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Charlotte regarda le Learjet s'éloigner du terminal en direction de la piste. John Baldwin devait certainement se dire qu'elle était à bord de l'appareil, sur le point de quitter Nashville.

La présomption de Baldwin, la manière dont il l'avait rejetée sans tenir compte de ses sentiments, tout cela était ahurissant. Pour qui se prenait-il ? De quel droit lui dictait-il sa conduite ? Il avait décidé qu'elle devait quitter Nashville. Qu'elle n'était plus d'aucune utilité dans l'enquête sur Blanche-Neige. Il l'avait repoussée sans plus d'égards que pour une prostituée. Eh bien, elle n'allait pas se laisser traiter ainsi. Ni par lui, ni par personne d'autre.

Il l'avait fait escorter à l'aéroport par un agent local. Cinq minutes après le départ de l'ami de Charlotte, un jeune homme sérieux aux oreilles en feuilles de chou et au sourire aimable avait frappé à sa porte. Après s'être présenté comme membre du bureau de Nashville, il avait pris ses valises et l'avait pratiquement jetée à la porte de sa chambre d'hôtel.

Elle n'allait pas supporter ce genre de traitement. Pour qui se prenaient-ils, tous ces gens ? Ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire.

Elle quitta l'aéroport en taxi, revint au centre-ville et prit une chambre dans le même hôtel. Puis elle passa un coup de fil. Elle se sentait seule. Au lieu de se morfondre à l'hôtel, elle décida de passer la soirée à la maison. Passer la nuit dans sa chambre d'enfant, dîner avec son père, se payer un frisson dans les bras de son amant, tout cela la remettrait sur pied. Tôt, demain matin, elle serait de retour à l'hôtel, histoire de préserver les apparences.

Ils n'en avaient pas fini avec elle. Elle aurait sa vengeance.