PROLOGUE

 

Le haut-parleur qui me relie au poste de pilotage se met à vibrer et Felton m’annonce :

— Nous sommes exactement dans la zone d’où le Tucson a lancé son dernier appel. Enfin, aussi près que les récepteurs ont pu le préciser.

— Ralentis, branche les détecteurs et tourne en rond. En allongeant un peu plus le cercle à chaque tour.

— Ça peut prendre des semaines.

— Peut-être des années, mais as-tu autre chose à proposer ?

— Non.

— Alors, au boulot, j’arrive. Je viens de quitter le bloc de régénérescence.

J’enfile ma combinaison. En mettant les choses au mieux, nous avons une chance sur deux cents d’obtenir un résultat, mais j’estime que, dans l’espace, c’est déjà une bonne moyenne.

Et, en un sens, il fallait bien que Felton et moi tentions quelque chose. Même quelque chose de désespéré, pour éviter que la police de l’espace ne se montre trop curieuse au sujet de certaines de nos activités passées.

Si jamais nous réussissons, il ne sera plus question de rien, et si nous échouons, il faudra nous résigner à regagner la Terre O. (O : pour originelle).

Je passe dans la coursive, puis j’escalade l’échelle et j’émerge dans le poste de pilotage. Felton a branché les détecteurs qui ronronnent.

Un peu par acquit de conscience, je demande :

— Rien ?

— Rien !

— Dans toutes les directions ?

— Oui.

Cette fois, ce n’est pas au Tucson que j’ai fait allusion, et, soulagé, je murmure :

— Nous sommes les premiers. Personne ne nous a devancés.

Sans se retourner, Felton grogne :

— Tu pourrais dire que personne n’a été aussi fou.

En même temps, il jure, car le voyant d’un de ses détecteurs vient de s’allumer.

— Qu’est-ce que c’est ?

Le cœur battant, je me précipite vers le tableau de bord pendant que Felton place notre petit vaisseau dans l’axe du détecteur.

 Immédiatement, les autres s’allument et je prends la bande de l’analyseur qui commence à se dérouler.

A mi-voix, je traduis les signes :

— Vaisseau spatial. Il dérive, moteur stoppé. Forme ogivale. Trois cent dix mètres de long ; cent soixante de haut et quatre-vingt-dix de large...

— C’est le Tucson.

Felton a littéralement hurlé, et il ajoute d’une voix sourde que l’émotion fait vibrer :

— Au premier coup... Tout de suite. Nous aurions pu tourner durant une éternité, et ça y est, sans même que nous ayons dû chercher. C’est trop beau.

— Prends contact avec Soldivan. Annonce que nous venons de détecter une épave qui est vraisemblablement celle du Tucson et que nous en réclamons la propriété.

Même si nous ne récupérons qu’une carcasse vide, son métal représenterait une fortune pour nous, mais il y en a une autre à gagner si nous pouvons, par-dessus le marché, retrouver Elsa Van Rolsen.

Felton a relancé nos moteurs et nous fonçons vers l’épave pendant qu’il se met en rapport avec Soldivan pour faire reconnaître nos droits. On avertira immédiatement Van Rolsen et je me demande comment il réagira.

En espérant, sans doute. Je pousse un soupir...

Je l’ai vue une fois, Elsa Van Rolsen. De loin, au cours d’une cérémonie.

Une magnifique fille blonde. Grande, mince, élancée. Un visage de madone comme on dit communément dans la presse en parlant d’elle.

C’est effrayant de penser que, à l’heure actuelle, il ne reste peut-être plus de son corps qu’une masse glacée et informe en train de dériver dans la carcasse du Tucson.

On se demande, à Soldivan, ce qui a bien pu arriver au vaisseau. Les drames de l’espace sont devenus extrêmement rares et constituent des exceptions, car tous les astronefs ont été conçus de façon à ne pas se trouver en détresse, quoi qu’il puisse leur arriver.

Les lampes des détecteurs ont cessé de clignoter, car nous avons déjà l’épave en point de mire sur notre écran de visibilité à longue portée. Elle grandit rapidement.

Dès qu'elle a pris forme, Felton remarque :

— On dirait que c’est à l’arrière que le Tucson a été touché.

— Impossible. Ça n’arrive jamais.

— Le relais P.A. a peut-être été saboté ?

— Par qui ?

Un membre de l’équipage qui s’est enfui dans une capsule de survie.

— Aucun astronaute digne de ce nom...

— Val Rolsen a énormément d’ennemis.

— Ouais !

Nous sommes tout près, maintenant, et, à côté du mastodonte, notre petit Lata III fait figure de moucheron. C’est bien le relais d’énergie qui a sauté, Felton a raison. Un relais d’énergie, à l’arrière du Tucson, et à la hauteur du troisième niveau.

Cela renforce singulièrement la thèse d’un sabotage éventuel, car c’est le plus mauvais endroit, une sorte de carrefour qui commande aux œuvres vives du vaisseau.

Felton émet un sifflement dubitatif.

— Avec sa coque déchirée à cet endroit, les cloisons étanches n’ont probablement pas pu se mettre en place. Sauf, peut-être, au dernier niveau et seulement à l’avant.

— Normalement, la cabine d’Elsa Van Rolsen trouvait à l’avant et au dernier niveau. Ça voudrait dire qu’elle a peut-être pu fuir dans sa capsule de survie.

— A condition qu’elle se soit trouvée dans sa cabine au moment de l’explosion.

— Nous le verrons bien. Avertis Soldivan. Je vais sortir. Tu peux le leur annoncer.

Une fois dans le sas de sortie, j’endosse mon lourd scaphandre de l’espace. Au fond, je ne sais pas pourquoi on continue à nommer cela un scaphandre. Ça n’en a même plus la forme. C’est, plus exactement, un canot spatial à forme humaine dans lequel on se tient assis devant un tableau permettant d’actionner toute une série de bras articulés, prévus pour des usages divers, disons même : illimités.

Je m’installe. Le scaphandre se referme automatiquement pendant que l’alimentation en oxygène se met en marche. Je branche mon émetteur-récepteur.

— Tu peux y aller, Felton.

Le sas s’ouvre devant moi et j’actionne un levier qui me place en état d’apesanteur. Puis, une fusée me propulse en avant en direction de l’énorme brèche ouverte dans la coque du Tucson.

Il est éventré sur la hauteur de trois niveaux, et tout  de suite, le spectacle est hallucinant. Des corps que le froid a fait éclater ou que l’explosion a disloqués flottent un peu partout, et font penser à de monstrueux poissons qui nagent dans les épaves au fond des océans.

J’appelle Felton.

— C’est tout un réservoir d’énergie qui a explosé. Et il n’était même pas branché lorsque ça s’est produit. Le sabotage est évident. Il n’y a plus de doute à avoir. La décompression a dû être à peu près instantanée. Les parois étanches que je peux voir n’ont même pas bougé de leurs alvéoles... Tu enregistres ?

— Et je transmets immédiatement à Soldivan. En fait, tu es en direct avec eux.

— Parfait. Je poursuis. Je vais essayer de gagner les niveaux supérieurs par l’intérieur.

Je longe une coursive dont les parois sont arrachées presque sur toute la longueur.

— A trente mètres à l’intérieur, les cloisons étanches sont à demi sorties de leurs alvéoles, et quelques cabines se sont même refermées... Trois, ici. Je me trouve au quatrième niveau. J’appuie sur les vibrateurs.

S’ils s’allumaient, cela signifierait qu’il reste quelqu’un de vivant à l’intérieur, mais ce serait vraiment miraculeux, compte tenu du fait que le Tucson a cessé d’émettre depuis plus de trois semaines.

— Rien, bien sûr. Je vais enfoncer les portes pour voir si les capsules de survie ont été utilisées.

Pas dans la première cabine, où je vois une femme accrochée à sa couchette, le visage soufflé et noirci. Pas dans la seconde non plus, bien que je n’y trouve personne.

— Dans la troisième cabine, la capsule de survie est occupée..., par un jeune officier qui n’a pas eu le temps de la refermer complètement. Je passe au niveau supérieur.

Partout la même désolation et je ne prends même plus la peine de signaler ce que je vois. J’ai l’impression de visiter une nécropole.

Soudain, je pousse une exclamation de surprise, et, avec un tremblement dans la voix, j’annonce presque triomphalement :

— Les cloisons étanches du dernier niveau se sont complètement refermées.

Ça prouve que l’air ne s’était pas complètement échappé de ce niveau. Bon signe, en tout cas. Ça nous donne une chance, sinon de retrouver des survivants, du moins, d’obtenir la certitude qu’il y en a.

J’actionne un vibreur. Il s’allumera s’il détecte des ondes biologiques... Mais il n’y en a pas. Je l’annonce.

— Plus de présence humaine à bord. De toute façon, c’est normal. J’enfonce la cloison.

En fait, je la découpe à l’aide d’un minuscule laser fixé au bout d’un des bras articulés de mon scaphandre. Ça me prend à peine quelques secondes.

Ici, il n’y a strictement aucun désordre, et les trois cabines de luxe qui s’y trouvent sont ouvertes toutes les trois. Première cabine, la cabine de survie a été expulsée. Celles de la seconde et de la troisième aussi.

— Je me trouve actuellement dans la cabine qu’occupait à bord Elsa Van Rolsen. Et elle a laissé un message.

Sur un parchemin fixé à la glace de la cabine. Je le lis à haute voix :

« Nous avons échappé par miracle à l’explosion qui vient de ravager le vaisseau. Nous ne sommes que trois survivantes : Marfa Trant, Lydia Ray et moi-même. Nous allons quitter le Tucson dans nos capsules de survie pour essayer de gagner une planète de type terre que le capitaine Gordon a repérée il y a seulement quelques heures et dont il m’avait donné les coordonnées : 700, 84, 17, 1314. Nous sommes le 7 janvier 2624. Si c’est encore dans les délais normaux, je supplie quiconque découvrira cet écrit d’avertir immédiatement mon père, réarque de Soldivan.

Elsa Van Rolsen. »

Dès que j’ai fini de lire, je demande à Felton :

— J’étais toujours en direct avec Soldivan ?

— Oui.

— Bon... Je descends dans les soutes. Notre prise a-t-elle été enregistrée ?

— Immédiatement, sous le numéro 24 647.

— Parfait ! Je vais laisser à bord du Tucson un émetteur branché. Un émetteur de repérage, de façon qu’une équipe de récupération puisse venir chercher l’épave.

— Nous ne l’attendons pas ?

— Avec Lata III, nous allons gagner la planète dont parle Elsa Van Rolsen et essayer de la ramener.

— Tu sais aussi bien que moi qu’il n’y a aucune planète dans ce secteur de la Galaxie.

— Les cartes célestes n’en signalent pas, mais on n’a jamais exploré sérieusement cette zone-ci.

Un temps, puis Felton déclare :

— Nous ne sommes plus en direct avec Soldivan. Tu ne crois pas que nous devrions laisser à une escadre officielle le soin d’effectuer ce genre de recherches ?

— Dans un secteur inconnu, on ne peut pas utiliser la vitesse A.C. (Accélération constante), surtout avec de gros vaisseaux. Le Lata le peut, lui, et la différence peut représenter des mois pour les trois rescapées. N’oublie pas que ce sont trois femmes qui n’ont pas été soumises à un entraînement spécial.

Felton ne me répond pas tout de suite. Je sens qu’il hésite, mais ça n’a aucune importance. Je sais qu’il se rangera finalement à mon avis.

— Qu’en pensent les autorités de Soldivan ?

— Naturellement, elles nous poussent à partir immédiatement vers cette hypothétique planète.

— Tu vois...

Sans plus attendre, j’entreprends de descendre dans les soutes pour vérifier ce qui reste de la cargaison. Pour des gens comme nous, elle devrait être intéressante, car elle était composée d’équipements spéciaux destinés à une colonie installée sur Sureba. Des robots techniciens, des machines-outils, des matières premières.

Même si nous n’en récupérons que la dixième partie, cela vaudra une fortune. Sans parler des capsules de survie que j’ai trouvées intactes dans la plupart des cabines.

Passant par une déchirure de la coque, je gagne l’extérieur du vaisseau et je me laisse glisser jusqu’aux niveaux inférieurs. Pas besoin de « voir » réellement. Je me sers d’une sonde et, presque tout de suite, je jubile en avertissant Felton :

— Les deux niveaux inférieurs n’ont pas été touchés. L’explosion n’y a ouvert aucune brèche. Normalement, toute la cargaison est intacte, ce qui doit représenter des milliards de doras.

— Et tu veux toujours que nous allions exposer notre vie sur une planète non répertoriée ?

— Ça n’a aucun rapport.

— Les planètes non répertoriées peuvent receler des dangers dont nous ne soupçonnons même pas la nature. Si bien que nous pourrions y mourir sans même pouvoir nous défendre.

— Raison de plus pour ne pas perdre une minute, à cause des trois femmes.

— Tarquin!... Tu ne voudrais tout de même pas...

— Je pose l’émetteur à émissions constantes et j’appose le sceau du Lata III sur la coque.

— Tu es fou.

— Tant pis... Annonce la nouvelle à Soldivan où le réarque nous bénira.

De mauvaise grâce, Felton me jette :

— C’est déjà fait. J’ai protesté pour le principe, mais je connais ta tête de mule.

Le pilote automatique du Lata III a enregistré les coordonnées laissées par Elsa Van Rolsen : 700, 84, 17, 1314 ; et je suis parti m’allonger sur ma couchette.

Dès que nous aurons repéré la planète et que nous nous serons posés, les difficultés ne feront que commencer. En un sens, ce sera le fameux problème de l’aiguille dans une botte de foin.

Un problème vieux comme le monde... Je pousse un soupir et j’allume un cigare de partara.

Nous voilà riches, Felton et moi. Immensément riches,

et ça me déçoit un peu.

Ce n’est pas l’argent que je méprise, mais j’ai atteint le but de ma vie et c’est toujours un peu décevant de toucher au but. On se sent comme démobilisé.

Oh ! je me retrouverai vite de nouvelles ambitions, mais, pour le moment, je me sens un peu comme au point mort. Comme c’est bizarre ! Depuis ma plus lointaine enfance, j’ai rêvé d’être riche, et, pour le devenir, j’ai pris des risques terribles.

Par exemple, de partir en exploration sur des planètes inconnues, ce que nous allons faire de nouveau, mais jadis, je l’ai fait sans l’équipement indispensable.

Je sais ce qu’on dit de moi dans tous les bouges de la Galaxie où se retrouvent les aventuriers : « Tarquin est un fou victorieux. »

Tarquin... Je crois qu’il y a plus de vingt ans que personne n’a prononcé mon prénom. J’avoue qu’il est terriblement démodé, même sur Terre O., où on est de plus en plus attaché aux traditions. Cyrille... Cyrille Tarquin... Tout à coup, ça m’amuse de revivre ma vie.

Non, pas de la revivre... Tout au plus, de me rappeler certaines étapes.

Mon père travaillait au Centre d’Education ; ma mère aussi. Et, en bonne logique, ils me destinaient à l’enseignement. Seulement, il y avait en moi un goût immodéré de l’aventure auquel je n’ai pas pu résister.

L’espace m’attirait comme une hantise. Quant à entrer dans une école, j’ai voulu que ce soit celle des Cadets de la Garde Spatiale.

Je me revois soudain le jour où j’ai reçu mon brevet. C’était par une chaude et belle journée d’été, au milieu d’un enthousiasme délirant. Dans le feu de cet enthousiasme, tous mes camarades de promotion ont signé un nouvel engagement de sept ans dans la Garde.

Tous, sauf moi. Moi, je voulais bourlinguer... A ma fantaisie. Sur le marché des pilotes, il y a très peu qui possèdent un brevet de l’Ecole des Cadets sans avoir été chassés de la Garde pour indélicatesse ou délit grave.

Après la cérémonie, ma mère pleurait et mon père était horrifié. Surtout quand je leur ai dit que je travaillerais pour le réarque de Posakar qu’on accusait d’être un peu pirate.

C’était vrai, et j’en ai plus appris en un an de campagne avec lui qu’en dix à l’Ecole des Cadets. A ceci près, que lui ne savait pas utiliser la moitié des instruments de précision dont ses vaisseaux étaient dotés.

Je l’ai quitté au bout de dix-huit mois. La « course » dans l’espace ne m’intéressait pas. Elle conduit trop souvent sur le gibet d’une planète lointaine.

Chez le réarque, j’avais fait la connaissance de Felton et dès que, ensemble, nous avons pu amasser de quoi acheter notre premier Lata, nous nous sommes mis à notre compte...

A l’époque, personne ne pensait que les Lata étaient susceptibles d’effectuer de longues croisières en vitesse A.C. Personne, sauf Felton, qui est parvenu à me convaincre.

Dans notre association, il y a eu des hauts et des bas. Des coups de veine fabuleux et des désastres à vous désespérer.

Nous avons visité des planètes réputées inaccessibles et nous nous sommes perdus deux fois avec tous nos instruments de bord déréglés.

Des souvenirs... Un entassement de souvenirs. Des hauts, mais jamais des hauts définitifs. Des demi-succès dont nous pouvions liquider tout le bénéfice en une semaine d’orgies.

Après le Tucson, nous nous offrirons un mois d’orgies, ce qui nous en dégoûtera pour longtemps, et nous resterons toujours aussi riches que des réarques.

La voix de Felton dans le haut-parleur :

— Ce n’est peut-être pas tout à fait une vue de l’esprit, ta planète à la manque.

Je saute immédiatement en bas de ma couchette.

— Tu l’as repérée ?

— N’exagérons rien. Les détecteurs réagissent, c’est tout.

— Ils réagissent dans la bonne direction ?

— Oui.

Les Lata ont à peu près la forme d’un œuf qui serait exagérément évasé dans le bas où se trouve la soute, dans la partie supérieure, nous disposons de deux toutes petites cabines et d’un minuscule poste de pilotage.

Ce poste de pilotage, je l’atteins en gravissant une fois de plus l’échelle de fer qui la relie aux cabines. Au moment où j’émerge, Felton ricane :

— Tu avais encore tout ton temps. S’il s’agit vraiment de ta planète, nous en sommes encore à au moins une année de lumière.

Felton est grand, large d’épaules, et il a le crâne rasé. Le visage rude, buriné pour avoir trop bourlingué et pour avoir été recuit par trop de soleils différents.

Il a quarante-cinq ans... Dix de plus que moi, mais dans notre équipe, je fais figure de chef. Sans doute parce que je sors de l’Ecole des Cadets et que ça impressionne.

Je n’ai pourtant aucune autorité reconnue, mais, en général, Felton ne discute jamais mes décisions. Aujourd’hui, il a fait une exception à ses habitudes et ça n’a vraiment pas été méchant.

— Je sais ce qui te pousse à retrouver Elsa Van Rolsen, dit-il tout à coup.

— Mon sens inné de l’humanité.

— Ne me fais pas rigoler. Je me suis tout à coup souvenu que c’était une fille du tonnerre.

— Et alors ?

— Je suis capable de déduire...

— C’est la fille d’un réarque.

— Tu seras probablement plus riche que son père lorsque nous rentrerons.

Evidemment, les vaisseaux de la classe du Tucson sont couvés par des escadrilles de protection, et, s’ils sont désemparés, ce ne sont jamais des aventuriers dans notre genre qui les récupèrent, mais des astronefs de la Garde Spatiale.

Il a fallu ce sabotage et l'explosion qui a fait dériver le Tucson. Ouais!... C’est ça, la chance. Elle vous accorde les choses que vous ne méritez pas, ou, alors, ce n’est plus de la chance.