être blessé. J’aurais pu…
Je me penchai pour embrasser le coin de ses lèvres et la faire taire.
— Tu ne m’as rien fait. Tout va bien.
Elle frissonna mais hocha la tête.
— Tellement fatiguée.
Rien ne m’aurait fait plus envie que de m’endormir sur place, mais je me forçai à me relever. Susan émit un petit cri de plaisir et de protestation mêlés. Je la soulevai et la posai sur le canapé. Je touchai la corde en lui ordonnant de la libérer et le lien magique s’écarta de la peau de Susan pour venir s’enrouler proprement dans ma main. Je tirai la couverture qui se trouvait sur le dossier du canapé et en couvris Susan.
— Dors, dis-je. Repose-toi.
— Tu devrais…
— J’y vais. Promis. Mais… je ne crois pas que ce serait une bonne idée de dormir près de toi.
Susan hocha la tête d’un air las.
— Tu as raison. Excuse-moi.
— Tout va bien, dis-je.
— Je devrais appeler Martin.
— Le téléphone ne passera pas, dis-je. Pas avant que mes défenses s’abaissent.
Je ne pense pas qu’il y ait eu beaucoup de déception dans le ton de sa voix tandis qu’elle se blottissait un peu plus sur le canapé.
— Oh, dit-elle. On va devoir attendre jusque-là, alors.
— Ouais, dis-je. (Je lui caressai les cheveux.) Susan…
Elle toucha ma main de ses doigts et ferma les yeux.
— Ça va. Je t’avais dit que je ne serais jamais capable de séparer les différentes envies avec toi. Ça… Ça m’a libérée. Ç’a dissipé une partie de la pression. J’en avais envie. J’en avais besoin.
— Je t’ai fait mal ?
Elle émit un ronronnement sans ouvrir les yeux.
— Peut-être un peu. Ça ne m’a pas gênée.
Je frissonnai et demandai :
— Tu vas bien ?
Elle hocha lentement la tête.
— Aussi bien que possible. Va te reposer, Harry.
— D’accord, dis-je.
Je lui caressai de nouveau les cheveux et me glissai dans ma chambre à coucher. Je ne fermai pas la porte. Je posai mes oreillers au pied du lit, afin de voir le canapé. Je contemplai son visage éclairé par la pâle lueur des bougies, jusqu’à ce que mes yeux se ferment.
Elle était tellement merveilleuse.
J’aurais aimé qu’elle soit avec moi.