SCÈNE III

 

LES MÊMES et BABAKINA

 

BABAKINA – Sur son trente et un, elle traverse gravement la scène devant Lvov et Kossykh, ce dernier pouffe dans son poing, elle se retourne. – C’est malin !

 

Kossykh éclate de rire.

 

BABAKINA – Moujik !

 

Elle sort.

 

KOSSYKH, riant aux éclats. – Complètement folle, la baba ! Depuis qu’elle brigue les excellences elle est devenue inabordable. (Il l’imite.) Moujik !

 

LVOV, ému. – Écoutez, dites-moi sincèrement : quelle est votre opinion sur Ivanov ?

 

KOSSYKH – Il ne vaut absolument rien. Il joue comme une savate. L’année dernière, pendant le carême, voici ce qui s’est produit. Nous commençons une partie, moi, le comte, Borkine et lui. Je donne…

 

LVOV, l’interrompant. – Est-ce un homme bien ?

 

KOSSYKH – Lui ? Un roué ! Un retors qui a fait les quatre cents coups. Lui et le comte ça fait la paire. Un flair de renard. Ça a mal tourné avec la youpine, il a avalé la couleuvre et maintenant le voilà qui vise les coffres de Zizi. Je vous parie ce que vous voulez, et que je sois trois fois anathème, si avant un an il ne l’a pas détroussée. Lui, Zizi, et le comte, la Babakina. Par ici la monnaie et à nous la grande vie ! Docteur, pourquoi êtes-vous si pâle aujourd’hui ? Vous êtes tout bouleversé.

 

LVOV – Ce n’est rien. Hier, j’ai trop bu.