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Chansons populaires
Les paroles de 137 chansons
A la Varenne
Paroles: Marc Hély. Musique: J.Jekyll 1930
autres interprètes: Perchicot (1930), Georges Brassens (1980)
Les bourgeois rupins
Ceux qu'ont les moyens
S'en vont l'été s'faire plumer à Deauville
Quand on n'a pas l'sou
On va n'importe où
Où ça coûte pas des prix fous
Car à mon avis,
C'est pas pour bibi
Les endroits où l'on fait des chichis
Moi, j'ai mon golf et mon bateau,
Ma plage et mon casino
A la Varenne
Moi, je n'vais pas avec les gros
A Dinard à Saint-Malo
Faire des fredaines
Moi, dans un bar à gigolos,
Payer vingt balles un sirop,
Ça m'frait d'la peine
Moi, j'préfère un p'tit caboulot
Où qu'on boit du picolo
Au bord de l'eau
On n'a pas d'négros
Comme à Monaco
Qui font du jazz à mille francs la séance
Au son d'un phono
Ou d'un vieux piano
C'est quat' sous pour un tango
Et comme on peut pas
Se payer tout ça
Y a des boîtes à deux ronds la java
Moi, j'ai mon golf et mon bateau,
Ma plage et mon casino
A la Varenne
Moi, j'y connais des dactylos
Qui sont plus chouettes en maillot
Qu'bien des mondaines
Moi, dans un bar à gigolos,
Payer vingt balles un sirop,
Ça m'frait d'la peine
Moi, j'préfère un p'tit caboulot
Où qu'on boit du picolo
Au bord de l'eau
Au chant de l'alouette
Si je vais à l'arbre c'est pour y cueillir
Je n'ai pas cueilli j'ai cherché des nids
{
Au chant de l'alouette je veille et je dors
J'écoute l'alouette et puis je m'endors
Je n'ai pas cueilli, j'ai cherché des nids
J'ai trouvé la caille couchée sur son nid
{au Refrain}
J'ai trouvé la caille couchée sur son nid
J'lui marchai sur l'aile et la lui rompis
{au Refrain}
J'lui marchai sur l'aile et la lui rompis
Elle m'a dit: "Vilaine, va-t'en d'ici!"
{au Refrain}
Elle m'a dit: "Vilaine, va-t'en d'ici!"
Je n'suis pas vilaine, caille jolie
{au Refrain}
Je n'suis pas vilaine, caille jolie
Tu n'auras de peine pour tes petits
{au Refrain}
Tu n'auras de peine pour tes petits
Je vous f'rai manger dedans votre nid
{au Refrain}
Je vous f'rai manger dedans votre nid
– Si tu le fais, Belle, nous serons amies
{au Refrain}
Auprès de ma blonde (Version 1)
1704
autres interprètes: Bordas, Aristide Bruant, Armand Mestral
Au jardin de mon père
Les lauriers sont fleuris
Au jardin de mon père
Les lauriers sont fleuris
Tous les oiseaux du monde
Vont y faire leurs nids
{
Auprès de ma blonde
Qu'il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde
Qu'il fait bon dormir!
La caille, la tourterelle
Et la jolie perdrix.
La caille, la tourterelle
Et la jolie perdrix
Et la blanche colombe
Qui chante jour et nuit
{au Refrain}
Elle chante pour les filles
Qui n'ont pas de mari
Elle chante pour les filles
Qui n'ont pas de mari
C'est pas pour moi qu'elle chante
Car j'en ai t-un joli
{au Refrain}
Il est dans la Hollande
Les Hollandais l'ont pris.
Il est dans la Hollande
Les Hollandais l'ont pris.
"Que donneriez-vous, belle
Pour voir votre mari?"
{au Refrain}
Je donnerais Versailles
Paris et Saint-Denis
Je donnerais Versailles
Paris et Saint-Denis
Le royaume de mon père
Celui de ma mère aussi
{au Refrain}
Auprès de ma blonde (Version 2)
1704
autres interprètes: Aristide Bruant (1887), André Baugé (1932), Stello, Réda Caire, Fernandel, Bordas (1956), Colette Renard, André Claveau, Les Satellites (1962), Luc Barney, Aimé Doniat, Jean-Claude Pascal (1968), Les Quatre Barbus, Tino Rossi, Armand Mestral
note: Dorothée (1981), Tri Yann.
Dans les jardins de mon père,
Les lilas sont fleuris;
Dans les jardins de mon père,
Les lilas sont fleuris;
Tous les oiseaux du monde
Viennent y faire leurs nids…
{
Auprès de ma blonde,
Qu'il fait bon, fait bon, fait bon.
Auprès de ma blonde,
Qu'il fait bon dormir!
Tous les oiseaux du monde
Viennent y faire leurs nids;
Tous les oiseaux du monde
Viennent y faire leurs nids;
La caille, la tourterelle
Et la jolie perdrix.
{au Refrain}
La caille, la tourterelle
Et la jolie perdrix
La caille, la tourterelle
Et la jolie perdrix
Et ma jolie colombe,
Qui chante jour et nuit…
{au Refrain}
Et ma jolie colombe,
Qui chante jour et nuit
Et ma jolie colombe,
Qui chante jour et nuit
Elle chante pour les filles
Qui n'ont pas de mari.
{au Refrain}
Elle chante pour les filles
Qui n'ont pas de mari.
Elle chante pour les filles
Qui n'ont pas de mari.
Pour moi ne chante guère,
Car j'en ai un joli…
{au Refrain}
Pour moi ne chante guère,
Car j'en ai un joli,
Pour moi ne chante guère,
Car j'en ai un joli,
"Dites-moi donc la belle,
Où donc est votre mari? "
{au Refrain}
"Dites-moi donc la belle,
Où donc est votre mari? "
"Dites-moi donc la belle,
Où donc est votre mari? "
Il est dans la Hollande,
Les Hollandais l'ont pris.
{au Refrain}
Il est dans la Hollande,
Les Hollandais l'ont pris,
Il est dans la Hollande,
Les Hollandais l'ont pris.
Que donneriez-vous, belle,
Pour avoir votre ami?… "
{au Refrain}
Que donneriez-vous, belle,
Pour avoir votre ami?
Que donneriez-vous, belle,
Pour avoir votre ami?
Je donnerais Versailles,
Paris et Saint-Denis.
{au Refrain}
Je donnerais Versailles,
Paris et Saint-Denis,
Je donnerais Versailles,
Paris et Saint-Denis,
Les tours de Notre-Dame
Et le clocher de mon pays.
{au Refrain}
Les tours de Notre-Dame
Et le clocher de mon pays,
Les tours de Notre-Dame
Et le clocher de mon pays,
Et ma jolie colombe,
Pour avoir mon mari.
{au Refrain}
Aux marches du palais
Paroles et Musique: Chansons populaires
autres interprètes: Yves Montand, Cora Vaucaire, Marie Laforêt, Guy Béart
note: entre 1732 et 1910 + de 40 versions ont été identifiées!
Aux marches du palais
Aux marches du palais
Y a une tant belle fille lonla,
Y a une tant belle fille.
Elle a tant d'amoureux
Qu'elle ne sait lequel prendre.
C'est un p'tit cordonnier
Qu'a eu sa préférence.
C'est en la lui chaussant
Qu'il lui fit sa demande.
La belle si tu voulais
Nous dormirions ensemble.
Dans un grand lit carré
Orné de toile blanche.
Aux quatre coins du lit
Un bouquet de pervenches.
Dans le mitan du lit
La rivière est profonde.
Tous les chevaux du roi
Pourraient y boire ensemble.
Et nous y dormirions
Jusqu'à la fin du monde.
Bali balo
autres interprètes: Cauet (2000)
Bali Balo Dans son berceau
Bandait déja comme un taureau
Et une putain lui dit "sa mere tu bandes déja plus que ton pere"
ah ah Bali Balo… est un salaud
Bali Balo dans le désert
se trinballait les couilles a l'air
Mais arrivait un nuage de grenouille
Qui lui bouffa la peau des couilles
ah ah Bali Balo…
Bali Balo est un salaud
Bali Balo sur sa moto
fesait du 100 et du zéro
Mais c dans se putain de virage
Qui s'les ai pris dans l'embraillage
ah ah Bali Balo…
Bali Balo est un salaud
Bali Balo chez les Bonnes soeur
Se tapa la mere supérieur
La vieille Lui dit: "jamais l'seigneur
Ne m'a donné autant d'bonheur "
ah ah Bali Balo…
Bali Balo est un salaud
Bali Balo dans son avion
Avec sa femme et son cochon
Dès que sa femme eut tournée la tete
Il encula la pauvre bete
ah ah Bali Balo…
Bali Balo est un salaud
Bali Balo au cinéma
Péta si fort qu'il s'envola
Il attérit dans les coulisses
Et encula l'pompier d'service
ah ah Bali Balo…
Bali Balo est un salaud
Bali Balo dans son cercueil
Bandait encore comme un chevreuil
Avec sa bite en arc-de cercle
Il arriva a soulevé l'couvercle
ah ah Bali Balo…
Bali Balo est un salaud
Bergeronnette
Paroles: Charles Dovalle. Musique: Vital Mercier / Claude Augé
note: ce poème a fait l'objet de deux chansons sur deux musiques différentes
Pauvre petit oiseau des champs,
Inconstante bergeronnette.
Qui voltiges, vive et coquette,
Et qui siffles tes jolis chants;
Bergeronnette si gentille,
Qui tournes autour du troupeau.
Par les prés sautille, sautille,
Et mire-toi dans le ruisseau!
Vas, dans tes gracieux caprices,
Becqueter la pointe des fleurs,
Ou poursuivre, au pied des génisses,
Les mouches aux vives couleurs.
Reprends tes jeux, bergeronnette,
Bergeronnette au vol léger;
Nargue l'épervier qui te guette!
Je suis là pour te protéger;
Si haut qu'il soit, je puis l'abattre…
Petit oiseau, chante!… et demain,
Quand je marcherai, viens t'ébattre,
Près de moi, le long du chemin.
C'est ton doux chant qui me console,
Je n'ai point d'autre amis que toi!
Bergeronnette, vole, vole,
Bergeronnette, devant moi!…
Bourrée auvergnate
La bourrée en Auvergne
La bourrée y va bien
Ecoutons la cabrette
Du pays Limousin
Lentement on se place
Dansons-la deux à deux
Dansons-la quatre à quatre
Et toujours de son mieux
{
Pour bien la chanter
Vive la Limousine
Pour bien la danser
Vivent les Auvergnats
La bourrée auvergnate
Est la fleur du pays
On la danse par quatre
On la danse par six
A Brioude on est douze
Et quarante à Saint-Flour
Les époux, les épouses
Y reviennent toujours.
C'est dans la pipe
Musique: Georges Krier
1. C 'est dans la pipe qu'on met l'tabac
Oula, oula
C'est dans la pipe qu'on met l'tabac
Oula, oula la
Paré à virer
Les gars, faut déhaler
On s'reposera quand on arrivera
Dans le port de Tacoma
2. C 'est sur la mer qu'il y a des mats
3. C 'est dans la gueule qu'on met l'tafia
4. C 'est dans la cale qu'il y a des rats
5. Mais les filles ça s'met dans les bras
C'est le mois de Marie
{
C'est le mois de Marie
C'est le mois le plus beau
À la Vierge chérie
Disons un chant nouveau
1. Ornons le sanctuaire
De nos plus belles fleurs
Offrons à notre Mère
Et nos chants et nos coeurs
{au Refrain}
2. Fais que dans la patrie
Nous chantions à jamais
O Divine Marie
Ton nom et tes bienfaits.
{au Refrain}
Cantique des étoiles
Musique: Helm
note: chant scout adapté d'un chant populaire allemand
As-tu compté les étoiles
Et les astres radieux
Déployant aux nuits sans voiles
Leur cortège dans les cieux?
Dieu qui leur donna
La vie et l'éclat,
Dieu qui leur fixa
La course et le pas
Sait aussi quel est leur nombre et ne les oublie pas {x2}
As-tu compté les abeilles
Butinant parmi les fleurs,
Papillons, mouches vermeilles,
Sans soucis et travailleurs?
Dieu qui les vêtit
Couleurs paradis,
Dieu qui leur fournit
Vivre et logis
Sait aussi quel est leur nombre et ne les oublie pas {x2}
As-tu compté les fleurettes
Souriant au gai printemps,
Boutons d'or et pâquerettes,
Fleurs de bois et fleurs des champs?
Celui qui leur fit
Ces riches habits,
Celui qui leur mit
Ces frais coloris
Sait aussi quel est leur nombre et ne les oublie pas {x2}
As-tu compté les nuées
Passant dans les champs du ciel
Et les gouttes de rosée
Aux reflets de l'arc-en-ciel?
Dieu qui fit le temps
Sombre ou éclatant,
Le ruisseau chantant
Et les flots grondant
Sait aussi quel est leur nombre et ne les oublie pas {x2}
Sais-tu combien, sur la terre
Vivent d'enfants comme toi,
Dans le luxe ou la misère,
Fils de pauvres, fils de rois?
Dieu les connaît tous
Dieu les aime tous
Et Dieu les veut tous
Tu es aussi dans le nombre de ceux qu'Il n'oublie pas {x2}
Chanson de la mariée (2)
Paroles: Folklore français. Musique: Arrangements Ch. Chevallier 1968
Nous sommes venus vous voir
Du fond de nos villages
Pour vous souhaiter ce soir
Un heureux mariage
A monsieur votre époux
Aussi bien comme à vous {x2}
Vous n'irez plus au bal
Madame la mariée
Danser sous le fanal
Dans les jeux d'assemblée
Vous garderez la maison
A bercer le poupon {x2}
Avez-vous écouté
Ce que vous dit le prêtre?
A dit la vérité
Et comme il vous faut être
Fidèle à votre époux
Et l'aimer comme vous {x2}
Quand on dit son époux
On dit souvent son maître.
Ils ne sont pas si doux
Comme ils ont promis d'être
Il faut leur conseiller
De mieux se rappeler {x2}
Recevez ce bouquet
Que nous venons vous tendre
Il est fait de genêts
Pour vous faire comprendre
Que tous les vains honneurs
Passent comme les fleurs {x2}
Chante et danse la bohème
Paroles: Paul Doncoeur. Musique: traditionnelle
autres interprètes: Guy Béart (1969)
{
Chante et la Bohème, faria, faria, ho!
Vole et campe où Dieu la mène, faria, faria, ho!
Sans souci, au grand soleil, coule des jours sans pareils.
Faria, faria, faria, faria, faria,faria, ho! {x2}
Dans sa bourse rien ne pèse,
Mais son coeur bat tout à l'aise,
Point de compte et point d'impôt,
Rien ne trouble son repos
{au Refrain}
Quand la faim se fait tenace,
Dans les bois se met en chasse,
Tendre biche ou prompt chamois
Lui feront un plat de roi
{au Refrain}
Sur la mousse ou dans la paille
Trouve un lit fait à sa taille
Coeur léger, bohème dort
Que n'éveille aucun remords
{au Refrain}
Et si mince est son bagage
Que sans peine déménage
Dans le ciel quand Dieu voudra
En chantant s'envolera
{au Refrain}
Guy Béart ne chante que les deux premiers couplets puis un troisième et dernier:
A l'écart des routes larges
Va par les sentiers en marge
Les maquis et les buissons
S'ouvrent devant ta chanson
Choeur des magnanarelles
Paroles: Michel Carré. Musique: Charles Gounod 1864
note: de l'opéra Mireille
Chantez, chantez, magnanarelles
Car la cueillette aime les chants
Comme les vertes sauterelles
Au soleil dans l'herbe des champs
Chantez, chantez, magnanarelles
Car la cueillette aime les chants.
Fillettes rieuses et laborieuses
Un rayon d'été nous met en gaité
Nous sommes pareilles
Au blondes abeilles
Dont l'essaim léger
Sur les fleurs vermeilles
Aiment à voltiger.
Fillettes rieuses et laborieuses
Un rayon d'été nous met en gaité
Et la chanson folle
Soudain nous console
Pour nous point d'ennui
L'heure qui s'envole
L'emporte avec lui.
Conseil de guerre
autres interprètes: Pierre Bensusan
Le conseil de guerre, hélas, m'a condamné
à passer par les armes pour y être fusillé.
Quand je fus sur la place, tout l'monde m'y regardait,
mes anciens camarades avaient leur fusil prêt.
C'est vous autres, mes chers frères, qu'allez me faire mourir.
Ma mort, je vous l'pardonne, mais ne m'y faites pas trop languir.
Mon corps, criblé de balles, va tomber devant vous.
Portez, chers camarades, cette lettre à mes amours.
– En grande diligence je t'écris ce billet.
Dans-la ville de Nantes tu ne m'y reverras jamais.
Ne garde pas l'assurance,demande mon diamant.
Sur moi plus d'espérance, fais choix d'un autre amant. {2x}
Coupo Santo
Paroles: Frédéric Mistral, Argt: François Betti
1. Prouvençau, veici la coupe
Que nous vendi Catalan
Adereng beguen en troupo
Lou vin pur de noste plant
{
Coupo santo e versanto
Vuejo a plen bord
Vuejo a bord lis estram bord
Et l'en avans di fort!
2. D'un vièl pople fièr e libre
Sian bessai la finicioun:
E, se tombon il Felibre,
Toumbâra nosto nacioun
3.D'une raço que regreio
Sian bessai li proumié gréu
Sian bessai de la patrio
Li cepoun emai li prièu
4. Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dou jouvènt
Dou passat la remembranço
E la fe dins l'an que vèn
5. Vuejo-nous la counaissènço
Dou Verai emai dou Bèu
E lis auti jouissènço
Que se trufon dou toum bèu
6. Vuejo-nous la Pouësio
Pèr canta tout ça que viéu
Car es elo l'ambrousio
Que tremudo l'ome en diéu
7. Pèr la glori dou terraire
Vautre enfin que sias counsènt
Catalan, di liuen, o fraire
Cumunien toutis ensèn
Dondaine la ridaine
note: Folklore Québécois.
{
Dondaine la ridaine, ma ta patte alimatou
Ma tante alou, malimatou
Ma ta patte alimatou, ma tante alou, laridé
1- Par un dimanche au soir m'en allant promener {x2}
J'ai rencontré la belle je lui ai demandé
2- J'ai rencontré…
Je lui ai demandé si elle était à marier
3- Mais elle me fit réponse:"pas avec un cordonnier"
4- Car avec son alène, il pourrait me piquer
5- sacr' mes oitils par terre, maudissant mon métier
6- À part de c'métier là, je serais marié
7- Avec la plus belle fille qu'avait dans le quartier
8- Elle a des sourcils d'or et des cheveux bouclés
9- Pis d'autr'choses aussi que j'peux pas vous nommer.
En faisant le tour de la montagne
autres interprètes: Eugène Daignault (1928), Jean Collard
note: "Chanson à répondre" du Folklore québécois
C'est en faisant le tour de la montagne
Que j'ai perdu mon chapeau de quinze francs.
C'est en faisant le tour de la montagne
Que j'ai perdu mon chapeau de quinze francs.
J'ai perdu, oh oui, j'ai perdu, oh oui,
J'ai perdu mon chapeau de quinze francs.
J'ai perdu, oh oui, j'ai perdu, oh oui,
J'ai perdu mon chapeau de quinze francs.
C'est pas l' chapeau que je regrette le plus
Mais c'est la tête, oh, qu'il y avait dedans.
C'est pas l' chapeau que je regrette le plus
Mais c'est la tête, oh, qu'il y avait dedans.
C'est la tête, oh oui, c'est la tête, oh oui,
C'est la tête qu'il y avait dedans.
C'est la tête, oh oui, c'est la tête, oh oui,
C'est la tête qu'il y avait dedans.
En passant par la Lorraine
16e.
En passant par la Lorraine, avec mes sabots
Rencontrait trois capitaines
Avec mes sabots dondaine Oh oh oh
Avec mes sabots.
Rencontrait trois capitaines, avec mes sabots
Ils m'ont appelé vilaine,
Avec mes sabots mondaine Oh oh oh
Avec mes sabots.
Je ne suis pas si vilaine…
Puisque le fils du roi m'aime…
Il m'a donné pour étrennes…
Un bouquet de marjolaine…
S'il fleurit, je serai reine…
S'il y meurt, je perds ma peine…
Evangéline
Paroles: André-Thaddée Bourque 1910
autres interprètes: Isabelle Pierre
Je l'avais cru ce rêve du jeune âge
Qui souriant, m'annonçait le bonheur
Et confiante en cet heureux présage
Mes jeunes ans s'écoulaient sans douleur.
Il est si doux, au printemps de la vie
D'aimer d'amour les amis de son cœur
De vivre heureux au sein de la patrie
Loin du danger, à l'abri du malheur {x2}
{
Évangéline, Évangéline
Tout chante ici, Ton noble nom
Dans le vallon, Sur la colline
L'écho répète et nous répond,
Évagéline, Évangéline
Qu'ils étaient beaux, ces jours de notre enfance
Cher Gabriel, au pays de Grand-Pré
Car là régnaient la paix et l'innocence
Le tendre amour et la franche gaieté.
Qu'ils étaient doux, le soir sous la charmille,
Les entretiens du village assemblé,
Comme on s'aimait, quelle aimable famille
On y formait sous ce ciel adoré {x2}
Hélas! depuis, sur la terre étrangère
J'erre toujours en proie à la douleur
Car le destin dans sa sombre colère
M'a tout ravi, mes amis, mon bonheur
Je ne vois plus l'ami de mon enfance
A qui j'avais juré mon tendre amour
Mais dans mon cœur je garde l'espérance
De le revoir dans un meilleur séjour. {x2}
Farandole provencale
Quand dans l'azur monte le clair soleil
Tout est joyeux sous le ciel de Provence
Quand dans l'azur monte le clair soleil
De la gaieté, c'est le réveil
Dans les vergers faisant des rondes folles
Les oiseaux chantent leurs refrains
Et pour guider la vive farandole
Vibrent d'accord fifres et tambourins
De la cigale, la note égale
Rythme gaiement la danse provençale
De la cigale, l'aigre chanson
Mets des bruits d'or dans l'or de la moisson.
Hymne à la joie (Hymne Européen)
Paroles: Schiller, Fr: J.Folliet. Musique: Ludwig Van Beethoven
Joie discrète, humble et fidèle
Qui murmure dans les eaux
Dans le froissement des ailes
Et les hymnes des oiseaux.
Joie qui vibre dans les feuilles
Dans les prés et les moissons
Nos âmes blanches t'accueillent
Par de naïves chansons.
Tous les hommes de la terre
Veulent se donner la main
Vivre et s'entraider en frères
Pour un plus beau lendemain,
Plus de haine, plus de frontière,
Plus de charniers sur nos chemins
Nous voulons d'une âme fière
Nous forger un grand destin
Que les peuples se rassemblent
Dans une éternelle foi
Que les hommes se rassemblent
Dans l'égalité des droits.
Nous pourrons tous vivre ensemble
La charité nous unira
Que pas un de nous ne tremble
La fraternité viendra.
Joie immense, joie profonde,
Ombre vivante de Dieu
Abats-toi sur notre monde
Comme un aigle vient des cieux.
Enserre dans ton étreinte
La tremblante humanité
Que s'évapore la crainte
Que naisse la liberté
Joie énorme, joie terrible
Du sacrifice total
Toi qui domptes l'impossible,
Et maîtrises le fatal;
Joie sauvage, âpre et farouche,
Cavalière de la mort,
Nous soufflons à pleine bouche
Dans l'ivoire de ton cor.
Joie qui monte et déborde,
Tu veux nos cœurs? les voilà.
Et nos âmes sont les cordes,
Où ton archet passera
Que ton rythme nous emporte
Aux splendeurs de l'Eternel
Comme un vol de feuilles mortes,
Que l'orage entraîne au ciel.
Isabeau s'y promène
Paroles et Musique: Chansons populaires
Isabeau s'y promène, le long de son jardin {x2}
Le long de son jardin, sur le bord de l'île
Le long de son jardin, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
Elle fit une rencontre de trente matelots {x2}
De trente matelots, sur le bord de l'île
De trente matelots, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
Le plus jeune des trente, il se mit à chanter {x2}
Il se mit à chanter, sur le bord de l'île
Il se mit à chanter, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
La chanson que tu chantes, je voudrais la savoir {x2}
Je voudrais la savoir, sur le bord de l'île
Je voudrais la savoir, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
Embarque dans ma barque, je te la chanterai {x2}
Je te la chanterai, sur le bord de l'île
Je te la chanterai, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
Quand elle fut dans la barque, elle se mit à pleurer {x2}
Elle se mit à pleurer, sur le bord de l'île
Elle se mit à pleurer, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
Qu'avez-vous donc la belle, qu'av-vous à tant pleurer {x2}
Qu'av-vous à tant pleurer, sur le bord de l'île
Qu'av-vous à tant pleurer, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
Je pleure mon anneau d'or, dans l'eau il est tombé {x2}
Dans l'eau il est tombé, sur le bord de l'île
Dans l'eau il est tombé, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
Ne pleurez point la belle, je vous le plongerai {x2}
Je vous le plongerai, sur le bord de l'île
Je vous le plongerai, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
De la première plonge, il n'a rien ramené {x2}
Il n,a rien ramené, sur le bord de l'île
Il n'a rien ramené, sur le boird de l'eau
Sur le bord du ruisseau
De la seconde plonge, l'anneau-z-a voltigé {x2}
L'anneau-z-a voltigé, sur le bord de l'île
L'anneau-z-a voltigé, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
De la troisième plonge, le galant s'est noyé {x2}
Le galant s'est noyé, sur le bord de l'île
Le galant s'est noyé, sur le bord de l'eau
Sur le bord du ruisseau
J'ai vu le loup, le renard, la belette
17e.
note: Air d'origine "Dies irae" grégorien (liturgie des messes de morts). Moyen Age
J'ai vu le loup, le renard, la belette
J'ai vu le loup, le renard cheuler (boire)
C'est moi-même qui les ai rebeuillés (épiés)
J'ai vu le loup, le renard, la belette
C'est moi-même qui les ai rebeuillés
J'ai vu le loup, le renard cheuler
J'ai ouï le loup, le renard, la belette
J'ai ouï le loup, le renard chanter
C'est moi-même qui les ai rechignés
J'ai ouï le loup, le renard, la belette
C'est moi-même qui les ai rechignés
J'ai ouï le loup, le renard chanter
J'ai vu le loup, le renard, la belette
J'ai vu le loup, le renard danser
C'est moi-même qui les ai revirés
J'ai vu le loup, le renard, la belette
C'est moi-même qui les ai revirés
J'ai vu le loup, le renard danser
J'aime l'oignon frit
J'aime l'oignon frit à l'huile
J'aime l'oignon quand il est bon.
J'aime l'oignon frit à l'huile
J'aime l'oignon quand il est bon.
J'aime l'oignon frit à l'huile
J'aime l'oignon quand il est bon.
J'aime l'oignon frit à l'huile
J'aime l'oignon quand il est bon.
Au pas camarades, au pas camarades,
Au pas, au pas, au pas!
Au pas camarades, au pas camarades,
Au pas, au pas, au pas!
Au pas camarades, au pas camarades,
Au pas, au pas, au pas!
Au pas camarades, au pas camarades,
Au pas, au pas, au pas!
On va leur percer le flanc
On va leur percer le flanc
Rantanplan tire lire
Rantanplan
On va leur percer le flanc
Que nous al'lons rire
J'avions reçu commandement (Le conscrit)
Paroles et Musique: folklore
autres interprètes: Yves Montand (1955), Marc Ogeret (1958), Serge Kerval (1970), Michèle Bernard (1979)
note: chanson traditionnelle – folklore
J'avions reçu commandement
De partir pour la guerre
Je ne me soucions point pourtant
D'abandonner notre mère
Pourtant l'a ben fallu
J'ai pris mon sac et je suis venu
Pourtant l'a ben fallu
J'ai pris mon sac et je suis venu
Y m'ont donné un grand fusil
Une sabre, une gibecière
Une grande capote, un grand t'habit
Pendant jusqu'au darrière
Et fallait se tenir drait
Aussi drait qu'un pic un piquet
Et fallait se tenir drait
Aussi drait qu'un pic un piquet
Y en avait sur leurs chevaux
Qui faisaient bien deux mètres
Avec deux ou trois plus de zoziau
Plantés dessus leur tête
Et des poils d'artillon
Tout alentour de leurs talons
Et des poils d'artillon
Tout alentour de leurs talons
Y m'ont placé en faction
Devant une citadelle
Ceux qui n'connaissions point mon nom
M'appelions "sentinelle! "
A chaque chat qui passait
Fallait crier "quou qu'chi, quou qu'chai"
A chaque chat qui passait
Fallait crier "quou qu'chi, quou qu'chai"
Y m'ont mené dans un grand champ
Qu'appelions champ de bataille
On s'étripait, on s'épiaulait
C'était pis que de la volaille
Ma foi, la peur m'a pris
J'ai pris mon sac et je suis parti.
(variante) J'ai pris mon sac et me voici!
Jardin d'amour
autres interprètes: Pierre Bensusan
Jardin d'amour, que tu es grand!
Ou je vais promener ma mie
dans un jardin couvert de fleurs,
ou je vais promener mon cœur.
Ma mie me fit un bouquet.
Je ne sais ce qu'il signifie,
si c'est d'amour ou de regret
ou bien pour me donner mon congé.
Tous les oiseaux qui sont dans le ciel
ne sont pas de la même mère,
ne sont pas tous pour un seul chasseur
et ma mie pour un seul serviteur.
Elle me fit un bouquet
et je ne sais ce qu'il signifie,
si c'est d'amour ou de regret
ou bien pour me donner mon congé.
Ma mie me fit un bouquet.
Je ne sais ce qu'il signifie,
si c'est d'amour ou de regret
ou bien pour me donner mon congé.
Je cherche fortune
{
Je cherche fortune tout le long du chat noir
Et au clair de la lune, à Montmartre le soir.
1 – Chez M'sieur l'boucher {x2}
Fais-moi crédit {x2}
J'n'ai plus d'argent {x2}
J'paierai samedi {x2}
Si tu ne veux pas {x2}
M'donner d'gigot {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Sur ton billot {x2}
2 – Chez Monsieur l'maire {x2}
…
Me marier {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans l'encrier {x2}
3 – Chez M'sieur l'curé {x2}
…
Me confesser {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans l'bénitier {x2}
4 – Chez l'boulanger {x2}
…
M'donner du pain {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans ton pétrin {x2}
5 – Chez l'cordonnier {x2}
…
M'donner de godasses {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans la mélasse {x2}
{variante:}
M'donner d'sabot {x2}
J'te fourre la tete {x2}
Sous ton marteau {x2}
6 – Chez l'patissier {x2}
…
M'donner de gâteaux {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans ton fourneau {x2}
7 – Chez l'pharmacien {x2}
…
M'donner d'aspro {x2}
J'te fourre la tête {x2}
Dans tes bocaux {x2}
Je retape les paniers
{
Je retape, tape, tape
Je retape les paniers percés.
L'autre jour est arrivé
Chez nous un étranger
On le mit à coucher
Avec la fille aînée.
On le mit à couché
Avec la fille aînée
Que faites- vous là haut
A défoncer le plancher.
Que faites-vous là haut
A défoncer le plancher
J'apprends à votre fille
A faire des paniers.
J'apprends à votre fille
A faire des paniers
Si bien qu'au bout d' trois mois
Panier est commencé.
Si bien qu'au bout d'trois mois
Panier est commencé
Si bien qu'au bout d'six mois
Panier est bien formé.
Si bien qu'au bout d'six mois
Panier est bien formé
Si bien qu'au bout d'neuf mois
Panier est défoncé.
Si bien qu'au bout d'neuf mois
Panier est défoncé
Si bien qu'au bout d'douze mois
Y a plus qu'à recommencer.
Jean Misère
Paroles: Eugène Pottier. Musique: V. Joannès Delorme 1871
autres interprètes: Mouloudji
note: chanson écrite après la Commune. Mouloudji ne chante pas les premier et dernier couplets.
[Décharné, de haillons vêtu
Fou de fièvre, au coin d'une impasse,
Jean Misère s'est abattu
Douleur, dit-il, n'es-tu pas lasse?]
{
Ah mais! Ah mais!
Ça ne finira donc jamais?
Ah mais! Ah mais!
Ça ne finira donc jamais?
Pas un astre et pas un ami!
La place est déserte et perdue.
S'il faisait sec, j'aurais dormi,
Il pleut de la neige fondue.
{au Refrain}
Est-ce la fin, mon vieux pavé?
Tu vois: ni gîte, ni pitance.
Ah, la poche au fiel a crevé.
Je voudrais vomir l'existence.
{au Refrain}
Je fus bon ouvrier tailleur,
Vieux, que suis-je? Une loque immonde.
C'est l'histoire du travailleur,
Depuis que notre monde est monde.
{au Refrain}
Maigre salaire et nul repos,
Il faut qu'on s'y fasse ou qu'on crève.
Bonnets carrés et chassepots
Ne se mettent jamais en grève.
{au Refrain}
Malheur! Ils nous font la leçon,
Ils prêchent l'ordre et la famille:
La guerre a tué mon garçon,
Le luxe a débauché ma fille!
{au Refrain}
De ces détrousseurs inhumains,
L'Eglise bénit les sacoches
Et leur bon Dieu nous tient les mains
Pendant qu'on fouille dans nos poches.
{au Refrain}
Un jour, le ciel s'est éclairé,
Le soleil a lui dans mon bouge.
J'ai pris l'arme d'un fédéré,
Et j'ai suivi le drapeau rouge.
{au Refrain}
Mais, par mille, on nous coucha bas:
C'était sinistre au clair de lune.
Quand on m'a retiré du tas,
J'ai crié "Vive la Commune!"
{au Refrain}
Adieu, martyrs de Satory!
Adieu, nos châteaux en Espagne!
Ah! Mourons… Ce monde est pourri.
On en sort comme on sort d'un bagne.
{au Refrain}
[A la morgue on coucha son corps.
Et tous les jours, dalles de pierre,
Vous étalez de nouveaux morts,
Les otages de la misère!
{au Refrain}]
Jeanneton prend sa faucille (Figarette)
18e.
autres interprètes: Aristide Bruant (1890), Maris Dubas (1932), Stello (1935), Marc Robine (1993)
Jeanneton prend sa faucille
Lalirette,lalirette
Jeanneton prend sa faucille
Pour aller couper les joncs
En chemin elle rencontre
Quatre jeunes et beaux garçons
Le premier un peu timide
L'embrassa sur le menton
Le deuxième, un peu moins sage
L'allongea sur le gazon
Le troisième encore moins sage
Lui releva son blanc jupon
Ce que fit le quatrième
N'est pas dit dans la chanson
Si vous le saviez, Madame
Vous iriez couper les joncs
La morale de cette histoire
C'est qu'sur 4, y a 3 couillons
La morale de cette morale
C'est qu'les hommes sont des cochons
La morale de cette morale
C'est qu'les femmes aiment les cochons
L'aviron (M'en revenant de la jolie Rochelle)
1. M 'en revenant de la jolie Rochelle
M'en revenant de la jolie Rochelle
J'ai rencontré trois jolies demoiselles
{
C'est l'aviron qui nous mène, mène, mène
C'est l'aviron qui nous mène en rond
2. J'ai rencontré trois jolies demoiselles
J'ai rencontré trois jolies demoiselles
J'ai pas choisi mais j'ai pris la plus belle
{au Refrain}
3. Je l'ai montée derrière-moi sur ma selle…
4. Je fis cent lieues sans parler avec elle…
5. Au bout d'cent lieues m'a demandé à boire…
6. Je l'ai menée auprès d'une fontaine…
7. Quand elle y fut elle ne voulu pas boire…
8. Je l'ai menée au logis de son père…
9. Quand elle y fut elle y but un plein verre…
10. A la santé de son père et d'sa mère…
11. A la santé de ses sœurs et d'ses frères
12. A la santé de celui qu'son cœur aime…
L'enfant de Strasbourg
note: chanson écrite après la guerre de 1870, dont il existe plusieurs versions: voir à " La Strasbourgeoise " sur le site.
1- La neige tombe aux portes d'une église
pâle et glacée, une enfant de Strasbourg
toute tremblante sur la pierre est assise
elle reste là malgré la fin du jour
un homme passe, à la fillette il donne
Elle reconnut l'uniforme allemand
Et refusant l'aumône qu'on lui donne
A l'officier elle répond fièrement
{
Gardez votre or, je garde mes souffrances
Allez, bandit, passez votre chemin.
Car je suis une enfant de la France
Aux Allemands je ne tends pas la main
Car je suis une enfant de la France
Aux Allemands je ne tends pas la main
2- Mon père est mort sur le champ de bataille
Je ne sais pas l'endroit de son cercueil
Ce que je sais, c'est que votre mitraille
Me fait porter des vêtements de deuil
Ma mère est là, sous cette cathédrale
Elle est là, sous ces murs écroulés
Elle est tombée un soir sous la dalle
Frappée en plein coeur par un de vos boulets
{au Refrain}
3- J'ai tout perdu, famille et patrie
Votre or peut-être est rougi de leur sang
J'ai tout perdu, si j'ai gardé la vie
C'est que j'attends l'heure du châtiment
Cette heure viendra, toute chaîne se brise
Mais s'il faut vous mendier mon pain
J'aime mieux mourir au seuil de cette église
Mourir un jour de misère et de faim!
L'épervier farouche
autres interprètes: Nathalie Cerda, Catherine Perrier
Planant dans l'azur sans nuage,
Quel est cet étrange oiseau noir?
Son oeil a des reflets sauvages,
Qu'a-t-il pu apercevoir?
Il décrit des cercles funestes,
Puis, doucement descend, descend,
Comme une malédiction céleste
Sur des oisillons innocents.
L'épervier farouche
Vole au-dessus de vos toits,
Son allure est louche
Et son regard est sournois;
Dans vos nids timides,
Mères, gardez vos petits!
Car le rapace avide
A beaucoup d'appétit.
Ainsi, une pauvre ouvrière
Vivait près de son cher trésor;
C'était sa petite Gisèle:
Une enfant pure, un vrai coeur d'or,
Qui travaillait comme cousette
En haut de la rue des Martyrs,
Et le sam'di à la Galette,
Elle dansait pour se divertir.
L'épervier farouche
Te guette, méfie-toi!
Son allure est louche
Et, déjà, tu es sa proie.
Il t'enlace et danse
La valse aux accents troublants;
Mais l' brigand manigance
Ta perte, pauvre enfant!
En effet, au bout d'une semaine
La petite était en maison,
Et dans cette ambiance malsaine
Avait perdu ses illusions.
Prenant un couteau sur la table,
Elle s'en transperça le coeur
En maudissant le misérable
Qui s'enfuit cynique et moqueur.
L'épervier farouche
Le souteneur sournois,
Au fond des rues louches
S'envole vers d'autres proies.
Dans vos nids timides,
Mères, gardez vos petits!
Car le rapace avide
A beaucoup d'appétit!
L'homme de Cro-Magnon
C'était au temps de la préhistoire
Voici deux ou trois cent mille ans
Vint au monde un être bizarre
Proche parent de l'orang-outan
Assis sur ses pattes de derrière
Vêtu d'un slip en peau de bison
Il allait conquérir la terre
C'était l'homme de Cro-Magnon
{
L'homme de Cro,
L'homme de Ma, l'homme de Gnon
L'homme de Cro-Magnon, pon pon
{x2}
L'homme de Cro, de Magnon
Ce n'est pas du bidon
L'homme de Cro-Magnon
Pon-pon
Armé de sa hache de pierre
De son couteau de pierre itou
Il chassait l'ours et la panthère
En serrant les fesses malgré tout
Devant l'diplodocus en rage
Il était tout d'même un peu petit
Et se disait dans son langage:
Vivement qu'on invente le fusil
{Au refrain}
Il était poète à ses heures
Disait à sa femme en émoi
Tu es belle comme un dinosaure
Tu ressembles à Garbo Gretta
Si tu veux voir des cartes postales,
Monte dans ma caverne tout là-haut
J'te ferai voir mes peintures murales
On dirai du vrai Picasso
{Au refrain}
Trois cent mille ans après sur terre
Comme nos ancêtres nous admirons
Les monts, les bois et les rivières
Mais s'il revenait quelle déception
De nous voir suer six jours sur sept
Il dirait sans faire de détail
Vraiment que nos descendants sont bêtes
D'avoir inventé le travail!
La bague du poilu
Musique: sur l'air de "Près de la Porte St-Denis " 1915
note: partition vendue au profit des blessés, chanson dédiée aux poilus du 323ème
Venez avec moi chez les poilus,
Dans la tranchée, sous les obus:
Vous voyez les hommes occupés,
Dans leur travail, très absorbé;
Avec une lime,
Avec son couteau,
Chacun d'eux s'escrime
Après un anneau,
Il taille en silence, l'air très sérieux,
Cisèle un bijoux précieux.
{
Non! le sinistre éclat d'obus
Méchant ne sera jamais plus.
Le poilu, de sa main habile,
En fait un anneau fragile,
Grave dessus un petit coeur,
Une croix ou même une fleur,
L'éclat meurtrier n'est plus reconnu,
C'est la bague du poilu!
Boche avait dit: "Répandre la mort,
Métal léger, voilà ton sort".
Poilu de parler ayant son tour,
Dit: "tu seras gage d'amour"
Et ta fiancée
Bientôt le reçoit,
L'épouse charmée
Le porte à son doigt,
Alors du soldat, le coeur affectueux,
Tressaille à présent tout joyeux.
{au Refrain}
Un jeune et gentil petit soldat
(J'lai su un jour, passant par là),
Avait fait sa bague simplement,
Puis à son doigt, très fièrement,
Amoureux fidèle,
Il portait l'anneau;
Songeant à sa belle,
Ah! qu'il était beau!
Mais le nom chéri qu'il murmurait le soir,
Ses amis ne pouvaient l'savoir.
Non! le sinistre éclat d'obus,
Depuis lors, méchant n'était plus,
Le poilu de sa main habile,
Avait fait l'anneau fragile;
Il n'avait pas gravé de fleur
Mais trois mots, dans l'intérieur;
Pourtant, ces trois mots, nul n'les avait lus,
Dans la bague du poilu!
Bien grand était l'amour, dans son coeur,
Qui lui donnait un air vainqueur,
Oh! mais aussi bien mystérieux,
Il le cachait à tous les yeux!
"Non sa fiancée
Ne lui écrit pas".
C'était la pensée
Des autres soldats,
Mais lui, cependant, satisfait de son sort,
L'aimait, l'aima jusqu'à la mort!
Lorsqu'un soir un éclat d'obus
Etendit raide le poilu!
Ses amis, ô douleur amère,
Durent l'enfouir dans la terre!
Et retirant l'anneau précieux,
Les trois mots frappèrent leurs yeux:
"Vive la France " voilà ce qu'ils ont lu,
Dans la bague du poilu!
La bourrée en Auvergne
{La bourrée en Auvergne
La bourrée y va bien} bis
Nous la dansons à quatre
Quatre jeunes et beaux pâtres
Nous la dansons à quatre
Autour d'un musicien
{Elle se danse en famille
Dans les cours des hameaux} bis
Les garçons et les filles
En ont les yeux qui brillent
Les garçons et les filles
Dansant sous les ormeaux
{Les jours de mariage
La bourrée est partout} bis
Au milieu du village
Tout le monde s'engage
Au milieu du village
Nous dansons comme des fous
La butte rouge
Paroles: Montéhus. Musique: Georges Krier 1923
autres interprètes: Yves Montand, Renaud (1981), Zebda, Jean Populus (1998)
Sur c'te butte là, y avait pas d'gigolette,
Pas de marlous, ni de beaux muscalins.
Ah, c'était loin du moulin d'la Galette,
Et de Paname, qu'est le roi des pat'lins.
C'qu'elle en a bu, du beau sang, cette terre,
Sang d'ouvrier et sang de paysan,
Car les bandits, qui sont cause des guerres,
N'en meurent jamais, on n'tue qu'les innocents.
La Butte Rouge, c'est son nom, l'baptème s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Qui boira d'ce vin là, boira l'sang des copains
Sur c'te butte là, on n'y f'sait pas la noce,
Comme à Montmartre, où l'champagne coule à flôts.
Mais les pauv' gars qu'avaient laissé des gosses,
I f'saient entendre de pénibles sanglots.
C'qu'elle en a bu, des larmes, cette terre,
Larmes d'ouvrier et larmes de paysan,
Car les bandits, qui sont cause des guerres,
Ne pleurent jamais, car ce sont des tyrans.
La Butte Rouge, c'est son nom, l'baptème s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Qui boit de ce vin là, boira les larmes des copains
Sur c'te butte là, on y r'fait des vendanges,
On y entend des cris et des chansons.
Filles et gars, doucement, y échangent,
Des mots d'amour, qui donnent le frisson.
Peuvent-ils songer dans leurs folles étreintes,
Qu'à cet endroit où s'échangent leurs baisers,
J'ai entendu, la nuit, monter des plaintes,
Et j'y ai vu des gars au crâne brisé.
La Butte Rouge, c'est son nom, l'baptème s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin
Aujourd'hui y a des vignes, il y pousse du raisin
Mais moi j'y vois des croix, portant l'nom des copains.
La carmagnole
Paroles et Musique: du citoyen Birard 1792
1. Madam' Véto avait promis {2x}
De faire égorger tout Paris {2x}
Mais le coup a manqué
Grâce à nos canonniers
{
Dansons la carmagnole
Vive le son vive le son!
Dansons la carmagnole
Vive le son du canon!
2. Monsieur Véto avait promis {2x}
D'être fidèle à son pays {2x}
Mais il a manqué
Ne faisons plus quartier
{au Refrain}
3. Antoinette avait résolu {2x}
De nous faire tomber sur le cu {2x}
Mais son coup a manqué,
Elle a le nez cassé
{au Refrain}
4. Son mari se croyant vainqueur {2x}
Connaissait peu notre valeur {2x}
Va, Louis, gros paour,
Du temple dans la tour
{au Refrain}
5. Les suisses avaient promis {2x}
Qu'ils feraient feu sur nos amis {2x}
Mais comme ils ont sauté
Comme ils ont tous dansé
{au Refrain}
6. Quand Antoinette vit la tour {2x}
Elle voulut faire demi-tour {2x}
Elle avait mal au cœur
De se voir sans honneur
{au Refrain}
7. Lorsque Louis vit fossoyer {2x}
A ceux qu'il voyait travailler {2x}
Il disait que pour peu
Il était dans ce lieu
{au Refrain}
8. Le patriote a pour amis {2x}
Toutes les bonnes gens du pays {2x}
Mais ils se soutiendront
Tous au son du canon
{au Refrain}
9. L 'aristocrate a pour amis {2x}
Tous les royalistes à Paris {2x}
Ils vous les soutiendront
Tout comme de vrais poltrons
10. La gendarmerie avait promis {2x}
Qu'elle soutiendrait la patrie {2x}
Mais ils n'ont pas manqué
Au son du canonnier
{au Refrain}
11. Amis, restons toujours unis {2x}
Ne craignons pas nos ennemis {2x}
S'ils viennent nous attaquer,
Nous les ferons sauter
{au Refrain}
12. Oui, je suis sans-culotte, moi {2x}
En dépit des amis du roi {2x}
Vivent les Marseillais
Les bretons et nos lois
{au Refrain}
13. Oui, nous nous souviendrons toujours
Des sans-culottes des faubourg {2x}
A leur santé, nous buvons,
Vivent ces francs lurons
{au Refrain}
La chanson de Craonne
Paroles: Anonymes. Musique: Adhémar Sablon 1917
autres interprètes: Eric Amado, Ginette Garcin, Mouloudji, Marc Ogeret (1973), Rosalie Dubois
note: Paroles anonymes, recueillies par Paul Vaillant-Couturier.
Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
On va r'prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personn' ne veut plus marcher,
Et le coeur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là haut en baissant la tête.
{
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes.
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés!
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu'un qui s'avance,
C'est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.
{au Refrain}
C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
Tous ces gros qui font leur foire;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c'est pas la mêm' chose.
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
Nous autr's, les pauvr's purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.
{au Refrain}
Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l'plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau!
La chanson de Gavroche
"Les misérables" raconté aux enfants"
note: Tiré du chapitre ' La Mort de Gavroche', des Misérables de Victor Hugo (1862).
On est laid à Nanterre,
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Je ne suis pas notaire,
C'est la faute à Voltaire
Je suis petit oiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Joie est mon caractère,
C'est la faute à Voltaire,
Misère est mon trousseau,
C'est la faute à Rousseau.
Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à…
La chanson de la coupe (Coupo Santo)
Paroles: Frédéric Mistral
Titre original: "Coupo Santo"
1. Provençaux, voici la coupe
Qui nous vient des Catalans
Tous unis buvons en groupe
Le vin pur de notre plant
{
Coupe sainte, et très sainte
Verse à pleins bords
Sans compter, tous tes trésors
Et l'énergie des forts
2. D'un vieux peuple fier et libre
Nous sommes l'achèvement
Et si tombant des félibres
Tombera notre nation
3. D'une race qui repousse
Voici les premiers bourgeons
La patrie a des ressources
Par ses chefs et ses héros
4. Verse-nous ton espérance
Et tes rêves d'avenir
Pour les siècles qui s'avancent
Du passé le souvenir
5. Verse-nous la connaissance
Qui transmet le Vrai, le Bien
Et les autres jouissances
Qui se moquent du tombeau
La chanson de la mariée (Conseils à la mariée)
note: chanson bretonne qui aurait été chantée lors du mariage d'Anne de Bretagne avec le roi de France Charles VIII en 1492; voir aussi la version d'Hugues Aufray, sur le site
Nous sommes venus vous voir
Du fond de not' village
Pour souhaiter ce soir
Un heureux mariage
A monsieur votre époux
Aussi bien comme à vous.
Vous n'irez plus au bal
Madame la mariée
Danser sous le fanal
Dans les jeux d'assemblée
Vous gard'rez la maison
Tandis que nous irons.
Avez-vous écouté
Ce que vous dit le prêtre?
A dire la vérité
Et comme il vous faut être:
Fidèle à votre époux
Et l'aimer comme vous.
Quand on dit son époux
On dit souvent "son maître"
Ils ne sont pas si doux
Comme ils ont promis d'être:
Il faut leur conseiller
De mieux se rappeler.
Si vous avez, bretons
Des bœufs dans vos herbages
Des brebis, des moutons
Des oisillons sauvages
Songez, soir et matin
Qu'à leur tour ils ont faim.
Recevez ce bouquet
Que nous venons vous tendre:
Il est fait de genêts
Pour vous faire comprendre
Que tous les vains honneurs
Passent comme des fleurs.
[Variante du dernier couplet]
Recevez ce gâteau
Que ma main vous présente.
Il est fait de façon
A vous faire comprendre
Qu'il faut pour se nourrir
Travailler et souffrir.
La chanson de Roland
Le noble Charles, Roi des Francs,
Avait passé monts et torrents,
Restait l'arrière-garde
Ayant pour chef Roland le Preux
Voilà qu'ils se hasardent
Au fond d'un val bien ténébreux.
Hélas! Le traître Ganelon
Avait gardé ce noir vallon
Car une armée immense
Soudain descend des pics voisins,
La lutte à mort commence
Aux cris stridents des Sarrasins.
L'épée au poing, fier et sanglant,
Il crie aussi le bon Roland
Il court dans la bataille
Jonchant de morts le sombre val
Il frappe, il brise, il taille
Partout résonne Durandal.
Blessé trois fois, sire Olivier
Dit à Roland, beau chevalier:
"Sonnez vers Charlemagne,
Sonnez vers lui, sonnez du cor,
Sonnez par la montagne."
Le bon Roland dit: "Pas encore"
Enfin, percé de part en part
Roland sonna; c'était trop tard
Autour de lui, dans l'ombre
Râlaient les gens et les chevaux
Vaincu, mais par le nombre,
Roland mourut à Roncevaux.
La chanson des échos
Paroles: Roland Gaël. Musique: P. Codini et Ch-H. Laurent
© Editions Réunies (Ver luisant – Codini – Julsam)
note: indiqué sur la partition "collection des vieux succès français". Cette chanson fut interdite en France pendant l'occupation.
{
Ohé, là-bas, là-haut,
Ecoutez les échos,
Ohé, ohé, écho.
Sous le ciel étoilé
Dans la montagne
Pauvre pâtre isolé
Et sans compagne,
Dans les sentiers perdus
Tout blancs de lune
Ô pâtre qu'entends-tu,
Dans la nuit brune?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais j'entends dans la montagne
Des airs plus langoureux et plus beaux,
C'est lorsque la nuit nous gagne,
La chanson des échos.
{au Refrain}
Sous le soleil ardent
La tête nue,
Paysan rude et lent,
A la charrue
Toujours le dos tendu,
Dur à la peine,
Paysan qu'entends-tu
Parmi la plaine?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais les bruits de mon village
Viennent passer sur les blés nouveaux,
Et j'entends, sous les ombrages,
La chanson des échos.
{au Refrain}
Au large sur la mer
Sous la rafale
Marin au regard clair
Que mord le hâle
Sur ton canot battu,
De flots d'écume,
Ô marin qu'entends-tu,
Au fond des brumes?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais mon vieux clocher qui chante
Me fait rêver le soir sur les flots,
Et j'entends dans la tourmente
La chanson des échos.
{au Refrain}
Quand s'éveille Paris,
Torrent qui roule
A travers tous les bruits,
Parmi la foule
De ton pas résolu,
Coupant la bise,
Ouvrier, qu'entends-tu
Dans l'aube grise?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais les clameurs des machines
Qui se mêlent au bruit des marteaux,
Et les longs sifflets d'usine
Traversant les échos.
{au Refrain}
Dans la tranchée, là-bas,
Quand tout sommeille
Après les durs combats,
Soldat qui veille
Sous les murs abattus
Plus rien ne bouge.
Ô soldat, qu'entends-tu
Dans la nuit rouge?
Je n'entends pas l'air des violons
Versant des flots d'harmonie
Pour les heureux de la vie,
Sous les beaux lustres des grands salons,
Mais une rumeur de gloire
Passe dans les nuages là-haut,
Et c'est un chant de victoire
Que m'apporte l'écho.
La complainte de Mandrin
autres interprètes: Guy Béart (1969)
Nous étions vingt ou trente
Brigands dans une bande,
Tous habillés de blanc
A la mode des, vous m'entendez,
Tous habillés de blanc
A la mode des marchands.
La première volerie
Que je fis dans ma vie,
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un, vous m'entendez,
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un curé.
J'entrai dedans sa chambre,
Mon Dieu, qu'elle était grande,
J'y trouvai mille écus,
Je mis la main, vous m'entendez,
J'y trouvai mille écus,
Je mis la main dessus.
J'entrai dedans une autre
Mon Dieu, qu'elle était haute,
De robes et de manteaux
J'en chargeai trois, vous m'entendez,
De robes et de manteaux
J'en chargeai trois chariots.
Je les portai pour vendre
A la foire de Hollande
J'les vendis bon marché
Ils m'avaient rien, vous m'entendez,
J'les vendis bon marché
Ils m'avaient rien coûté.
Ces messieurs de Grenoble
Avec leurs longues robes
Et leurs bonnets carrés
M'eurent bientôt, vous m'entendez,
Et leurs bonnets carrés
M'eurent bientôt jugé.
Ils m'ont jugé à pendre,
Que c'est dur à entendre
A pendre et étrangler
Sur la place du, vous m'entendez,
A pendre et étrangler
Sur la place du marché.
Monté sur la potence
Je regardai la France
Je vis mes compagnons
A l'ombre d'un, vous m'entendez,
Je vis mes compagnons
A l'ombre d'un buisson.
Compagnons de misère
Allez dire à ma mère
Qu'elle ne m'reverra plus
J' suis un enfant, vous m'entendez,
Qu'elle ne m'reverra plus
J'suis un enfant perdu.
La complainte du corsaire
Paroles: Henri Contet. Musique: André Grassi 1946
autres interprètes: Jean Denis, Armand Mestral
Où es-tu camarade, où es-tu?
En prison, et le ciel par dessus
Que fais-tu camarade, que fais-tu?
Un corsaire est toujours un pendu!
Tous feux éteints tambour battant
C'est aujourd'hui que l'on me pend
Et voilà ma dernière escale
Je n'irai plus dessus la mer
Mais j'entrerai en mon enfer
En bousculant cent mille étoiles
Ce que j'ai fait? Dieu seul le sait
Je n'étais pas aussi mauvais
Que le bourreau qui va me pendre.
J'aimais chanter oh hisse et haut,
J'aimais aussi mon grand bateau
Qui savait si bien me comprendre.
Où es-tu camarade, où es-tu?
En prison, et le ciel par dessus
Que fais-tu camarade, que fais-tu?
Un corsaire est toujours un pendu!
J'en ai passé des nuits d'amour
Chacun pour soi, chacun son tour,
Nous fallait bien notre pitance
Mais pas un cœur ne va pleurer
Quand je serai mort et enterré
Tout seul au pied de ma potence.
Le vent de mer nous a trahis,
Nous a fait voir de beaux pays,
Et puis voilà où nous en sommes!
Le vent de mer est un menteur,
Les braves gens n'ont pas de cœur
Et le corsaire est un pauvre homme
Où es-tu camarade, où es-tu?
En prison, et le ciel par dessus
Que fais-tu camarade, que fais-tu?
Un corsaire est toujours un pendu!
La confession d'un gueux
Paroles: H. Delattre et Antoine Queyriaux. Musique: Adelmar Sablon
Quoi, monsieur l'curé, faudrait que j' vous dise
Si j' crois au Bon Dieu? Vous vous moquez d' moi!
Si j' viens d' temps en temps dans votre vieille église
C'est qu' vous la chauffez et qu' dehors, j'ai froid.
Mais comme cependant vous m' semblez brave homme,
J' viens vous faire tout d' même un brin d' confession.
J' suis qu'un va-nu-pieds, une pauvre bête de somme,
Je n'ai qu' l'expérience et pas d'instruction;
Mais j' peux bien vous l' dire en toute liberté,
Ces grands mots qu' partout
On lit à la ronde,
Votre Egalité, votre Fraternité,
Ils sont écrits là pour se foutre du monde!
T'nez, monsieur l' curé, quand j'étais tout mioche,
J' n'ai pas eu d' baisers, mais j'ai r'çu des coups,
On m'en a fichu d' ces sacrées taloches.
Il est vrai qu'mon père n'm'aimait pas beaucoup.
A douze ans, on m' mit en apprentissage,
j' fus l'souffre-douleur d' certains ouvriers.
Alors, un beau jour, je perdis courage
Et j' partis, montrant l'poing à l'atelier.
Quand vous dites qu'il faut aimer son prochain,
Et que j' me souviens de toutes mes misères!
C'est toujours Abel qu'est tué par Caïn!
Ne prêchez donc pas qu' tous les hommes sont frères.
T'nez, monsieur l'curé, à vingt ans à peine,
Je partis soldat, j' croyais être heureux,
Si j' n'eus pas à m' plaindre de mon capitaine,
J' n'en dis pas autant des p'tits galonneux.
Ils m' traitaient d' crétin, d' fainéant, d' sale bourrique.
Y en a qui trouvent ça très intelligent,
Et j'ai ramassé pour cinq ans d'Afrique
Parc' qu'un jour, furieux, j' frappai mon sergent.
J' sais pas si là-haut, c' que dans votre fourbi
Vous app'lez l'Enfer, c'est une chose atroce;
Mais j' vous garantis qu' sortant d' Biribi,
Le mouton l' plus doux d'vient une bête féroce!
T'nez, monsieur l'curé, je n' veux plus rien dire
Parc' que j' sens qu' maintenant, j'irais p't-être trop loin,
Repoussé d' partout, j' termine mon martyre
Jusqu'à c'qu'on m'ramasse crevé dans quéqu' coin.
Y a une Société qui protège les bêtes,
Qui les r'cueille et veille à c'qu'elles n' meurent pas d' faim.
Savez-vous c' qu'en pensent quelques mauvaises têtes?
Qu'on en fasse autant pour le genre humain.
Aimer les quatre-pattes, certainement qu' c'est beau
Et les philanthropes ont raison en somme,
Je n' suis pas jaloux du sort des cabots;
Mais, avant les chiens, faut nourrir les hommes!
La croix du chemin
Paroles: Roland Gaël. Musique: Gustave Goublier 1900
Pareille au chêne de cent ans
La vieille croix de bois sur les moissons sommeille
Des soirs bleus à l'aube vermeille
Sous les neiges d'hiver, dans les fleurs du printemps
Elle est là dans les luzernières
De l'orage bravant les coups
Pour dire aux paysans: Soyez bons! Aimez-vous!
Restez unis comme des frères
C'est la croix du chemin, rêveuse et solitaire
Avec ses bras tendus qui bénissent la terre
Debout, devant l'horizon noir
C'est la croix du chemin, sur la plaine en prière
Dans les rumeurs du vent et dans la paix du soir
A travers le sol beauceron
Pas un arbre n'étend son feuillage immobile
Dans l'océan vert, c'est une île
Que l'on voit se dresser sur le grand horizon
L'alouette des champs s'y pose
Dans son ombre, le vagabond
S'abrite du soleil en mangeant le pain rond
Qu'un filet d'eau de source arrose
C'est la croix du chemin; elle te parle, écoute,
Errant au ventre creux qui passe sur la route,
Plante-là ton bâton d'ormeau
C'est la croix du chemin, chemineau pâle, écoute
Et salue, en rêvant, Jésus le chemineau.
Moi qui ne tremble devant rien
Incrédule, endurci, blasé par la souffrance,
Perdu parmi la plaine immense
J'ai dit: Que fais-tu là, vieille croix du chemin?
Sous la nuit étendant ses voiles,
Tu te penches plus qu'il ne faut!
C'est afin, dit la croix, qu'un de mes bras, là-haut,
Te montre encore les étoiles
C'est la croix du chemin qui parle au vent d'automne
A travers les rumeurs de l'angélus qui sonne
Quand tu regardes le ciel bleu
C'est la croix du chemin dont la pitié pardonne
Toi qui ne crois à rien, tu crois peut-être à Dieu.
La danse des canards
Paroles: Terry Rendall Fr: Guy de Paris amp; Joec. Musique: Werner Thomas 1973
1 – C'est la danse des canards
Qui en sortant de la mare
Se secouent le bas des reins
Et font coin-coin
Fait's comme les petits canards
Et pour que tout l'monde se marre
Remuez le popotin
En f'sant coin-coin
A présent claquez du bec
En secouant vos plumes, avec
Avec beaucoup plus d'entrain
Et des coin-coin
Allez mettez-en un coup
On s'amuse comme des p'tits fous
Maintenant pliez les g'noux
Redressez-vous…
{
Tournez c'est la fête
Bras dessus-dessous
Comm' des girouettes
C'est super chouette
C'est extra-fou…
2 – C'est la danse des canards
Les gamins comme les loubards
Vont danser ce gai refrain
Dans tous les coins
Ne soyez pas en retard
Car la danse des canards
C'est le tube de demain
Coin-coin, coin-coin
Il suffit d'fermer le bec
En mettant ses plumes au sec
Pliez les genoux c'est bien
Et faites coin-coin
Ça y est vous avez compris
Attention c'n'est pas fini
Nous allons jusqu'au matin
Faire des coin-coin
3 – C'est la danse des canards
Qui en sortant de la mare
Se secouent le bas des reins
Et font coin-coin
A présent claquez du bec
En secouant vos plumes avec
Avec beaucoup d'entrain
Et des coin-coin
C'est la danse des canards
C'est dément et c'est bizarre
C'est terribilos comm' tout
C'est dingue, c'est tout
Allez mettez-en un coup
On s'amus' comm' des p'tits fous
Maintenant pliez les g'noux
Redressez-vous…
4 – C'est la danse des canards
Qui en sortant de la mare
Se secouent le bas des reins
Et font coin-coin
Fait's comm' les petits canards
Et pour que tout l' monde se marre
Remuez le popotin
En f'sant coin-coin
C'est la danse des canards
Les gamins comm' les loubards
Vont danser ce gai refrain
Dans tous les coins
Ne soyez pas en retard
Car c'est la danse des canards
C'est le tube de demain
Coin-coin coin-coin
(Et c'est la fin).
La fanfare du printemps
Paroles: Joseph Bovet. Musique: Joseph Bovet
autres interprètes: Chorales
note: Joseph Bovet (1879-1951) était un abbé suisse qui composa (parmi 3000 œuvres) le célèbre "Vieux chalet" (Là-haut sur la montagne)
Il nous vient le gai printemps:
Oui c'est lui, le voici, le gai printemps
Qui vient le visage ensoleillé.
Sur ses pas, les enfants émerveillés,
Chantent, joyeux, le retour du mois de mai charmant.
Son cortège, avec solennité,
Passe auprès des bois de sapins verts.
Et, bientôt, partout dans l'univers,
On n'entend plus que les cris,
Des chants, de la gaité.
Quels ravissants ramages
Surgissent des buissons;
Oiseaux des verts bocages,
C'est vos chansons.
La fillette perdue
Paroles et Musique: L. Bénech, E. Dumont 1911
Ma maîtresse un jour mit au monde,
Une jolie fillette blonde,
Puis elle mourut, alors j'eu peur
Que cette gosse là gêne mon bonheur.
Dans la vie faut pas de sentiment,
Débarrasse toi de cette enfant.
Et certain soir, malgré la bise,
Je la laissais devant une église.
La cloche se mit à sonner,
Comme un fou je me suis sauvé.
{
Elle a des yeux bleus comme l'azur,
Des cheveux blonds comme les blés mûrs,
De sa petite main si frêle, elle m'appelle.
Si jamais vous la rencontrez,
Dites lui de me pardonner,
Pour toujours j'ai perdu la tête,
En perdant ma fillette.
J'ai peur, ah non ça c'est trop bête,
Pour oublier faisons la fête,
Ici l'on danse, ici l'on boit,
Toi ma jolie, viens avec moi.
Garçon à boire, à boire encor!
Entendez-vous ces cris dehors?
Laissez-moi donc, il faut que je sorte,
Je sais bien moi qu'elle n'est pas morte.
Qui donc m'appelait dans la nuit?
Plus personne je suis maudit.
{au Refrain}
Mais tout là bas, oui c'est bien elle,
Mon Dieu qu'elle est devenue belle!
C'est toi ma fille, viens dans mes bras,
On nous poursuit, ne crie pas comme ça.
Bonnes gens pourquoi me frapper,
Pardonnez si je me suis trompé,
Ah! Comme j'ai mal, ma tête bourdonne,
Ecoutez les cloches qui sonnent.
C'est là-bas dans ce vieux clocher,
Ah! Ma fille je viens te chercher.
{au Refrain}
La grève des mères
Paroles: Montéhus. Musique: Raoul Chantegrelet 1905
Puisque le feu et la mitraille
Puisque les fusils les canons
Font dans le monde des entailles
Couvrant de morts les plaines et les vallons
Puisque les hommes sont des sauvages
Qui renient le dieu fraternité
Femmes debout! Femmes à l'ouvrage!
Il faut sauver l'humanité.
{
Refuse de peupler la terre!
Arrête la fécondité!
Déclare la grève des mères!
Aux bourreaux crie ta volonté!
Défends ta chair, défends ton sang!
A bas la guerre et les tyrans!
Pour faire de ton fils un homme
Tu as peiné pendant vingt ans
Tandis que la gueuse en assomme
En vingt secondes des régiments.
L'enfant qui fut ton espérance
L'être qui fut nourri de ton sein
Meurt dans d'horribles souffrances
Te laissant vieille, souvent sans pain
{Au refrain}
Est-ce que le ciel a des frontières?
Ne couvre-t-il pas le monde entier?
Pourquoi sur Terre des barrières?
Pourquoi d'éternels crucifiés?
Le meurtre n'est pas une victoire!
Qui sème la mort est un maudit!
Nous ne voulons plus, pour votre gloire
Donner la chair de nos petits.
La java
Paroles: Albert Willemetz. Musique: Georges Krier 1923
autres interprètes: Mistinguett, Annie Duparc, Zizi Jeanmaire, Renaud (1983)
Quand arrive le samedi,
sans foutre de vernis,
ni faire de toilette,
nous partons au galop,
avec nos costauds,
dans un bal musette,
où nous nous retrouvons
rien qu'entre mectons
et vraies gigolettes
deux par deux on tourne, on tourne, et on
fredonne au son de l'accordéon
Qu'est-ce qui dégote
le fox-trotte
et même le chimi
les pas english,
la scottish
et tout c'qui s'en suit.
C'est la java,
la vielle masurcha
du vieux sébasto
T'es ma nenesse,
tu es ma gonzesse
je suis ton julot.
Tout contre moi
serre toi,
bien fort dans mes bras
je te suivrais
je ferais ce que tu voudras.
Quand je te prends
dans mon cœur je sens
comme un vertigo,
t'aimes ma casquette,
mes deux rouflaquettes
et mon bout d'mégot.
Mais, boul'vard Saint Germain,
les gens du gratin,
ils ont pas de principe.
dès que les purotins
ont quelqu'chose de bien
y faut qu'ils leur chippent.
A présent les mondains
essayent mais en vain
de copier nos types
et les poules de luxe dans les salons
chantent en se pavant à leurs michtrons.
Qu'est-ce qui dégote
le fox-trotte
et même le chimi
les pas english,
la scottish
et tout c'qui s'en suit.
C'est la java,
la vielle masurcha
du vieux sébasto
T'es ma nenesse,
tu es ma gonzesse
je suis ton julot.
Tout contre moi
serre toi,
bien fort dans mes bras
je te suivrais
je ferais ce que tu voudras.
Quand je te prends
dans mon cœur je sens
comme un vertigo,
t'aimes ma casquette,
mes deux rouflaquettes
et mon bout d'mégot.
Quand je te prends
dans mon cœur je sens
comme un vertigo,
t'aimes ma casquette,
mes deux rouflaquettes
et mon bout d'mégot.
La jeune fille du métro
autres interprètes: Colette Renard, Renaud (1981)
C'était une jeune fille simple et bonne
Qui demandait rien à personne
Un soir dans l'métro, y avait presse
Un jeune homme osa, je l'confesse
Lui passer la main… Sur les ch'veux
Comme elle était gentille, elle s'approcha un peu.
Mais comme a craignait pour ses robes
A ses attaques elle se dérobe
Sentant quelqu'chose qui la chatouille
Derrière son dos elle tripatouille
Et tombe sur une belle paire… De gants
Que l'jeune homme, à la main, tenait négligemment.
En voyant l'émoi d'la d'moiselle
Il s'approcha un p'tit peu d'elle
Et comme en chaque homme, tout de suite
S'éveille le démon qui l'habite
Le jeune lui sorti… Sa carte
Et lui dit j'm'appelle Jules, et j'habite rue Descartes.
L'métro continue son voyage
Elle se dit c'jeune homme n'est pas sage
Je sens quelque chose de pointu
Qui d'un air ferme et convaincu
Cherche à pénétrer… Dans mon cœur
Ah qu'il est doux d'aimer, quel frisson de bonheur.
Ainsi à Paris, quand on s'aime
On peut se le dire sans problème
Peu importe le véhicule
N'ayons pas peur du ridicule
Dites lui simplement… Je t'en prie
Viens donc à la maison manger des spaghettis.
La jeune grenouille
1. Jadis vivait au fond d'un marécage
Laïtou, laïtou, laïtou la la
Une jeune grenouille aussi belle que sage
Laïtou, laïtou, laïtou la la {x2}
2. Un jeune crapaud à peu près de son âge
Laïtou, laïtou, laïtou la la
S'en vint un jour lui parler mariage
Laïtou, laïtou, laïtou la la {x2}
3. Je voudrais bien, lui dit-elle avec âme
Mais mon tuteur veut de moi faire sa femme
4. Ca ne fait rien, ce soir, je vous enlève
Nous irons loin pour vivre ce beau rêve
5. Lors le tuteur, vieux lézard à l'œil louche
Lui dit "Va-t-en, morveux, où je te mouche"
6. Le jeune crapaud, à cette injure mortelle
Tire son sabre, et lui brûle la cervelle
7. Mais poursuivi par toute la justice
Il s'asphyxie au fond d'un précipice
8. La jeune grenouille ainsi abandonnée
Alla s'noyer auprès de sa cheminée
9. C 'est en mémoire de c't'aventure cruelle
Que l'on a fait construire la Tour Eiffel!
La légende de Saint Nicolas
Paroles et Musique: Traditionnelle Noël Lorrain 1990 "Mon beau sapin"
S'en vinrent un soir chez un boucher:
– "Boucher, voudrais-tu nous loger?"
– "Entrez, entrez, petits enfants,
y a d'la place assurément."
{
Ils étaient trois petits enfants
qui s'en allaient glaner aux champs.
Ils n'étaient pas sitôt entrés
que le boucher les a tués,
les a coupés en p'tits morceaux,
mis au saloir comme pourceaux.
Saint Nicolas au but d'sept ans,
vint à passer dedans ce champ.
Il s'en alla chez le boucher:
– "Boucher, voudrais-tu me loger?"
– "Entrez, entrez Saint Nicolas,
de la place il n'en manque pas".
Il n'était sitôt entré
qu'il a demandé à souper.
– "Voulez-vous un morceau d'jambon?"
– "Je n'en veux pas, il n'est pas bon".
– "Voulez-vous un morceau de veau?"
– "Je n'en veux pas, il n'est pas beau.
De ce salé, je veux avoir,
qu'y a sept ans qu'est dans l'saloir".
Quand le boucher entendit ça
hors de sa porte, il s' enfuya.
– "Boucher, boucher, ne t'enfuis pas.
Repens-toi. Dieu te pardonn'ra"
Saint Nicolas posa trois doigts
dessus le bord de ce saloir.
– "Petits enfants qui dormez là,
je suis le grand saint Nicolas".
Le grand saint étendit trois doigts.
Les p'tits se relèvent tous les trois.
Le premier dit: "J'ai bien dormi";
le second dit: "Et moi aussi";
Et le troisième répondit:
"Je croyais être en Paradis!"
La mal mariée
note: Chanson Berrichonne
Mon père m'a mariée à un tailleur de pierre (bis)
Le lendemain de mes noces, m'envoie à la carrière, là!
Déjà mal mariée, déjà
Déjà mal mariée, déjà
Déjà mal mariée, déjà
Le lendemain de mes noces, m'envoie à la carrière (bis)
Et j'ai trempé mon pain dans le jus de la pierre, là!
Déjà mal mariée, déjà…
Et j'ai trempé mon pain dans le jus de la pierre (bis)
Par là vint à passer le curé du village, là!
Déjà mal mariée, déjà…
Par là vint à passer le curé du village (bis)
Bonsoir Monsieur l'curé, j'ai trois mots à vous dire, là!
Déjà mal mariée, déjà…
Bonsoir Monsieur l'curé, j'ai trois mots à vous dire (bis)
Hier vous m'avez fait femme, aujourdhui faites-moi fille, là!
Déjà mal mariée, déjà…
Hier vous m'avez fait femme, aujourdhui faites-moi fille (bis)
De fille je fais femme, de femme je n'fais point fille, là!
Déjà mal mariée, déjà…
La Marseillaise
Paroles et Musique: Claude Rouget de Lisle 1792
autres interprètes: Mouloudji, Michel Sardou (1976), Mireille Mathieu, Marc Ogeret
note: Hymne national français
Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé {2x}
Entendez vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats
Ils viennent jusque dans vos bras,
Egorger vos fils, vos compagnes
{
Aux armes citoyens! Formez vos bataillons!
Marchons, marchons,
Qu'un sang impur abreuve nos sillons
Que veut cette horde d'esclaves
De traîtres, de Rois conjurés?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés? {2x}
Français! pour nous, ah! quel outrage!
Quels transports il doit exciter!
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage!
{au Refrain}
Quoi! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers?
Quoi! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers {2x}
Grand Dieu! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient,
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées?
{au Refrain}
Tremblez, tyrans! et vous, perfides,
L'opprobe de tous les partis,
Tremblez! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix {2x}.
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux
Contre vous tous prêts à se battre
{au Refrain}
Français! en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups.
Epargnez ces tristes victimes
A regret s'armant contre nous {2x}.
Mais le despote sanguinaire,
Mais les complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui sans pitié
Déchirent le sein de leur mère
{au Refrain}
Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs!
Liberté, Liberté chérie!
Combats avec tes défenseurs {2x}.
Sous nos drapeaux, que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirant
Voient ton triomphe et notre gloire!
{au Refrain}
Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n'y seront plus
Nous y trouverons leur poussière
Et les traces de leurs vertus. {2x}
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre!
{au Refrain}
Là où y a plus d'Fritz (La chanson de la Libération)
Paroles: Daverdain. Musique: L. Daniderff 1944
note: Adaptation de "Là où y a des frites" (1935)
Ouf! Ça y est. À coups de bottes dans les reins
On a viré tous les Fridolins
Qui s'croyaient jusqu'à la Saint-Glinglin
Dans l' fromage
Ce fut long, mais maintenant ça y est
Les Alliés ayant mis tout l'paquet
Les Boches sont sur les genoux
Et l'on peut dire chez nous
En s'mettant d'l'eau bénite partout
Où çà?
{
Là où y a plus d'Fritz
De na-na, de nazis, couleur vert-de-gris
Enfin l'on existe
Car chez nous, comme des poux,
Ça grouillait partout
Y a tant d'joie et tant d'bonheur dans nos cœurs
Qu'on s'mettrait des lampions jusques au croupion
Là où, là où, là où, là où, là où
Y a plus d' Fritz
Pom! Pom!
Quand y avait rien pour nous à bouffer
Rien à boire, deux décades à fumer
Ils s'goinfraient dans nos Champs-Elysées
Aux Palaces
Maintenant on va revoir du lard
Du perlot, d'la bidoche, du pinard,
A eux d'claquer du bec
Pour nous plus d'régime sec
On r'trouv'ra du pain et l'beurre avec
Où ça?
{Au Refrain}
Y en avait qu'pour eux. Ah Les salauds!
Avec tous leurs bobards pour ballots
Qu'ils bavaient chaque jour dans la radio
Vichyssoise
C'est à eux qu'étaient les plus beaux cinés
Où s'truquaient leurs actualités
Maintenant c'n'est pas trop tôt
Plus d'Hitler, c'est Charlot
Qui jouera les comiques rigolos
Où ça?
{Au Refrain}
La morale de cette chanson
C'est qu'on peut la chanter sans façon
A la gueule des salopards teutons
On est libres!
Braves Français, vous avez retrouvé
Le droit d'vivre avec liberté!
Les beaux temps sont revenus
Chantons à corps perdus
Puisque les Fridolins sont foutus!
La pendule à Célestin
Je tiens de papa depuis ma naissance
Un vrai trésor, foi de Célestin,
C'est une pendule pleine d'élégance
Dont toutes les filles ont le béguin
Elle marque les minutes et les secondes
Mais ce qui fait surtout sa particularité
C'est qu'elle a dessous deux petites boules
Qui lui servent de balancier
Très sensibles à la main des filles
Son mouvement marche au ralenti
Mais dès que l'on touche la grande aiguille
Elle marque aussitôt midi
Mais l'autre jour ayant la cuite
Une fille de feu pour s'amuser
La fait tourner dix coups de suite
Jusqu'à ce que le ressort soit cassé
Je l'ai porté chez un homme de science
Qui ne peut rien malgré son art
Et ma pendule qui avait de l'avance
A maintenant six heures de retard
Elle est trop vieille maintenant
Et elle s'arrête au moment de s'en servir
Je suis obligé que c'est bête
De la remuer pour la faire partir
Ma pendule a trop servi
Malgré toute sa volonté
Elle marque toujours six heures et demies
Et il n'y a plus moyen de la remonter
La Pitchouli
note: Chant traditionnel basque
Ma mère m'a donné la permission… de minuit!
Pour aller me saouler la gueule à la Pitchouli,
Pour aller me saouler la gueule à la Pitchouli!
La Pitchouli, la Pitchouli,
Le rendez-vous de tous les basques du pays!
La Pitchouli, la Pitchouli,
Le rendez-vous de nos dimanches après midi!
La Pitchouli, la Pitchouli,
Dans le midi c'est le pastis qui nous unit!
La poule à Collin
Paroles: Folklore
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Colin a t'une poule qui pond tous les matins
Elle a été faire sa ponte dans la cour à Martin
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Elle a été faire sa ponte dans la cour à Martin
Martin a pris sa fourche, lui a cassé les reins
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Martin a pris sa fourche, lui a cassé les reins
Il a fait une bonne sauce pour le dimanche au matin
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Il a fait une bonne sauce pour le dimanche au matin
Tout l'monde de la paroisse sont venus saucer leur pain
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Tout l'monde de la paroisse sont venus saucer leur pain
Ainsi qu'Monsieur l'curé qui est venu saucer le sien
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Ainsi qu'Monsieur l'curé qui est venu saucer le sien
Trouva la sauce si bonne, qu'y s'y trempa les mains
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Trouva la sauce si bonne, qu'y s'y trempa les mains
Des mains, ben, jusqu'aux coudes, des coudes jusqu'aux reins
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Des mains, ben, jusqu'aux coudes, des coudes jusqu'aux reins
Il a fit perdre la messe à tout' ses paroissiens
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Il a fit perdre la messe à tout' ses paroissiens
À toutes ces bonnes vieilles qui en ont tant de besoin
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Il a fit perdre la messe à tout' ses paroissiens
À toutes ces bonnes vieilles qui en ont tant de besoin
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
Tu n'entends pas mon lanlire
Tu n'entends pas mon latin
La rose au boué
18e.
autres interprètes: Lisette Jambel (1963), Les Satellites (1971), Anne Sylvestre (1993)
Mon père avec ma mère
N'avaient fille que moué {2x}
La destinée, la rose au boué
La rose au boué
N'avaient fille que moué
La destinée, ohé!
Ils me firent faire une robe
Une robe de soué {2x}
La destinée, la rose au boué
La rose au boué
N'avaient fille que moué
La destinée, ohé!
On me la porte à coudre
Au grand tailleur du roué {2x}
etc…
A chaque coup d'aiguille:
"Ma fille embrasse-moué." {2x}
etc…
C'est pas l'affaire des filles
D'embrasser les garçons {2x}
etc…
Mais c'est l'affaire des filles
De balayer la maison {2x}
etc…
Quand les maisons sont propres
Les amoureux y vont {2x}
etc…
Et ils y vont quatre par quatre
En jouant du violon {2x}
Etc…
Quand les maisons sont sales,
Les amoureux s'en vont {2x}
Etc…
Ils s'en vont quatre par quatre
En jouant du bâton {2x}
etc…
La servante coquette
Dedans Paris y a-t-une dame
Qu'est aussi belle que le jour
Mais elle avait une servante
Qu'aurait, qu'aurait, qu'aurait voulu
Etre aussi belle que sa maîtresse
Mais elle n'a pu
Elle s'en fut chez l'apothicaire
Monsieur, me vendrez-vous du fard?
Vous en vendrai-z-à six francs l'once;
C'est deux, c'est deux écus.
Mettez m'en donc une demi-once
Pour mon écu
La belle, quand vous voudrez vous peindre
Prenez bien garde de vous mirer
Eteignez bien votre chandelle
Barbou, barbou, barbouillez-vous
Le lendemain, vous serez belle
Comme le jour
Le lendemain, au point du jour
La belle prend ses beaux atours
Ses bas de soie, sa jupe verte
Son blanc, son blanc, son blanc corset
Et s'en va faire un tour en ville
S' faire admirer
En son chemin a fait rencontre
De trois garçons fort à son gré
«Où allez-vous ainsi, la belle,
Toute bar, toute bar, toute barbouillée,
Avec une figure aussi noire
Qu'un charbonnier?»
Elle s'en fut chez l'apothicaire
Monsieur, que m'avez-vous donné?
J' vous ai donné du noir cirage
Pour vos, pour vos, pour vos souliers
C' n'est pas l'état d'une servante
De se farder
La Strasbourgeoise
autres interprètes: La chorale du Prytanée National Militaire
note: chanson populaire portant également le titre de "L'enfant de Strasbourg", "Petit papa voici la mi-carême", dont il existe de nombreuses variantes
Petit papa, voici la mi-carême,
Car te voici déguisé en soldat.
Petit papa, dis-moi si c'est pour rire
Ou pour faire peur aux tout-petits enfants {x2}
Non, mon enfant, je pars pour la Patrie:
C'est un devoir où tous les papas s'en vont.
Embrasse-moi, petite fille chérie,
Je rentrerai bien vite à la maison {x2}
Dis-moi, maman, quelle est cette médaille,
Et cette lettre qu'apporte le facteur?
Dis-moi maman, tu pleures et tu défailles
Ils ont tué petit père adoré {x2}
Oui, mon enfant, ils ont tué ton père;
Pleurons ensemble, car nous les haïssons.
Quelle guerre atroce qui fait pleurer les mères
Et tue les pères des petits anges blonds {x2}
La neige tombe aux portes de la ville.
Là est assise une enfant de Strasbourg.
Elle reste là malgré le froid, la bise,
Elle reste là malgré le froid du jour {x2}
Un homme passe, à la fillette donne.
Elle reconnaît l'uniforme allemand.
Elle refuse l'aumône qu'on lui donne.
A l'ennemi, elle dit bien fièrement {x2}
Gardez votre or, je garde ma puissance;
Soldat prussien, passez votre chemin.
Moi, je ne suis qu'une enfant de la France.
A l'ennemi, je ne tends pas la main {x2}
Tout en priant sous cette cathédrale,
Ma mère est morte sous ce porche écroulé,
Frappée à mort par l'une de vos balles,
Frappée à mort par l'un de vos boulets {x2}
Mon père est mort sur vos champs de bataille,
Je n'ai pas vu l'ombre de son cercueil,
Frappé à mort par l'une de vos balles.
C'est la raison de ma robe de deuil {x2}
Vous avez eu l'Alsace et la Lorraine,
Vous avez eu des millions d'étrangers,
Vous avez eu Germanie et Bohême,
Mais mon p'tit cœur, vous ne l'aurez jamais,
Mais mon p'tit cœur, lui restera français {x2}
La valse qu'on oublie (La valse jolie)
Paroles: E. Dumont. Musique: F.L. Bénech 1922
Ils s'étaient rencontrés ma fois très simplement,
Par un soir de printemps!
En écoutant chanter, au coin du vieux faubourg
Une valse d'amour.
Regardant des beaux yeux, il murmura tout bas:
«Acceptez donc mes bras»
Mais elle répondit avec un air moqueur:
«Cette chanson me fait peur»
{
C'est la valse jolie
Que chantent les amants,
Prend bien garde ma mie,
A son charme troublant!
Dans un refrain berceur,
Elle prendra ton cœur.
Mais la valse d'amour,
Devient presque toujours,
La valse qu'on oublie.
Mais ils se sont revus, car lorsqu'on a vingt ans,
Il faut croire aux serments.
Et quand il lui jura dans un très doux baiser,
De toujours l'adorer,
Elle quitta sa maman, disant: «Faut me pardonner
Si je te fais pleurer
Mais l'amour est plus fort, plus fort que la raison
Et que toutes les chansons.»
{au Refrain}
Puis ils se sont quittés, l'amour n'est-il pas fait
De désirs, de regrets?
Ah! qu'il est beau le rêve,
Lorsque l'on va partir, Il ne doit pas finir.
Seulement un soir d'hiver, devant un vieux coffret
On relit des billets
Et la dernière lettre, celle qu'on n'oublie pas,
Fait murmurer tout bas.
{au Refrain}
La vertu de Madeleine
Paroles: F.L. Benech. Musique: G. Caye 1909
Un beau soir la jolie petite Madeleine,
Un grand carton dans chaque main
S'en allait se retroussant avec peine,
Le long de la Chaussée d'Antin.
Un monsieur s'approchant dit: «Ma belle,
Prenez garde à votre jupon,
Vous allez déchirer la dentelle,
Je vais vous porter un carton.»
«Si ce n'est que pour ça, c'est pas la peine,
Répondit Madeleine,
Je vous préviens tout de suite pour vous fixer
C'est inutile d'insister,
Si l'on nous voyait tous deux quelle affaire,
Que dirait ma mère?
Je préfère abîmer mon jupon,
Qu'abîmer ma réputation.»
Cependant, chaque jour de la semaine,
Le jeune homme amoureux fou,
Revenait voir la jeune fille les mains pleines
De dentelles et de bijoux.
Pour ne pas le fâcher la demoiselle
Acceptait tout, mais un jour,
«Qu'espérez-vous de moi?» lui dit-elle
«J'espère gagner votre amour!»
«Si ce n'est que pour ça ce n'est pas la peine
Répondit Madeleine,
Je vous préviens tout de suite pour vous fixer
C'est inutile d'insister,
Vous n'aurez pas ça de moi sans le mariage,
Les hommes sont volages,
Si jamais je vous donnais mon petit bien,
C'est vous qui me donneriez plus rien!»
La voyant aussi pure que jolie,
Le jeune homme l'épousa.
Et le soir quand la noce fut finie,
Dans sa chambre il l'emmena.
Lorsqu' enfin fut soufflée la chandelle,
Comme il s'approchait tremblant
«Que veux-tu de moi?» lui dit la belle
«Je voudrais dit-il, un enfant.»
«Si ce n'est que pour ça, c'est pas la peine,
Répondit Madeleine,
Je vous préviens tout de suite pour vous fixer
C'est inutile d'insister,
J'ai eu deux petits jumeaux l'année dernière,
Ils sont chez ma mère,
Si tu veux les gosses va les chercher,
Mais moi je ne veux plus recommencer!»
La vieille croix
note: datant vraisemblablement des années 1920
Là-bas, tout au bout du village
Lorsque je m'en reviens des champs
Le soir, épuisé par l'ouvrage
Menant, devant, mon bœuf blanc
J'aime à voir se dresser dans l'ombre
La croix, debout dans le ciel noir
A l'heure où tout ici-bas sombre
C'est le symbole de l'espoir
{
Je te salue ô croix rustique
Pieux vestige d'autrefois
Car sans souci de la critique
Humblement j'espère et je crois
Je te salue ô vieille croix
Soudain, de tristes gars farouches
La haine étouffant leur raison
Passant le blasphème à la bouche
Près de l'image du pardon
Mais moi, devant le vieux calvaire
Je passe toujours chapeau bas
Car je l'aime et je le vénère
Pour tous ceux qui ne le font pas
{au Refrain}
La voix des chênes
Paroles: Francisque Borel, Stéphane Borel. Musique: Gustave Goublier 1888
autres interprètes: Noté (1902), Louis Lynel (1929), Lucien Lupi (1951), Armand Mestral (1957), Michel Dens (1961),Xavier Depraz, Roland Gerbeau (1985), Michel Chaineaud (1997)
Quand le soleil s'enfuit à l'horizon,
Semant la nuit sur les monts et la plaine,
Le vent du soir fait passer un frisson
Sur la forêt où sommeille le chêne.
Et l'on entend monter comme un doux bruit
Sous les rameaux au milieu du silence:
C'est la chanson de l'amour qui commence,
Hymne éternel qui vibre dans la nuit.
Si vous rêvez d'amour
Dans les forêts prochaines
Ecoutez au déclin du jour
La voix des chênes:
Elle vous parlera d'amour {2x}
La douce voix {2x} des chênes.
Chez nos aïeux, les farouches Gaulois,
Aux temps passés, on vénérait les chênes
Et leurs guerriers, à l'abri des grands bois,
Ont défié les légions romaines,
L'arbre divin s'en souviendra toujours;
Les soirs d'hiver, quand la rafale gronde
Il semble encore vouloir jeter au monde
Les fiers défis de ses anciens beaux jours.
C'est du vieux sang Gaulois
Qui coule dans ses veines
Allez, le soir, au fond des bois,
La voix des chênes
Vous parlera des fier Gaulois {2x}
La grande voix {2x} des chênes.
Il me souvient qu'un jour je parcourais
Le beau pays de l'antique Lorraine,
Je m'arrêtai près des vieilles forêts
Pour écouter ce que disait le chêne,
Un vieux géant, Roi de l'immensité,
Parla longtemps de notre belle France,
Comme un clairon sonnant la délivrance,
Enflant sa voix, il cria: "Liberté"
Lorrains, la liberté
Plane à travers vos plaines
Ecoutez dans l'obscurité
La voix des chênes,
Elle chante la liberté {2x}
L'immense voix {2x} des chênes.
Le chant des partisans
Paroles: Maurice Druon, Joseph Kessel. Musique: Anna Marly 1943
autres interprètes: Anna Marly, Germaine Sablon, Bordas, Yves Montand, Johnny Hallyday, Pierre Nougaro, Claude Voincy, Luc Barney, Armand Mestral, Lucien Lupi
note: Textes original en russe d'Anna Marly, puis adapté en français.
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.
Montez de la mine, descendez des collines, camarades!
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite!
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau: dynamite…
C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…
Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…
Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh…
Le chant du départ
Paroles: Marie-Joseph Chénier. Musique: Etienne-Nicolas Méhul 1794
Titre original: "Hymne à la liberté"
note: Hymne officiel du Premier Empire.
La victoire en chantant
Nous ouvre la barrière
La liberté guide nos pas
Et du Nord au midi
La trompette guerrière
A sonné l'heure des combats.
Tremblez ennemis de la France,
Rois ivres de sang et d'orgueil.
Le peuple souverain s'avance:
Tyrans descendez au cercueil.
{
La république nous appelle,
Sachons vaincre ou sachons périr;
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir.
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir.
De nos yeux maternels
Ne craignez pas les larmes;
Loin de nous les lâches douleurs!
Nous devons triompher
Quand vous prenez les armes,
Nous vous avons donné la vie
Guerriers, elle n'est plus à vous;
Tous nos jours sont à la patrie,
Elle est votre mère avant nous
{au Refrain}
Que le fer paternel arme la main des braves;
Songez à nous au champs de Mars;
Consacrez dans le sang des Rois et des esclaves
Le fer béni par nos vieillards,
Et, rapportant sous la chaumière
Des blessures et des vertus,
Venez fermer notre paupière
Quand les tyrans ne seront plus.
{au Refrain}
De Barra, de Viala le sort nous fait envie:
Ils sont morts mais ils ont vaincu.
Le lâche accablé d'ans n'a pas connu la vie;
Qui meurt pour le peuple a vécu.
Vous êtes vaillants, nous le sommes;
Guidez-nous contre les tyrans;
Les républicains sont des hommes,
Les esclaves sont des enfants
{au Refrain}
Partez, vaillants époux! Les combats sont vos fêtes
Partez, modèles des guerriers!
Nous cueillerons des fleurs pour en ceindre vos têtes,
Nos mains tresserons vos lauriers
Et, si le temple de Mémoire
S'ouvrait à nos mânes vainqueurs,
Nos voix chanteront votre gloire,
Nos flancs porteront vos vengeurs.
{au Refrain}
Et nous, soeurs des héros; nous, qui de l'hyménée
Ignorons les aimables noeuds,
Si, pour s'unir un jour à notre destinée,
Les citoyens forment des voeux,
Qu'ils reviennent dans nos murailles
Beaux de gloire et de liberté,
Et que leur sang ans les batailles
ait coulé pour l'égalité.
{au Refrain}
Sur le fer, devant Dieu, nous jurons à nos pères,
A nos épouses, à nos soeurs,
A nos représentants, à nos fils à nos mères
D'anéantir les oppresseurs.
En tous lieux, dans la nuit profonde
Plongeant l'infâme royauté,
Les Français donneront au monde
Et la paix et la liberté
{au Refrain}
Le costaud de la lune
Se faufilant parmi la foule
Et à travers les rues de Paris
C'est l'heure où l'apache à la coule
Les mains dans les poches sans bruit
Viens faire sa ronde nocturne
On dirait un oiseau de proie
Guettant de son œil taciturne
Pour faire le coup du père François
Il revient un soir
Le long du trottoir
Dans la nuit brune
Frôlant le passant
Le regard inconscient
La môme cherche fortune
Son homme, un costaud,
Vous tue s'il le faut
Pour une brime
Jouer du couteau
C'est le sort des costauds de la lune
Ayant passé par la centrale
L'apache, un bandit dangereux,
Un jour quitta la capitale
Pour faire son service un joyeux
Mais il est jaloux de sa môme
Bravant le danger, il s'enfuit
Sachant qu'elle avait un autre homme,
Revient sur les pavés de Paris
Il descend le soir
Le long du trottoir
Dans la nuit brune
Il surprend Julie
Et son cœur a bondi
Dans son infortune
Sans lui dire un mot
D'un coup dans le dos
Il tue la brune.
Jouer du couteau
C'est le sort des costauds de la lune
Mais voilà dans la nuit qui s'achève
L'on vient de dresser l'échafaud
On voit dans le jour qui se lève
Briller le sinistre couteau
L'apache va payer ses dettes
Sa dernière heure vient de sonner
Pendant qu'on lui fait la toilette
Le remords le fait frissonner
Il descend le soir
Dans la nuit brune
Le long du trottoir
Il tue Mélie
Et son cœur a bondi
Dans son infortune
Un père, une maman
Pleurant son enfant
Dans la nuit brune,
Mourir sous le couteau
C'est le sort des costauds de la lune.
Le couteau
Paroles: Théodore Botrel 1900
autres interprètes: Eugènie Buffet, Fred Gouin, Louis Lynel, Aimé Doniat, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, André Claveau, Serge Kerval, Jack Lantier
Pardon, monsieur le métayer
Si de nuit je dérange,
Mais je voudrais bien sommeiller
Au fond de votre grange?
Mon pauvre ami, la grange est pleine
Du blé de la moisson,
Donne-toi donc plutôt la peine
D'entrer dans la maison!
Mon bon monsieur, je suis trop gueux,
Quel gâchis vous ferais-je!
Je suis pieds nus, sale et boueux
Et tout couvert de neige!
Mon pauvre ami, quitte bien vite
Tes hardes en lambeaux:
Pouille-moi ce tricot, de suite
Chausse-moi ces sabots!
De tant marcher à l'abandon
J'ai la gorge bien sèche,
Mon bon monsieur, baillez-moi donc
Un grand verre d'eau fraîche!
L'eau ne vaut rien lorsque l'on tremble,
Le cidre… guère mieux:
Mon bon ami, trinquons ensemble,
Goûte-moi ce vin vieux!
Mon bon monsieur, on ne m'a rien
Jeté le long des routes,
Je voudrais avec votre chien
Partager deux, trois croûtes!
Si depuis ce matin tu rôdes,
Tu dois être affamé
Voici du pain, des crêpes chaudes,
Voici du lard fumé!
Chassez du coin de votre feu
Ce rôdeur qui ne bouge.
Etes-vous "Blanc"? Etes-vous "Bleu"?
Moi, je suis plutôt "Rouge"!
Qu'importent ces mots: République,
Commune ou Royauté":
Ne mêlons pas la Politique
Avec la charité!
Puis, le métayer s'endormit,
La minuit étant proche.
Alors, le vagabond sortit
Son couteau de sa poche.
L'ouvrit, le fit luire à la flamme,
Puis, se dressant soudain,
Il planta sa terrible lame
Dans… la miche de pain!
Au matin jour le gueux s'en fut
Sans vouloir rien attendre
Oubliant son couteau pointu
Au milieu du pain tendre:
Vous dormirez en paix, ô riches!
Vous et vos capitaux,
Tant que les gueux auront des miches
Où planter leurs couteaux!
Le fiacre
Paroles et Musique: Léon Xanrof 1888
autres interprètes: Félicia Mallet, Yvette Guilbert (1898), Jean Sablon (1939), Barbara, Lina Margy, Germaine Montéro (1960), Georges Brassens (1980)
note: Cette chanson fût remise au goût du jour sur un tempo swing par Jean Sablon en 1939
Un fiacre allait, trottinant
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Un fiacre allait, trottinant
Jaune, avec un cocher blanc
Derrière les stores baissés
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Derrière les stores baissés
On entendait des baisers
Puis une voix disant "Léon!"
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Puis une voix disant "Léon!
Pour… causer, ôte ton lorgnon!"
Un vieux monsieur qui passait
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Un vieux monsieur qui passait
S'écrie "Mais on dirait qu' c'est
Ma femme avec un quidam!
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Ma femme avec un quidam!"
Y s' lance sur le macadam
Mais y glisse su' l' sol mouillé
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Mais y glisse su' l' sol mouillé
Crac! il est écrabouillé
Du fiacre une dame sort et dit
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Du fiacre une dame sort et dit:
"Chouette, Léon! C'est mon mari!
Y a plus besoin d' nous cacher,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là!
Y a plus besoin d' nous cacher
Donne donc cent sous au cocher!"
Le gardien de phare
Paroles: Georges Pierre Moreau. Musique: Georges Stalin 1936
Le phare se dressait comme un "I"
Au large des côtes bretonnes
L'océan beuglait jour et nuit
Comme une vache qui moutonne!
Les coups d'mer tonnaient un à un
Avec un bruit de canonnade
Le vent d'norois chargé d'embruns
Postillonnait sa sérénade
Et les goélands aux abois
Goëlaient comme des putois!
Le gardien était jeune et beau
Il vivait seul. Pour se distraire
Il attrapait les bigorneaux
Au lasso… c'était sa manière
Et quand les ténèbres tombaient
Alors il allumait son phare
Et les pêcheurs, au loin, pensaient:
Le gardien à l'jeu quelque part
Et les courlis dans leur dodo
Courlissaient viv'ment les rideaux!
Or un soir, seul dans son grand lit
Il contemplait avec tristesse
La grosse lanterne, et il se dit:
C'qui manque ici, c'est une négresse!
Il en trouva une rapidement
Et ce fut un très beau mariage
La négresse était tout en blanc
Avec un lys à son corsage,
Et les homards sortant d'leurs trous
S'homaraient comme des p'tits fous!
Mais bientôt jaloux, fou furieux,
Il la saisit, ce fut atroce
D'un seul coup il lui fit trois bleus
Et d'un autre, il lui fit trois gosses!
Puis saisissant à bras le corps
Sa petite femme en bois d'ébène
Il la balança par-dessus bord
En s'écriant: La mer est pleine
Et les morues, qu'avaient les foies
Moururent de peur toutes à la fois!
Mais stupeur le lendemain les flots
Etaient noirs… sitôt tout le monde
Pensa: C'est la faute aux bateaux
Qui jettent leur… ancre dans l'onde!
La vérité, moi j'vous l'apporte
Notre négresse c'est notoire
Avait déteint et… la mère morte
Flottait maintenant dans la mer noire
Et le gardien désespéré
Se jeta… dans les mots croisés!
Le juif errant à Paris
Paroles: E. Dumont. Musique: F.L. Bénech 1922
autres interprètes: Georgette Plana
Au pied du sacré cœur, tout là haut sur la butte,
Passait un grand vieillard, à la barbe hirsute.
De ses yeux lumineux, il contemplait Paris,
Et les gens s'arrêtant, le regardaient surpris!
Dis-nous grand-père, quel est ton âge?
Où vas-tu? Qui donc es-tu?
Tu as dû faire un long voyage!
Et le vieillard a répondu:
{
J'ai vu tous les pays, J'ai parcouru la terre,
Car depuis deux mille ans, Je suis le juif errant.
De l'histoire des hommes, je connais les mystères,
Ce qu'on voit aujourd'hui, moi je l'ai vu jadis.
Vous cherchez un remède à toutes vos misères,
L'exemple du passé ne vous a rien appris!
Oui! Tant que tournera notre machine ronde,
Les hommes resteront les grands enfants du monde!
Grand-père parle nous, nous savons ton histoire,
Et nous t'écouterons, car nous voulons te croire!
Autour du juif errant chacun s'est approché,
Un jeune homme d'abord vient pour l'interroger.
"J'aime Lisette à la folie,
La belle m'a donné son cœur!
M'aimera-t-elle toute la vie?"
Il répondit avec douceur:
{
J'ai vu des amoureux, j'ai vu des amoureuses,
Vouloir mourir un jour par désespoir d'amour!
Je les ai vu plus tard la mine insoucieuse,
Avec d'autres échangeant les plus tendres serments…
Ils avaient oublié leur passion malheureuse,
Aveugles! Ils s'en allaient vers de nouveaux tourments!
Oui! Tant que tournera notre machine ronde,
Des hommes souffriront pour l'amour d'une blonde!
Grand-père à notre tour, toi qui vit tant de choses,
Des malheurs d'aujourd'hui, tu dois savoir les causes!
On nous promet partout un meilleur avenir,
Dis-nous si nos enfants n'auront plus à souffrir?
Reverront-ils l'horrible guerre?
Devons-nous croire ce qu'on nous dit:
Que tous les hommes sont nos frères
Et le vieillard leur répondit:
{
J'ai vu des royautés, j'ai vu des républiques,
Où vivaient des humains, contents de leur destin,
Pour soutenir leur trône ou bien leur politique,
Leurs maîtres ont semé la haine parmi eux…
Je les ai vu mourir en combats héroïques,
Les peuples sont toujours la proie des ambitieux!
Oui! tant que tournera notre machine ronde,
Les hommes se tueront pour conquérir le monde!
Le menuet d'Exaudet
Cet étang
Qui s'étend
Dans la plaine
Répète au sein de ses eaux
Les verdoyants ormeaux
Où le pampre s'enchaîne
Un ciel pur
Un azur
Sans nuages
Vivement s'y réfléchit
Le tableau s'enrichit
D'images
Mais tandis que l'on admire
Cette onde où le ciel se mire
Un zéphyr
Vient ternir
La surface
D'un souffle il confond les traits
L'éclat de tant d'objets
S'efface
Cet étang
Qui s'étend
Dans la plaine
Répète au sein de ses eaux
Les verdoyants ormeaux
Où le pampre s'enchaîne
Un ciel pur
Un azur
Sans nuages
Vivement s'y réfléchit
Le tableau s'enrichit
D'images
Le Père la Victoire
Paroles: Lucien Delormel, Léon Garnier. Musique: Louis Ganne 1888
Nous l'avions surnommé le Père la Victoire
Devant son cabaret nous lécoutions parler
Or un jour qu'il voyait des pipupious défiler
Il nous dit tout joyeux en nous offrant à boire:
Amis, je viens d'avoir cent ans,
Ma carrière est finie,
Mais mon coeur plein de vie
Bat toujours comme au jeune temps.
Le printemps parfume,
Le jeu, le vin, j'ai tout aimé,
Le gai tintin, le glouglou d'un flacon
Me mettaient folie en tête,
Et lorsque j'étais pompette,
Je me grisais d'une folle chanson.
Mais l'enchanteur
Qui me faisait battre le coeur,
Plan, rataplan, rataplan,
C'était ce bruit-là mes enfants!
Vous qui passez là-bas,
Sous cette tonnelle, entrez boire,
Ah! Buvez, jeunes soldats,
Le vin du père la victoire.
Brillant, vermeil,
Nectar sans pareil,
Il remplit le coeur de vaillance.
Buvez, enfants,
Le vin de mes cent ans.
J'ai soupiré pour Madelon,
Jeannette ou Marguerite.
Mon regard flambait vite
Dès que je voyais un jupon,
Un corsage fripon,
Ou bien un mollet ferme et rond.
Ma lèvre aimait se reposer
Sur un joli menton rose.
C'est une bien douce chose
Que le son clair que produit un baiser.
Pourtant, malgré cela,
Un seul bruit me pinçait là,
Plan, rataplan, rataplan,
C'était ce bruit-là mes enfants!
Certes je fus aimé,
Bichonné par plus d'une belle.
Ah corsage parfumé,
Coeur frissonnant sous la dentelle!
On m'adorait,
Rien ne résistait.
Maintenant adieu la conquête:
C'est pour vous la fête…
Buvez, enfants,
Le vin de mes cent ans.
J'ai vu la guerre au bon vieux temps,
Quand nous faisions campagne,
Là-bas en Allemagne,
A peine si j'avais vingt ans,
Et ce petit ruban,
J'ai dû le payer de mon sang,
Pour mériter ce signe vévéré,
Il fallait à la Patrie,
Trente fois offrir sa vie.
Oui c'est ainsi qu'on était décoré!
Alors un sénateur
N'eût pas vendu la croix d'honneur.
Plan, rataplan, rataplan,
L'étoile était au plus vaillant.
Quand je vois nos soldats
Passer joyeusement musique en tête,
Ah je dis, marquant le pas:
"Comme jadis la France est belle."
Comme autrefois,
Soldats, je revois
Carnot décrétant la victoire.
Marchez à la gloire!
Mes chers enfants,
Revenez triomphants.
Le roi Renaud (Complainte du…)
XVe.
autres interprètes: Yvette Guilbert, Yves Montand (1955), Edith Piaf, Cora Vaucaire, Colette Renard, Armand Mestral, Pierre Bensusan
note: cf. bas de page
Le roi Renaud de guerre vint
tenant ses tripes dans ses mains.
Sa mère était sur le créneau
Qui vit venir son fils Renaud.
– Renaud, Renaud, réjouis-toi!
Ta femme est accouché d'un roi!
– Ni de ma femme ni de mon fils
Je ne saurais me réjouir.
Allez ma mère, partez devant,
Faites-moi faire un beau lit blanc.
Guère de temps n'y resterai:
A la minuit trépasserai.
Mais faites-le moi faire ici-bas
Que l'accouchée n'l'entende pas.
Et quand ce vint sur la minuit,
Le roi Renaud rendit l'esprit.
Il ne fut pas le matin jour
Que les valets pleuraient tous.
Il ne fut temps de déjeuner
Que les servantes ont pleuré.
– Mais dites-moi, mère, m'amie,
Que pleurent nos valets ici?
– Ma fille, en baignant nos chevaux
Ont laissé noyer le plus beau.
– Mais pourquoi, mère m'amie,
Pour un cheval pleurer ainsi?
Quand Renaud reviendra,
Plus beau cheval ramènera.
Et dites-moi, mère m'amie,
Que pleurent nos servantes ici?
– Ma fille, en lavant nos linceuls
Ont laissé aller le plus neuf.
Mais pourquoi, mère m'amie,
Pour un linceul pleurer ainsi?
Quand Renaud reviendra,
Plus beau linceul on brodera.
Mais, dites-moi, mère m'amie,
Que chantent les prêtres ici?
– Ma fille c'est la procession
Qui fait le tour de la maison.
Or, quand ce fut pour relever,
A la messe elle voulut aller,
Et quand arriva le midi,
Elle voulut mettre ses habits.
– Mais dites-moi, mère m'amie,
Quel habit prendrai-je aujourd'hui?
– Prenez le vert, prenez le gris,
Prenez le noir pour mieux choisir.
– Mais dites-moi, mère m'amie,
Qu'est-ce que ce noir-là signifie?
– Femme qui relève d'enfant,
Le noir lui est bien plus séant.
Quand elle fut dans l'église entrée,
un cierge on lui a présenté.
Aperçut en s'agenouillant
La terre fraîche sous son banc.
– Mais dites-moi, mère m'amie,
Pourquoi la terre est rafraîchie?
– Ma fille, ne puis plus vous le cacher,
Renaud est mort et enterré.
– Renaud, Renaud, mon réconfort,
Te voilà donc au rang des morts!
Divin Renaud, mon réconfort,
Te voilà donc au rang des morts!
Puisque le roi Renaud est mort,
Voici les clefs de mon trésor.
Prenez mes bagues et mes joyaux,
Prenez bien soin du fils Renaud.
Terre, ouvre-toi, terre fends-toi,
Que j'aille avec Renaud, mon roi!
Terre s'ouvrit, terre se fendit,
Et ci fut la belle engloutie
Note: Ceci n'est qu'une des très nombreuses versions (environ 60) de cette chanson.
Son origine est assez complexe. Elle est issue de la greffe d'une
chanson du XIIIème siècle qui raconte le retour du comte Renaud sur une
chanson du XVIème (le comte Redor) issue d'une légende scandinave qui a
fait fureur en Europe et engendré de nombreux textes dans divers pays.
L'un de ces textes est "le Comte Redor" en Bretagne qui est sans
doute à l'origine de la fusion (car il y a peut être des versions dérivées).}
Le rosier
Paroles: De Leyre. Musique: Jean-Jacques Rousseau
Je l'ai planté, je l'ai vu naître
Ce beau rosier où les oiseaux
Viennent chanter sous ma fenêtre,
Perchés sur ses jeunes rameaux.
Joyeux oiseaux, troupe amoureuse,
Ah! Par pitié ne chantez pas!
L'amant qui me rendait heureuse
Est parti pour d'autres climats.
Pour les trésors du Nouveau Monde
Il fuit l'amour, brave la mort.
Hélas! Pourquoi chercher sur l'onde
Le bonheur qu'il trouvait au port?
Vous, passagères hirondelles
Qui revenez chaque printemps,
Oiseaux voyageurs, mais fidèles,
Ramenez-le moi tous les ans.
Le sacre de Napoléon
1804
note: sur l'air de "Catiau dans son galetas"
J'entendons ronfler l'canon
Y g'na plus à s'en dédire
On couronne Napoléon
Empereur de ce bel empire:
Ça nous promet pour l'avenir
Ben du bonheur et du plaisir;
Sur le décret du Sénat,
La France s'est prononcée;
C'est comme si l'conseil d'État
Avait d'viné not' pensée,
Car depuis quatre ans, dans notre cœur,
Napoléon est l'empereur.
Je prenons la liberté
De v'nir sans cérémonie,
Pour trinquer à sa santé
Sans oublier sa tendre amie,
Dont il doit être ben jaloux,
Car tout l'monde l'aime autant que nous.
Mais s'il faut nous en taper
À l'av'nant qu'il est grand homme,
Je n'trouv'rons pas d'quoi lamper,
Car y gn'a pas assez d'rogomme
Dans la France, ni dans l'pays
Que sa valeur nous a conquis
J'vois qu'nous cherchons vainement
Sur c'front qu'la Gloire environne
Un petit coin seulement
Pour y placer la couronne
Les lauriers, du haut en bas,
Le lui couvrent: quel embarras!
Cet habit et ce manteau
Parguenn'! lui vont à merveille
Mais c'qu'est encor ben plus beau,
C'est qu'chacun s'dit à l'oreille
Voyant c'front victorieux:
D'honneur, il était fait pour eux!
Qu'ils viennent, ces engueseux
Dire qui gn'a pas d'Providence;
Après l'état malheureux
Dont il a su tirer la France
J'répondrons: "R'gardez l'Empereur"
Ils seront forcés d'croire au sauveur.
Avec nos petits enfants
Puissions-nous, de c't'onze frimaire
Célébrer, dans cinquante ans
Le glorieux anniversaire,
Et chanter à l'unisson:
"Vive le grand Napoléon!"
Le soldat belge (Chanson du roi Albert)
note: chanson populaire et patriotique belge, créée dans les années 1920
C'était un soir sur les bords de l'Yser
Un soldat belge qui montait la faction,
Vinrent à passer trois gardes militaires
Parmi lesquels était le roi Albert,
"Qui vive là?" cria la sentinelle
"Qui vive là? Vous ne passerez pas.
Si vous passez, craignez ma baïonnette,
Retirez-vous vous ne passerez pas! {x2}
Halte-là!"
Le roi Albert en fouillant dans ses poches,
"Tiens" lui dit-il, "et laisse-moi passer"
"Non" répondit la brave sentinelle,
"L'argent n'est rien pour un vrai soldat belge.
Dans mon pays, je cultivais la terre,
Dans mon pays, je gardais les brebis,
Mais, maintenant que je suis militaire,
Retirez-vous, vous ne passerez pas! {x2}
Halte-là!"
Le roi Albert dit à ses camarades
"Fusillons-le, c'est un mauvais sujet.
Fusillons-le à la lueur des astres,
Fusillons-le, c'est un mauvais sujet"
"Fusillez-moi" lui dit la sentinelle,
"Fusillez-moi, vous ne passerez pas.
Si vous passez, craignez ma baïonnette.
Retirez-vous, vous ne passerez pas! {x2}
Halte-là!"
Le lendemain, au grand conseil de guerre,
Le roi Albert lui demanda son nom.
"Tiens" lui dit-il, "voilà la croix de guerre,
La croix de guerre et la décoration"
"Que va-t-elle dire, ma bonne et tendre mère,
Que va-t-elle dire en me voyant si beau?
La croix de guerre est à ma boutonnière
Pour avoir dit “vous ne passerez pas! {x2}
Halte-là!”."
Le tango de la cuisinière
J'ai sauté le mur
Pour te dire tout mon amur,
Mon joli trésor,
Ma p'tite gueugueule en or
Et, rempli d'espoir,
Je viens sérénader ce soir.
Ton cœur heureux
Écoute mes aveux.
Ô ma belle cuisinière,
Viens donc danser le tango.
Laisse tes plats, tes soupières;
Ecoute ce chant nouveau.
Viens dans mes bras, ô ma belle,
Je me sens rempli d'entrain.
Et tant pis pour ta vaisselle,
Tu la finiras demain.
Vois-tu, j' suis jaloux
Du bouillon qui te fait les yeux doux.
Et la nuit, parfois, lorsque je pense à toi,
Je rêve que je suis une assiette
Et que tu m'essuies;
Et mon cœur est chaud
Tout comme ton corniaud.
Ô ma belle cuisinière,
Viens donc danser le tango.
Allons, ne fais pas la fière,
Je serai ton gigolo.
Dans un dancinge, mon amante,
Viens, nous irons bambocher.
J' te paierai un Vichy-menthe
Ou un demi panaché.
Si j'avais seulement
Une échelle de corde en c' moment,
Tout comme Roméo,
J'irais te voir là-haut.
Tiens, si je pouvais,
Le long des tuyaux,
Je grimperais.
Mais j'ai peur, tout seul,
De me casser la gueule
Ô ma belle cuisinière,
Regarde au-dessus de nous.
La lune qui nous éclaire
Semble nous dire: Aimez-vous.
Je suis comme elle, ô ma brune,
C'est en vain que je t'attends.
Quand on est comme la lune,
On dit que c'est pour longtemps.
Le temps des cerises
Paroles: Jean-Baptiste Clément. Musique: Antoine Renard 1867
autres interprètes: Fred Gouin, André Dassary, Suzy Delair, Jean Lumière, Tino Rossi, Yves Montand (1955), Nana Mouskouri, Colette Renard, Patrick Bruel (2002)
note: En 1871, cette chanson devint l'hymne des insurgés au cours des journées sanglantes de la fin de la Commune. Nana Mouskouri ne chante pas le troisième couplet.
Quand nous chanterons le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur
Mais il est bien court le temps des cerises
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang
Mais il est bien court le temps des cerises
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant
Quand vous en serez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des peines d'amour
J'aimerai toujours le temps des cerises
C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte
Et Dame Fortune, en m'étant offerte
Ne saura jamais calmer ma douleur
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur
Le vieux Joe
Paroles: Georges Darcy. Musique: Fanny Cornet, Jean-Luc d’Assas
Titre original: "Plantation song"
Ils ne sont plus les beaux jours de l'amitié
Tous mes amis ont quitté les cotonniers
Ils sont partis au pays du grand repos
J'entends leurs douces voix chanter: Eho, vieux Joe
{Refrain}
Me voilà, me voilà, tout brisé par les travaux.
J'entends leurs douces voix chanter: Eho, vieux Joe
Pourquoi pleurer quand mon cœur est toujours gai?
Pourquoi gémir quand ils ne peuvent revenir?
Depuis longtemps, ils sont tous partis là-haut
J'entends leurs douces voix chanter: Eho, vieux Joe
{Au refrain}
Où sont-ils donc les amis qu'on aimait tant
Et ces enfants qu'on berçait si doucement?
Ils sont heureux, près d' eux j'irai bientôt,
J'entends leurs douces voix chanter: Eho, vieux Joe.
Le vin de Marsala
Paroles: Villemer, Lucien Delormel. Musique: Félicien Vargues 1887
Sur le rivage de Sorente
Un jeune et beau Napolitain
Au bruit de la vague dormante
Chantait l'amour soir et matin
Sa voix était douce et moqueuse
Mais des pleurs montaient dans ses yeux
Il coupait sa chanson joyeuse
Par ce refrain capricieux
{
L'amour des femmes a des ailes
Celle que j'aimais s'envola
Ne parlons plus des infidèles
Pour noyer les peines cruelles
Versez! Versez le vin de Marsala!
Versez! Versez le vin de Marsala!
Elle était belle entre toutes les belles
Et je relisais tous les soirs
Tous les bonheurs dans ses prunelles,
Dans son baiser tous les espoirs
Perdu dans ce rêve d'ivresse,
Qui ne devait jamais finir
Mon cœur se grisait de tendresse,
Mon printemps bravait l'avenir
{au Refrain}
Chaque jour sa voix caressante
Me répétait: Toujours! toujours!
Et souvent l'aube éblouissante
Eclairait encor nos amours
Vrai dieu! je la croyais fidèle,
J'en aurais mis mes mains au feu!
Un beau soir déployant son aile
Elle partit sans un adieu
{au Refrain}
Je n'ai pas revu l'inconstante
Tout mon bonheur s'est envolé.
Mais le vin charme mon attente,
Je m'en suis vite consolé
Au diable! la femme trompeuse!
Dieu merci! tout est bien fini
J'ai noyé ma peine amoureuse
Versez le vin! versez l'oubli
{au Refrain}
Ce matin, je l'ai rencontrée
Et j'ai revu sans trop d'émoi
Sourire sa lèvre adorée
Comme elle souriait pour moi,
Plus rose et mille fois plus belle,
Elle n'a changé que de nid
Un autre aux bras de l'infidèle
A repris mon rêve fini
{au Refrain}
Les allobroges
Je te salue, ô terre hospitalière
Où le malheur trouva protection;
D'un peuple libre arborant la bannière,
Je viens fêter la Constitution.
Je t'ai quitté, berceau de mon enfance,
Pour abriter sous uns climat plus doux.
Mais au foyer j'ai laissé l'espérance,
En attendant,
En attendant, je m'arrête chez vous.
Au cri d'appel des peuples en alarme
J'ai répondu par un cri de réveil.
Sourds à ma voix, ces esclaves sans armes
Restèrent tous dans un profond sommeil.
Relève-toi, Polonais héroïque,
Car pour t'aider, je m'avance à grands pas.
Secoue enfin ce sommeil léthargique
Et sois-en sûr,
Et sois-en sûr, tu ne périras pas.
Un mot d'espoir à la belle Italie:
Courage à vous, Lombards, je reviendrai.
Un mot d'amour au peuple de Hongrie!
Forte avec tous et je triompherai.
En attendant le jour de délivrance,
Priant les dieux d'écarter les courroux.
Pour faire luire un rayon d'espérance,
Bons Savoisiens,
Bons Savoisiens, je resterai chez vous.
Les boeufs
Paroles: Pierre Dupont. Musique: Albersen 1845
autres interprètes: Marcel Amont
J'ai deux grands bœufs dans mon étable,
Deux grands bœufs blancs marqués de roux
La charrue est en bois d'érable,
L'aiguillon en branche de houx.
C'est par leurs soins qu'on voit la plaine
Verte l'hiver, jaune l'été.
Ils gagnent dans une semaine
Plus d'argent qu'ils n'en ont coûté.
{
S'il me fallait les vendre,
J'aimerais mieux me pendre,
J'aime Jeanne, ma femme,
Eh bien! J'aimerais mieux
La voir mourir
Que voir mourir mes bœufs.
Les voyez-vous les belles bêtes
Creuser profond et tracer droit
Bravant la pluie et les tempêtes
Qu'il fasse chaud, qu'il fasse froid?
Lorsque je fais halte pour boire,
Un brouillard sort de leurs naseaux,
Et je vois sur leurs cornes noires
Se poser les petits oiseaux.
{Refrain}
Ils sont forts comme un pressoir d'huile,
Ils sont plus doux que des moutons
Tous les ans, on vient de la ville
Les marchander dans nos cantons.
Pour les mener aux Tuileries,
Au Mardi-Gras, devant le roi,
Et puis les vendre aux boucheries,
Je ne veux pas, ils sont à moi.
{Refrain}
Quand notre fille sera grande,
Si le fils de notre Régent
En mariage la demande,
Je lui promets tout mon argent.
Mais, si pour dot il veut qu'on donne
Les grands bœufs blancs marqués de roux,
Ma fille, laissons la couronne
Et ramenons les bœufs chez nous.
{Refrain}
Les cerises du voisin
note: il existe plusieurs versions avec des différences dans les couplets
Hier en sortant de l'école
Mon cousin, toujours frivole,
M'emmena près du moulin
Jouer dans le clos voisin
{
J'écoutais chanter la brise
Avec mon p'tit cousin.
Ah! Qu'elles étaient exquises,
Les cerises, les cerises,
Ah! Qu'elles étaient exquises
Les cerises du voisin.
Au milieu de l'herbe verte
Nous fîmes la découverte
D'un superbe cerisier
Portant des fruits par milliers
{au Refrain}
Mon cousin, dans la ramure,
Me choisissait les plus mûres
Et, du haut du cerisier,
Remplissait mon tablier
{au Refrain}
Il faisait un temps superbe
Pour un déjeuner sur l'herbe
Et sur un bien vert tapis
Le couvert fut vite mis
{au Refrain}
Ah, ciel! Qui vis-je apparaître?
C'est le vieux garde champêtre
Qui, nous ayant vus de loin,
Nous menace de son poing
{au Refrain}
Mon cousin fit la grimace
Et moi je demande grâce
Mais il lui fallut jurer
De ne plus recommencer
Fini d'écouter la brise
Avec mon p'tit cousin,
Mais qu'elles étaient exquises,
Les cerises, les cerises,
Mais qu'elles étaient exquises,
Les cerises du voisin.
Les cordeliers
Nous sommes les cordeliers
Faisant des cordelles
Et dans notre beau métier
Nous servons les belles
On voit dans notre maison
Venir filles et garçons
{x2}
Et les plus jolies
Sont les mieux servies
Les cordelles que nous faisons
Sont belles et commodes
Et s'il faut nous prouverons
Qu'elles sont à la mode
Fillettes point n'approchez
Si de notre adresse doutez
{x2}
Si elles ne peuvent plaire
Il faut les défaire.
Nos aïeux aux temps anciens
Faisaient des cordelles
Chaque mère s'en souvient
Du temps qu'était belle
Sûrement n'a pas oublié
Qu'elle se faisait lacer
{x2}
Par de fins compères
Qui ne s'en font guère.
Les fêtes de Mauléon
Paroles et Musique: Chansons populaires
Jusqu'au plus petit coin de Navarre
De la Soule et même du Labourd
On parle de Mauléon-Licharre
Avec envie et beaucoup d'amour
De Mauléon et ses superbes fêtes
Si vivantes si pleines d'entrain
De ses allées de saules coquettes
De son beau folklore souletin
{
Farandole, qui s'envole pour les fêtes de la Saint Jean
Jolies filles qui pétillent dans les bras de leurs chers amants
Cavalcades sérénades d'irrinzinas et de chansons
Nuits d'ivresse d'allégresse tout ça c'est les fêtes de Mauléon {x2}
Venez donc un peu voir le programme
Vous me direz s'il est vraiment beau
Vous y trouverez messieurs mesdames
L'éternelle course de chevaux
De splendides parties de pelote
Et un choix de danseurs souletins
Fandango danse du verre gavotte
Tout ça dans l'ambiance des bons copains
{au Refrain}
De splendides parties de pelote
Et la balle s'en va balader
De superbes joueurs la galopent
Et par chance arrivent à l'attraper
Puis a l'aide d'une chistera
Ils l'envoient tout là bas balader
A baba à baba à Bayonne
Ou l'on ne boit que pour s'amuser
{au Refrain}
La nuit c'est la cohue générale
Du vieux port au fin fond du placho
Faut voir un peu comment se trimballent
Nos Marixus et nos Ramuntxos
Les fougueux bergers de nos montagnes
Et la jeunesse des environs
Ont déserté ce soir là la campagne
Pour goûter aux fêtes de Mauléon
{au Refrain}
Les fiançailles
Puisque nos cœurs sont allés l'un vers l'autre,
Unissons-les par un tendre lien
Dans un baiser, faites-moi don du vôtre
Dans un baiser, prenez le mien
Si le long du chemin,
Dans sa bonté, Dieu nous rassemble,
C'est afin que la main dans la main
Tout deux nous le poursuivions ensemble
Fiançons nos vingt ans
Et sur nos pas que, joyeux, naisse
Un éternel printemps
Tout fleuri d'amour, tout verdoyant de jeunesse
Pour fêter avec nous
Nos accordailles, les mésanges
Dans les taillis de houx
Fredonnent des chants divins comme ceux des anges
Les fleurs coquettement
Pomponnées en leur vert corsage
Exhalent galamment
Leurs plus doux parfums et nous saluent au passage.
Les filles de Camaret
Paroles et Musique: Chansons populaires
Les filles de Camaret se disent toute vierges {x2}
Mais quand elle sont dans mon lit
Elles préfère tenir mon vit
Qu'un cierge {x3}
Fillette de Camaret, où est ton pucelage? {x2}
Il s'en est allé sur l'eau
Avec un beau matelot
Il nage {x3}
Mon mari s'en est allé à la pêche en Espagne {x2}
Il m'a laissé sans un sou
Mais avec mon petit trou
J'en gagne {x3}
Les rideaux de notre lit sont faits de serge rouge {x2}
Mais quand nous sommes dedans,
Pour ne pas trouver le trou
Qui pisse? {x3}
Le curé de Camaret a les couilles qui pendent {x2}
Et quand il s'assied dessus
"a lui rentre dans le cul
Il bande {x3}
Monsieur l'maire de Camaret a acheté un âne {x2}
Un âne républicain
Pour baiser toutes les putains
D'Bretagne {x3}
Sur la place de Camaret, y a une statue d'Hercule {x2}
Le maire et puis le curé
Qui sont tous les deux pédés
L'enculent {x3}
Une simple supposition que tu serais ma tante {x2}
Je te ferais le présent
De l'andouille qui me pend
Du ventre {x3}
Les filles de la Rochelle
Paroles et Musique: Chansons populaires
autres interprètes: Colette Renard (1958)
note: Chanson de gaillard d'avant du temps des corsaires (début XVIIIe siècle)
Ah! la feuille s'envole, s'envole
Ah! la feuille s'envole au vent!
Sont les filles de la Rochelle
Ont armé un bâtiment
Pour aller faire la course
Dedans les îles du Levant.
La grande vergue est en ivoire
Les poulies en diamant
La grande voile est en dentelle
La misaine en satin blanc.
Les cordages du navire
Sont des fils d'or et d'argent
Et la coque est en bois rouge
Travaillé fort proprement.
L'équipage du navire
C'est toutes des filles de quinze ans
Le capitaine qui les commande
Est le roi des bons enfants.
Hier faisant sa promenade
Dessus le gaillard d'avant
Aperçut une brunette
Qui pleurait dans les haubans.
Qu'avez-vous, jeune brunette
Qu'avez-vous à pleurer tant?
Avez vous perdu père et mère
Où quelqu'un de vos parents.
J'ai perdu la rose blanche
Qui s'en fut la voile au vent
Elle est partie vent arrière
Reviendra-z-en louvoyant.
Les godillots sont lourds
Là haut sur la colline,
il y a un moulin.
Là haut sur la colline,
il y a un moulin.
Le meunier sur sa porte
voit Rosette de loin.
Le meunier sur sa porte
voit Rosette de loin.
Les godillots sont lourds dans l'sac,
Les godillots sont lourds,
Les godillots sont lourds dans l'sac,
Les godillots sont lourds.
Bonjour, jeune bergère,
Où vas-tu si matin?
{2x}
Je viens, maître Jean-Pierre,
Vous apporter mon grain.
{2x}
Les godillots sont lourds dans l'sac,
Les godillots sont lourds,
Les godillots sont lourds dans l'sac,
Les godillots sont lourds.
Pour vous, belle Rosette?
Je l'y moudrai pour rien.
{2x}
Venez donc chez ma mère
Lui demander ma main.
{2x}
Les godillots sont lourds dans l'sac,
Les godillots sont lourds,
Les godillots sont lourds dans l'sac,
Les godillots sont lourds.
Les métamorphoses (La chanson des métamorphoses)
note: Duo homme et femme, alternant chacun un couplet. C'est l'homme qui débute. Il y a de multiples versions de ce chant traditionnel, avec différents titres ("Je me suis fait une blonde", "Si tu te mets anguille", "J'ai fait une maîtresse)
J'avais une maîtresse il n'y a pas longtemps (bis)
j'irai la voir dimanche, dimanche j'irai
demander la main de ma bien-aimée.
Si tu t'en viens dimanche, n'y serai pas
Par derrière chez ma tante
Il y a-t-un étang
Je me mettrai anguille,
Anguille dans l'étang
de moi tu n'auras pas de contentement
Si tu te mets anguille, anguille dans l'étang (bis)
Je me mettrai pêcheur
pêchant dans l'étang
Je t'aurai en pêchant.
Si tu te mets pêcheur pour m'avoir en pêchant (bis)
Je me mettrai alouette
Alouette des champs
de moi tu n'auras pas de contentement!
Si tu te mets alouette, alouette dans les champs (bis)
Je me mettrai chasseur
chassant dans les champs
Je t'aurai en chassant
Si tu te mets chasseur pour m'avoir en chassant (bis)
Je me mettrai nonette
Nonette dans un couvent.
de moi tu n'auras pas de contentement!
Si tu te mets nonette, nonette dans un couvent (bis)
Je me mettrai prêcheur
prêchant en couvent
Je t'aurai en prêchant
Si tu te mets prêcheur pour m'avoir en prêchant (bis)
Je me donn'rai à toi
Puisque tu m'aimes tant. (bis)
Les prisons de Nantes (La fille du geôlier)
Musique: Vincent Scotto, René Sarvil 17e.
autres interprètes: Aristide Bruant (1886), Edith Piaf et les Compagnons de la Chanson (1946), Colette Renard (1958), Tri Yann
Dans les prisons de Nantes
Y avait un prisonnier
Personne ne vint le "vouère"
Que la fille du geôlier
Un jour il lui demande
Et que dit-on de "moué"?
On dit de vous en ville
Que vous serez pendu
{variante:
On dit de vous en ville
Que demain vous mourrez}
Mais s'il faut qu'on me pende
Déliez-moi les pieds
La fille était jeunette
Les pieds lui a délié
Le prisonnier alerte
Dans la Loire s'est jeté
{variante:
Le prisonnier alerte
Dans la Loire a sauté}
Dès qu'il fût sur les rives
Il se prit à chanter
Je chante pour les belles
Surtout celle du geôlier
Si je reviens à Nantes
Oui je l'épouserai
Dans les prisons de Nantes
Y avait un prisonnier
Les rubans d'une Alsacienne
note: chanson revancharde
A dix-huit ans, je sortais de l'église
De mon hymen c'était le premier jour
Un gai soleil, une suave brise
Jetaient partout la lumière et l'amour
Toute au bonheur, la paupière mouillée
Près d'un époux au coeur loyal et franc
J'étais alors nouvelle mariée
Dans mes cheveux flottait le ruban blanc
Lune de miel, printemps de mariage
Chers souvenirs des beaux jours disparus
En feu follet, dans notre cher ménage
Tu resplendis, maintenant tu n'es plus
Il m'en souvient de ce temps éphémère
Où chaque soir en dansant, l'oeil en feu
Dans les salons, quand j'étais jeune mère
Dans mes cheveux flottait le ruban bleu
Mais quand, du Nord, un gros nuage sombre
Sur mon pays sembla s'apesantir
L'envahisseur sortant de sa pénombre
Osa rêver de nous anéantir
Bravant la voix des canons en furie
J'armais mon fils pour venger notre affront
Quand l'ennemi mutilait la prairie
Le ruban rouge a flotté sur mon front
J'ai tout perdu, fils, époux, pauvre veuve
Je n'ai plus rien à la place du coeur
A mes vieux jours, de malheur Dieu m'abreuve
Je dois ramper sous l'épée du vainqueur
Alsace, hélas! Quand viendra ta vengeance?
A mon pays, Seigneur, rendez l'espoir
La mort des miens, les malheurs de la France
Ont sur mon front, cloué le ruban noir
Les souvenirs de nos vingt ans
Paroles: E. Favrard. Musique: Raoul de Georges
Les souvenirs de nos vingt ans
Sont de jolis papillons blancs
Qui nous apportent sur leurs ailes
Du passé, de tendres nouvelles
Ils repartent, vont faire un tour
Mais il nous reviennent toujours
Les souvenirs de nos vingt ans
Sont de jolis papillons blancs
Les souvenirs des jours heureux
Sont de jolis papillons bleus
Notre cerveau les accapare
Car ils sont infiniment rares
Après un orage, un malheur
Ils viennent égayer nos cœurs
Les souvenirs des jours heureux
Sont de jolis papillons bleus
Les souvenirs de nos soucis
Sont de vilains papillons gris
On a beau leur donner la chasse
À nous peiner ils sont tenaces
Mais dès qu'arrivent les beaux jours
Ils disparaissent pour toujours
Les souvenirs de nos soucis
Sont de vilains papillons gris
Les souvenirs de nos amours
Sont des papillons de velours
Qui par une tactique habile
En nous ont élu domicile
On les adore à l'infini
Dans notre cœur ils ont leur nid
Les souvenirs de nos amours
Sont des papillons de velours
Ma Normandie
Paroles et Musique: Frédéric Bérat 1835
autres interprètes: Jack Lantier, Les Charlots
Quand tout renaît à l'espérance,
Et que l'hiver fuit loin de nous,
Sous le beau ciel de notre France
Quand le soleil revient plus doux,
Quand la nature est reverdie,
Quand l'hirondelle est de retour,
J'aime à revoir ma Normandie,
C'est le pays qui m'a donné le jour.
J'ai vu les lacs de l'Helvétie
Et ses chalets et ses glaciers;
J'ai vu le ciel de l'Italie,
Et Venise et ses gondoliers;
En saluant chaque patrie,
Je me disais: "Aucun séjour
N'est plus beau que ma Normandie,
C'est le pays qui m'a donné le jour."
Il est un âge dans la vie
Où chaque rêve doit finir,
Un âge où l'âme recueillie
A besoin de se souvenir:
Lorsque ma muse refroidie
Aura fini ses chants d'amour,
J'irai revoir ma Normandie,
C'est le pays qui m'a donné le jour.
Marche Lorraine
Paroles: Jules Jouy, Octave Pradels. Musique: Louis Ganne
Joyeux lorrains, chantons sans frein
Le refrain
Plein d'entrain
De Jeanne, bergère immortelle
Du pays de Moselle!
A tous les échos des grands bois
Que nos voix
A la fois
Chantent l'antique ritournelle
Qu'on chantait autrefois
"Jeanne la lorraine
Ses petits pieds dans ses sabots
Enfant de la plaine
Filait en gardant ses troupeaux
Quitta sa jupon de laine
Avec ses sabots, dondaine
Oh! oh! oh!
Avec ses sabots"
S'en alla sans émoi
Le cœur plein de foi
Pour défendre son roi;
Fiers enfants de la Lorraine
Des montagnes à la plaine,
Sur nous, plane ombre sereine,
Jeanne d'Arc, vierge souveraine!
Vieux gaulois à tête ronde
Nous bravons tout à la ronde
Si là-bas l'orage gronde,
C'est nous qui gardons l'accès
Du sol français!
S'en fut guider nos fiers soldats
Tout là-bas
Aux combats
Et fit renaître l'espérance,
en notre douce France!
Lors, les français victorieux
Glorieux
Flamme aux yeux,
Chantant partout leur délivrance
Entonnaient tout joyeux
"Jeanne la Lorraine
A quitté ses petits sabots
Son jupon de laine
Pour guerroyer sous nos drapeaux!
Et c'est un grand capitaine
La vierge aux sabots dondaine!
Oh! oh! oh!
La vierge aux sabots"
Jeanne, le gentil cœur
Partout à l'honneur,
Conduisit son Seigneur!
Las! un jour elle succombe!
Aux mains des ennemis tombe!
Dans la flamme, horrible tombe!
Expira, la blanche colombe!
Mais depuis l'âme aguerrie,
Au nom de Jeanne chérie,
Ange saint de la Patrie!
C'est nous qui gardons l'accès
Du sol français!
Tes fils n'ont pas dégénéré
Sol sacré!
Adoré!
Dans leurs veines encor ruisselle
Du sang de la Pucelle!
Aux jours de Fleurus, de Valmy,
L'ennemi
A frémi
Le bataillon de la Moselle
Chantait, cœur affermi
"Comme la Lorraine
Nous n'avons que de lourds sabots
La giberne est pleine
Mais sous la peau, rien que des os!
L'ennemi fuit dans la plaine
Gare à nos sabots, dondaine!
Oh! oh! oh!
Gare à nos sabots"
Et ce mâle refrain
Guidait vers le Rhin
Le peuple souverain!
Marie-Madeleine
1. Mon père n'avait fille que moi
Encore sur la mer il m'envoie
{
Marie-Madeleine son petit jupon de laine
Sa petite robe carreautée
Son petit jupon piqué
{Variante du Refrain:}
Marie-Madeleine
Son petit jupon de laine
Marie-Madelon
Son tout petit jupon
2. Encore sur la mer il m'envoie
Le marinier qui m'y menait
{au Refrain}
3. Le marinier qui m'y menait
Il devient amoureux de moué
{au Refrain}
4. Il devient amoureux de moué
La mignonnette, embrassez-moué
5… Nenni, Monsieur, je n'oserais
6. Car si mon père il le savait
7. Fille battue ce serait moué
8. Mais qui, la belle, le lui dirait?
9. Ce seraient les oiseaux des bois
10. Parlent-ils les oiseaux des bois?
11. Parlent latin, aussi françoué
12. Las, que malin le monde il est
13. D'apprendre aux oiseaux le françoué.
Mes p'tites ouvrières
Paroles: Ferdinand-Louis Bénech. Musique: Désiré Berniaux 1909
autres interprètes: Henriette Leblond, Marthe Trémont, etc…
A Paris, le matin, voyez passer
Les p'tites ouvrières le pas pressé
C'est de leurs doigts de fée
Que toute la journée
Vont sortir des chapeaux
Des robes et des manteaux
Voyez les demoiselles de magasin
Détaillant des rubans ou du satin
Comme elles savent les coquettes
Faire valoir une toilette
Ou d'un geste élégant
Essayer des gants
{
Mais voilà la journée terminée,
En cachette, elle s'est vite repoudrée
Crac il pleut elle traverse un ruisseau:
J'vous en prie Mam'zelle encore un peu plus haut!
Tout d'abord indignée, elle rougit
Puis se retourne; il est bien, elle sourit
Dame elle est heureuse quand on la trouve jolie
La p'tite ouvrière de Paris
On s'donne rendez-vous pour l'dimanche suivant
On arrive à Nogent, tout l'monde descend
On va, la chose est sûre
Pêcher une friture
Et l'on monte en bateau
"Surtout, pas d'blagues sur l'eau!"
Puis on fait la dînette sur le gazon,
On débouche des bouteilles et allez donc
Une partie de balançoire!
"Mam'zelle que m'faites-vous voir?
– T'en perdras pas la vue!"
Répond l'ingénue.
{
Mais voilà la journée terminée
Aux accents d'une musique endiablée
Dans un bal ils font un dernier tour
Et le jeune homme lui murmure avec amour:
"Je t'adore, ma mignonne, si tu veux
Tous les deux, nous pourrions être heureux!"
La bouche répond "Non" mais le cœur lui dit "Oui!"
D'la p'tite ouvrière de Paris!
Voilà bientôt deux ans qu'elle est mariée
Chaque jour elle descend faire son marché
Les pommes sont-elles bien mûres?
Les oranges pas trop sures?
Elle remonte son panier
Remet son tablier
Elle secoue la salade, elle casse des œufs
La sauce est-elle prise? Encore un peu…
Mais la soupe est parfaite,
La table est bientôt prête
Elle attend son mari,
On sonne, le voici!
{
Et voilà la journée terminée,
"Bonjour toi! Comment va mon aimée?
Et bébé? – Chut, il dort, pas si haut!"
Mais il se réveille, on court vite au berceau
Tendrement, elle le prend dans ses bras:
"Mon chéri, la risette à papa"
V'là comment elle fait le bonheur du logis,
La p'tite ouvrière de Paris!
Mettez la chaloupe à l'eau
autres interprètes: Guy Béart (1966)
Mettez la chaloupe à l'eau {x2}
Matelot tomba dans l'eau, m'entendez vous?
{
Et si toi ti-ti moques de moi
Moi ji mi moque di vous.
Matelot cassa sa bras {x2}
Chirurgien qui était là, m'entendez vous?
Li vouli qu'on li coupa {x2}
Matelot li vouli pas, m'entendez vous?
A la foire s'en alla {x2}
Et c'est là qu'il acheta, m'entendez vous?
Une pipe et du tabac {x2}
Mon histoire finit là, m'entendez vous?
Mon chapeau de paille
Paroles: Abbé Gadbois
autres interprètes: Eugène Daignault (1928), Conrad Gauthier (1930)
A St-Denis près des grands bois
Un jour d'orage et de bataille
Je mis pour la première fois
Mon chapeau d'paille
Sans égard pour mon beau chapeau
Contre les Anglais la canaille
Nous nous battîmes sans repos
En chapeau d'paille
Plus tard quand fut faite la paix
J'allais souvent dans les broussailles
Pour rire avec celle que j'aimais
En chapeau d'paille
Au printemps quand j'l'épousai
Lorsque fût faite les semailles
Aux balustres je déposai
Mon chapeau d'paille
Nous eûmes de nombreux enfants
Car ça fait plaisir la marmaille
Ça vous a des airs triomphants
En chapeau d'paille
Mais pour soigner ce groupe ardent
Les médecins n'ayant rien qui vaille
Tous disparurent en regardant
Leurs chapeaux d'paille
A son tour la mère partie
Sur cette terre faut qu'tout s'en aille
Il ne me reste qu'un ami
Mon chapeau d'paille
Je suis vieux, j'ai près de cent ans
Je me résigne et je travaille
Pour pouvoir mettre encore longtemps
Mon chapeau d'paille.
Monsieur d' Charette (Prends ton fusil, Grégoire)
Paroles: Paul Féval. Musique: transcription de Léo Delibes et J.B. Weckerlin d'après un air populaire 1853
note: connue également sous le nom de "La chanson de Monsieur de Charette"; chanson royaliste. Enregistrement par Rachel de Ruy en 1906
Monsieur d' Charette a dit à ceux d'Ancenis {x2}
«Mes amis,
Le Roi va ramener la fleur de lys»
{
Prends ton fusil, Grégoire,
Prends ta gourde pour boire
Prends ta Vierge d'ivoire
Nos messieurs sont partis
Pour chasser la perdrix
Monsieur d' Charette a dit à ceux d' Louroux {x2}
«Mes bijoux,
Pour mieux tirer, mettez-vous à genoux»
{au Refrain}
Monsieur d' Charette a dit à ceux d' Montfort {x2}
«Frappez fort,
Le drapeau blanc défend contre la mort!»
{au Refrain}
Monsieur d' Charette a dit à ceux d' Clisson {x2}
«Le canon,
Fait mieux danser que le son du violon!»
{au Refrain}
Monsieur d' Charette a dit à ceux d' Conflans {x2}
«Mes enfants,
Ralliez-vous à mon panache blanc!»
{au Refrain}
Monsieur d' Charette a mis sa plume au vent {x2}
«En avant!
On parlera longtemps des vieux Chouans!»
{au Refrain}
Monsieur l'curé n'veut pas
note: Traditionnel breton
Monsieur l'curé n'veut pas
Que les gars embrassent les filles
Mais il ne défend pas
Que les filles embrassent les gars!
Monsieur l'curé n'veut pas
Que les gard embrassent les filles
Mais Monsieur l'maire a dit
D'les embrasser malgré lui!
Tralala lalère
Tralala lalère
Tralalala lalala lalère
Tralala lalère
Tralala lalère
Tralala lalala lalala
Monsieur l'curé n'veut pas
Que les gars dansent en Carême
Mais il ne défend pas
Que les filles sautent dans leurs bras!
Monsieur l'curé n'veut pas
Que les gars embrassent les filles
Mais Monsieur l'maire a dit
D'aller danser malgré lui!
Monsieur l'curé n'veut pas
Que les gars taquinent le cidre
Mais il ne défend pas
Que les filles fassent boire les gars!
Monsieur l'curé n'veut pas
Que les gars taquinent le cidre
Mais Monsieur l'maire a dit
Qu'un p'tit coup chasse les soucis!
Napoléon Premier
note: Chansons populaires
Un soir à l'opéra
En dansant la polka
La reine d'Angleterre
Tomba sur le derrière.
Napoléon premier
Voulut la ramasser
Mais quand il se pencha
Son pantalon craqua.
Que vois-je à l'horizon
Mais c'est Napoléon
Qui court à la maison
Changer son pantalon.
Napoléon Premier (autre version)
note: chansons paillardes
Napoléon Premier
Descend les escaliers
Demande à son guichet
Où sont les cabinets?
Le guichet lui répond
Espèce de cornichon
Quand on est caporal
On chie dans le canal!
Le canal est bouché
Il faut le déboucher
Avec un tire-bouchon
En forme de queue d'cochon!
C'est la reine d'Angleterre
Qu'a fait pipi parterre
En dansant la java
Sur un paquet d'tabac
Napoléon Premier
Voulut la ramasser
Son pantalon craqua
Et sa lune se montra!
Ne t'en va pas (Hirondelle voyageuse)
Hirondelle voyageuse
Qui planait sur nos vallons
Et dont l'aile courageuse
Veut braver les aquilons
{Refrain, x2}
Ne t'en va pas, reste avec nous
Le ciel du pays est si doux
Sans atteindre les nuages
Où l'on cherche le bonheur
Lorsque grondent les orages
On succombe à leur fureur
{au Refrain, x2}
Un naufrage te menace
En ton vol aventureux,
Moins funeste l'hiver passe
Et fait place aux jours heureux
{au Refrain, x2}
O Magali
19e.
O Magali ma tant aimable
A la fenêtre parais donc
Prête l'oreille à cette aubade
De tambourins et de violons
Le ciel est plein d'étoiles d'or
Et l'air est calme
Mais les étoiles pâliront
Quand te verront
Pas plus que du vent dans les branches
De ton aubade n'ai souci
Et je m'en vais dans la mer bleue
Me faire anguille de rocher
O Magali, si tu te fais, l'Oiseau volage
Chasseur à mon tour deviendrai
Te chasserai
Aux oiselets si tu viens tendre
Traîtreusement piège ou lacet
Je deviendrai l'humble fleurette
Et dans les prés me cacherai
O Magali, si tu te fais, Fleur de prairie
Moi, ruisselet je me ferai
T'arroserai
Si tu deviens ruisseau limpide
Léger nuage me ferai
Et, pour te fuir ainsi, rapide
Aux Amériques m'en irait
O Magali, si t'en vas sur les nuées
Le vent de mer je me ferai
Te porterai
Si par les mers ainsi m'emportes
Ailleurs encor m'échapperai
Du grand soleil qui fond la glace
Un rayon d'or je deviendrai
O Magali, si tu te fais, L'ardente flamme
Moi, brume épaisse deviendrai
Te voilerai.
Me faudra donc enfin te croire,
je vois que tu ne railles pas
voici mon annelet d'ivoire
en souvenir de nos débats.
O Magali, que bien me fait
cette réponse. Vois les étoiles ont pâli
O Magali.
Partant pour la Syrie (Départ pour la Syrie)
Paroles: Alexandre de Laborde. Musique: Hortense de Beauharnais
autres interprètes: Tino Rossi (1969)
Partant pour la Syrie
Le jeune et beau Dunois
Alla prier Marie
De bénir ses exploits
Faites Reine immortelle
Lui dit-il en partant
Que j'aime la plus belle
Et sois le plus vaillant!
Il écrit sur la pierre
Le serment de l'honneur
Et va suivre à la guerre
Le comte son seigneur.
Au noble vœu fidèle
Il crie en combattant:
Amour à la plus belle
Honneur au plus vaillant!
Viens, fils de la victoire,
Dunois, dit le Seigneur.
Puisque tu fais ma gloire
Je ferai ton bonheur.
De ma fille Isabelle
Soit l'époux à l'instant,
Car elle est la plus belle
Et toi le plus vaillant!
A l'autel de Marie
Ils contractent tous deux
Cette union chérie
Qui seule rend heureux.
Chacun dans la chapelle
Disait en les voyant:
Amour à la plus belle,
Honneur au plus vaillant!
Pavane (Belle qui tiens ma vie)
Paroles et Musique: Toinot Arbeau 16e. "Partition à coeur joie"
Belle, qui tient ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m'a l'âme ravi
D'un souris gracieux.
Viens tôt me secourir,
Ou me faudra mourir.
Pourquoi fuis-tu mignarde?
Si je suis près de toi
Quand tes yeux je regarde
Je m'y perds dedans moi
Car tes perfections
Changent mes actions.
Approche donc, ma belle,
Approche-toi, mon bien.
Ne me sois plus rebelle,
Puisque ton cœur est mien.
Pour mon mal apaiser,
Donne-moi un baiser.
Perrine était servante
autres interprètes: Les Compagnons de la Chanson, Annie Cordy
Perrine était servante {2x}
Chez Monsieur le Curé, digue donda dondaine
Chez Monsieur le Curé, digue donda dondé!
2. Son amant vint la vouère {2x}
Un soir après l'dîner…
3. Perrine, ô ma Perrine {2x}
J'voudrais bien t'embrasser…
4. Oh! grand nigaud qu't'es bête {2x}
Ça s'fait sans s'demander!…
5. V'la M'sieur l'curé qu'arrive {2x}
Où j'va t'y bien m'cacher?…
6. Cache-toi dedans la huche! {2x}
I' n'saura pas t'trouver!…
7. Il y resta six s'maines {2x}
Elle l'avait oublié!…
8. Au bout de six semaines {2x}
Les rats l'avaient bouffé!…
9. Ils avaient rongé son crâne {2x}
Et puis tous les doigts de pied…
10. On fit creuser son crâne {2x}
Pour faire un bénitier…
11. On fit monter ses jambes {2x}
Pour faire deux chandeliers…
12. Voila la triste histoire {2x}
D'un jeune homme à marier…
13. Qu'allait trop voir les filles {2x}
Le soir après l'dîner!…
Plaisir d'amour
Paroles: Jean-Pierre Claris de Florian. Musique: Jean-Paul-Égide Martini, Ange-Etienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière (1784) 1902
autres interprètes: Mercadier (1902), Maréchal, Louis Lynel, Yvonne Printemps (1931), Fred Gouin amp; Louis Zucca, Ray Ventura, Réda Caire, Rina Ketty, Luis Mariano, Lina Margy, Tino Rossi, Colette Renard, Les quatre barbus, Marcel Merkès, Mouloudji, Cora Vaucaire…
note: et une multitude d'autres enregistrements; tiré de la nouvelle "Célestine" de Jean-Pierre Claris de Florian. Ce chant portait à sa création le titre de "Romance du chevrier"
Plaisir d'amour ne dure qu'un moment
Chagrin d'amour dure toute la vie
J'ai tout quitté pour l'ingrate Sylvie
Elle me quitte et prend un autre amant
Plaisir d'amour ne dure qu'un moment
Chagrin d'amour dure toute la vie
"Tant que cette eau coulera doucement
Vers ce ruisseau qui borde la prairie,
Je t'aimerai", me répétait Sylvie.
L'eau coule encor, elle a changé pourtant
Plaisir d'amour ne dure qu'un moment
Chagrin d'amour dure toute la vie
Quand j'étais chez mon père
Paroles et Musique: Chansons populaires
Quand j'étais chez mon père apprenti pastouriau
Il m'a mis dans la lande pour garder les troupiaux
{
Troupiaux, troupiaux
Je n'en avais guère
Troupiaux, troupiaux
Je n'en avais biau
Mais je n'en avais guère je n'avais qu'trois agneaux
Et le loup de la plaine m'a mangé le plus biau
{au Refrain}
Il était si vorace, n'a laissé que la piau
N'a laissé que la queue pour mettre à mon chapiau
{au Refrain}
Mais des os de la bête me fit un chalumeau
Pour jouer à la fête à la fête du hamiau
Quand j'étions chez mon père (L'apprenti pastouriau)
autres interprètes: Aimé Doniat, Les Quatre Barbus, Pascale Audret, Christian Borel, Serge Kerval, Anne Sylvestre, Hugues Aufray
Quand j'étais chez mon père, apprenti pastouriau,
Il m'a mis dans la lande, pour garder les troupiaux.
{
Troupiaux, troupiaux, je n'en avais guère.
Troupiaux, troupiaux, je n'en avais biau.
Moi, je n'en avais guère; je n'avais qu'trois agneaux
Et le loup de la plaine m'a mangé le plus biau.
{au Refrain}
Il était si vorace; n'a laissé que la piau,
N'a laissé que la queue, pour mettre a mon chapiau.
{au Refrain}
Mais des os de la bête, me fit un chalumeau
Pour jouer à la fête, à la lumière du hamiau.
{au Refrain}
Pour faire danser le village, dessous le grand ormiau
Et les jeunes et les vieilles, les pieds dans les sabiots.
Quand je suis né, je suis né en automne
Quand je suis né, je suis né en automne
Et mes parents me l'ont toujours bien dit
M'ont baptisé au jus de la pomme
Et m'ont donné le nom de "sans souci"
Quant à sept ans, on m'envoie à l'école
C'est pour apprendre à chanter Isabeau
Je répondis au maître de l'école
Je n'apprendrai que le jus du tonneau
À dix-huit ans, j'avais une maîtresse
Je l'ai perdue, je ne l'ai pas retrouvée
Elle a reçu, du haut d'une bouteille,
J'avais confié toutes mes amitiés
À ving-cinq ans, mes parents m'y marient
Avec une fille qui avait beaucoup de biens
Mais de malheur, elle mit fin à ses jours
Dans le chagrin de m'y voir toujours plein
À quarante ans, mes enfants me demandent
De partager leur bien avec le mien
Je répondis "pas de partage à faire
Les bistrotiers seront mes héritiers"
À soixante ans, sur le bord de la fosse
Là bien content, je finirai mes jours
Et l'on me roulera en carrosse
Car de mon jeune temps, je n'ai point eu le temps
Quand je suis né, je suis né en automne
Et mes parents me l'ont toujours bien dit
M'ont baptisé au jus de la pomme
Et m'ont donné le nom de "sans souci"
Se canto
14e.
Titre original: "Se canto"
Se canto, que canto
Canto pas per you
Canto per ma mio
Qu'es al lent de you
Aquelos montagnos
Qué tan aoutos sount,
M'empatchon de bésé
Mas amous oun sount
Debat ma fenestro,
Ya un aousélou
Touto la neî canto,
Canto sa cansou.
Baïssas bous mountagnos
Planos aoussas bous!
Perque posqui bésé
Mas amous oun sount.
Aquélos mountagnos
Tant s'abacharan
Mas amourettos
Se rapproucharan.
– – - – - – - – - – - – -
S'il chante, qu'il chante
Chante pas pour moi
Chante pour ma mie
Qui est loin de moi.
Ces fières montagnes
A mes yeux navrés,
Cachent de ma mie
Les trait bien aimés.
Dessous ma fenêtre
Y a un oiselet
Toute na nuit chante
Chante sa chanson
Baissez-vous montagnes,
Plaines haussez-vous
Que mes yeux s'en aillent
Où sont mes amours
Les chères montagnes
Tant s'abaisseront
Qu'à la fin ma mie
Mes yeux reverront.
Sidi-Brahim
Francs chasseurs hardis compagnons
Voici venir le jour de gloire
Entendez l'appel du clairon
Qui présage la victoire
Volez intrépides soldats
La France est là qui vous regarde
Quand sonne l'heure du combat
Votre place est à l'avant garde
En avant braves bataillons
Jaloux de votre indépendance
Si l'ennemi vers nous s'avance:
Marchons, marchons, marchons
Mort aux ennemis de la France!
Souvenir d'un vieillard
autres interprètes: Georges Hamel, Patrick Norman, Dan amp; Lou
Petits enfants, jouez dans la prairie
Chantez, chantez le doux parfum des fleurs
Profitez bien du printemps de la vie
Trop tôt, hélas, vous verserez des pleurs
{
Dernier amour de ma vieillesse
Venez à moi, petits enfants
Je veux de vous une caresse
Pour oublier
Pour oublier mes cheveux blancs
Quoique bien vieux, j'ai le cœur plein de charmes
Permettez-moi d'assister à vos jeux
Pour un vieillard, outragé, plein de larmes
Auprès de vous, je me sens plus heureux
{au Refrain}
Petits enfants, vous avez une mère
Et chaque soir près de votre berceau
Pour elle au ciel, offrez votre prière
Aimez-là bien jusqu'au jour du tombeau
{au Refrain}
Petits enfants, quand j'étais à votre âge
Je possédais la douce paix du cœur
Que de beaux jours ont passé sans nuages
Je ne voyais que des jours de bonheur
{au Refrain}
En vieillissant, j'ai connu la tristesse
Ceux que j'aimais, je les ai vus partir
Oh, laissez-moi vous prouver ma tendresse
C'est en aimant que je voudrais mourir
{au Refrain}
Supplication
Paroles: Gaston Deval. Musique: W.J. Paans 1907
{
Ah! Pardonne à ma folie
Si je reviens près de toi
C'est que tout mon cœur supplie
De l'aimer comme autrefois!
Oublions vaines alarmes
Et tous les anciens regrets,
Quand on a versé des larmes
On s'aime bien mieux après!
En tes grands yeux noirs, je le jure,
J'ai laissé tout mon cœur
Et si je parus un parjure,
Le destin fut menteur
Ah! crois toujours en ma tendresse,
J'ai goûté ton ivresse
Mignonne, il n'est pas loin, le temps
Où tu m'aimais tant
{au Refrain}
Un soir, j'ai cueilli sur ta lèvre
Les baisers des avrils,
Et bu, dans mon ardente fièvre,
Une larme à tes cils
Peux-tu, quand mon cœur dit qu'il t'aime,
Repousser d'un blasphème
Celui qui berça tout un jour
Ton désir d'amour?
{au Refrain}
Ti Joe la marde! (sol, ré)
note: chanson québecoise
M'en vas t'conter l'histoire, celle de ti Joe la marde
M'en vas t'conter l'histoire, celle de ti Joe la marde (bis)
Y s'en va t'à l'étable, s'tait pour manger d'la marde
{Refrain}
Pis y en a qui disait HO! HO! ca sent la moutarde
Pis y en a qui disait HO! HO! ca sent la moutarde (bis)
Y s'en va t'à l'étable, s'tes pour manger d'la marde
Y s'en va t'à l'étable, s'tes pour manger d'la marde (bis)
Y en a bin trop mangé, y en est tombé malade
{au Refrain}
Y en a bin trop mangé, y en est tombé malade
Y en a bin trop mangé, y en est tombé malade (bis)
Y ont fait v'nir un docteur, s'tait un docteur de marde
{au Refrain}
Y ont fait v'nir un docteur, s'tait un docteur de marde
Y ont fait v'nir un docteur, s'tait un docteur de marde (bis)
Il lui christ une piqûre, s'tait une piqûre de marde
{au Refrain}
Il lui christ une piqûre, s'tait une piqûre de marde
Il lui christ une piqûre, s'tait une piqûre de marde (bis)
Ca faque ti Joe yé mort, parce qu'a trop mangé d'marde
{au Refrain}
Ca faque ti Joe yé mort, parce qu'a trop mangé d'marde
Ca faque ti Joe yé mort, parce qu'a trop mangé d'marde (bis)
On enterra ti Joe, où ça, en d'ssous d'un ti tas d'marde
{au Refrain}
On enterra ti Joe, où ça, en d'ssous d'un ti tas d'marde
On enterra ti Joe, où ça, en d'ssous d'un ti tas d'marde (bis)
Tous ceux qui ont chanté, ca valait pas d'la marde
{au Refrain}
Tous ceux qui ont chanté, ça valait pas d'la marde
Tous ceux qui ont chanté, ça valait pas d'la marde (bis)
Tous ceux qui ont pas chanté, mangez donc tout' d'la marde
{au Refrain}
Ti-Jo Monferland
note: chanson québecoise
Ti-Jo Monferland
C'est Ti-Jo Monferland
Qui s'en va à l'étable
C'est Ti-Jo Monferland
Qui s'en va à l'étable
Il s'en r'v'nait malade
D'avoir trop mangé de marde
{
Et toujours il disait: "Hey ça sent la moutarde"
Et toujours il disait: "Hey ça sent la moutarde"
Et toujours il disait: "Hey ça sent la moutarde"
Il s'en r'v'nait malade
D'avoir trop mangé de marde
Il s'en r'v'nait malade
D'avoir trop mangé de marde
On appelle un docteur
C'est un docteur de marde
{au Refrain}
On appelle un docteur
C'est un docteur de marde
On appelle un docteur
C'est un docteur de marde
On lui fit une piqûre
C'est une piqûre de marde
{au Refrain}
On lui fit une piqûre
C'est une piqûre de marde
On lui fit une piqûre
C'est une piqûre de marde
Et v'là Ti-Jo qui meurt
D'avoir trop mangé de marde
{au Refrain}
Et v'là Ti-Jo qui meurt
D'avoir trop mangé de marde
Et v'là Ti-Jo qui meurt
D'avoir trop mangé de marde
On fit v'nir six porteurs
C'est des porteurs de marde
{au Refrain}
On fit v'nir six porteurs
C'est des porteurs de marde
On fit v'nir six porteurs
C'est des porteurs de marde
On l'enterre dans un tas
C'est un gros tas de marde
{au Refrain}
On l'enterre dans un trou
C'est un gros trou de marde
On l'enterre dans un trou
C'est un gros trou de marde
On écrivit ci-gît
Ci-gît un un gros tas de marde
{au Refrain}
On écrivit ci-gît
Ci-gît un un gros tas de marde
On écrivit ci-gît
Ci-gît un un gros tas de marde
Et v'là sa femme qui pleure
À 4 pattes dans la marde
{au Refrain}
Et v'là sa femme qui pleurt
À quatre pattes dans la marde
Et v'là sa femme qui pleurt
À quatre pattes dans la marde
Pis tout ceux qui ont chanté
C'est des chanteurs de marde
{au Refrain}
Pis tout ceux qui ont chanté
C'est des chanteurs de marde
Pis tout ceux qui ont chanté
C'est des chanteurs de marde
Pis tout ceux qui ont pas chanté
Mangez donc tout' d'la marde!
Tout l'monde a l'doryphore au hameau!
Où diable cours-tu si vite
Mon vieux père Justin?
Je m'en vais au patelin
Chercher le médecin
C'est-y qu't'aurais la gigitte
Ou l'torticolis
C'est bien pis, pauvre ami
C'est l'épidémie!
Tout l' monde a l' doryphore au hameau
Ça tombe sur les petits comme sur les gros
Y a l' fils au père Hilarion
Ça y a déjà bouffé l' croupion
Et ça vient d'y attaquer les rognons
Y a la mère Zénobie
Qui va trépasser
Quand elle s'est réveillée
Elle n'avait plus de nez
Y a l' beau-père à P'tit Louis
Qui n' va pas du tout
Y n'avait qu'un p'tit bout
Y y'ont bouffé tout
Tout l' monde a l' doryphore au hameau
Ça tombe sur les petits comme sur les gros
La fille à la mère Camus
A deux raies, c'est bien connu
Y'ont déjà bouffé la raie du d'ssus
Ça fait d' plus en plus d' ravages
Et partout ça grouille
L'épicier a la trouille
Qui z'y bouffent… ses nouilles
Toutes les drôlières du village
Sont intoxiquées
Sitôt qu'elles sont piquées
On les voit s' gonfler
Tout l' monde a l' doryphore au hameau
Ça tombe sur les petits comme sur les gros
Y a la fille au père Marcou
Qu'est plus bonne à rien du tout
L'doryphore y a bouché tous les trous
Le gros Thomas, l' garde-barrière
Etait fou de joie
Il disait pour une fois
J'ai la chance pour moi
J'ai ma vieille taupe de belle-mère
Qui venait d'être piquée
J' pensais la voir claquer
Mais… calamité!
Tout l' monde a l' doryphore au hameau
Mais voyez un peu c'te vieux chameau
Faut ben qu'elle soit enragée
Car sitôt qu'ils l'ont piquée
Les doryphores en ont tous crevé!
Un gai luron des Flandres
Paroles et Musique: Chansons populaires
note: Canon belge du XIXème siècle.
Un gai luron des Flandres
S'en vint en Wallonie
S'en vint s'en vint en Wallonie
Pour y conter des fables,
Des fables de son pays.
Tra la la la
Tra la la la la la
Des fables de son pays
Heureux qui peut entendre,
Entendre ses chansons
Tra la la la
Tra la la la la la
Entendre ses chansons
V'là l'bon vent (Derrière chez nous y a un étang)
18e.
autres interprètes: Raymond Legrand, Colette Renard, Mathé Altéry, Marie Laforêt, Nana Mouskouri, Guy Béart, Annabel Buffet, Dorothée
Derrière chez nous y a un étang,
trois beaux canards s'y vont nageant.
Y en a deux noirs, y en a un blanc.
V'là l'bon vent, v'là l'joli vent,
v'là l'bon vent, ma mie m'appelle.
V'là l'bon vent, v'là l'joli vent,
v'là l'bon vent, ma mie m'attend.
Le fils du roi s'en va chassant
avec son grand fusil d'argent;
mire le noir et tue le blanc.
V'là l'bon vent… (etc.)
O fils du roi, tu es méchant
d'avoir tué mon canard blanc.
Par-dessous l'aile il perd son sang.
V'là l'bon vent… (etc.)
Par les yeux lui sort des diamants
et par le bec l'or et l'argent.
Toutes ses plumes s'envolent au vent.
V'là l'bon vent… (etc.)
Trois dames s'en vont les ramassant.
C'est pour en faire un lit de camp
pour y coucher tous les passants.
V'là l'bon vent… (etc.)
Valse brune
Paroles: Georges Villard. Musique: Georges Krier 1909
autres interprètes: Karl Ditan (1909), Bérard (1912),, Georgette Plana (1955), Juliette Gréco (1957), Reda Caire (1958), Lucienne Delyle (1959), Luc Barney (1961), Mouloudji (1974), Mathé Altéry (1974), Jack Lantier, Tino Rossi (1976), Guy Béart 1982), Francis Lemarque (1988)
Ils ne sont pas des gens à valse lente
Les bons rôdeurs qui glissent dans la nuit
Ils lui préfèrent la valse entraînante
Souple, rapide, où l'on tourne sans bruit
Silencieux, ils enlacent leurs belles
Mêlant la cotte avec le cotillon
Légers, légers, ils partent avec elles
Dans un gai tourbillon
{
C'est la valse brune
Des chevaliers de la lune
Que la lumière importune
Et qui recherchent un coin noir
C'est la valse brune
Des chevaliers de la lune
Chacun avec sa chacune
La danse le soir
Ils ne sont pas tendres pour leurs épouses
Et, quand il faut, savent les corriger
Un seul soupçon de leur âme jalouse
Et les rôdeurs sont prêts à se venger
Tandis qu'ils font, à Berthe, à Léonore
Un madrigal en vers de leur façon
Un brave agent, de son talent sonore
Souligne la chanson
{au Refrain}
Quand le rôdeur, dans la nuit, part en chasse
Et qu'à la gorge il saisit un passant
Les bons amis, pour que tout bruit s'efface
Non loin de lui chantent en s'enlaçant
Tandis qu'il pille un logis magnifique
Ou d'un combat il sait sortir vainqueur
Les bons bourgeois, grisés par la musique
Murmurent tous en chœur
{au Refrain}
Vers l'avenir
Paroles: Gentil Theodoor Antheunis. Musique: François-Auguste Gevaert 1885
autres interprètes: M. L. Richard
Le siècle marche et pose ses jalons
Nous marquant une étape nouvelle
Nous le suivons et nous nous rappelons
Nos aïeux et leur gloire éternelle
Si ton sol est petit, dans un monde nouveau
L'avenir qui t'appelle a planté ton drapeau
Marche joyeux, peuple énergique
Vers des destins dignes de toi
Dieu protège la libre Belgique
Et son Roi!
Ta longue paix autant que longs combats
Au travail exerçait sa vaillance
Et tes progrès disaient à chaque pas
Ton génie et ta fière endurance
Si ta force déborde et franchit ses niveaux
Verse-la comme un fleuve en des mondes nouveaux!
Marche hardi, peuple énergique
Vers des destins dignes de toi
Dieu protège la libre Belgique
Et son Roi!
Ô terre sainte, ô terre des aïeux
Leur sueur et leur sang l'ont pétrie
Et loin ou près sauront leurs fils pieux
Honorer, élargir la Patrie
Si des frères s'en vont, il en est par milliers
Qui, fidèles gardiens, défendront tes foyers
Va sans faiblir, peuple énergique
Vers des destins dignes de toi
Dieu saura protéger la Belgique
Et son Roi!
Vive l'amourette en bargenton
autres interprètes: Ovila Légaré
1- Mon père a fait bâtir maison, viv' l'amourette en bargenton {x2}
Il l'a fait bâtir à trois pignons…
{
Sur la Saint-Henri, sur la jolirum,
You come from sur l'amour maluré…Ah!…
You come from sur l'amour maluré
Viv' l'amourette en gargenton, maluré, maluron
2- Il l'a fait bâtir à trois pignons, vive l'amourette en bargenton {x2}
Sont trois charpentiers qui la font,,,
3- Sont trois charpentiers qui la font, vive l'amourette en bargenton {x2}
Et le plus jeu' c't'un beau garçon…
4- Et le plus jeu' c't'un beau garçon, vive l'amourette en gargenton {x2}
Qu'apportes-tu dans ton jupon
5- Qu'apportes-tu dans ton jupon?, Vive l'amourette en bargenton {x2}
C'est un pâté de trois pigeons
6- C'est un pâté de trois pigeons, vive l'amourette en gargenton {x2}
En s'asseyant il fit un bond…
7- En s'asseyant il fit un bond, vive l'amourette en bargenton {x2}
Qui fit trembler mer et poissons
8- Qui fit trembler mer et poissons, vive l'amourette bargenton {x2}
Et les cailloux qui sont au fond
Vive la Bretagne
Paroles et Musique: Chansons populaires
note: Une des très nombreuses versions de cette chanson…
M'sieur l' curé de Saint Sauveur
Il est mort il s'est pendu
Les oiseaux n'ont pas eu peur
D' fair' leur nid dans l' trou d' son cul
{
Ils ont des chapeaux ronds
Vive la Bretagne
Ils ont des chapeaux ronds
Vive les Bretons
L'autre jour passant Place Verte
J'entendis un chien péter
Ça prouvions que c'tte pauvr' bêt
N'a point l' trou du cul bouché
{au Refrain}
Le curé c'est un bon zouille
Il donn' tout il garde rien
S'est coupé la peau des couill's
Pour fair' un' niche à son chien
{au Refrain}
Dans le ciel' y a des étoiles
Qui nous font lever les yeux
Sur la terre il y a des femmes
Qui nous font lever la queue
{au Refrain}
Dans l' désert' les dromadaires
Ont la peau tell'ment tendue
Quand ils ferment les paupières
Ça leur ouvre le trou du cul
{au Refrain}
L'autre jour que j'étais saoul
Je m'suis allongé dans l'herbe
Je trouvais que c'était mou
J'm'étais roulé dans d'la merde
{au Refrain}
M'sieur l' curé de Saint Viaud
Qu'a un' vache et point de taureau
Il fait le taureau lui-même
Ça fait des p'tits viaux quand même
{au Refrain}
A Paris' les vieill's bigotes
March'nt toujours les yeux baissés
C'est pour voir dans notr' culotte
Si l' chinois n'est pas dressé
{au Refrain}
Mon grand-père et ma grand-mère
Ont l'habitud' de coucher nus
Ma grand-mère est carnassière
Elle a mordu pépé au cul
{au Refrain}
Il paraît qu'en Angleterre
Par un procédé nouveau
On transform' les culs d' bell'-mère
Pour en fair' des chars d'assaut
{au Refrain}
Il paraît qu'en Amérique
Par un procédé chimique
On fait fondr' les couill's des flics
Pour en fair' des élastiques
{au Refrain}
L'autre jour sortant d' chez nous
Je rencontr' deux amoureux
Qui f'saient sur un tas d' cailloux
C' qu' les gens mariés font chez eux
{au Refrain}
Si mon père il bais' ma mère
Ce n'est point par amus'ment
C'est pour m' faire un petit frère
Qui mèn'ra la vache aux champs
{au Refrain}
J'aim' mon père et j'aim' ma mère
J'aime aussi mon bourricot
L' bourricot' j' peux monter d'ssus
Sur ma mèr' c'est défendu
{au Refrain}
Ils étaient quatr' pauvres diables
Qui n'avaient pas d' quoi s' chauffer
Ils ont chié dessus la table
S' sont chauffés à la fumée
{au Refrain}
Le curé de Saint-Martin
Qui sait tout et qui n' sait rien
A coupé la queue d' son âne
Pour la mettre à son p'tit chien
{au Refrain}
A l'enterr'ment d' ma bell'-mère
J'étais devant, j'étais derrière
J'étais derrièr' j'étais devant
J'étais seul à l'enterr'ment
{au Refrain}
Jésus-Christ a un' quéquette
Pas plus gross' qu'une allumette
Il s'en sert pour faire pipi
Viv' la quéquette à Jésus-Christ
{au Refrain}
Vive la Bretagne, vive les Bretons
Dans tous les coins de la Bretagne
Dans les fêtes et les pardons
Tous les gars de la campagne
Fredonnent cette chanson
{
Ils ont des chapeaux ronds
Vive la Bretagne
Ils ont des chapeaux ronds
Vive les Bretons
La vache de notre village
A deux cornes par devant
Y en a qu 'en ont davantage
Mais ça ne se voit pas autant
{au Refrain}
Comm' les seins de ma bell' mère
Pendent lamentablement
Ell'fait un noud par derrière
Pour n'pas tomber en marchant
{au Refrain}
Mon grand-pèr'pour être à l'aise
Tous les soirs couche tout nu
C'est pour mieux prendr' les punaises
Qui la nuit lui trottent dessus
{au Refrain}
Sur l'clocher l'coq du village
A toujours la plume au vent
Y' en a point dans l'voisinage
Qui pourraient en faire. autant
{au Refrain}
Maria qu'est vierge et rosière
Viens d'avoir un beau petit
Sa mèr' dit pas de mystère
C'est un coup du Saint Esprit
{au Refrain}
Un p'tit moineau lâche sa crotte
Elle tombe sur le nez d'Lucas
Qui dit bon dieu saperlotte
Heureusement qu' les vach' vol'nt pas
{au Refrain}
Avec les gars, Antoinette
Fait bien les cent-dix-neuf coups
Ça n'pay' peut-être pas ses dettes
Mais ça bouch' toujours un trou
{au Refrain}
Ma mère couche avec mon père
Ce n'est pas par agrément
Mais pour faire un petit frère
Pour qu'il garde les vaches aux champs
Vive la Canadienne
note: Avant que les Canadiens n'aient adopté «Ô Canada» comme hymne national (v. 1910), «Vive la Canadienne» remplissait fréquemment cette fonction au Québec.
1. Vive la Canadienne
Vole, mon cœur, vole!
Vive la Canadienne
Et ses jolis yeux doux
Et ses jolis yeux doux, doux, doux
Et ses jolis yeux doux.
2. Elle est rude à la tâche
Vole, mon cœur, vole!
Elle est rude à la tâche
Mais sait faire tout doux
Elle sait faire tout doux, doux, doux
Elle sait faire tout doux.
3. Même quand elle se fâche…
Ses yeux sont toujours doux…
4. Ce n'est pas avec elle…
Qu'on court le guilledou…
5. Heureux celui qui gagne…
Son petit cœur d'amadou…
Vive la rose et le lilas
18e.
autres interprètes: Guy Béart (1960), Cora Vaucaire (1975), Nana Mouskouri (1978)
note: ou "Mon amant me délaisse…" ou "La méchante"
Mon amant me délaisse
O gai! vive la rose!
Je ne sais pas pourquoi
Vive la rose et le lilas!
Je ne sais pas pourquoi
Vive la rose et le lilas
Il va-t-en voir une autre,
O gai! vive la rose!
Qu'est plus riche que moi
Vive la rose et le lilas!
Qu'est plus riche que moi
Vive la rose et le lilas
On dit qu'elle est plus belle,
O gai vive la rose!
Je n'en disconviens pas…
On dit qu'elle est malade
o gai! vive la rose!
Peut-être elle en mourra…
Mais si elle meurt dimanche
O gai! vive la rose!
Lundi on l'enterrera…
Mardi il r'viendra m'voir
O gai! vive la rose!
Mais je n'en voudrai pas
Vive la rose et le lilas!
Mais je n'en voudrai pas
Vive la rose et le lilas!
Vive le Général De Gaulle (Marche du Libérateur)
Paroles: J.H. Golle. Musique: Maurice Uhry 1944
La France a connu des jours sombres
Mais toujours pour la relever
Ses fils ont su sortir de l'ombre
Et à son rang la replacer.
Le plus glorieux de notre Histoire
Nous pouvons enfin l'acclamer
Il vient, auréolé de gloire,
Pour nous rendre la liberté.
Aussi avec ardeur,
Amis chantons en choeur.
{
Général de Gaulle
Nos pensées s'envolent
Vers toi, notre Libérateur.
C'est la France entière
Qui joyeuse et fière
Te dit merci de tout son coeur.
Comme un fier symbole
De l'ancienne Gaule
Tu portes le nom vénéré.
A toi Honneur, à tout jamais
Nous sommes tous à tes côtés,
Vive le général de Gaulle.
Là-bas, sous le ciel d'Afrique
Sans jamais se désespérer,
Avec un courage héroïque,
Le général, sans se lasser,
A réformé la grande armée
Qui vient enfin nous libérer.
Et la France alors délivrée
Clame aux échos son nom sacré.
Aussi avec ardeur,
Amis, chantons en choeur
{au Refrain}
Vive les Bretagne (2)
note: une des nombreuses versions de cette chanson
{
Ils ont des chapeaux ronds,
Vive la Bretagne!
Ils ont des chapeaux ronds,
Vive les Bretons!
Dans tous les coins de Bretagne,
Dans les fêtes et les pardons,
Tous les gars de la campagne
Fredonnent cette chanson
{au Refrain}
C'est la coutume en Bretagne,
A la fête du Grand Pardon,
Les filles montent au mât d' cocagne
Décrocher les saucissons
{au Refrain}
Quand il passe un aéroplane,
Tous les hommes lèvent les yeux
Quand il passe une jolie femme,
Tous les hommes lèvent la queue
{au Refrain}
L'autre jour boulevard Saint-Pierre,
J'ai rencontré deux amoureux
Ils faisaient sur un tas d' pierre,
Ce que les autres ils font chez eux
{au Refrain}
Sur l' clocher, l' coq du village
A toujours la queue au vent
J'en connais qui dans la ville
Voudraient bien en faire autant
{au Refrain}
Avec les gars, Antoinette
A fait les cent dix-neuf coups,
Ça ne paye pas ses dettes,
Mais ça bouche toujours son trou
{au Refrain}
La Marie est bonne ménagère,
Quand elle va faire son marché,
L'aubergine n'est jamais chère,
Pour en faire un godemiché
{au Refrain}
Trois bandits dans une chaumière
N'avaient rien pour se chauffer
Ils chièrent sur la table
Et se chauffèrent à la fumée
{au Refrain}
Mon grand-père et ma grand-mère
Tous les soirs couchent tout nus,
C'est pour ça que ma grand-mère
A mordu grand-père au cul
{au Refrain}
Le curé de Saint-Sauveur
Quand il est mort il s'est pendu
Les oiseaux n'ont pas eu peur
De faire leur nid dans l 'trou d'son cul
{au Refrain}
Il paraît qu'en Angleterre
Est un procédé nouveau:
Ils démontent les belles-mères
Pour en faire des chars d'assaut
{au Refrain}
Il paraît qu'en Angleterre
Ceux qui font caca par terre
On leur coupe le derrière
Pour en faire des pommes de terre
{au Refrain}
Il paraît qu'en Italie,
Ceux qui font pipi au lit,
On leur coupe le zizi
Pour en faire des spaghetti
{au Refrain}
En revenant de l'Amérique
Sur le bateau du Canada,
Je faisais de la barre fixe
Sur la bête de mon papa
{au Refrain}
En Afrique les dromadaires
Ont la peau qu'est si tendue,
Que pour fermer les paupières
Ils doivent ouvrir le trou d' leur cul
{au Refrain}
Napoléon dans un caprice
Fit d' sa femme, l'impératrice,
Mais les troufions, plus exigeants,
Firent d'un con un adjudant
{au Refrain}
A Paris, les vieilles bigotes
Marchent toujours les yeux baissés,
C'est pour voir dans nos culottes
Si l' chinois n'est pas rel'vé
{au Refrain}
A l'enterrement de ma grand-mère
J'étais derrière, j'étais devant,
J'étais devant, j'étais derrière,
J'étais tout seul à l'enterrement
{au Refrain}
En passant par le cimetière
J'ai entendu un mort péter,
Ce qui prouve que sous terre
Ils n'ont pas le cul bouché
{au Refrain}